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Le Premier ministre, Michel Barnier, a dit "regretter" la décision du groupe Michelin après l'annonce d'un plan de licenciements. Idem pour Auchan. Alors le Premier ministre a demandé des comptes concernant l'argent public reversé aux entreprises.

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Transcription
00:00Emmanuel, ces annonces de licenciements à répétition au champ Michelin ont fait réagir Michel Barnier, le Premier Ministre, qui demande des comptes.
00:12Il voudrait savoir ce que ces entreprises ont fait de l'argent public qui leur a été donné.
00:17Oui, parce que c'est à peu près le seul moyen dont il dispose, le Premier Ministre, pour essayer de dissuader ces entreprises, de supprimer des emplois.
00:26Et ce sont des moyens qu'on peut qualifier de dérisoires, d'abord parce que les sommes que l'État a prêtées à ces entreprises, ce sont des sommes qui sont finalement très modestes,
00:36qui se comptent en millions alors que ces entreprises résonnent en milliards. Prenez l'exemple, le chiffre d'affaires d'Auchan, c'est 16 milliards d'euros par an.
00:46Le CICE qu'a touché Auchan, c'est à peu près 15 millions par an. Si vous prenez Michelin, le crédit impôt recherche, c'est 55 millions d'euros par an,
00:56quand l'entreprise investit chaque année 1,2 milliard d'euros en recherche et innovation. Aucune illusion, d'ailleurs, de la part du Premier Ministre,
01:06puisque le gouvernement a fait savoir que, de toute façon, il ne reviendrait pas sur ses aides.
01:11Le gouvernement ne peut rien faire ?
01:14On a affaire à des entreprises privées, encore une fois. L'État n'est pas actionnaire, donc il n'a pas son mot à dire.
01:20Il y avait autrefois l'autorisation administrative de licenciement. En gros, quand un employeur voulait supprimer des emplois pour des raisons économiques,
01:28il devait obtenir l'autorisation de l'État, mais ça n'existe plus depuis 1986. Le Premier ministre a reconnu son impuissance en espérant seulement que tout serait mis en œuvre
01:40pour aider ceux qui vont perdre leur travail à en retrouver un autre, faisant écho à la fameuse phrase de Lionel Jospin en 1999.
01:50C'était déjà au sujet de suppression d'emplois chez Michelin quand il avait déclaré que l'État ne pouvait pas tout.
01:56Il y a un front sur lequel le gouvernement sera interpellé, c'est celui du budget ?
02:00Oui, absolument, parce que sa politique économique de rigueur met à contribution les entreprises, et notamment les petites,
02:09ce qui risque de les fragiliser davantage à un moment critique au regard de la multiplication des plans de licenciement.
02:15La CGT qui recense les plans sociaux en dénombre aujourd'hui 180, c'était 130 seulement au printemps.
02:23Et puis les faillites, on dépasse la barre des 60 000, on est à quasiment plus de 20% de faillites sur un an, donc les entreprises ont des difficultés.
02:33Ça veut dire que la pression sur le gouvernement pour lâcher du lest sur toutes les augmentations de charges qu'il a prévues pour les entreprises,
02:41cette pression risque d'être très forte, ce qui reviendrait à renoncer quelque part à la réduction des déficits publics.
02:47Merci Emmanuel Lechypre.

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