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A l'occasion de la sortie de la sortie de son nouveau film "On aurait dû aller en Grèce", Gérard Jugnot est revenu sur son immense carrière en se laissant guider par le hasard de notre boite à objets.
Des Bronzés aux Choristes en passant par Monsieur Batignole, ), l'acteur de la troupe du Splendid, adorée des français, nous a raconté plusieurs anecdotes sur ses films les plus connus.
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Interview : Mathilde Fontaine
A l'occasion de la sortie de la sortie de son nouveau film "On aurait dû aller en Grèce", Gérard Jugnot est revenu sur son immense carrière en se laissant guider par le hasard de notre boite à objets.
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Court métrageTranscription
00:00Bonjour. Bonjour.
00:01C'est quoi, il faut que je pioche ?
00:02C'est un volant en volant, tu vois.
00:04Ça y est, c'est fini.
00:05Yop, yop, yop.
00:06Bon, je commence par ça.
00:06Je sais de quoi vous le parlez.
00:09Le Père Noël, on en parle.
00:10Ça y est, c'est fini.
00:12Vous êtes contentes ?
00:12Josiane voulait appeler ça
00:14Le Père Noël s'est tiré une balle dans le cul,
00:15mais on a abandonné.
00:17Donc pour la petite histoire,
00:18on l'a tourné sous le titre
00:19Les Bronzés fêtent Noël,
00:20parce qu'on a eu des problèmes
00:22d'autorisation avec les titres originaux.
00:24Ce qui me plaît dans Le Père Noël,
00:26c'est qu'il y a longtemps,
00:27il est toujours là et que ses films ne se démodent pas.
00:30Et je trouve que c'est un des meilleurs films
00:32qu'on ait fait ensemble.
00:33C'est un film qui survit
00:34et qui quelquefois se bonifie même.
00:37Mais bon, moi, quand je le vois,
00:38je vois autre chose.
00:38Je vois notre jeunesse.
00:40Je vois plein d'autres choses.
00:41Oui, c'est vrai que j'ai regardé un autre fois un extrait.
00:43C'est vrai que c'était, il n'était pas très woke.
00:45Enfin, c'était un peu un peu Me Too.
00:47Le personnage, c'est ignoble,
00:49mais c'était rigolo à faire.
00:50Oui, c'était rigolo.
00:51Alors ça, ça, évidemment, c'est les choristes.
00:55C'est en volant, en volant tout le temps.
00:59Oui, c'est une belle aventure aussi.
01:00Ça fait qu'il y a 20 ans maintenant.
01:02Il y a d'autres générations qui le découvrent,
01:04les débrouilles.
01:05Le film a une force d'émotion grâce au thème
01:08et surtout aussi à la musique.
01:10Et à la fois la magnifique du petit Monnier,
01:13qui est maintenant fait de médecins.
01:15Oui, c'était un souvenir étrange
01:18parce que le film a commencé
01:19sous de très mauvaises auspices.
01:21On a eu que des emmerdes.
01:24Il y avait la canicule.
01:25Il y avait la grève des intermittents.
01:26Il y avait un acteur âgé qui n'a pas pu jouer
01:29et qu'on a remplacé.
01:30Christophe, c'était son premier film.
01:32Il a un peu pataugé pendant une quinzaine de jours
01:34avant de prendre vraiment la direction des trucs.
01:36Et puis, ça a été magique.
01:38On est parti de Clermont-Ferrand
01:40pour terminer à Los Angeles aux Oscars.
01:43C'était fou.
01:44C'était surréaliste ce qu'on avait fait.
01:46Les Césars, on s'était fait bananer comme prévu.
01:51Et on a pris l'avion.
01:52Et le lendemain, on était aux Oscars.
01:54On est passés d'acteurs français
01:57à des acteurs très, très connus.
01:59On voulait que je raconte
02:01que j'ai été pissé avec Lin Swood
02:02et que j'ai croisé dans l'ascenseur Morgan Freeman.
02:06Puis voir Beyoncé chanter voix sur le chemin,
02:09c'était quand même surréaliste.
02:13C'est Bernard Buffet, ça ?
02:14Ce n'est pas celui-ci, mais ce n'est pas grave.
02:16Ça ressemble un peu au Bronzé-Vronski.
02:18Mais c'est étonnant, ces films,
02:20parce que c'est des films
02:22qu'on a très peu vus, nous.
02:24On est sans doute ceux qui auront vu
02:25le moins souvent ces films-là.
02:26Mais tout le monde me parle de répliques.
02:28Je me dis, mais pourquoi on me dit ça ?
02:30Puis après, je commence à comprendre parfois.
02:32Ma femme a acheté un petit appartement
02:34et la vendeuse était là.
02:38Elle me regarde et elle fait...
02:40En riant.
02:42Pourquoi elle fait ça ?
02:43En fait, j'ai compris que c'était le scrabble
02:45qu'on balance dans le début avec Josiane.
