Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson a rappelé à l’ancien Premier ministre la communication gouvernementale qui a entouré la présentation du budget 2023. «
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00:00Je pars d'abord de ce que nous a dit hier Bruno Le Maire.
00:04L'endettement public a été son obsession permanente
00:08au cours des sept ans où il a exercé ses responsabilités au ministère de l'Économie et des Finances.
00:15Comme je lui ai dit, heureusement que c'était son obsession permanente
00:19parce qu'avec une dégradation sur cette période de plus de 1000 milliards de dettes,
00:24qu'est-ce que ça aurait été s'il n'avait pas eu comme objectif de réduire
00:28la dette publique de notre pays ?
00:31Les faits sont malheureusement têteux et comme on dit, les chiffres ont une vérité qui n'est pas contestable
00:37et qui nous conduit à la situation qu'on connaît aujourd'hui.
00:41Et puis, puisque vous avez évoqué vos anciennes responsabilités,
00:47moi j'ai bien en tête,
00:50d'ailleurs c'était parfaitement rodé, la communication qui a accompagné le PLF 2023.
00:57Vous vous souvenez très bien, le budget à l'euro près.
01:00Le budget à l'euro près qui se termine par un exercice plus déficitaire encore que vos prévisions.
01:11Plus déficitaire.
01:12On termine avec déjà une dégradation, c'est-à-dire que vous avez un déficit du PLF 2023 à l'euro près,
01:19annoncé à l'euro près, avec un déficit supérieur à 2022.
01:24Ce n'est pas à l'euro près, c'est des euros en moins, c'est des milliards d'euros en moins.
01:29Donc je pense qu'il faut être très attentif et dans le PLF de fin de gestion pour 2023,
01:36on annonce un déficit à 4,9.
01:40La réalité, lors d'une réunion tenue à l'Elysée où les fuites organisées nous disent le déficit pourrait être à 5,6.
01:52Monsieur le Premier ministre, ce sont les résultats de la gestion du gouvernement
01:58où vous avez votre part dans l'exercice de fonction de vos responsabilités.
02:03Nos concitoyens comme la représentation nationale ont besoin de clarifier l'ensemble de la chaîne de décision et de responsabilité
02:12parce qu'effectivement aujourd'hui, il y a une avalanche de chiffres que parfois certains pensent qu'on se les renvoie à la figure.
02:21Derrière des chiffres, il y a mille et une réalités humaines.
02:26Et c'est aujourd'hui, de mon point de vue, et on l'a vu notamment, ou on le voit et on le vit actuellement avec un pays qui est grandement fracturé.
02:36On a du mal à trouver des alliances politiques pour redresser la situation.
02:43Mais c'est aussi le fait de ces mauvais résultats en cascade, une forme de ruissellement de mauvais résultats,
02:50qu'il faut aussi assumer et nous avons tous une part de responsabilité.
02:55Effectivement, le Sénat, l'an passé, pour le PLF, cette fois-ci de l'exercice passé, avait proposé au gouvernement des économies.
03:08A voter des économies, 7 milliards d'économies, on nous a expliqué que tout ça était inutile.
03:15C'était au mois de décembre 2023 et moins de 60 jours après, et vous l'avez dit, le gouvernement commençait à sonner l'alerte.
03:26Alors permettez-moi quand même de m'étonner que le Sénat, peut-être dans sa grande sagesse, mais pas seulement,
03:34je pense que parce que, je le dis, il faut regarder la réalité en face, avait proposé, alors qu'il n'est pas aux affaires des économies,
03:42elles sont considérées comme inutiles et ensuite, vous nous dites, moi j'entends, on a pris des décisions graves, courageuses, etc.
03:52Si les gouvernements, et vous avez occupé des responsabilités dans ces gouvernements, avaient davantage écouté le Parlement et au Parlement le Sénat,
04:04parce que oui, il y a eu des divergences entre les assemblées, mais la responsabilité du gouvernement, c'est de faire la synthèse, de décider, de choisir et de décider.
04:11Et là, il y a beaucoup de décisions malheureuses qui ont été prises, puisque les déficits se sont dégradés.
04:18Donc je voulais, à cet instant, et si vous voulez, au début de l'audition, resituer les enjeux.