Marc Fesneau, député du Cher, président du groupe « Démocrates ».
Il a tracé son sillon l'air de rien, avec un attachement à la terre et à ceux qui produisent comme fil rouge de son engagement. Ministre pendant 6 ans, il préside aujourd'hui le groupe « Démocrates » à l'Assemblée.
Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
Car on ne naît pas politique, on le devient !
Il a tracé son sillon l'air de rien, avec un attachement à la terre et à ceux qui produisent comme fil rouge de son engagement. Ministre pendant 6 ans, il préside aujourd'hui le groupe « Démocrates » à l'Assemblée.
Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
Car on ne naît pas politique, on le devient !
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00:00Mon invité a tracé son sillon l'air de rien avec un attachement à la terre et à ceux qui produisent comme fil rouge de son engagement.
00:09Ministre pendant six ans, il est aujourd'hui président du groupe démocrate à l'Assemblée.
00:14Musique
00:28Bonjour Marc Fesneau. Bonjour. Alors quand vous avez été nommé ministre de l'agriculture, vous avez expliqué que cette fonction rejoignait votre histoire personnelle.
00:36En préparant cette émission, nous sommes retombés sur une archive télé de 1965 qui permet de mieux comprendre ce que vous vouliez dire par là.
00:43En matière de problèmes agricoles, je crois que c'est essentiellement, je ferai la distinction entre ce qui concerne d'abord le marché commun.
00:50Notre premier problème actuellement est d'aider les industries françaises alimentaires ou les agriculteurs à s'implanter en Europe et à le considérer comme un marché intérieur, considérer dès à présent le marché commun comme un marché intérieur.
01:01En ce qui concerne les autres pays, nos débouchés, aussi paradoxal que cela puisse paraître, sont plutôt pour un certain nombre de nos produits vers des pays surdéveloppés.
01:12Alors il y a un petit air de famille. Cet homme, c'est votre père, François Fesneau. À l'époque, il dirigeait la Sopexa, une société d'expansion des ventes de produits agricoles et alimentaires.
01:21Et puis plus tard, il a été conseiller de Michel Rocard au ministère de l'agriculture. Est-ce que c'est votre père qui vous a donné cette double vocation pour la politique et pour les sujets agricoles ?
01:32La politique, c'est plutôt familial, parce qu'on parlait beaucoup de politique dans ma famille. C'est une espèce de tradition, parfois des énervements à l'heure du déjeuner ou du dîner, mais comme dans beaucoup de familles françaises, on a toujours été passionnés de politique.
01:46La partie agricole, c'est à la fois mon père, parce que je ne l'ai connue que dans ses fonctions agricoles, aux fruits et légumes, à la Sopexa, auprès des céréaliers.
01:55On parlait toujours d'agriculture, parce que c'est ce qu'il faisait, il n'était pas forcément très présent à la maison, pour être très clair.
02:02Le deuxième lien à l'agriculture, c'est que Marchenois, mon village, qui est le lieu où je suis résident désormais, c'est un village où j'allais souvent à la rencontre des agriculteurs.
02:14J'ai découvert l'agriculture au contact des agriculteurs à ce moment-là aussi, donc il y a à la fois le tropisme paternel, si vous voulez, et par mon père toujours, le tropisme de la relation que j'ai nouée à l'époque avec des agriculteurs.
02:25Alors, ministre de l'Agriculture, vous avez défendu un modèle qu'on appelle productiviste, capable de nourrir la France. C'est un modèle dont vous avez aussi hérité de votre père ?
02:35Oui, alors on n'était jamais sur le fond de ces sujets-là en tant que tels. Mon père était en fonction à une époque où on était dans la pleine expansion de l'agriculture, parce que c'est les débuts de la politique agricole commune, la grande vocation exportatrice qui s'est affermée de la France.
02:49On n'est plus tout à fait dans les mêmes logiques. Produire n'est pas un gros mot. Après, le problème, c'est qu'on produit sous contraintes climatiques, désormais très puissantes, et donc il faut s'adapter.
02:58Et deux, la prise en compte de l'environnement est un facteur qu'il faut intégrer et qui est un facteur difficile, parce que les techniques de l'agricole s'étaient un peu affranchies de cette question environnementale pendant des dizaines d'années.
03:07Il n'y a pas de grille à faire en fer. Personne ne s'est intéressé ou peu de gens s'intéressaient à ces questions. Il y a eu quelques précurseurs.
03:12Et donc, il faut qu'on arrive à produire et qu'on arrive à produire en protégeant la planète. Ce n'est pas la moindre dégageur.