02:47Mais c'est fou comme les gens
02:49se sont accaparés de ces films-là,
02:51font partie de leur quotidien, de leur vie.
02:53D'ailleurs, on a malheureusement eu
02:55la démonstration il y a peu de temps
02:56que les gens en ont fait partie d'une famille.
03:00Les gens ont vécu et ont grandi avec nous,
03:02avec nos conneries et nos films.
03:04Et c'est assez touchant, c'est...
03:07That life !
03:08Il y a eu beaucoup de polémiques sur ce trois.
03:10D'abord, si le film a été cotonnu,
03:12on n'aurait pas fait 10 millions.
03:13Mais moi, je trouve qu'il y a des défauts dans le film,
03:15comme il y a des défauts dans les deux premiers,
03:17surtout le premier.
03:19Mais ne serait-ce que la scène
03:21où mon fils vient m'annoncer qu'il va se paxer,
03:24rien que cette scène-là,
03:25je la trouve que le film existe.
03:28Et puis, il y a plein d'autres choses
03:29que les gens redécouvrent au fur et à mesure.
03:30Nos films n'ont pas été des films tout de suite acceptés.
03:34Il y a plein de conneries dans le film qui sont cachées.
03:36Et puis, je trouve que le personnage de Christian
03:39est formidable, alors peut-être que Josiane,
03:41Marianne, c'est peut-être un peu trop...
03:43Mais le couple qu'on tient avec Josiane,
03:45je le trouve très sympathique.
03:47Christian est super, Thierry aussi.
03:50Et Michel, qui avait accepté de faire ça,
03:53alors que ce personnage de Jean-Claude Dusse
03:56lui pesait un peu, même si c'était lui qui l'avait créé.
03:59Il a accepté de le faire en vieillissant avec ses perruques.
04:01Et lui, il n'était pas content de ça,
04:03mais je trouve que c'est quand même vraiment bien
04:04qu'il ait osé faire ça.
04:06Mais c'est vrai qu'on avait vieilli,
04:07donc forcément, c'est moins sympathique
04:09des vieux cons que des jeunes cons.
04:12Ah, il y a les rillettes du ventre.
04:13Ah, et M. Patignolle.
04:15Je pense toujours à des personnages en me disant
04:16qu'est-ce qui me serait arrivé si j'étais ce personnage ?
04:19Qu'est-ce que j'aurais fait en 1942 ?
04:20Est-ce que j'aurais été collab au Résistant
04:22ou à Tantis comme les trois quarts des gens ?
04:24Patignolle, c'est une manière d'essayer d'explorer
04:26cette période que je n'ai pas connue, heureusement,
04:29mais que mes parents m'ont beaucoup parlé,
04:32mes grands-parents aussi.
04:32C'est un truc qui a marqué les Français.
04:34Là, moi, je tourne Les Enfants de la Résistance
04:36avec Christophe Baratier.
04:38Et c'est fou de voir les officiers allemands,
04:40les drapeaux nazis.
04:41Tout ça, c'est un truc qui nous a beaucoup parlé,
04:42par les films et par tout ce que ça a raconté aux gens.
04:46Et puis, souvent, tout ça s'oublie.
04:47Les gens n'entendent plus l'histoire de France,
04:50l'histoire même.
04:51C'est important, l'histoire, parce qu'on ne conduit pas bien
04:54si on n'a pas de rétroviseur.
04:57Alors, ça, c'est quoi ?
04:58Vous avez un béret en septième compagnie, Claire Delune.
05:01J'ai fait tellement de choses, j'ai eu beaucoup de bérets.
05:03Ben oui, je fais le français ordinaire,
05:05confronté souvent à de l'extraordinaire.
05:07C'était une compagnie, c'est un des premiers...
05:09On n'avait pas encore fait des bronzés.
05:12J'étais un peu jeune, on balance
05:14le beau frère de Mondy et la bourreux que j'admire beaucoup.
05:18Mais il était très dur avec moi.
05:19C'était un des tournages où c'était dur.
05:22Puis après, ça s'est arrangé.
05:23Mais ça, ça fait partie de ces films aussi qui restent,
05:27toujours diffusés, rediffusés.
05:28Et c'est drôle, il y a des films comme ça qui perdurent,
05:31alors que d'autres disparaissent.
05:33Ce n'est pas forcément ceux qui avaient été encensés à l'époque
05:36par la presse ou par les Césars.
05:38Père Noël, on n'a rien eu, on n'a même pas de nomination.
05:41Alors que je trouve qu'Anemone faisait un rôlat exceptionnel.
05:46Peu de gens auraient pu faire ça, d'ailleurs.
05:48On essaye de faire de son mieux, puis après,
05:50c'est le temps et les spectateurs qui jugent.
05:53FBI, alors ça, je ne sais plus pourquoi.
05:55C'est pour le FBI, mais c'est pour Pinault.
05:57Ah oui !
05:57Je n'ai jamais réussi à faire des films que de comédie.
06:00Je trouve que le rire allège le drame,
06:04le drame donne du poids au rire.
