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Antoine de Caunes reçoit les talents des films qui font l'actualité cinéma en salles
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Transcription
00:00Nous avons eu rendez-vous avec un homme et une femme, non pas à Deauville, mais à Venise,
00:10où la Mostra a présenté à la fin de l'été le tout dernier film de Claude Lelouch.
00:13Un 51ème film, sinon rien, du réalisateur de L'Aventure c'est l'Aventure, ou Itinéraire
00:18d'un enfant gâté.
00:19Et Claude Lelouch ne faisant rien comme tout le monde, voilà à quoi ressemble la bande-annonce
00:23de Finalement.
00:24Et voilà, prochainement sur cet écran le nouveau film de Claude Lelouch.
00:44Cadmérade a lâché sa trompette et Elsa Silberstein chaussait ses lunettes pour une
00:48rencontre toute lelouchienne face à l'adriatique.
00:51Cad, Elsa, vous avez déjà foulé tous les deux le tapis de la Mostra, vous avec le
00:57film de Giannulli.
00:58C'est-à-dire que c'est, vous savez l'Italie pour moi c'est l'amour, c'est la famille.
01:04C'est vos sources.
01:05C'est vos sources.
01:06Non, moi je suis comme d'habitude toujours un peu émerveillé de tous ces moments-là
01:11qu'on vit.
01:12Parce que quand on tourne un film, évidemment, le film de Claude on l'a tourné dans des
01:15conditions assez rapides, assez speed, on n'était pas dans un grand confort, un grand
01:19luxe.
01:20L'Italie c'est la Mostra, on croise Angelina Jolie, Antoine Decaune, enfin, que des grands
01:25stars.
01:26Et c'est vrai que c'est prodigieux, mais il ne faut pas trop s'habituer non plus, c'est
01:30pas la vraie vie.
01:31Ah bon, c'est pas ça la vraie vie ?
01:32Non, c'est pas comme ça que ça va.
01:33Ah d'accord.
01:34Non, non, non, non.
01:35Je commençais à m'habituer.
01:36Mais c'est très agréable, surtout de venir avec Claude Lelouch.
01:38Bah oui, alors Claude Lelouch qui vient donc présenter son, on ne sait même pas...
01:4151e.
01:4251e, qui s'appelle Finalement, mais finalement ce ne sera pas Finalement puisque les derniers
01:46mots du film disent qu'il y aura sans doute une suite à ça.
01:50Absolument.
01:51Qu'est-ce que ça change pour vous deux acteurs de travailler avec des réalisateurs qui ont
01:56autant de bouteilles que ça, qui ont une telle expérience, qui ont une telle histoire ?
02:01Bah moi j'ai mon quatrième film ou cinquième film avec Claude.
02:05Cinquième.
02:06Cinquième, ok.
02:07On avait commencé avec Jean Dujardin en Inde avec 1 plus 1.
02:09Moi c'est un cadeau à chaque fois, c'est un homme tellement extraordinaire qui vibre
02:14pour le cinéma, qui respire cinéma, qui donne sa vie au cinéma et c'est toujours
02:19une aventure.
02:20Et en plus d'en faire plusieurs comme ça, à chaque fois j'ai envie de l'étonner.
02:22C'est vrai que moi je ne pensais pas qu'il était aussi fougueux, aussi jeune, aussi
02:26généreux, aussi passionné que ça.
02:28Je ne pensais pas.
02:29Franchement, c'est quelqu'un...
02:30Jean Dujardin m'avait prévenu, il m'a dit tu vas voir, il y aura un avant et un après
02:33avec Claude.
02:34Tu vas voir, tu ne vas pas te reconnaître, tu vas faire des choses que tu n'avais jamais
02:36faites.
02:37Et c'est vrai qu'il est capable de vous emmener, je ne sais pas, il est capable de vous dire
02:41en plein déjeuner, l'équipe, prenez une caméra, on va filmer Katz là-bas derrière
02:44un arbre.
02:45L'équipe est en train de manger.
02:46Je me suis levé, excusez-moi.
02:47Ce n'est pas grave.
02:48Je suis enthousiaste.
02:49Qu'est-ce que vous faites derrière l'arbre ?
02:50Rien.
