• il y a 2 semaines
Les supporters de foot israéliens agressés dans la nuit à Amsterdam ont subi "un lynchage de masse", a dénoncé vendredi sur BFMTV le président du Crif, Yonathan Arfi, disant son "inquiétude" et sa "colère". Interrogé sur le match France-Israël, prévu jeudi prochain au Stade de France, il s'est dit "inquiet" mais favorable à son maintien.

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Transcription
00:00Le X-Match, donc, ce sera jeudi prochain, vous révélez ce matin à RMC le dispositif qui va se mettre en place autour, ça va être quasiment du jamais vu.
00:10C'est du jamais vu. C'est du jamais vu au Stade de France et on nous décrit ce match-là comme l'événement le plus important à sécuriser depuis les Jeux Olympiques.
00:18Alors c'est Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, qui est à la manœuvre. Il y a eu plusieurs réunions de sécurité et ce que je vous disais tout à l'heure,
00:24c'est qu'à aucun moment dans l'esprit des dirigeants du foot français ou des pouvoirs publics, il n'a été question d'annuler ce match, de le délocaliser ailleurs
00:33parce qu'on considère que le Stade de France est malgré tout l'enceinte qui est la plus facilement sécurisable et sécurisée avec l'expérience qui est celle des pouvoirs publics dans ce stade-là.
00:44Malgré les ratés, on rappelle la finale de la Ligue des Champions, il y a eu des ratés au Stade de France, mais tout cela a permis d'apprendre à sécuriser au mieux cet événement.
00:52On nous dit que dès le début de la semaine prochaine, donc dès lundi, les alentours du Stade de France seront déjà contrôlés par les services de sécurité.
01:01On nous annonce plus de 2000 policiers ou gendarmes, ce qui est encore une fois inédit pour un match de foot.
01:07Et effectivement, Laurent a raison, sur le match en lui-même autour du stade et dans le stade, on ne voit pas ce qui pourrait arriver, d'autant qu'on attend une affluence extrêmement légère,
01:1620 000 personnes seulement, maximum, ce qui est un quart de la capacité totale du Stade de France, mais effectivement, quid des transports en commun, quid de l'après-match.
01:26Et puis surtout, le foot est malheureusement pris en otage dans ce type d'événement, puisque c'est avec le sport qu'on exprime son identité et sa fierté d'appartenir à une communauté, à une nation.
01:39Et c'est lorsque ça s'exprime loin d'un stade et donc loin d'un dispositif de sécurité qu'il y a les plus de risques.
01:44Est-ce qu'il faut maintenir ce match ou pas ? Les autorités disent oui, il faut le maintenir avant de vous entendre là-dessus.
01:48Je voudrais juste qu'on écoute la réaction de Yonath Arnafi, le président du CRIF, qui était l'invité de BFM TV ce matin.
01:57Je suis aujourd'hui inquiet parce que nous avons dans une semaine en France le match France-Israël qui sera organisé au Stade de France et que nous espérons que nous n'aurons évidemment pas des scènes similaires.
02:07Vous savez, par principe, je me refuse toujours à ce qu'on cède aux haineux, à ce qu'on cède aux antisémites, à ce qu'on cède aux violents.
02:14Et là, si nous délocalisions ce match, si nous l'annulions en France, mais quel symbole ce serait ?
02:19Je crois qu'il faut, au contraire, tenir ce match, mettre les moyens de sécurité nécessaires sur place, mais aussi, il faut le dire, dans les rues de Paris.
02:27Parce que ce qu'on a vu hier, c'est que les lynchages n'ont pas eu lieu qu'à la bord du stade, mais aussi, malheureusement, jusqu'aux hôtels des supporters israéliens.
02:36Il faut maintenir ce match malgré le risque.
02:39À mon avis, Jonathan Arfi a parfaitement raison. Il ne faut surtout pas céder à la menace.
02:46Il faut tenir bon, il faut effectivement mettre en place toutes les mesures nécessaires sécuritaires, mais il ne faut surtout pas céder devant les antisémites et devant les violents et devant les terroristes.
02:58Sinon, tous les principes de notre République seront bafoués.
03:03Benjamin Netanyahou parle, pour Amsterdam, d'une attaque préméditée, c'est-à-dire organisée.
03:08Pensez à ce qui pourrait se produire aussi chez nous. Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Vous pensez que tout ça a été réfléchi, organisé en amont ?
03:15Il est tout à fait possible. Moi, j'ai eu certaines personnes ce matin au téléphone qui étaient présentes pendant le match et qui me disaient effectivement que tout cela semblait très prémédité.
