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A trois jours du départ du Vendée Globe, Louis Burton, skipper de Bureau Vallée, était en direct depuis les Sables d'Olonne dans l'émission L'Équipe de choc, sur la chaîne L'Équipe.

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Sport
Transcription
00:00Et on est sur le bateau Bureau Vallée de Louis Burton qui là fait coucou à la foule on dirait j'ai l'impression d'avoir le
00:05pas la reine d'Angleterre elle n'est plus là mais le
00:08le roi Charles avec moi parce qu'il fait des petits coucou
00:10et donc nous voilà avec Louis Burton qui nous accueille sur son bateau on te remercie
00:15quatrième départ Louis ça fait quoi trois jours du départ on se sent comment là ?
00:19Bonjour à tous on est très concentré ça va être un départ dans des conditions plutôt maniables donc
00:25l'habitude qu'on a d'être dans des mercas bateaux c'est pas pour cette année par contre on va être tout de suite dans une
00:29régate à très haut niveau donc on essaie de se concentrer
00:33Justement vous parlez de casse bateau et tout ça notamment là on est sur le pont
00:38maintenant sur vos bateaux qui vont tellement vite que vous êtes plutôt d'habitude dedans
00:41là on est à l'extérieur et en général on fait quoi à l'extérieur quand on est en mer ?
00:45Alors c'est une très bonne question à nous qu'en fait on a le choix
00:49entre plusieurs types de voile qu'on va mettre en fonction des conditions si le vent est très fort moins fort s'il est plutôt
00:55venant par derrière sur le côté ou par devant et donc voilà on se déplace et on vient déplier ces voiles qui font 80 kg
01:02chacune et qu'on va venir installer tout à l'avant du bateau qui font entre
01:06310 et 100 mètres carrés et qu'on va manipuler ensuite depuis notre cockpit protéger
01:12protéger des embruns et protéger aussi du soleil de toutes les intempéries qu'on va avoir
01:17Donc les voiles ça fait avancer le bateau il y a aussi ces espèces de trucs jaunes là qu'on appelle des foils on dirait des moustaches
01:22Expliquez-nous un peu à quoi ça sert et en quoi c'est différent de naviguer avec ça
01:27Alors les foils c'est exactement comme une aile d'avion mais qui n'est pas fait pour
01:31travailler dans l'air mais qui est fait pour travailler dans l'eau et comme l'eau est plus dense que l'air on a besoin de moins de
01:37surface qu'une aile d'avion mais ces petits appendices comme on appelle ça on les
01:41immerge et après ça va permettre de faire décoller nos bateaux nos bateaux qui font
01:46entre 8 tonnes et 9 tonnes donc c'est quand même très puissant
01:50la coque ne touche plus l'eau donc le frottement est moindre et on ne fait qu'accélérer et c'est un peu sans fin jusqu'au phénomène de
01:57cavitation où les foils le décrochent et on amérite et puis on réaccélère et ainsi de suite
02:02Ok alors sur un bateau il y a quand même toujours un mât
02:05qui est là-haut qui fait 29 mètres et sur le dernier Vendée Globe
02:08il y a eu quelques petits soucis si on se souvient en plus je crois que Louis vous avez le vertige donc expliquez-nous ce que
02:14ça représente de monter là-haut
02:15Alors le mât c'est véritablement la colonne vertébrale de la performance
02:20c'est le moteur du bateau il fait 30 mètres il est en carbone ne fait que 400 kg et il est
02:27le support de jusqu'à 500 mètres carrés de surface de voile
02:31et donc quand il y a un problème dessus on ne peut pas continuer la course sans le résoudre et donc
02:36même si on n'aime pas ça même si comme moi on a le vertige
02:39il peut arriver qu'on soit obligé de monter tout seul donc on a un système d'escalade
02:44et là en l'occurrence il avait fallu que je m'abrite derrière une île pour avoir des conditions
02:49suffisamment clémentes pour pouvoir monter sans être en danger et j'avais dû faire trois ascensions
02:54en haut de ce mât, j'avais envoyé des images à l'époque de cette petite île derrière laquelle je m'étais abrité
02:58j'avais pu réparer et repartir quasiment à 100% du potentiel
03:02c'était au sud de la Nouvelle-Zélande, l'île de Macquarie je crois bien
03:05mais quand on a la trouille un vertige comme ça
03:07quelquefois on reste en bas on se dit bon il faut que j'y monte, il faut que j'y monte, il faut que j'y monte comment ça se
03:11passe avant de se dire bah ouais il faut vraiment y aller là
03:13en fait le Vendée Globe c'est une aventure hors du commun parce qu'elle est sans assistance
03:17sans escale en solitaire donc quand vous êtes à l'autre bout du monde dans une situation que j'appellerais poliment une situation
03:27catastrophique bah vous n'avez pas le choix si vous voulez rentrer il faut absolument retrouver son autonomie
03:32et
03:33rentrer pour rentrer ou rentrer pour continuer sa course
03:36voilà entre les deux il fallait de toute façon grimper en haut de ce mât là donc vous prenez sur vous
03:41vous êtes quand même entraîné avant pendant toutes les phases d'entraînement à terre et vous êtes
03:47le couteau entre les dents ou le bout de bois que vous serrez très fort parce que vous avez mal et
03:52vous essayez de résoudre les problèmes le plus vite possible
03:55Anouk je me permets de t'interrompre une seconde pardon Anouk tes interviews sont super mais j'ai le plateau qui veut intervenir aussi
04:00et on a des gens qui n'y connaissent pas forcément grand chose à la voile et qui ont des questions fort passionnantes c'est le cas
04:04d'Erwan Abotret qui s'intéresse à ce Vendée Globe et qu'il y a une question pour Louis s'il nous entend
04:08Oui salut Louis moi depuis que je suis tout petit que je regarde les résumés du Vendée Globe j'ai une question
04:12qui me taraude c'est comment gère la solitude c'est à dire c'est une longue course
04:16est-ce qu'on a des coups de blouse est-ce que
04:18est-ce que par exemple on a un peu de temps libre ou tu peux te reposer ou chaque fois que tu as du temps libre c'est
04:22pour dormir est-ce que tu as du temps pour faire autre chose que d'occuper ton bateau ?
04:27Salut je te remercie pour la question écoute non c'est
04:30c'est sûr qu'on est sur des machines qui vont de plus en plus vite qui sont de plus en plus techno et
04:37et donc on a cette solitude
04:40avec nous en nous ça fait partie de ça fait partie de la course après on y est
04:46on y est et on est là pour aller plus vite que les autres pour les mettre derrière donc
04:50finalement tant que ça c'est pas fait on n'a pas de raison de s'ennuyer
04:54en tout cas c'est ce que je me dis et puis j'essaie de
04:57et ben d'écouter de la bonne musique en mangeant j'essaie d'écouter des podcasts radio
05:03j'essaie de me reposer évidemment d'être dans mes cycles de sommeil avant d'être trop cramé
05:08et finalement quand il y a du match ça passe assez vite la dernière fois
05:12je me suis arrêté derrière cette île on en parlait avec Anouk
05:15je suis reparti à la douzième position et j'ai réussi à pointer à la première position après le passage du Horne
05:20puis j'ai finalement coupé la ligne deuxième et donc ça tout ça ça a fait un match
05:26planétaire de plus de 80 jours et au bout de quelques jours à terre j'avais l'impression qu'il s'était passé deux heures quoi
05:31Des podcasts de la musique on l'a compris parce que ça prend pas de poids tout ça et c'est important pour le bateau
05:35Pierre Boubier une question aussi Louis
05:37Salut Louis tout à l'heure tu parlais des foils par rapport à ton bateau
05:40moi j'aimerais savoir dans quelles conditions est-ce qu'on peut les utiliser et dans quelles conditions est-ce qu'il ne faut absolument pas les utiliser
05:46comment tu t'en sers en fait et est-ce que le but c'est de les utiliser le plus possible pour aller plus vite
05:51ou des fois tu risques de casser tu prends des risques, comment ça marche ?
05:55Alors dès que c'est efficace on les utilise parce que le gain est énorme et en fait c'est toujours le même principe qu'une aile d'avion
06:05pour décoller il faut de la poussée donc de la vitesse et donc un bateau comme Bureau Vallée à partir de 12 nœuds de vitesse
06:13commence à être efficace sur ses foils plus il va être léger et plus il va être efficace tôt
06:18donc voilà c'est un combat la légèreté sur ce qu'on emmène
06:22mais aussi sur la structure du bateau on a beaucoup travaillé là dessus pour économiser des centaines de kilos
06:27et puis ensuite le problème c'est que plus ça accélère plus c'est efficace un foil
06:32et donc parfois on va doubler la vitesse du vent parfois même aller au delà de doubler la vitesse du vent
06:38et on est entre deux éléments l'air et l'eau et sur l'eau comme vous le savez plus il y a de vent plus il y a des vagues
06:43et donc on se retrouve avec une Formule 1 qui essaierait de passer un cordon d'une au Dakar
06:48et si on veut on peut casser nos bateaux assez facilement
06:51donc on arrête de s'en servir quand ça devient trop difficile sur la structure
06:56on ne peut pas forcément ressentir ça tout seul donc on a instrumenté nos bateaux
07:00il y a des capteurs de charge un peu partout et un grand tableau de bord avec des zones rouges
07:04et des pics de charge en fonction des impacts et c'est ça qui nous fait prendre la décision de rétracter ou de sortir nos foils
07:10Merci beaucoup Louis j'ai une dernière question beaucoup plus légère
07:13comme on a parlé de solitude est-ce que tu parles à ton bateau tu le touches tu donne un petit nom
07:17il faut un peu passer le temps pendant trois mois vous avez une relation ?
07:22Alors j'essaye de lui parler que quand ça va bien et de pas l'insulter quand on est collé et qu'on a des problèmes
07:30même si parfois j'en ai très envie mais non j'essaye d'écrire des petits mots ou de dire des choses
07:38on a tous ça maintenant de parler à mon téléphone pour qu'il enregistre ce que j'ai à dire
07:43et j'essaye d'être plus romantique avec mon épouse et sympa avec mes enfants
07:48Très bonne réponse !
07:50Il faut prendre soin de son bateau parce que évidemment si on n'a pas les bons soins dans une épreuve aussi longue
07:57il peut répondre de manière pas très agréable

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