03:18Alors, Marc Veyneau, vos positions politiques sur les pesticides, sur l'usage de l'eau ou encore sur les conditions d'élevage s'expliquent très souvent par ce modèle agricole que vous défendez.
03:27Mais cela vous a aussi valu d'être qualifié par certains de porte-parole de la FNSE, voire de ministre de lobby.
03:34Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent cette forme de proximité avec le milieu agro-industrie ?
03:39Qu'il faut essayer chacun de sortir des postures. Je crois qu'on me dise quel des pesticides j'ai réintroduit et réautorisé en France.
03:45Il y a eu cette décision que vous avez prise contre la vie de l'inceste, notamment pour le S-méthylocochlor.
03:52Pas du tout. Je disais simplement qu'il y avait une décision européenne qui arrivait six mois plus tard et qu'il y avait besoin, dans cette configuration-là, d'attendre la décision européenne.
03:59C'est une question de chronologie. Parce que c'est forcément sympathique aux yeux de tous de supprimer des produits dont on peut estimer qu'ils peuvent avoir tel ou tel effet ou impact.
04:08Mais si le voisin allemand, le voisin italien, le voisin espagnol fait exactement l'inverse, à quoi ça sert au fond ?
04:13Ça sert juste à mettre, à exposer nos agriculteurs à une concurrence qui est déloyale, sauf à se dire qu'on sort de l'Europe et qu'on vit sur une île.
04:19Alors derrière votre attachement à l'agriculture, il y a cette histoire familiale, mais pas seulement.
04:24Vous avez mis en exergue sur votre carte de vœux de 2023 une citation de Lamartine.
04:28Ce n'est pas seulement du blé qui sort de la terre labourée, c'est une civilisation toute entière.
04:35Finalement, c'est un combat presque civilisationnel, identitaire que vous menez ?
04:39Moi, je pense que le monde agricole, le monde rural est un monde qui est très porteur.
04:45Alors, ne nourrissons pas que des images d'épinal, mais il est très porteur de valeurs et d'une part de ce qu'a été l'histoire française.
04:51Nous sommes un peuple de paysans, culturellement. Paradoxalement, nous ne sommes pas ceux qui avons le plus gardé nos paysans.
04:58Vous allez dans l'Italie, il y a 1,2 million d'agriculteurs. En France, il y en a plus de 400 000.
05:02Moi, je pense que la démographie est un sujet central parce que les paysages, l'organisation sociologique des territoires,
05:08c'est beaucoup organisé au travers du travail des paysans.
05:12Et donc, je pense que ce travail, c'est à la fois pour nous nourrir, mais au fond, il a développé quelque chose d'une singularité rurale française.
05:19Alors, c'est au nom aussi de cet héritage culturel que vous défendez des pratiques comme la chasse ou la corrida.
05:25Je crois que vous pratiquez la chasse à l'arc et vous avez défendu la corrida publiquement.
05:31On va dire que ce ne sont pas des positions très dans l'air du temps. Vous les assumez ?
05:34D'abord, je trouve qu'en politique, il n'est pas mauvais de ne pas être dans l'air du temps.
05:38Sinon, on est vite balotté par les temps et balotté par les vagues.
05:42Et je déteste ça. Ce n'est pas parce que ça ne plaît pas qu'il ne faut pas le dire et qu'il ne faut pas le penser.
05:47Deuxième élément, je ne suis pas un aficionado, moi, pas du tout.
05:50Et je comprends que les images puissent choquer, mais il faut essayer de comprendre l'autre dans ce que c'est sa part d'identité,
05:58en particulier sur la question de la tauromachie.
06:00Ce n'est pas la même chose pour les activités de chasse.
06:02Je considère qu'il y a une part de l'identité française qui est là,
06:05que chacun doit faire son chemin, que des pratiques doivent changer, qu'on doit être attentif à plus de choses.
06:10Je ne suis pas juste à être conservateur de quelque chose.
06:14C'est en dynamique que les choses doivent se penser.
06:16Je vois beaucoup, d'ailleurs, de jeunes chasseurs qui ont des pratiques tout à fait différentes que celles qu'avaient leurs parents et leurs grands-parents
06:20et qui cherchent d'abord un contact à la nature.
06:22Donc, essayons de nous saisir de ça.
06:24Et ce n'est pas simplement comme un élément identitaire.
06:28Je pense que c'est des lieux de convivialité.
06:30Il y a beaucoup de mélange social.
06:32Il n'y a pas beaucoup d'endroits maintenant où il y a du mélange social.
06:34Donc, préservons aussi ce qui est la part des choses.
06:37Et ne considérons pas que tout ce qui était du passé devait être mis...
06:40On a beaucoup critiqué le Nouveau Monde, vous savez, dans la vie politique.
