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🇸🇳Date de l’élection présidentielle, dialogue national, amnistie… Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement sénégalais répond aux questions des internautes et de Brut.

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Transcription
00:00Bon, il ne faudrait pas aussi que l'opposition se prenne pour la majorité.
00:03Nous sommes dans une situation tendue, mais il y a des règles.
00:06Lorsqu'on n'est pas d'accord sur les dates, on en parle,
00:09mais l'opposition ne peut pas imposer son point de vue,
00:13même la majorité n'impose pas son point de vue.
00:14Et l'opposition, je pense, a fait une faute majeure
00:17en ne participant pas au dialogue, parce que le dialogue était quand même le cadre
00:20où il fallait dire pourquoi le 2 avril, pourquoi le 5 mai,
00:23pourquoi le 2 juin, pourquoi le 3 juillet.
00:26Mais si on fuit cette décision et puis après,
00:28qu'on essaie d'imposer des manifestations pour chercher la violence,
00:33ça, c'est irresponsable.
00:41Alors, la première question, c'est AZ Design Architect.
00:44Quel sera le problème aujourd'hui pour le Sénégal
00:46si Macky Sall fixe la date de l'élection présidentielle
00:50avant la date de son départ ?
00:51D'abord, ce qu'il faut savoir, c'est que la constitution fixe la période,
00:56mais ne fixe pas la date.
00:57Donc, fixer la date de l'élection revient au président de la République
01:02dans la période qui est fixée par la constitution.
01:06La constitution vous dit tant de jours avant ou tant de jours après.
01:10Donc, elle fixe une période, mais le président de la République,
01:13c'est à lui de choisir la date et il y a une tradition en la matière.
01:16Donc, il n'y a aucun problème puisque la constitution lui donne cette compétence.
01:19Qui va diriger le pays après le 2 avril
01:21si le Conseil constitutionnel valide le 2 juin comme date du scrutin ?
01:24Alors, on va éviter, vous et moi, la confusion des genres.
01:27Moi, je ne suis pas le président du Conseil constitutionnel.
01:29Je ne suis pas du Conseil constitutionnel.
01:31Ce qui va arriver, c'est une démarche démocratique et transparente.
01:35Une bonne partie des Sénégalais présents au dialogue ont fait des propositions.
01:38Ces propositions ont été consignées dans un rapport
01:40qui sera remis au président de la République le lundi 4.
01:43Le président va le transférer au Conseil constitutionnel
01:46et le Conseil constitutionnel nous dira son interprétation
01:49de la constitution du Sénégal.
01:50Et ça, ce sera clair pour tout le monde.
01:52Deuxième question, c'est Momo MD officiel.
01:55Où en est-on avec l'enquête concernant les manifestants tués ?
02:00Il faut savoir que le Sénégal est en état d'ordre
02:03et la justice fonctionne pleinement.
02:05Vous avez remarqué qu'à chaque fois qu'il y a des manifestations,
02:08c'est d'abord le procureur de la République qui fait un communiqué
02:11parce que c'est lui qui s'autosaisit quand il y a un acte délictuel ou un crime.
02:15Donc, les enquêtes sont en cours.
02:18J'imagine que ce ne sont pas des enquêtes simples
02:19parce que ce sont des manifestations.
02:20Il y a beaucoup de monde.
02:21Souvent, on parle des forces de l'ordre
02:23mais on oublie qu'il y a eu, par exemple, en 2021,
02:26des familles qui ont dit que les membres de leurs familles qui étaient décédées
02:31ne l'ont pas été par des coups de feu.
02:33Donc, souvent, on n'en parle pas assez dans les médias.
02:36Donc, ce sont des enquêtes très profondes, pas faciles
02:39et sur lesquelles ne vous en faites pas.
02:42Le Sénégal, la justice sénégalaise travaille.
02:44Justement, lors du dialogue national,
02:45le président a aussi présenté un projet de loi d'amnistie.
02:48Certaines personnes y voient un risque de généralisation de l'impunité
02:51qui profiterait aux forces de l'ordre.
02:53Vous comprenez ce point de vue ?
02:54Alors, moi, je pense qu'au Sénégal,
02:56on doit apprendre à respecter les forces de défense et de sécurité
02:59parce que les forces de défense et de sécurité
03:00ont quand même un rôle extrêmement important.
03:04On ne parle pas souvent de la violence des manifestants.
03:07Souvent, on ne fait pas le bilan chez les forces de l'ordre.
03:10Mais vous ne pensez pas que c'est une manière d'éviter
03:12à des forces de sécurité accusées de violences
03:14d'échapper à d'éventuelles poursuites dans le futur ?
