Quatre ans après l’attentat perpétré contre Samuel Paty par le terroriste islamiste, Abdoullakh Anzorov, un nouveau procès s'ouvre lundi 4 novembre. Après les mineurs l'année dernière, c'est au tour de huit adultes de comparaître devant la cour d’assises spéciale de Paris. Sept hommes et une femme soupçonnés d’être impliqués à des degrés divers dans l’assassinat de l’enseignant de 47 ans. Deux amis de l’assaillant devront répondre de « complicité d’assassinat terroriste ». Les six autres comparaîtront pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
À lire aussi : Assassinat de Samuel Paty : Mensonge, vidéos virales et instrumentalisation... Chronique d'un engrenage mortel > https://www.20minutes.fr/justice/4116297-20241104-assassinat-samuel-paty-mensonge-videos-virales-instrumentalisation-chronique-engrenage-mortel
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NewsTranscription
00:00Cela fait désormais 4 ans que Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie,
00:04a été assassiné devant son collège du Bois d'Aulne dans les Yglines.
00:08Alors le terroriste qui l'a décapité, Abdullak Ansourof,
00:11a été abattu quelques minutes plus tard par les policiers qu'il menaçait à leur tour.
00:15Mais à partir de ce lundi, 8 personnes sont jugées devant la cour d'assises spécialement composée
00:20pour leur implication à divers degrés dans cet attentat.
00:23Alors on le sait aujourd'hui, tout est parti du mensonge d'une collégienne
00:26qui a affirmé que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de sa classe
00:30de se signaler et de sortir pendant qu'il diffusait une caricature du prophète nu.
00:34On le sait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça, c'est faux.
00:36Non seulement cette adolescente n'était pas présente dans la classe,
00:39mais en plus le cours ne s'est absolument pas passé comme elle l'a raconté.
00:42Samuel Paty a effectivement diffusé une caricature du prophète,
00:47mais il n'a pas demandé aux élèves musulmans de se signaler ou de sortir.
00:51Il a juste indiqué que ceux qui pouvaient être choqués par cette caricature
00:55pouvaient détourner les yeux quelques instants.
00:57Le cours s'est passé de manière très calme, il n'y a pas eu d'accroc ou de difficulté.
01:02Cette adolescente qui avait été exclue du collège
01:04pour des raisons qui n'avaient strictement rien à voir avec ce cours,
01:07a inventé ce mensonge pour justifier auprès de ses parents qu'elle avait été exclue.
01:11Et en fait, ça aurait pu rester un simple mensonge d'adolescente à ses parents
01:15si son père, Brian Schneena, n'avait pas décidé de médiatiser l'affaire.
01:19Le soir même, il fait des messages sur les réseaux sociaux, notamment Facebook,
01:22qui sont très rapidement relayés, qui prennent beaucoup d'ampleur,
01:26qui arrivent aux oreilles d'un prédicateur musulman suffleureux,
01:29Abdelhakim Seyfrioui, qui les relaye à son tour.
01:32Et ainsi de suite, ça va vraiment faire boule de neige.
01:34Et très rapidement, l'affaire s'emballe en fait.
01:36Le collège est assailli d'appels menaçants.
01:40Samuel Paty est menacé à son tour, puisque son nom est cité.
01:44Trois jours après ce fameux cours,
01:46Hans Oroff, le terroriste, tombe sur ces fameuses vidéos.
01:50Lui, il n'a strictement rien à voir avec le collège du Bois-d'Aune.
01:53Il n'en a jamais entendu parler auparavant.
01:55Il ne connaît pas Samuel Paty, mais il découvre cette histoire.
02:00Il va s'y intéresser.
02:01Il contacte d'abord Brian Schneena, le père de l'adolescente.
02:05Il le contactera à neuf reprises,
02:06même si les investigations n'ont pas permis de démontrer
02:09qu'il avait fait part au père de l'adolescente de ses intentions meurtrières.
02:14Alors, ce procès qui s'ouvre ce lundi,
02:16en fait, ce n'est pas tout à fait le premier procès Samuel Paty.
02:19Il y en a déjà eu un qui s'est tenu l'année dernière à huit clous.
02:22C'était celui des enfants, des adolescents mis en cause dans cette affaire.
02:26Donc, cette collégienne qui a inventé le mensonge duquel tout est parti,
02:31mais également cinq collégiens qui sont restés pour certains
02:34assez longtemps avec le tueur et qui lui ont désigné qui était Samuel Paty.
02:38Là, ce qui va se tenir, c'est le procès des adultes.
02:41Parmi les accusés, il y aura donc Brian Schneena,
02:44le père de cette adolescente, et Abdelhakim Seyfrioui,
02:47le prédicateur musulman.
02:48Eux l'ont toujours assuré.
02:50Ils n'ont jamais souhaité la mort de Samuel Paty.
02:53Ils n'ont jamais appelé même à ce qu'il y ait des violences à son encontre.
02:57Eux, ce qu'ils voulaient, c'était la suspension de cet enseignant.
03:00Ils ignoraient que ces vidéos conduiraient à un tel drame.
03:03Et rien dans l'enquête n'a effectivement montré
03:05qu'ils étaient au courant des intentions meurtrières d'Anzorov.
03:08Mais pour la justice, en publiant de telles vidéos,
03:11ils ont contribué à désigner Samuel Paty
03:15comme une cible pour le terroriste.
03:19Et c'est pour ça qu'ils sont jugés pour association de malfaiteurs terroristes,
03:22et non pas pour complicité.
03:24Dans le box, il y aura également quatre autres personnes,
03:26des contacts sur les réseaux sociaux d'Anzorov,
03:29qui sont jugés pour les mêmes faits,
03:30pour association de malfaiteurs criminels.
03:32Ils sont accusés de l'avoir encouragée,
03:35ou du moins soutenue, dans son projet mortifère.
03:39Seuls deux amis du terroriste,
03:40Naïm Boudaoud et Azim Espyr-Kanof,
03:43sont jugés pour complicité dans ce dossier.
03:45Aujourd'hui, ils ont 22 et 23 ans,
03:47et ils sont accusés d'avoir accompagné,
03:50la veille de l'attentat, Anzorov acheter un couteau.
03:53Le jour même des faits, Naïm Boudaoud a conduit le tueur
03:57jusqu'au collège du Bois-Dôme avant de faire demi-tour.
04:00Mais en chemin, les deux hommes se sont arrêtés
04:01à acheter des pistolets airsoft avec des balles en métal
04:04pour repartir ensuite en direction du lieu où aura lieu l'attentat.
04:08Eux, ils ont toujours nié être au courant
04:11des intentions mortifères d'Anzorov,
04:15mais pour la justice, ils ne pouvaient pas les ignorer.
04:17Et ils ont en cours tous les deux la réclusion criminelle à perpétuité,
04:21alors que les autres accusés ont cours 30 ans de réclusion.