02:51Mais par exemple là, je donne à manger aux canards, par exemple, dans le film.
02:53Tu vois, à un moment donné, il y a une scène.
02:55Mais tout ça, ce n'était pas prévu, il ne s'est jamais écrit tous ces moments-là.
02:57Donc quand je vous dis que tout le monde est en train de déjeuner, il se lève et les gens
03:01le suivent.
03:02C'est ça Claude.
03:03C'est une vraie différence pour vous parce que vous avez quand même une certaine expérience
03:06des metteurs en scène ?
03:07Souvent, les gens, tout est très, forcément, c'est beaucoup d'argent du cinéma.
03:11Donc les choses sont extrêmement établies et on ne sort pas des rails.
03:14Claude, il s'autorise, c'est aussi lui qui produit ses films, il s'autorise l'accident
03:20et le miracle.
03:21Et ça, c'est un bonheur.
03:23Il faut être très disponible.
03:25Voilà.
03:26Par contre, il faut être très disponible.
03:27Il ne faut pas être sous contrôle, il ne faut pas être en contrôle.
03:28Il faut être, tu as décidé d'être avec Claude, tu es sa chose.
03:32Non mais c'est vrai, tu es sa créature et lui, c'est ton créateur.
03:35Et à partir du moment où je pense que tu t'abandonnes, tu te vois dans le film, tu
03:40fais, ah ouais, d'accord, je suis comme ça en fait aussi moi.
03:42Et ça, c'est fort.
03:43C'est annoncé comme une fantaisie musicale.
03:45La musique a une grande importance et d'ailleurs, vous y jouez la trompette, enfin c'est Malouf.
03:50Non, c'est moi.
03:51Ah, c'est vous.
03:52Ah, bravo.
03:53C'est Malouf, c'est Moalouf, c'est Moalouf.
03:54C'est vous, Moalouf.
03:55On va dire que c'est Ibrahim Moalouf.
03:56C'est vous, Moalouf.
03:57C'est un peu moi de temps en temps.
03:58Non, il y a des moments où je joue.
03:59C'est Ibrahim Moalouf.
04:00C'est gentil.
04:01Non, c'est vraiment vous qui jouez.
04:02Il y a des moments, c'est moi.
04:03Je n'ai pas entendu cela.
04:04Tu sais que je suis musicien.
04:05Ah, on se voit, pardon.
04:06Vous savez que je suis musicien aussi.
04:07Je sais, je sais.
04:08Vous êtes musicien, excellent batteur.
04:09Vous chantez.
04:10D'ailleurs, vous chantez excellemment bien.
04:11C'est une manière de rattraper Jean-Michel à peu près sur ce film.
04:15Ah oui, carrément, oui.
04:16Non, mais là, pour une fois, pour une fois que je peux être sérieux dans la chanson,
04:21parce que moi, évidemment, quand j'ai commencé la chanson en faisant des sketchs pratiquement,
04:24donc évidemment, je n'y croyais pas, ça va, ça passe, non ?
04:27Oui, c'est super.
04:28Oui, ça passe très bien.
04:29À fond, à fond.
04:30Vraiment, vraiment.
04:31Vous chantez vraiment très bien.
04:32Dans le film, Kad, vous êtes un homme devenu sans filtre suite à des événements que
04:36je ne vais pas divulgacher ici.
04:38Est-ce qu'être sans filtre, ce n'est pas finalement un rêve de comédien ?
04:42Oui.
04:43Ou un rêve d'être humain d'ailleurs.
04:44Un rêve d'être humain.
04:45Oui.
04:46De pouvoir dire, par exemple, tu vois Antoine.
04:47Vas-y, vas-y.
04:48J'ai toujours aimé tes émissions à commencer par Rapido.
04:51Ça, c'est sans filtre.
04:52C'est sans filtre.
04:53D'accord.
04:54Mais tu peux aussi dire aux gens que tu les aimes quand tu n'oses pas leur dire, par
04:56exemple, quand tu es sans filtre.
04:57Bon, après, tu as envie de dire à quelqu'un.
04:58Tu adores ta chemise.
04:59Ça, ce n'est pas vrai.
05:00Parce qu'ils se sont foutus de ma gueule, de ma chemise de paysan.