06:43Moi, je considère que parfois l'Ancien Monde a aussi ses vertus.
06:47Justement, dans un portrait qui vous était consacré dans le Figaro, vous avez eu cette phrase.
06:51Si la réaction, c'est de dire que dans le passé, il y a des choses qui ont un sens,
06:55une histoire, une culture, une filiation, qui répondent à une part de la France,
06:59alors ça ne me dérange pas.
07:01Vous assumez ce côté un peu réac.
07:03Oui, enfin, je pense que nous n'allons, et on peut regarder l'avenir,
07:07qu'en essayant de regarder ce qu'ont été nos racines,
07:09avec la part de lumière et la part d'ombre, parfois, d'ailleurs.
07:12Mais si on n'est pas capable de s'ancrer avec ça,
07:15je pense qu'on fait une erreur tragique,
07:17et notamment dans un pays comme le nôtre, à l'histoire multimillénaire.
07:20Alors, je voudrais qu'on revienne sur votre parcours politique,
07:22puisqu'on va voir que tout est lié à la Terre.
07:24Vous avez fait vos débuts en politique sur la Terre de vos ancêtres,
07:26donc comme conseiller municipal de Marche Noire, en Loire-et-Cher,
07:30vous l'êtes toujours, et c'était en 1995.
07:32Qu'est-ce qui a motivé ce tout premier engagement ?
07:34Aussi bête que l'amour de mon village, j'ai l'envie d'y apporter ma contribution.
07:39C'est l'engagement le plus pur et le plus absolu.
07:42Quand vous regardez, d'ailleurs, dans les parcours d'élus
07:44qui s'ancrent dans la durée,
07:47le premier mandat d'appréhension de ce qu'est la réalité des choses,
07:51où on fait des choses, c'est le mandat municipal.
07:53J'avais envie de faire des choses pour mon village.
07:55C'est aussi bête que ça et aussi simple que ça.
07:58Plus tard, vous avez croisé la route d'une femme, Jacqueline Gourault,
08:02fidèle parmi les fidèles de François Bayrou.
08:05Vous avez été son collaborateur parlementaire au Sénat pendant 16 ans.
08:08Qu'est-ce qu'elle vous a appris ?
08:10Qu'est-ce que vous retenez de ces années à ses côtés ?
08:12J'ai appris ce qu'était la droiture en politique.
08:14J'ai appris ce qu'était le sens de l'engagement.
08:16J'ai appris ce qu'était le sens du combat politique.
08:19L'honnêteté intellectuelle et l'honnêteté tout court.
08:23Et une forme de bienveillance et de capacité à transmettre.
08:26Ce qui est très rare dans le monde politique,
08:28parce que le monde politique commence à faire émerger parfois des générations
08:32pour mieux faire en sorte qu'elles ne puissent pas émerger complètement.
08:35Jacqueline a toujours fait en sorte que tous ceux qui ont été avec elle
08:39ou qui l'ont accompagnée,
08:40elles trouvaient très bien que puissent naître,
08:42mille fleurs comme disait l'autre,
08:43que puissent naître des vocations politiques.
08:45Elle a été un exemple pour beaucoup d'entre nous,
08:47en tout cas pour moi beaucoup,
08:48parce que j'ai trouvé que tous les éléments de ses qualités-là
08:51étaient très pressions en politique.
08:52C'est parfois un peu atypique,
08:54mais désormais qu'elle est au Conseil constitutionnel
08:57et qu'elle a une carrière de parlementaire et de ministre,
09:00que chacun a pu reconnaître,
09:01ça prouve que c'est quand même possible de le faire avec cette éthique-là.
09:04On avance dans le temps.
09:05En 2017, quand Edouard Philippe forme son premier gouvernement,
09:08vous refusez de devenir ministre de l'Agriculture.
09:10C'est rare en politique de refuser un ministère.
09:12Pourquoi ce refus à l'époque ?
09:14J'ai considéré que, un peu à contresens de ce qui s'est passé en 2017,
09:18ce n'était pas la peine de courir dans les escaliers
09:20et de monter très vite,
09:21parce que des fois, on les redescend un peu plus vite
09:23et pas toujours sur ses jambes,
09:24et que c'était plus intéressant que je construise mon parcours
09:27d'abord par une expérience de parlementaire.
09:29J'ai été élu par les citoyens pour être parlementaire,
09:31pas pour être ministre à l'époque.
09:32Et je suis devenu ministre auprès d'Edouard Philippe,
09:34avec grand bonheur, d'ailleurs, des relations avec le Parlement,
09:36un an et demi après,
09:37parce que je considérais que là,
09:38j'avais fait un chemin et intellectuel et personnel,
09:41d'une certaine façon,
09:42qui permettait d'accéder plus...
