L’exposition “Les Courageuses” à la manufacture nationale de la Savonnerie, qui rend hommage à ces tisserandes de tapis, se termine le 8 novembre et pourrait être prolongée quelques jours.
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00:00Les courageuses, ce sont les femmes en général, c'est un hommage vibrant à la femme et c'est
00:13de façon plus précise les premières lissières qui ont tissé dans l'atelier de l'Audeve
00:19qui a été mis en place en 1964.
00:22Alors ces femmes étaient des épouses ou des filles d'ancien harkis, elles sont arrivées
00:27en 1962 à la fin de la guerre d'Algérie, elles sont passées par les camps et en 1964
00:32après avoir été formées pendant deux ans, elles sont arrivées à l'Audeve pour tisser
00:35dans cet atelier, on parlait d'usine à l'époque, usine des tapis, qui était là pour les embaucher
00:42et pour créer des oeuvres textiles du tapis et on parlait d'usine à l'époque parce
00:48qu'il fallait produire de façon assez intense, il y avait des actionnaires et l'idée était
00:53quand même de tirer des bénéfices de la production de cet atelier.
00:58Alors 1964 jusqu'en 1966, les femmes tissent et produisent, mais en 1966, l'atelier je
01:05le rappelle dépendait du ministère de l'Intérieur, on se rend compte que l'atelier fonctionne
01:09bonhomme ou non, et il passe à ce moment-là, suite à une inspection du mobilier national,
01:17du ministère de l'Intérieur au ministère des Affaires culturelles par décision d'André
01:21Ferro, et suite à, comme je le disais, des études qui ont été faites par Emile Philippon
01:27qui représentait le mobilier national.
01:29Elles se sont en effet conformées au savoir-faire, à la façon de tisser qui était pratiquée
01:42au mobilier national et à la manufacture de savonneries à Paris, cet atelier devient
01:48une annexe de cette manufacture nationale.
01:51Donc oui, elles se sont conformées à ce savoir-faire et également, il ne s'agit
01:59uniquement de faire du tapis moderne, parce que ce n'était pas le cas non plus à Paris,
02:03mais il était question de faire du tapis empire, Louis XVI, etc., et également des
02:09oeuvres d'artistes contemporains.
02:11Et pourquoi c'était important de faire cette exposition et de faire cette réconciliation ?
02:16C'était important parce que ça fait 60 ans que cet atelier existe et parce que cette
02:21histoire disparaît si on ne la raconte pas, donc il est important de le rendre un hommage.
02:25Elles ont été dans cette histoire de guerre d'Algérie, ce sont des femmes dont on a
02:30peu entendu parler, qui ont été présentes, qui ont fondé des familles, qui ont travaillé,
02:35et je trouvais important de rappeler tout cela.
02:37On parle des années 60, on parle du travail des femmes.
02:40S'il y a eu une crèche à l'Audeb, la première crèche a été construite pour accueillir
02:44leurs enfants, donc elles ont été hyper avant-gardistes pour l'époque.
02:47Et ensuite aussi, parce qu'il ne s'agit pas que de regarder dans le passé, c'est
02:52important de raconter pourquoi certaines familles sont installées à l'Audeb.
02:58On s'adresse à la fois à la population locale, mais de façon plus générale, raconter
03:03pourquoi certaines personnes habitent en France, je trouve que c'est important.
03:07Et je le rappelle, il ne s'agit pas que d'un regard vers le passé.
03:10Aujourd'hui, demain, on raconte aussi l'histoire aux jeunes générations.
03:16C'est important qu'il y ait une transmission.