05:02Oui, monsieur, je suis paysan.
05:03Je ne me moque pas des paysans et je ne me moque pas des chemises, d'accord ?
05:06Elle est très belle, cette chemise.
05:07Tout à fait respectable d'avoir une ferme en Bourgogne et de s'occuper de son bétail,
05:10parce qu'il n'y a aucun rapport.
05:11Mon élevage.
05:12Mon élevage.
05:13Pardon.
05:14Non, mais sans filtre, oui.
05:15Tout le monde rêve.
05:16Quand on dit, c'est quoi ? Qu'est-ce que tu aimerais avoir ? Apprendre à être invisible,
05:20apprendre à...
05:21Moi, c'est vrai qu'à voler, moi, j'aimerais bien pouvoir dire aux gens tout ce que je
05:23pense et à tout le monde.
05:24Et il y a un truc aussi, je trouve que c'est que Claude a gardé une part de l'enfance
05:29et je trouve que les personnages chez Claude, ils ont beaucoup d'enfance en eux.
05:32Dans L'Aventure, c'est l'Aventure, c'était des personnages extrêmement enfantins dans
05:36leur délire.
05:37Il aime qu'on retrouve cette naïveté de l'enfance, cette pureté, cette sincérité.
05:41Est-ce que le métier de comédien, finalement, ce n'est pas une manière de pouvoir accéder
05:45à ce sans filtre à travers des personnages ?
05:48Bien sûr.
05:49C'est vrai.
05:50Eh bien, c'est une question.
05:51Et surtout, la réponse est longue.
05:52Sans doute.
05:53Non, non, non, je suis complètement d'accord.
05:54Au travers de mots...
05:55Tout à fait.
05:56Non, mais au travers...
05:57C'est un ni oui, ni non.
05:58Vas-y.
05:59Au travers de mots qui ne sont pas les nôtres, finalement, on devient sans filtre puisqu'on
06:04épouse le caractère du nôtre.
06:07Et les mots du nôtre, donc, au travers de ça, on dit des choses, bien sûr.
06:11Parce qu'en fait, il y a presque un effet vache qui rit avec Lelouch.
06:13C'est-à-dire ?
06:14Ça veut dire, vous dites, il veut, Claude, que vous vous présentiez avec votre cœur
06:19ouvert, d'accord, à faire des sorties de route uniques.
06:23Il dit toujours qu'il ne faut pas avoir peur.
06:24Non.
06:25En fait, il vous pousse, vous, comédien, à vous débarrasser des autres filtres qui
06:29pourraient être des filtres.
06:30Quel rapport avec la vache qui rit ?
06:31C'est...
06:32C'est peut-être la question d'après, ça.
06:33C'est rapport à l'élevage en bois, en bourgogne.
06:35Non, non, c'est vrai qu'il veut pousser les acteurs et il dit avec moi, vous pouvez
06:43tout vous permettre.
06:44Si vous avez une intuition, une envie, après, il garde ou il ne garde pas.
06:48Parfois, il ne garde pas du tout, même.
06:50Mais au moins, on essaye.
06:51Non, mais ce qui est prodigieux avec Claude et quand tu l'acceptes, c'est quand il est
06:56derrière toi et qu'il te souffle des répliques, comme un souffleur au théâtre.
07:00Il te souffle, tu les dis, tu ne les dis pas, tu les transformes, mais au moins, il a, sur
07:05le moment.
07:06Je pense qu'il n'y pense pas avant et il y pense quand il nous voit jouer.
07:09En fait, il s'inspire de ce qu'il voit en live et c'est vrai.
07:13Et tout d'un coup...
07:14À la fin d'une prise, il a une idée.
07:15Il va dire Elsa, dis ça à Cad, et c'est peut-être ce qu'il va garder.
07:19Et ça, nous, on le découvre après.
07:21C'est pour ça qu'on est toujours un peu surpris et que ça reste quand même très
07:24libre.
07:25Comme vous disiez, c'est ce qui se dégage de ce film, c'est la liberté, du cinéma
07:29de louche.
07:30Oui, c'est ça.
07:31C'est la liberté.
07:32Merci beaucoup à vous deux.
07:33Merci Antoine.
07:34Comme le film de Claude.

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