[#Reportage] Gabon : encore des défis à relever en matière de passation des marchés publics selon Mo Ibrahim
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00:00Le Gabon continue de faire face à des défis importants dans la gestion de ses marchés
00:04publics, comme le souligne l'indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2024. En 2023,
00:11le pays a obtenu un score alarmant de 12,5%, le plaçant au 44e rang sur 54 pays africains
00:19dans ce domaine. L'une des principales causes identifiées est l'usage abusif des marchés
00:23passés de gré à gré, une pratique qui mine la transparence et la compétitivité
00:29du processus de passation des marchés. A titre d'exemple, en 2023, 189 marchés
00:35publics ont été attribués par entente directe représentant une somme totale de près de
00:39264 milliards de francs CFA, ce qui souligne l'ampleur de ce problème. Malgré la création
00:46d'une direction générale dédiée à la gestion des marchés publics, les mauvaises
00:50pratiques liées aux passations de marchés publics perdurent, sous le régime de la transition
00:55dirigé par Brice Clotaire ou Léguinguerma, alors qu'on s'attendait à un changement
00:58de cap. Rien n'y fait. Bien que le chef du gouvernement de transition, Raymond D'Ancyma
01:04et son ministre des Comptes publics, Charles Mba, aient réaffirmé leur volonté de privilégier
01:09les appels d'offres plutôt que les ententes directes, le gré à gré, souvent source
01:13de corruption, reste l'approche privilégiée. En effet, l'usage abusif des ententes directes,
01:19bien qu'en contradiction avec l'article 71 du cadre juridique gabonais, qui limite
01:24ses pratiques à 15% des marchés publics témoignent de réelles difficultés en matière
01:28de gouvernance dans le pays. Et ce d'autant plus que les montants de ces marchés se chiffrent
01:33en dizaines de milliards de francs CFA, un rapport de la DGMPF, daté de 2023, souligne
01:38d'ailleurs que 189 marchés publics ont été attribués par ententes directes représentant
01:45une somme totale de près de 264 milliards de francs CFA. Le problème est donc d'ampleur
01:50et met en lumière le manque de cohérence entre les engagements des autorités et la
01:54réalité sur le terrain. Le retour en force de gré à gré dans la passation des marchés
01:58publics soulève donc des inquiétudes quant au risque de corruption et de favoritisme.
02:03Le manque de transparence et de compétitivité de ce processus renforce la perception d'une
02:08gestion inefficace des ressources publiques. Pour rétablir la confiance, notamment des
02:12investisseurs, il est impératif que les autorités gabonaises renforcent les contrôles et l'application
02:18stricte des procédures d'appel d'offres, tout en assainissant les administrations chargées
02:22du contrôle et de l'exécution des budgets publics.