03:25Parce qu'ils venaient de partout. Ils étaient partout, organisés en bandes 10, 15, 20, 30 à plusieurs endroits, y compris sachant où étaient logés les supporters dans les hôtels.
03:37L'enquête le prouvera, mais effectivement, à ce stade, il semblerait que les éléments disent que cela pourrait être effectivement prémédité.
03:47Est-ce que, Vincent, pour notre match en France jeudi, on a ce même type d'inquiétude de groupes qui pourraient préméditer des actions comme cela pour s'en prendre à des supporters israéliens,
03:57comme l'a dit Laurent, dans la rue et pas forcément dans le stade où ce sera, on l'imagine, tout à fait sécurisé ?
04:02Pour l'instant, on ne connaît pas encore l'ampleur exacte du dispositif, mais évidemment, les services de renseignement travaillent sur toutes ces questions et travaillent sur ces questions en permanence.
04:10Loïc le disait tout à l'heure, on a 26 compagnies de forces de l'ordre qui sont déjà plus ou moins prépositionnées pour sécuriser ce match.
04:17Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ça fait 2500 gendarmes mobiles ou policiers de compagnies de CRS environ.
04:24On va avoir finalement un policier pour une centaine de supporters, puisqu'on a 20 000 supporters à peu près qui sont attendus, pour une dizaine de supporters, pardon.
04:33La vraie question, Laurent le disait tout à l'heure, c'est comment on sécurise finalement avant l'arrivée sur zone à Saint-Denis et après le départ dans les rues même de Paris.
04:41C'est là où les services de renseignement vont servir aussi pour repérer s'il y a une organisation au préalable qui se met en place pour effectuer ces actes inqualifiables.
04:50Le choix de maintenir la rencontre est un choix politique. J'entends ces arguments-là, mais c'est bien un choix politique.
04:58Je parle sous le contrôle de Loïc Bradley. Il y a quelques jours, il y a eu un match Belgique-Israël où les autorités du football belge et les autorités du ministère d'Intérieur en Belgique ont fait le choix de délocaliser ce match.
05:10Je crois qu'il a eu lieu à Budapest, si ma mémoire est bonne.
05:13Absolument. Les pouvoirs politiques belges ont considéré qu'effectivement les conditions de sécurité n'étaient pas réunies pour l'organiser, ce qui n'est pas du tout le cas effectivement pour la France.
05:23Il faut se poser aussi la question des responsabilités ce matin. Stéphane Amart le disait, les médias israéliens pointent la réaction de l'UEFA après ce qui s'est passé lors du match PSG-Atletico-Madrid.
05:34On en parlait ici même hier. On vous rappelle les faits.
05:37Durant ce match, c'était mercredi soir, il faut une grande banderole.
05:41Vous la voyez, Free Palestine a été brandie par les ultras du virage Auteuil.
05:45D'ailleurs, ce matin, le président du FFF et le directeur général du PSG sont attendus à Beauvau pour s'expliquer.
05:50Cette pancarte a été affichée longtemps. Laurent, je ne veux pas vous mettre en porte à faux, mais hier sur ce plateau, vous disiez l'UEFA va sanctionner parce qu'un message politique dans un stade de foot, ça n'a pas sa place.
06:00Eh bien, l'UEFA dit pas de sanctions parce que ce n'est pas politique.
06:03Alors, c'est un tout petit peu plus compliqué que ça.
06:06Les règles disent qu'il ne peut pas y avoir dans les stades de messages politiques, virgule, appelant à la haine, à l'incitation à la haine.
06:17Ni provocateur, ni insultant.
06:18Exactement. Et là, on considère que parce que sur cette affiche, il était écrit un message de paix, ça suffisait à en faire un message qui n'appelait pas à la haine.
06:26Sauf que sur cette même banderole, ce même typho, il y avait un certain nombre de signaux.
06:32La carte de la région où Israël a disparu, un militant, un combattant palestinien, le visage masqué, armé, etc.
06:41Donc, effectivement, des messages extrêmement contradictoires.
06:45Donc, ça veut dire, un, que les règles, elles ne sont pas bonnes, elles ne sont pas applicables.
06:49Ou alors, on les applique à géométrie variable.
06:51Donc, il y a des choses qui sont possibles, d'autres qui ne le sont pas.
06:55Et d'ailleurs, on voit bien depuis quelques jours la difficulté qu'a le ministre de l'Intérieur, événement après événement.
