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L’historien Christophe De Voogd est revenu sur les différents éléments sur lesquels le président de la République Emmanuel Macron s'est appuyé pour évoquer une «rente mémorielle algérienne».

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Transcription
00:00Je crois que dès qu'on parle de mémoire, on parle d'enjeux collectifs,
00:03on parle de manipulation possible, on parle de constitution de la mémoire,
00:06par l'enseignement, par les médias.
00:09L'histoire, c'est le factuel, ce qui s'est passé.
00:12Il se trouve que l'Algérie est un cas très particulier
00:15parce que vous avez parlé de droits supplémentaires.
00:17Mais oui, il y en a des droits supplémentaires en Algérie à cause de ce passé.
00:20Vous le savez, qu'il y a un accord diplomatique sur les visas,
00:26sur le droit de séjour, qui fait que l'Algérie est hors droit commun dans tous ses domaines.
00:32Certains veulent remettre en cause ça.
00:33Certains veulent le remettre en cause.
00:34Mais je n'ai pas vu ça au programme du gouvernement.
00:37Pour l'instant, non.
00:38C'est une position qui a été très amortisée par les droits supplémentaires.
00:39Mais allez-y, poursuivez votre proposition, je trouve ça très intéressant.
00:41C'est bien d'accord.
00:42Donc il y a un vrai sujet, parce que vous l'avez dit vous-même,
00:44c'est un effet juridique.
00:46Quant au président de la République, il a dit des choses diverses,
00:49ça lui arrive parfois, sur l'Algérie.
00:53Il a été beaucoup dans le sens de la réconciliation des mémoires.
00:56Mais c'est aperçu que ça ne marchait pas bien, pour ne pas dire pas du tout.
00:59Et vous savez qu'il s'est agacé.
01:01Il a même parlé, et à mon avis, à très juste titre,
01:04de rentes mémorielles du gouvernement algérien.
01:07Et on en est là, et vous savez que ça a déplu profondément,
01:09parce que le président avait raison et il a tapé là où ça faisait mal, en fait.
01:14Donc en Algérie, pour des raisons de constitution de la nation algérienne,
01:17je ne veux pas refaire toute l'histoire de l'Algérie,
01:20il y a une rente mémorielle du gouvernement algérien sur ces questions,
01:24qui est un capital politique irremplaçable.
01:27Irremplaçable pourquoi ? Parce que le pays va mal depuis longtemps,
01:30et que le gouvernement n'a pas trouvé de solution.
01:32Donc il joue beaucoup sur ça.
01:33C'est le bouc émissaire, c'est-à-dire que ça permet de masquer
01:37les difficultés inhérentes au pays de l'Algérie,
01:40les problèmes de corruption, les problèmes de chômage de la jeunesse.
01:43C'est de dire, de tous les gouvernements d'ailleurs qui sont succédés en Algérie,
01:46c'est la faute des Français.
01:47La France est responsable de vos malheurs.
01:49Ça leur permet d'éviter eux-mêmes de se mettre sur la place publique,
01:51sur leur école.
01:52Ça s'appelle une politique de mémoire.

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