09:44Comment dirais-je ?
09:45Plus...
09:46Normalement à ses fonctions.
09:48Ça n'est pas un dû d'être ministre,
09:50ça n'est pas non plus un accomplissement total dans une vie.
09:52Enfin, on peut faire d'autres choses dans la vie,
09:54et l'avoir réussi largement.
09:55Et je considérais qu'à cette époque-là,
09:57c'était pas le moment.
09:58Alors, on parlait d'Edouard Philippe,
09:59c'est un homme qui ne tarie pas des loges sur vous,
10:02un Marc Fesneau,
10:03solide, fiable, agile, loyal, discret,
10:07capable d'anticiper, de rester positif,
10:10même lorsqu'il exprime des doutes.
10:12Mais qu'est-ce que vous faites au Modem ?
10:13Il faut rejoindre Edouard Philippe à horizon.
10:15On peut avoir des accointances, des sympathies,
10:19des compagnonnages.
10:21Ça va pas mal avec Edouard Philippe, compagnonnage.
10:25Et en respectant chacun de nos différences,
10:28je pense que c'est pas forcément le...
10:31Le compagnonnage n'empêche pas qu'on puisse avoir des différences
10:33d'approche politique.
10:36Mais je reconnais que j'ai beaucoup apprécié de travailler avec lui.
10:39C'était d'abord mon premier Premier ministre.
10:41Et on a traversé quand même...
10:42Je suis arrivé au moment de la crise des Gilets jaunes.
10:45Et puis l'immense crise, en tout cas au démarrage,
10:47après, ça a été avec Jean Castex,
10:49l'immense crise de la crise Covid,
10:51qui était un moment très difficile.
10:53Mais c'est vrai que j'ai plutôt partagé...
10:55Nous ne nous connaissions pas du tout avec Edouard Philippe,
10:57et on a plutôt bien travaillé ensemble.
10:58Je vous propose de passer à notre quiz
11:00pour conclure cette émission.
11:02Je vais vous proposer quelques phrases,
11:04et vous allez les compléter selon votre inspiration.
11:07Marc Fesneau, être où en politique ?
11:10Atypique. C'est atypique.
11:12Vous avez eu cette phrase, vous avez dit
11:14« Je fais partie du quota des rouquins au gouvernement ».
11:16Oui, je disais même en plaisantant que je portais la couleur de mon parti sur mes cheveux,
11:19et que ça me permettait de me distinguer.
11:21C'est une forme de quota.
11:23J'ai toujours plaisanté, pardon, je vous coupe.
11:25Quand j'étais jeune,
11:27tous les roux vous raconteront ça que dans les cours d'école,
11:30comme d'autres signes distinctifs extérieurs.
11:32Pas toujours, tous les jours.
11:34Marrant, alors je ne fais pas le petit chose, ce n'est pas le sujet.
11:36Mais en tout cas, on vous repère.
11:38On vous appelle d'abord plutôt par cette couleur de cheveux
11:40que par votre prénom ou votre nom.
11:41Marc Fesneau, les experts de la carte électorale, c'est votre cas ?
11:45Oui.
11:46Les experts de la carte électorale, d'abord il y en a de moins en moins.
11:49Parce qu'une expertise, c'est de la sociologie, de l'habitude,
11:52de la connaissance du territoire, des écosystèmes, c'est très fin.
11:55J'adore la carte électorale, je trouve que c'est un truc passionnant.
11:58Ça ne répond pas à une logique mathématique à chaque fois.
12:01Et on en a grand besoin, en particulier dans les périodes où il y a des élections.
12:05C'est toujours très plaisant parce qu'on est avec de la pâte humaine.
12:08C'est toujours ça passionnant.
12:09Et pour finir, avoir 15 minutes d'avance sur l'horloge de son téléphone ?
12:13Je ne saurais l'expliquer.
12:15Vous plaidez coupable ?
12:16Je plaide absolument coupable.
12:18Je veille scrupuleusement à ce que ce soit bien 15 minutes.
12:21J'ai fait ça il y a 15 ans.
12:23Ça perturbe toujours d'ailleurs la preuve mes interlocuteurs
12:26parce qu'ils pensent qu'ils sont en retard ou qu'il faut qu'ils quittent la salle plus tôt.
12:30Je trouve ça assez marrant, c'est un exercice un peu intellectuel
12:32de faire la mécanique de j'ai du retard ou je n'ai pas de retard.
12:36C'est vrai que c'est très atypique.
12:37Merci Marc Fesneau.
12:38Merci à vous.
12:39Bienvenue dans la politique et moi.