07:02Un jour, ce sont des champs homophobes, on ne sait pas comment faire pour les arrêter.
07:06Là, c'est une banderole, on ne sait pas comment faire.
07:08À l'issue du match, je crois que c'était Osser Rennes, un policier blessé.
07:12En dehors du stade, après le stade, qu'est-ce que l'on fait ?
07:15Il y a beaucoup de mots, beaucoup de paroles, beaucoup de communications.
07:18Très honnêtement, je vois assez peu d'actes à l'heure où on se parle.
07:22Comment peut-on dire que tout cela n'est pas politique ?
07:24On va remontrer des images aussi de début de semaine, quand la Fédération française de football est envahie par des militants palestiniens qui rentrent à l'intérieur.
07:33Vous voyez ces images des locaux de la Fédération.
07:35Là, on est en plein dans une démonstration politique.
07:38Et l'UEFA a tous ces éléments-là et dit non, ce n'est pas politique.
07:43Encore une fois, l'UEFA ne dit pas que ce n'est pas politique.
07:45L'UEFA dit que ce n'est pas insultant ou provocateur.
07:48On peut en débattre.
07:49Et le problème, c'est ça le problème.
07:50C'est comme le disait Laurent, si on en débat, c'est que le règlement ne convient pas.
07:55C'est le regard de l'UEFA qui peut poser question.
08:00Bruno Rotaillot, visiblement, n'est pas du tout d'accord avec cela.
08:04Mais le problème, c'est qu'on se demande qu'est-ce que les pouvoirs publics vont pouvoir faire.
08:07D'ici quelques minutes, Othmane Nassrou, le secrétaire d'État en charge de la lutte contre les discriminations, va recevoir.
08:13Philippe Diallo, il est président de la Fédération française de football.
08:16Il est le patron du foot français, très bien.
08:18Mais c'était l'UEFA qui était l'organisateur du match PSG-Atletico de Madrid.
08:22Donc, il faudrait recevoir plutôt le président de l'UEFA.
08:25Le directeur général du Paris Saint-Germain sera là aussi.
08:28Là, c'est un peu plus légitime parce qu'on a du mal à imaginer et à croire aussi sincèrement
08:32que le PSG n'était en rien au courant de ce qui allait se déployer sur une superficie monstrueuse,
08:38dans le virage Hauteuil.
08:40Donc ça, à la limite, on comprend.
08:42Mais à part penser à ce qui s'est passé en 2008,
08:45souvenez-vous, la banderole anti-Ch'ti au Stade de France,
08:48finale de la Coupe de la Ligue entre le PSG et Lens,
08:53où celle-là était extrêmement insultante,
08:56mais avec des propos horribles pour les personnes du Nord.
09:01Qu'est-ce qui s'était passé ?
09:03Le groupe de supporters qui avait été à l'origine de cette banderole avait été dissous.
09:06Est-ce que là, les pouvoirs publics vont dissoudre le collectif ultra-Paris pour cette banderole ?
09:10Point d'interrogation, c'est possible.
09:12Mais ça va créer un précédent.
09:14Et donc, est-ce qu'on va aller vers la fin des typhos dans les stades,
09:17à l'heure où le foot français a d'autres difficultés par ailleurs,
09:19puisque ça participe malgré tout à la fête dans un stade,
09:22même si là, il y a un message politique clair ?
09:25Autant de questions qui se posent.
09:27Les règles sont tellement mal faites qu'à l'heure où on se parle,
09:31le club, quel qu'il soit, n'est pas tenu de vérifier le contenu de chacun des typhos
09:37avant l'entrée dans le stade.
09:39Et donc là, aujourd'hui, Paris Saint-Germain, en l'occurrence,
09:41puisqu'il s'agissait de lui, peut tranquillement dire
09:44« Écoutez, nous, on n'est pas au courant, on ne savait pas ce qu'il y avait sur cette banderole,
09:49on ne sait même pas qui l'a préparée, quand, comment, etc.
09:53Pourquoi ? Parce qu'on ne vérifie pas à l'entrée ce qui est écrit dessus. »
09:57Ça veut dire qu'on peut sortir n'importe quel typho avec n'importe quel message,
10:00et après, on condamne, mais on laisse faire d'abord.
10:02Alors, comme le disait Loïc, qu'il y a eu le précédent en 2008,
10:05et que cette banderole avait choqué la France entière,
10:08depuis, on n'a pris aucune décision pour, au minimum,
10:12regarder ce qui est écrit avant qu'elle soit déployée dans le stade.

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