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Sophia Aram nous parle d'Ahou Daryaei, étudiante iranienne arrêtée après s'être dévêtue en public pour protester contre le régime iranien.

Le billet d'humeur de Sophia Aram dans le 7/10 (8h55 - 4 Novembre 2024)) Retrouvez tous les billets de Sophia Aram sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram

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Amusant
Transcription
00:00Il est 8h56, Sophia Aram, bonjour, on vous écoute.
00:03Au moment où la liberté des Américaines à disposer de leur corps et à avoir le droit
00:08de recourir à l'avortement dépend de l'hypothèse qu'une poignée des lecteurs se décident
00:13à bouger leur gros derrière plein de gras du canapé pour aller glisser un bulletin
00:17dans l'urne.
00:18Une étudiante iranienne, elle, s'apprête à entrer dans l'histoire pour défendre
00:22la liberté des femmes dans son pays.
00:24On ne sait pas grand-chose de cette jeune femme, si ce n'est qu'elle s'appelle
00:27Ohudorioy, qu'elle est doctorante en littérature française à l'université Azad de Téhéran
00:33et qu'elle vient probablement de redéfinir les contours du mot « courage ». Il semblerait
00:37qu'après une série d'altercations avec la police des mœurs, lui interdisant d'entrer
00:41dans son université pour un hijab prétendument mal porté, elle ait choisi d'utiliser son
00:46corps, son corps dénudé, pour s'opposer frontalement au régime des molas.
00:51Sur la vidéo, on voit Ohudorioy, presque nue, assise sous le regard des agents de la
00:56police des mœurs et de quelques passants, puis elle se lève calmement et marche vers
01:00son destin.
01:01Les cheveux libres et la tête haute, elle fait face à ses futurs bourreaux qui ne tarderont
01:05pas à l'arrêter.
01:06De quelle détermination et de quel désespoir lui vient la force de défier ses futurs tortionnaires,
01:11d'affronter ce régime dont elle connaît assurément le goût pour la torture, le
01:15viol et la pendaison de ceux qui lui résistent ?
01:17La même semaine, de l'autre côté de la frontière, les femmes afghanes se sont vues
01:23interdire de parler entre elles, y compris dans leur propre foyer.
01:25Une interdiction qui vient après celle de chanter, d'étudier, de porter des vêtements
01:29clairs, de posséder un téléphone portable, de porter des talons, de se déplacer seule,
01:34d'aller dans des parcs, de faire du sport, de parler à un médecin homme ou de parler
01:38en public.
01:39Après les avoir emmurées, les talibans, que d'aucun rêvait plus inclusifs qu'avant,
01:43ont visiblement choisi de baïonner toutes les afghanes.
01:47Pendant ce temps, en France, sans vergogne aucune, Jordane Bardella salue, je cite, « le
01:54courage inouï de cette jeune femme iranienne ». Quelques mois seulement après que notre
01:59Brandon TikTok Bardelol ait choisi de répondre à une question précisément sur l'accueil
02:05des femmes afghanes par un laconique « Pardonnez-moi, mais je ne vois pas la plus-value pour la société
02:10française d'accueillir des gens de Tchétchénie ou des gens d'Afghanistan ».
02:15Pendant qu'à l'autre bout du spectre, en plein conflit de priorité au croisement
02:18de leurs luttes intersectionnelles, une partie de l'extrême-gauche se demande si soutenir
02:22le combat des iraniennes et des afghanes ne serait pas stigmatisant et si cela ne finirait
02:27pas un tout petit peu par faire le jeu de l'extrême-droite.
02:29Une gêne quasi-pathologique qui conduit une Sandrine Rousseau à saluer le combat de Ohouda
02:34Réoui, tout en rappelant pour l'occasion, je cite, « que notre corps nous appartient
02:38et tout ce que l'on met ou pas pour le vêtir nous appartient ». Une formule réussissant
02:43dans l'exploit de mettre sur le même plan la barbarie des dictatures islamiques et la
02:47République française qui protège l'école du prosélytisme et les jeunes filles de l'asservissement
02:51religieux.
02:52Un peu comme s'il existait un quelconque point commun entre une Ohouda Réoui affrontant
02:56la mort pour combattre la molarchie et celui de quelques idiots utiles de l'islam politique
03:00remettant en cause la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux ostentatoires à l'école.
03:05A l'heure où je vous parle, on est sans nouvelles d'Ohouda Réoui qui aurait été
03:10enfermé dans un hôpital psychiatrique.
03:12Sophiar, merci.

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