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Louis de Raguenel : «Ça a dû être un crève-cœur réel de la part de la direction de devoir faire ça. [...] Il y a énormément d'entreprises privées qui bénéficient d'argent public alors qu'elles ne produisent rien.»

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Transcription
00:00Je trouve que le bashing de Michelin est beaucoup trop facile.
00:02C'est une très belle entreprise française qui a des capitaux français.
00:06C'est une entreprise sociale.
00:07Et d'ailleurs, ça s'entendait dans les mots de la personne qui parlait de ce plan.
00:13Connaissant la culture de cette entreprise, ça a dû être un crève-cœur réel.
00:16C'est sincère de la part de la direction de devoir faire ça.
00:20C'est encore une des rares sociétés qui s'occupe réellement de toute la vie,
00:24parfois familiale, de ses salariés.
00:26Et quasiment tous ont des voitures de fonction adaptées à leur famille.
00:29Ils ont des aides pour acheter des logements.
00:31Et c'est un peu comme les entreprises paternalistes,
00:34comme il y en avait encore au 19e siècle.
00:35Donc, il y a très peu d'entreprises qui ont gardé cette culture-là.
00:38Donc, saluons quand même cette exception française que demeure Michelin.
00:43Et je rappelle simplement que par rapport à ça,
00:46pourquoi est-ce que des sociétés aujourd'hui n'ont pas d'autre choix
00:49que de faire ces choix-là pour préserver leur activité en France ?
00:52Ils pourraient tout à fait partir en Europe de l'Est ou je ne sais pas où,
00:54et tout enlever d'un coup.
00:56Précisément, s'ils restent, c'est parce qu'ils sont attachés
00:58à l'incarnation en France.
01:01Aujourd'hui, si des entreprises comme ça sont obligées de faire ça,
01:04c'est tout simplement parce que, rejoignant ce que disait Mark Twatty,
01:07quand on n'est pas compétitif, quand l'État vous met des bâtons
01:10dans les roues tout le temps, qu'il y a des normes
01:11qu'on fait venir des entreprises qui viennent complètement casser les prix,
01:16eh bien forcément, vous n'aidez pas.
01:18Je trouve ça un peu facile, moi, de tirer sur des entreprises.
01:20Non, mais on entend la détresse des salariés aussi.
01:23On ne tire pas sur l'entreprise.
01:24Mais même quand on dit oui, il faudrait exiger des comptes
01:27par rapport aux aides.
01:28Oui, au passé d'argent.
01:29On n'a pas le droit de se poser la question ?
01:31Oui, mais parce que là, c'est une société connue.
01:34Il y a énormément d'entreprises privées qui bénéficient
01:36d'énormément d'argent public alors qu'elles ne produisent rien.

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