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Dominique Restino, président de la Chambre de commerce et d'industrie Paris Ile-de-France, invité de France Bleu Paris, le 18 novembre 2024.

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Transcription
00:00Après une nouvelle mobilisation des agriculteurs sur la Nationale 118 à hauteur de Vélizy-Villa-Coublay,
00:05ils ne veulent pas du traité de libre-échange entre l'Europe et le Mercosur en Amérique du Sud.
00:09Ces accords sont-ils une menace ou une opportunité pour nos entreprises ?
00:13N'hésitez pas à réagir dès maintenant au 01 42 30 10 10.
00:16Et pour en parler, nous recevons le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris-Ile-de-France.
00:21Bonjour Dominique Restinaud.
00:23Bonjour.
00:24Alors c'est la semaine de l'industrie et avant de parler des transmissions d'entreprises,
00:28un mot sur la colère des agriculteurs.
00:31Cet accord du Mercosur, sur le plan des importations, ça peut être une menace,
00:35mais sur le plan des exportations, là c'est différent, ça peut être intéressant pour la région ?
00:40Écoutez, tout d'abord, je pense que la première des choses c'est d'entendre les agriculteurs.
00:45Je pense que les agriculteurs souffrent véritablement et qu'il faut faire particulièrement attention.
00:51Cet accord, le président de la République lui-même hier l'a dit, il n'est pas du tout pour.
00:59Il trouve que ça n'est pas du tout juste et donc il faut des choses beaucoup plus justes
01:04pour accompagner et aider les agriculteurs de notre pays.
01:08Mais est-ce que la région pourrait en profiter par exemple sur l'automobile,
01:11l'aéronautique ou la cosmétique, des domaines où on est justement assez leader dans les exportations ?
01:16Je sais bien que c'est intéressant de regarder les missions qu'il y a à côté,
01:21les unes des autres, pour l'instant il me semble que ceux dont il faut s'occuper ce sont les agriculteurs.
01:26Et cette colère justement, est-ce qu'elle vous remonte ? Est-ce que vous l'entendez un peu à la CCI ?
01:30Écoutez, en l'occurrence, je suis comme vous le dites le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie
01:36de la région Île-de-France, je ne suis pas le président de la Chambre d'Agriculture.
01:41Et donc il a ses tâches, j'ai les miennes, mais je le soutiens bien évidemment
01:45parce que c'est un moment qui n'est pas facile pour lui et pour les agriculteurs.
01:48Mais c'est tout le tissu économique local qui pourrait être menacé.
01:51Bien sûr, c'est tout le tissu économique local.
01:53Je pense que les agriculteurs sont aussi des gens particulièrement responsables.
01:57Donc moi je fais confiance et il faut les entendre, il faut les soutenir.
02:00Alors venons-en justement à cette semaine de l'industrie.
02:03Les transmissions d'entreprises en Île-de-France, c'est comme dans l'agriculture, c'est compliqué de trouver un repreneur ?
02:09Mais vous savez, une entreprise d'agriculture c'est une entreprise, donc c'est pareil.
02:16C'est compliqué de trouver un repreneur, oui.
02:18C'est surtout qu'il y a quasiment 100 000 emplois qui sont menacés chaque année
02:24si ces entreprises ne trouvent pas repreneur.
02:26En Île-de-France, c'est environ 480 000 entreprises dont le dirigeant a plus de 55 ans.
02:32Donc il faut commencer à se poser des questions sur l'avenir, l'avenir de l'entreprise.
02:36Tout ça ce sont les chiffres à 10 ans.
02:38Et donc il faut s'en occuper, c'est ce que nous faisons à la Chambre de Commerce de Paris-Île-de-France
02:42et dans les chambres de commerce en France d'ailleurs, puisque nous avons le moins de la transmission actuellement
02:48sur l'ensemble du territoire national.
02:50Et je pense qu'il faut véritablement prendre les choses à bras-le-corps.