03:16Le problème, c'est d'abord de savoir
03:19que ceux qui sont visés, ce n'est pas les forces de l'ordre quand même.
03:23Moi, je pense que c'est aberrant de dire ça.
03:25Les forces de l'ordre n'ont pas choisi un jour d'aller attaquer
03:29ou d'aller réprimer des gens comme ça.
03:31Vous avez vu pendant des mois au Sénégal
03:34des enquêtes policières qui ont démontré
03:37des manifestants qui préparaient des herses,
03:39des cocktails Molotov qui étaient armés.
03:41Vous avez entendu parler de forces spéciales et tout ça.
03:43Donc, vouloir enjamber tous ces faits très négatifs,
03:49très criminels et parler des forces de l'ordre,
03:52les forces de l'ordre n'ont fait que leur boulot.
03:55Donc, il faut les respecter et les féliciter.
03:56Moi, je suis de ceux qui pensent qu'au Sénégal,
03:59on doit davantage respecter les forces de l'ordre
04:01pour ce qu'ils nous permettent d'avoir
04:04en termes de qualité de vie,
04:05en termes de qualité sécuritaire au Sénégal.
04:08Troisième question, Wilo Walo.
04:10Quelle est la légitimité du dialogue national ?
04:13Dans quelle démocratie ?
04:14Dans une démocratie qui se dit républicaine,
04:16s'arrange-t-on le droit de supplanter la constitution ?
04:18Alors, Wilo Walo, d'abord, on ne supplante pas la constitution,
04:22mais il y a ce qu'on appelle des traditions républicaines.
04:25Il y a des pays où la constitution n'est pas écrite,
04:28comme l'Angleterre, et pourtant ce sont des démocraties.
04:30Nous, nous avons une tradition d'échange,
04:33de dialogue, de palabres à l'africaine
04:35qui n'existe pas dans d'autres pays.
04:36Et n'oubliez pas, ce qu'a dit le président de la République,
04:38c'est qu'à la fin, tout ce qui a été dit
04:41va être consigné dans un document
04:43et présenté au conseil constitutionnel
04:44pour qu'elle juge la conformité avec la constitution.
04:47Donc, ce n'est pas une affaire de supplanter
04:49ou de passer outre la constitution.
04:50Au contraire, c'est un travail préparatoire,
04:52social, politique, inclusif,
04:55qui permet d'arriver à un résultat consensuel.
04:57Sur les 19 candidats à la présidentielle,
04:59seulement deux ont participé au dialogue.
05:01Objectivement, est-ce que ce dialogue n'est pas un échec ?
05:04Non, vous savez, moi je pense que l'échec,
05:06c'est l'échec de ceux qui ne sont pas venus.
05:08Parce que quand on appelle à un débat,
05:11il ne faut jamais,
05:13quand on est en tout cas dans la perspective
05:15constructive d'une démocratie
05:17où tout le monde se parle,
05:18parce qu'une démocratie, c'est un lieu
05:19où chacun dit ce qu'il pense,
05:21il ne faut pas avoir peur de venir dire ce qu'on pense.
05:23Je suis d'accord, je ne suis pas d'accord,
05:24je viens et je dis que je ne suis pas d'accord,
05:26je suis d'accord.
05:27Mais la preuve, vous avez vu un ministre du gouvernement Makissal
05:29qui a dit que lui, il n'était pas d'accord pour l'amnestie,
05:31alors que le président a dit que lui,
05:33il était favorable à une amnestie.
05:34Il y a désormais un front uni des candidats
05:36à la présidentielle et de la société civile
05:38pour une élection avant le 2 avril.
05:40Ils sont tous d'accord aussi pour ne pas dialoguer avec vous.
05:42Comment débloquer la situation ?
05:44Quelle est la solution ?
05:45La solution, c'est de laisser au Conseil constitutionnel.
05:47Vous savez, on n'est pas une république banyanière,
05:49excusez-moi du terme.
05:51On a des règles.
05:52Vous avez vu, le président a pris des décisions,
05:54l'Assemblée nationale,
05:55et il y a un censeur qui est le Conseil constitutionnel
05:57qui a pris des décisions.
05:58Donc, il appartient au Conseil constitutionnel.
05:59Le président l'a dit, il joue son rôle,
06:02l'Assemblée joue son rôle.
06:03Chacun prend des décisions ou initie des dynamiques
06:07en fonction de ce qu'il pense être la meilleure des choses
06:09pour notre pays, le Sénégal.
06:11Mais au fond, mon ami, c'est le Conseil constitutionnel qui dit,
06:14je vous connaissez les juges,
06:16ils tapent sur la table et ils disent c'est comme ça,
06:18c'est comme ça pour tout le monde chez les Républicains.

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