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En 1991, des paysans exprimaient déjà leur désarroi et leur lassitude face à leur profession. 👨‍🌾

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00:00J'ai deux filles, je n'ai aucune valeur à reprendre, et puis j'en suis bien content, j'en suis fier, voyez-vous.
00:03Parce que j'étais fier de mon métier, voyez-vous. J'en étais fier, hein.
00:06Je vous garantis. Mais ça fait quelques années là que j'en suis plus fier.
00:09Puis je décourage tout le monde à le faire. C'est impensable.
00:12Le capital qu'on engage,
00:15et le pourcentage d'intérêt qu'on retire par an.
00:17Moi j'ai acheté du foncier dans ma vie, j'avais rien. On a acheté du foncier avec ma femme.
00:20On a perdu 30% dans deux ans de la valeur de notre foncier qu'on a acheté.
00:26Vous n'avez pas envie que vos enfants reprennent leur exploitation ?
00:28Non. C'est la meilleure carrière, c'est la route, le camp de prière. Je veux pas qu'ils rentrent.
00:34Moi sur ma commune du Gard, qui se situe entre Nîmes et Levigan,
00:37il y avait 11 troupeaux en 1945. Je reste seule.
00:41J'emporterai pas la terre aussi moitié, hein, messieurs.
00:45Mais qu'est-ce que c'est qui nous remplacera ? C'est triste, mais c'est le feu.
00:48C'est pas le tourisme qui nous remplacera.
00:49Parce que le touriste, si ça a brûlé, ça l'intéresse pas, hein.
00:52Moi je vends mes moutons. J'étais un éleveur, mais j'arrête l'agriculture, voilà.
00:56J'arrête le métier d'agriculteur.
00:58Enfin, ça marche plus. Y'a plus moyen de commercialiser, plus moyen de...
01:04C'est vraiment la catastrophe.
01:06Alors moi j'arrête. Je vends tout.

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