02:54Et donc il y a de plus en plus de cessations d'entreprises, comment on l'explique à part les départs en retraite ?
02:59Alors, les choses évoluent parce qu'en France, je dirais, nous avons gagné la bataille de l'entrepreneuriat, de la création d'entreprises.
03:07Nous avons une terre, une génération d'entrepreneurs.
03:10Aujourd'hui, il faut une génération de repreneurs parce que l'enjeu est là.
03:13Vous savez, la cession d'entreprise, il en va de l'activité économique, vous venez de le dire,
03:20il en va également des savoir-faire, il en va également sur l'ensemble du territoire et même en Île-de-France,
03:27dans les territoires ruraux, parfois c'est le lien social qui est en jeu également.
03:30Et donc c'est extrêmement important de les soutenir.
03:33Vous savez, aujourd'hui, 97% des entreprises ont moins de 20 salariés
03:37et je dirais 2 entreprises sur 3 n'ont pas de salariés.
03:41Mais il y a de l'activité et c'est donc là où il faut soutenir ces entreprises, bien sûr,
03:46mais il faut également pouvoir relancer une mécanique pour pouvoir faire perdurer cette activité économique.
03:538h20 sur France Bleu Paris, on vous pose cette question ce matin.
03:56Les accords de libre-échange sont-ils une menace ou une opportunité pour nos entreprises ?
03:59N'hésitez pas à appeler et à réagir au 01 42 30 10 10.
04:02Dominique Restinaud, vous l'entendez dans le journal de 8h,
04:05la transmission c'est aussi une opportunité pour ceux qui ont peur, par exemple, de créer une entreprise.
04:10De A à Z, par exemple, ils peuvent reprendre tout simplement un projet existant.
04:13Alors ce n'est pas une question de peur, c'est une question est-ce qu'on est un peu plus pour la création,
04:19partir de zéro, ou est-ce qu'en fonction de la situation où on se trouve, des savoir-faire que nous avons,
04:24on peut reprendre une activité avec du chiffre d'affaires, parfois avec des collaborateurs,
04:29avec un plan de redéveloppement également, et là il y a un enjeu.
04:32C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, c'est un événement extrêmement important en Ile-de-France,
04:36puisque c'est, je dirais, un événement de référence avec Transfer,
04:40où nous organisons à la Chambre de Commerce de Paris-Ile-de-France,
04:43avec nos partenaires fondateurs, les experts comptables, les notaires, les avocats, les commissaires aux comptes,
04:49je dirais l'ensemble des acteurs de la transmission en reprise d'entreprises,
04:54cet événement qui a lieu tous les ans depuis 10 ans.
04:56Et le reste de l'année, par exemple, qu'est-ce qu'on peut faire si on a besoin de conseils pour reprendre une entreprise ?
05:01C'est très simple, vous poussez la Chambre de Commerce et l'industrie de Paris-Ile-de-France,
05:04ou vous poussez les portes des chambres de commerce en France.
05:08C'est là où nos collaborateurs sont là également, ils font ça tous les jours pour accompagner ces entreprises.
05:14Il y a également des bourses d'opportunités où il y a les entreprises à reprendre,
05:18il faut être accompagné, c'est ce que nous faisons en Ile-de-France,
05:21avec nos équipes de l'accompagnement, pour donner les conseils bien sûr,
05:26mais également pour construire une équipe d'experts comptables, de commissaires aux comptes,
05:30de notaires, pour pouvoir accompagner, parce que c'est un moment extrêmement important,
05:34c'est entre 18 et 24 mois quand même, la période assez normale pour reprendre une entreprise, la plupart du temps.
05:42Est-ce que le profil des repreneurs de ces entreprises a changé un peu ? Est-ce qu'ils se féminisent par exemple ?
05:46Alors, ils commencent à changer, pas de manière très significative, mais ils commencent à changer.
