A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre délégué chargé de l’Industrie, Marc Ferracci est revenu sur les fermetures de sites d’Auchan et de Michelin.
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00:00Pour empêcher ces plans sociaux, il sera plutôt dans un accompagnement des personnels.
00:04En réalité, il y a deux dimensions dans l'intervention de l'État.
00:06Il y a effectivement une intervention au moment où les décisions sont prises,
00:10au moment où les décisions sont annoncées,
00:12au moment où l'intervention de Michelin, par exemple,
00:14annonce la fermeture des sites de Vannes et de Cholet.
00:17Le rôle de l'État ici, c'est effectivement d'être extrêmement exigeant
00:20sur l'accompagnement social des salariés,
00:22faire en sorte que les indemnités de séparation soient dignes, soient importantes,
00:26faire en sorte également que le reclassement des salariés se fasse dans les meilleures conditions,
00:30faire également très attention à la revitalisation des sites.
00:33Parce que quand des emplois disparaissent sur un territoire,
00:35ce sont des savoir-faire qui disparaissent, ce sont des compétences qui disparaissent,
00:38ce sont des familles qui sont aussi dans l'anxiété.
00:41Et donc là, ici, l'enjeu, c'est de trouver des repreneurs.
00:44Et dans les prochaines heures, puisque c'est cette semaine
00:46que nous allons nous mettre à pied d'œuvre sur ce sujet,
00:49eh bien la direction de Michelin va souliger des préfets de départements concernés,
00:54mettre tout le monde autour de la table avec les chambres de commerce et d'industrie,
00:57avec les élus, pour essayer de trouver des repreneurs pour les sites.
01:00Ça, c'est un élément très important.
01:01Le deuxième élément quand même, je veux vous le dire,
01:03c'est qu'il faut faire en sorte qu'à côté des emplois que l'on cherche à défendre,
01:07eh bien des emplois se créent sur notre territoire.
01:09Et donc il y a une stratégie offensive qui doit être notre stratégie industrielle.
01:14Cette stratégie consiste à créer un cadre attractif pour les investisseurs.
01:18La France est depuis cinq ans le pays européen le plus attractif pour les investissements étrangers.
01:23Je pense qu'il faut que nous continuions dans cette logique.
01:26Le baromètre du ministère de l'Économie et des Finances a bien annoncé hier
01:30qu'au premier semestre 2024, des sites ont ouvert en plus grand nombre que des sites ont fermé.
01:37Et ça, c'est aussi un élément qui montre que la réindustrialisation se poursuit.
01:40Donc il ne faut pas perdre cette autre approche qui est l'approche offensive.
01:43On parlera de l'avenir industriel de la France,
01:45mais avant j'ai une question sur ces groupes, si on prend les chiffres de Michelin.
01:48Michelin, c'est 3,6 milliards d'euros de bénéfices en 2023.
01:52La moitié versée en dividendes aux actionnaires.
01:55Pourquoi le gouvernement refuse de demander à ces groupes
01:57le remboursement des aides publiques qui leur ont été versées ?
01:59Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'abus ?
02:01Alors, il y a d'abord un enjeu qui est de regarder effectivement de manière très précise
02:05le montant global des aides qui ont été touchées par les groupes en question.
02:09Le Premier ministre Michel Barnier, hier à l'Assemblée, j'étais présent,
02:12a annoncé effectivement que nous allions nous pencher sur ce montant global.
02:16Ensuite, comment expliquer cela ?
02:18Moi, je ne me substitue pas à Michelin dans ses décisions industrielles.
02:21On est face à une filière automobile qui a des difficultés structurelles,
02:25qu'on le veuille ou non.
02:26La demande de véhicules a ralenti, en particulier les véhicules électriques.
02:29Nous avons deux défis majeurs à résoudre.
02:32C'est le défi de la compétition internationale de la Chine en particulier,
02:35mais aussi des États-Unis.
02:37Une compétition qui ne s'exerce pas toujours suivant des règles équitables
02:40parce que les productions chinoises,
02:42en particulier les productions de véhicules électriques, sont très subventionnées.
02:45Et on a besoin de répondre à ce défi.
02:47Et le deuxième défi, c'est celui de la transition vers un modèle qui est celui de l'électrique.
02:51Vous savez qu'en 2035, il n'y aura plus de moteurs thermiques
02:54qui seront produits et vendus en France.
02:56Et face à cela, les constructeurs doivent s'adapter.
02:59Et ça a évidemment des effets sur toute la chaîne des équipementiers dont Michelin fait partie.
03:02Dans ce contexte, est-ce que vous craignez qu'il y ait d'autres plans sociaux annoncés cette année ?
03:07Oui, c'est une possibilité.
03:08Nous sommes extrêmement mobilisés d'abord pour anticiper
03:11et pour faire en sorte qu'on puisse éviter ces plans sociaux
03:14quand il est encore possible de le faire.
03:16Nous discutons avec les services du ministère de l'Économie et des Finances,
03:19avec la direction interministérielle à la restructuration d'entreprises
03:23pour saisir les signaux faibles qui laissent présager parfois des plans sociaux.
03:26Donc quand on peut éviter les fermetures de sites et les destructions d'emplois,
03:30on le fait, on met tous nos moyens pour cela.
03:32Et quand ils interviennent, il faut évidemment trouver des repreneurs pour les sites.
03:35Il faut faire en sorte que l'emploi revienne.
03:38Et c'est d'ailleurs ce que Michelin et sa direction ont annoncé.
03:41L'objectif, c'est que plus d'emplois soient recréés sur les sites de Cholet et de Vannes
03:44qu'il n'en sera supprimé.
03:46Donc c'est ça nos objectifs.
03:47Mais effectivement, compte tenu des difficultés structurelles de la filière automobile,
03:51on peut s'attendre malheureusement à d'autres annonces,
03:54notamment chez les équipementiers.
03:56Merci beaucoup Max Ferrati pour vos réponses.