Six ans après la mort de huit personnes dans l'effondrement de deux immeubles, rue d'Aubagne, à Marseille, le traumatisme des habitants toujours tenace. Le procès de ce drame s'ouvrira jeudi 7 novembre.
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00:00J'allais au marché comme d'habitude
00:29et puis du coup je vois, on voyait la poussière qui montait, le bruit, c'était atroce, c'était pénible ce jour-là.
00:38Et puis toute la journée, vous savez, ils étaient là pour tirer les morts et vous voyez les gens, ils étaient là tout autour,
00:46on avait la chair de poule, on avait les larmes aux yeux, on avait...
00:50Vous savez, on est resté choqués pendant quelques jours, sinon quelques mois plutôt,
00:57parce qu'il y a des gens qu'on connaissait très bien.
01:14Faire entendre la voix des morts, la voix des victimes à travers les familles, à travers ces avocats,
01:23qui fassent comprendre à ceux qui seront là et ceux qui voudront bien l'entendre ou le lire,
01:28qu'ils avaient le droit de continuer à vivre, ils avaient le droit de vivre dignement.
01:33Ma vie depuis le départ de mon fils est devenue un combat personnel,
01:40un combat pour donner du sens à la mort de mon fils.
01:44Ça a été dans un premier temps une période très difficile de douleur, d'absence,
01:50et puis petit à petit, cette douleur et cette absence sont devenues une force qui me permet maintenant d'être un peu plus en paix
01:59et pouvoir aider les autres et m'engager dans ces combats d'empêcher que ça recommence.
02:07Ça va être un combat très long, je le sais. Il y a trop d'intérêts partout, donc il faut essayer de convaincre chacun.
02:14Il y a trop d'acteurs, il n'y en a pas que la mairie, il n'y en a pas que la métropole,
02:19il n'y en a pas qu'à l'Assemblée, il n'y en a pas qu'à l'État, c'est tous ensemble, ce n'est pas un de son côté.
02:25Non, il faut que tout le monde se mette d'accord et c'est ça qui est le plus difficile et le plus long.
02:32Chaque fois qu'on regarde le vide, chaque fois qu'on rentre sur cette rue,
02:37surtout moi, ça fait plus de 32 ans que je suis là,
02:43donc quand je regarde le vide, tout le monde revient à ma tête, je vois tout le monde, tous ceux qui sont partis.