05:52On commence à avoir beaucoup plus de jeunes effectivement, qui rentrent en ligne de compte,
05:56et bien sûr, on pousse et on accompagne les femmes chefs d'entreprise, ou les porteuses de projets,
06:03à reprendre des entreprises, parce qu'il y a les actifs, et parfois c'est plus facile que de créer en ex ninilo, en partant de zéro.
06:09On sait que ça peut être un peu de souffrance quand on a une entreprise, une exploitation, qu'on la cède.
06:14Comment on accompagne ? Quels conseils vous donner quand on part en retraite et qu'on n'a pas envie d'abandonner le travail ?
06:18Vous avez raison, parce qu'on regarde bien sûr la valeur de l'entreprise, les difficultés qu'on peut avoir.
06:24Il y a un enjeu, pour le sédant, vous avez raison, il y a une grande part psychologique,
06:30et en réalité, il faut considérer la cession de son entreprise comme un acte naturel de gestion de l'entreprise.
06:37Il faut faire confiance, notamment avec ses fournisseurs, parce qu'il y a un enjeu, ses fournisseurs, ses clients, ses collaborateurs.
06:43On peut regarder également, parce que c'est pour ça qu'il faut se préparer, si dans l'entreprise même, il n'y a pas quelqu'un qui pourrait reprendre cette activité.
06:50Et alors, il y a les départs en retraite, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi ceux qui veulent changer de parcours, par exemple.
06:55Oui, absolument.
06:57Ça représente combien environ ?
06:59On n'a pas encore les chiffres, c'est vrai que ça commence à venir, pourquoi ?
07:01Soit parce que l'entrepreneuriat des jeunes s'est extrêmement développé dans notre pays, et j'en suis ravi bien évidemment,
07:07mais également parce qu'à un certain âge, en termes de reconversion également, des hommes et des femmes se disent « pourquoi pas moi ? »
07:14et ils ont raison, donc il faut être accompagné, je n'aime pas donner des conseils, mais celui-là, oui, il ne faut pas rester seul,
07:20et puis, dans notre pays, il y a énormément de soutien pour celles et ceux qui veulent oser et qui veulent entreprendre,
07:26et c'est véritablement ça, une génération d'entrepreneurs, une génération de repreneurs qu'il nous faut.
07:32Et alors, comment vous les accompagnez concrètement ?
07:34Alors, nous avons une équipe avec des clubs de repreneurs et des clubs de cédants, bien sûr.
07:41Nous les accompagnons dès le départ pour qu'ils puissent déjà, premièrement, véritablement construire leur projet, être certains de ce qu'ils veulent faire.
07:50Vous savez, le projet de reprise, c'est comme une création d'entreprise, c'est véritablement une alléquation entre l'homme et son projet.
07:58L'homme, la femme, bien sûr, et son projet.
08:00Ensuite, nous ouvrons les champs du possible, nous accompagnons également dans la recherche de cibles, parce qu'il faut les trouver ces entreprises,
08:07et les cédants ne sont pas toujours enclins à dévoiler, c'est peut-être le message que j'ai véritablement envie de leur dire,
08:13c'est un acte de gestion normale, il faut se préparer, il ne faut pas se cacher derrière les choses,
08:18et je pense que les choses peuvent bien se passer.
08:20J'étais vendredi dernier dans une entreprise que nous avons accompagnée, l'ensemble de l'entreprise se portait bien,
08:26le cédant, je pense, se portait bien, et les repreneurs ont un vrai plan de développement.
08:30Merci, c'est encourageant. En tout cas, ce matin, merci d'avoir été l'invité de France Bleu Paris,
08:34Dominique Restinaud, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, Île-de-France,
08:38et donc, je le rappelle, la dixième édition du Salon Transfert, qui commence dans moins d'une heure, je crois.
08:42Absolument.
08:43Voilà, et puis sinon, ça se passe à la CCI, si l'on veut être accompagné. Merci, bonne journée.
08:47Merci beaucoup.

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