06:06Déjà sur Pinault, il y avait une espèce d'étude,
06:09il y avait quand même quasiment une tentative de viol
06:11dans un commissariat, comme dans Scoot, toujours.
06:13Il y avait un truc sur la pédophilie.
06:15Je réagis quand je fais des films comme un avocat
06:18ou un reporter qui se plonge dans une idée,
06:22dans un truc pour essayer de comprendre pourquoi, le comment.
06:25C'est vrai que j'ai toujours aimé faire ça
06:27et puis j'avais envie de défendre un flic
06:29qui n'était pas en blouson à la Belmondo et à la Delon.
06:31Donc, c'était assez amusant.
06:34Ah, alors voilà, ça, c'est la fin du film.
06:36C'est une vraie comédie corse,
06:37c'est écrit par des Corses en partie
06:39et tourné en Corse, made in Corse.
06:41C'est une comédie avec des ressorts,
06:43ce n'est pas une comédie de vannes,
06:44c'est une comédie de péripéties et de pleines surprises.
06:48C'est une famille un peu désunie.
06:49Moi, j'ai fait des très mauvaises affaires,
06:51donc je suis ruminé.
06:52D'habitude, on allait en Corse et puis là, on n'a pas un rond
06:54et donc on se fait prêter une maison par le mari d'une patiente
06:58puisque je suis gynéco et c'est une très mauvaise idée
07:01parce que le mec a fait que les corvées en Corse,
07:03il a volé des gens, il a usurpé le palais de construire.
07:06Le principe, c'est des gens qui mettent le doigt dans un truc
07:10où il ne fallait pas et c'est d'emmerder, d'en emmerder.
07:13C'est ça qui me plaît bien dans le côté comédie, mais pas que.
07:17C'était vraiment une immersion avec en plus la dérision
07:21et l'autodérision qu'ont eues les auteurs sur le film
07:24et ce qui fait qu'on rit des clichés.
07:26Mais c'est assez réjouissant, le principe,
07:28avec des tas de péripéties et de rebondissements.
07:32C'était d'ailleurs au départ une pièce de théâtre
07:35qu'ils ont transformée.
07:36Donc, il y a ce côté un peu vite-clôt
07:38et assez réjouissant avec plein d'acteurs corse aussi.
07:40Ça, c'est quoi, ça ?
07:42Tandem.
07:43Tandem.
07:44C'est un film assez à part dans ma filmo,
07:47mais c'est un film qui me tient beaucoup à cœur,
07:48que je trouve absolument magnifique.
07:50Je crois que c'est l'un des meilleurs films de Patrice.
07:51Et cette rencontre avec Jean Rochefort était éblouissante.
07:55Moi, je veux dire, j'ai revu un petit bout l'autre fois.
07:58Je veux dire, ça tient le coup aussi encore.
08:00C'est un film très nostalgique, très mélancolique.
08:03Ça n'a pas été un gros succès public,
08:04mais je trouve que c'est un film plein d'émotions.
08:08En tout cas, on a eu beaucoup, beaucoup de plaisir à jouer ça.
08:10Et j'ai eu une chance de passer deux mois avec Jean.
08:14C'est un personnage extraordinaire.
08:16Non seulement, c'est un grand acteur,
08:17mais en plus, il avait un discours, un vocabulaire, des anecdotes
08:21comme pareil avec Marielle ou avec Noirelle.
08:25Les trois étaient exceptionnels.
08:27Alors ça, pourquoi le ciseau ?
08:29Le coiffeur, c'est le meilleur espoir féminin.
08:31Oui, c'est un film aussi qui me tient beaucoup à cœur,
08:34que j'avais écrit avec Isabelle Mergaux.
08:36Et c'était un film qui était une manière de parler aussi à mon père.
08:40C'était à la fois le personnage principal et puis l'actrice principale.
08:45Donc, c'était une manière de dire, c'était défense, illustration de son métier
08:49vis-à-vis des gens qui ne comprenaient pas bien tout ça.
08:51Comme mon personnage, je ne comprenais pas
08:53ce qui lui arrivait de voir sa fille sur un grand écran en train de pleurer,
08:56alors qu'elle n'était pas triste.
08:57Et c'est toute l'ambiguïté qu'on a, nous,
09:01dans nos personnages de fiction, par rapport au quotidien
09:04et à gens qui ne sont pas dans le métier,
09:06qui nous voient jouer des trucs qui ne sont pas nous.
09:09Je me souviens toujours, quand je jouais au théâtre,
09:12j'avais toujours peur que ma mère se lève en disant
09:14« Mais non, il n'est pas comme ça, il est beaucoup moins con.
09:17Mon chéri, il est beaucoup plus intelligent. »
09:23Attends, excusez-moi, c'est quoi ça ?
09:25Non, mais c'est pas...
09:27Non, c'est Papy.
09:29Papy de la résistance, mais ça c'est...
09:30Voilà, c'est pas l'huile française.
09:32Yop, yop, yop.
09:33Hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop !