Erik Tégnér : «Un des points forts de Donald Trump, c'est qu'il a su imposer ses thèmes. [...] Il était aussi bien plus clair sur la politique internationale. [...] Il a su aussi désarçonner les thèmes de l'adversaire.»
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00:00Oui, et c'est là, c'est depuis d'ailleurs des années.
00:02Ce qui est intéressant, c'est que malgré tout,
00:04on a parlé beaucoup d'idées et quand même de programmes
00:06dans cette élection américaine.
00:07Un des points forts de Donald Trump, je trouve,
00:09et si jamais il gagne cette élection,
00:11ce sera expliqué par cela, c'est qu'il a su imposer ses thèmes.
00:14D'abord, par exemple, sur la question de l'immigration,
00:16qui est cruciale là-bas.
00:17La presse française disait majoritairement
00:19que ça faisait partie des lubies de Donald Trump.
00:21Mais on est quand même imaginé sur 10 000 entrées de clandestins
00:24par jour, justement, aux États-Unis.
00:26On est sur un peu plus de 2 millions de clandestins
00:28Comparé à l'Union européenne, qui a beaucoup plus d'habitants,
00:31qui revendique 500 000 entrées de clandestins,
00:33c'est du fois 4.
00:34Donc, Donald Trump, il a su imposer ce thème de l'immigration.
00:37Également, Donald Trump, il était bien plus clair
00:39sur l'aspect de géopolitique internationale,
00:42sur l'Ukraine, sur Israël.
00:43Kamala Harris, on a du mal à la positionner,
00:45ce qui fait d'ailleurs qu'elle se retrouve
00:46avec une partie de l'électorat démocrate
00:48qui pourrait lui prévenir de quelques voies,
00:50notamment du vote arabo-musulman,
00:51qui, s'il n'est pas très représenté
00:53au niveau des États-Unis, l'est, par exemple,
00:55en Pennsylvanie, dans certains États clés,
00:57où, justement, ces personnes hésitent, par exemple,
00:59à voter pour une autre candidate bien plus pro-Palestine,
01:02qui s'appelle Gilles Stein.
01:03Et ensuite, il y a un autre élément que j'avais pu constater
01:06lorsque j'avais couvert, justement,
01:07la convention républicaine de Milwaukee,
01:09de 3 jours après la tentative d'assassinat contre Donald Trump.
01:12C'est la question de la guerre, là-bas, qui est essentielle.
01:15Toutes les heures, pendant ce meeting,
01:16on voyait, justement, des victimes,
01:18des familles des victimes, de gens morts en Irak.
01:21Il y avait également...
01:21Des vétérans, comme on dit.
01:22Exactement.
01:23Un candidat pour les élections sénatoriales, justement,
01:27qui avait le visage complètement défiguré par une bombe.
01:30Et à chaque fois, il y a cette idée,
01:31stopper la guerre, arrêter la guerre,
01:33qui revient en permanence.
01:34Et donc, il a su imposer ses thèmes
01:35et, de l'autre côté, malgré tout,
01:37désarçonner les thèmes de l'adversaire.
01:39On le sait sur la question de l'avortement.
01:41Mélania Trump, on n'en parle pas souvent en France,
01:43elle a publié un livre et elle a communiqué aussi sur le fait
01:46que les femmes avaient le droit à disposer de leur corps.
01:49Donc, il a été moins caricatural également sur cette question.
01:53Pour rectifier ce qui a été dit, malgré tout, tout à l'heure
01:55sur Kamala Harris,
01:56Kamala Harris n'a pas tant joué que cela
01:58sur la question « je peux être la première femme ».
02:00Ça a été critiqué notamment,
02:01mais elle rappelle que Clinton, ça ne lui avait pas réussi.
02:03Non.
02:03Mais elle sait aussi que parmi certaines minorités démocrates,
02:06notamment afro-américaines,
02:08même le fait de voter pour une femme peut poser problème.
02:10C'était intéressant, ça montre qu'elle a conscience
02:12de ce type de problématiques, y compris dans son électorat.
02:19Sous-titrage Société Radio-Canada