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Invité au micro de Public Sénat à réagir à la victoire de Donald Trump, Cédric Perrin, président (LR) de la commission sénatoriale des affaires étrangères, estime qu’il faut se montrer prudent vis-à-vis des annonces, parfois fracassantes, faites par le Républicain pendant la campagne électorale sur les questions de politique internationale.

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Transcription
00:00Bonjour Cédric Perrin, est-ce que cette élection de Donald Trump, c'est de mauvaise augure pour l'Union Européenne ?
00:05Écoutez, je ne sais pas si c'est de mauvaise augure. En tout cas, par rapport à 2016, personne ne pourra dire que nous n'avions pas été prévenus.
00:11Je crois que cette élection n'est pas une surprise. Nous espérions, pour certains d'entre nous, qu'elle n'arrive pas, mais elle est là.
00:19Et aujourd'hui, il va falloir faire avec. C'est une nouvelle qui, évidemment, n'est pas forcément réjouissante compte tenu des propos qu'a tenus le président Trump
00:26vis-à-vis de l'Union Européenne et de l'isolationnisme dans lequel il mettra sans doute les Etats-Unis.
00:31Mais en même temps, la position des Etats-Unis et son pivot vers l'Asie, vers le Pacifique, n'est pas nouveau.
00:37Ça a commencé sous Obama, ça s'est amplifié par la suite, ça a été plus violent sous Trump entre 2016 et 2020, mais ça n'est pas un phénomène nouveau.
00:44Donc c'est une nouvelle qui n'est pas forcément réjouissante parce que je pense que ça va nous créer des difficultés, mais ce n'est pas non plus.
00:49– Et notamment sur la guerre en Ukraine, Donald Trump qui a assuré pendant la campagne qu'il réglerait rapidement ce conflit en moins de 24 heures
00:56en négociant avec Vladimir Poutine. Est-ce qu'il faut craindre que l'Ukraine soit obligée d'abandonner une partie de son territoire
01:02et puis de se voir interdire de rentrer dans l'OTAN, par exemple ?
01:05– Ecoutez, nous verrons quelles seront les propositions que fera le président Trump pour essayer de régler ce problème.
01:11La question, c'est qu'évidemment, il faudra arriver vers une paix en Ukraine, c'est une évidence.
01:15Tant qu'à faire, si on peut avoir une paix qui soit équilibrée, en tout cas entre la Russie et l'Ukraine,
01:19ce serait mieux que de négocier une paix avec le pistolet sur la tempe, comme pourraient le faire les Ukrainiens en ce moment.
01:24Donc nous verrons quelles seront les propositions qui seront faites.
01:27Ce qui est certain, c'est que je sors à l'instant d'une réunion avec le président de la commission de la défense ukrainienne
01:32qui est dans la même situation que nous, qui attend de voir un petit peu quelles vont être les propositions.
01:37Ce qui est certain, c'est qu'il faut impérativement qu'un accord, s'il devait y avoir un accord, soit un accord qui soit équilibré.
01:43Donc nous nous attendons de voir quelles seront les propositions du président Trump.
01:47Il faut se méfier aussi des effets d'annonce.
01:49On était dans une campagne électorale qui a duré plusieurs mois, qui a été particulièrement violente aux États-Unis,
01:54d'une violence qu'on ne pouvait pas imaginer.
01:56Donc moi j'attends que tout cela redescende un petit peu, voir quelles vont être les options qui seront prises,
02:00quelles seront les propositions qui seront faites.
02:02Je crois qu'il ne faut pas non plus tirer des plans sur la comète trop vite.
02:06Est-ce que votre homologue ukrainien craint un désengagement, en tout cas une baisse de l'aide américaine ?
02:11C'est ce qui a plutôt été annoncé par le président Trump, en tout cas pendant la campagne.
02:15Nous verrons. Et qu'ils le craignent évidemment, parce qu'ils ont impérativement besoin aujourd'hui de munitions,
02:20de moyens, de matériel pour pouvoir maintenir en condition les matériels qu'on leur a donnés, etc.
02:26Donc ils ont besoin d'aide, évidemment.
02:28Donc une question sur les conséquences au Moyen-Orient.
02:30Donald Trump, ça a été un allié proche de Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien.
02:35Est-ce que cela compromet encore un peu plus la paix à Gaza et au Liban ?
02:39Il y a plusieurs théories sur le sujet.
02:41Le soutien inconditionnel de Donald Trump à Israël est évidemment un sujet d'inquiétude,
02:47parce que ça veut dire que ça peut laisser aux Israéliens les mains libres pour pouvoir agir
02:50et continuer à agir comme ils le font aujourd'hui à Gaza et au Liban,
02:55alors que nous sommes tous ici assez clairs sur l'idée qu'il faut arriver à une trêve et à une paix,
03:01et ensuite à des négociations et des discussions.
03:03Ça, c'est la première théorie.
03:04La deuxième théorie, c'est que Trump étant affairiste, étant un homme d'affaires,
03:09il a peut-être intérêt aussi à ce que la paix règne dans ce secteur du monde
03:14et que les affaires puissent se faire.
03:16Il peut peut-être aussi inciter Netanyahou à lever le pied et à faire attention aux mesures qu'il prend.
03:24Donc nous verrons, une fois de plus, Donald Trump est quelqu'un d'absolument imprévisible.
03:28Je crois que c'est ce qu'il caractérise.
03:29Donc nous verrons un petit peu quelles seront les mesures qu'il envisagera dans les semaines qui viennent.

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