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Quelles solidarités peut-on mettre en place dans une société divisée et fracturée ? La solidarité est un ciment social qui demande d’être entretenu, à la fois par les métiers des soins mais aussi par les aidants, qui ont un rôle essentiel. Dans le cadre de la deuxième édition de la Mêlée Nexem, dont « le Nouvel Obs » était le partenaire, nous avons invité Martin Hirsch, président de l’Institut de l’Engagement et ex-directeur général de l’APHD ; Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste et essayiste ; et Françoise Fromageau, vice-présidente de l’Udaf Finistère et présidente de Monalisa, pour se pencher sur l’avenir de la solidarité en France.

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Transcription
00:00La solidarité, c'est ce qui me fait penser que mon lien, que mon sort est intimement lié à celui des autres, y compris ceux qui ne me ressemblent pas.
00:19La solidarité en France est dans une situation qu'on pourrait considérer comme paradoxale.
00:23C'est-à-dire qu'elle est importante, elle emploie beaucoup de personnes, elle coûte beaucoup d'argent, on marque un attachement, elle est structurée.
00:36C'est une institution, notamment avec les différentes branches de la sécurité sociale.
00:41Mais par ailleurs, elle doit lutter contre des dynamiques de séparation, des dynamiques de clivage, des dynamiques d'égoïsme, des dynamiques de consumérisme.
00:53Et donc, la solidarité, elle est à la fois forte et fragile.
00:59On est le pays, normalement, qui a ce modèle social chevillé au corps.
01:04Dans les faits, beaucoup de détresse de la part des deux grands acteurs, c'est-à-dire ceux qui bénéficient de ces services solidaires, entre guillemets,
01:15et ceux qui les fabriquent, participent du management de ces services. Et dans les deux cas, il y a beaucoup de souffrance, beaucoup de détresse.
01:23La solidarité, c'est vraiment pour moi le ciment essentiel de la cohésion sociale.
01:29Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas tout dit. On a des solidarités qui sont des solidarités un peu d'urgence, des solidarités de voisinage, des solidarités internationales,
01:41des solidarités de proximité, des solidarités aussi qui s'installent quand vous-même, vous êtes en situation de vulnérabilité,
01:49vous vous êtes cassé la cheville et finalement, vous avez besoin de quelqu'un qui aille faire vos courses.
01:53On ne peut pas, si vous voulez, avoir qu'une professionnalisation du soin. On doit voir demain comment on invente des temps citoyens dédiés,
02:02monétarisés, entre guillemets, financés par de l'hyperstructure, que ce soit des administrations, des entreprises ou que sais-je, et dédiés à la solidarité commune.
02:13Comment on fait qu'une solidarité ne neutralise pas une autre forme de solidarité ? Mais comment on fait qu'elle s'enrichisse, qu'elle s'amplifie, qu'elle se renforce ?
02:23Et ce qui commence par comment on fait pour qu'elle s'accepte l'une et l'autre ?
02:28Aujourd'hui en France, s'il y a un fait de société qui touche, on a vu autour par exemple de la question de la canicule, ça a déclenché en France un mouvement autour de la lutte contre l'isolement des personnes âgées.
02:40Les Français, aujourd'hui, on peut compter sur eux, sur ces grandes opérations de solidarité, mais je pense qu'on peut aussi compter sur eux aujourd'hui de plus en plus, sur ces solidarités de voisinage, de proximité.

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