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Ce matin à Montpellier, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture pour interpeller l’État. Derrière les panneaux des villes, accrochés aux grilles de la préfecture, se dissimule une frustration accumulée au fil des années. Cette réaction, alimentée par des mesures qu’ils jugent menaçant leurs marges et leur survie économique, était selon eux inévitable.

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Transcription
00:00C'est qu'on veut que le Mercosur tombe, il n'est pas question d'importer l'alimentation
00:09que l'on ne veut pas.
00:10Aujourd'hui, on a des conditions de production qui sont en Occitanie les plus durables de
00:15France, mais on a aussi les revenus professionnels des agriculteurs qui sont les plus faibles
00:19de France.
00:20Je ne comprends pas quand on parle de souveraineté alimentaire, ou je parle de l'excellence
00:26de l'agriculture française, comment on peut se permettre de signer ce type d'accord,
00:29de traité.
00:30Aujourd'hui, c'est nous qui manifestons, mais c'est vrai pour n'importe quel chef
00:36d'entreprise, c'est vrai pour n'importe quelle personne qui travaille aujourd'hui
00:40en France.
00:41On sent qu'il y a un gouffre entre notre gouvernement et nous.
00:49Et pour faire suite un peu aux premières manifestations, puisqu'on n'est pas en colère
00:54que depuis hier.
00:55On est en colère depuis un moment.
00:56On l'a vu d'ailleurs ce début d'année 2024, où même le rapport de force s'était
01:01instauré, où on n'a pas été entendu, puisqu'au final, il y a eu beaucoup d'annonces,
01:05beaucoup d'effets d'annonces.
01:06Mais aujourd'hui, on retourne dans la rue parce que ça n'a pas donné grand-chose.
01:10C'est surtout une incompréhension totale, puisqu'on nous demande de travailler nos
01:15terres en fonction de normes.
01:17On a des cahiers des charges à respecter, on est contrôlé pour ça.
01:20Et aujourd'hui, on va nous imposer une alimentation qui ne correspond pas à ce cahier des charges.
01:29Nous laisser travailler avec nos moyens, nous laisser, malheureusement, employer des produits
01:37phyto, comme on l'entendrait, sans excès bien sûr.
01:40L'année prochaine, moi je ne me sors aucun salaire.
01:43Aucun.
01:44Zéro.
01:45Les fins de mois sont compliquées.
01:47Moi j'ai 23 ans, je m'installe à mon compte seul, j'ai 31 hectares de vignes, et le truc
01:54c'est que je n'arrive même pas à me sortir un salaire.
01:57Ça ne compense pas, avec les charges, le prix du matériel, l'électricité, toutes
02:05les charges que n'importe quel Français supporte aussi à la maison.
02:11L'alimentation est plus chère, l'électricité est plus chère, les loyers plus chers.
02:16J'ai peur que notre action d'aujourd'hui ne change pas grand-chose, mais il faut éveiller
02:24les esprits et se rendre compte qu'on va manger de la merde, comme on dit, et nous
02:32on ne veut pas de ça.
02:33On n'a pas pris de leçon.
02:35Pendant le Covid, tout le monde voulait manger français, tout le monde voulait soutenir
02:38les agriculteurs.
02:40Là, en arrivant, le Covid est passé, personne ne nous donne les moyens de nourrir notre
02:48propre population.

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