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Le tennisman français de 38 ans a annoncé récemment qu'il prendra sa retraite après le tournoi de Roland-Garros, au printemps 2025. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-24-octobre-2024-8591403

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Transcription
00:00Bonjour Richard Gasquet, 36 ans de tennis, 23 ans sur le circuit professionnel, 19 ans d'affilée dans le top 100 mondial.
00:09A quoi vous devez cette longévité quasi hors norme ?
00:14Déjà c'est la passion du tennis, du jeu, c'est pour ça qu'on voit quelques joueurs qui jouent très très tard.
00:20Je pense qu'on a tous à peu près le même point commun, c'est la passion, que ce soit Raphaël Nadal, Djokovic, même Gaël Monfils.
00:28Franchement, aimer le tennis, ça suffit pour durer ?
00:31Non, ça ne suffit pas, c'est sûr que c'est déjà le plus important, mais après il faut de la chance aussi pour ne pas avoir trop de blessures.
00:38C'est clair que je suis heureux d'avoir pu jouer autant de temps, parce que j'ai commencé le tennis quand j'avais 3 ans.
00:44Aujourd'hui j'en ai 38, donc c'est clair que ça fait énormément d'entraînement, énormément de matchs, mais j'ai quand même de la chance de pouvoir jouer aussi tard.
00:52C'est vrai que j'ai toujours rêvé de pouvoir jouer à cet âge-là et j'ai réussi à le faire.
00:57Vous diriez que le tennis a changé depuis vos débuts ?
01:00Oui, surtout au niveau physique, je pense que les joueurs jouent de plus en plus tard.
01:04À l'époque, quand j'ai commencé en 2005-2003, les joueurs arrêtaient à 30 ans, c'était quasiment fini.
01:10Déjà, on était vieux à l'époque pour un joueur de tennis.
01:13Aujourd'hui, à 35 ans, on est encore assez jeune, j'ai envie de dire.
01:17Ça vient aussi des joueurs qu'on a pu voir.
01:19Et la pratique elle-même, le sport lui-même, la discipline elle-même, elle a changé ? Le jeu il a changé ?
01:24C'est surtout la rapidité, l'engagement physique.
01:28Aujourd'hui, tous les joueurs sont très physiques.
01:30Quand j'ai commencé, c'était un peu moins le cas.
01:32Aujourd'hui, on voit beaucoup d'entraîneurs physiques.
01:34La récupération est meilleure, les soins, les kinés.
01:37C'est la diététique.
01:39Je pense que c'est quand même plus poussé qu'à l'époque et c'est pour ça que le tennis progresse d'année en année.
01:45Vous êtes l'homme revers.
01:47Alors, qui vous a surnommé ainsi ?
01:49Vous-même, vous vous êtes surnommé aussi ? La presse vous a surnommé comme ça ?
01:52C'est surtout la presse.
01:53C'est vrai que je suis connu beaucoup pour ça, même dans la rue ou sur les toits en tennis.
01:57C'est clair qu'on me parle beaucoup de mon revers.
02:00Je pense que c'est ma signature ce coup.
02:02Et c'est clair que si je suis connu dans le monde du tennis, je dirais que c'est vraiment grâce à ça.
02:07Et en tout cas, quand je vois les gens, tout le monde ne me parle que de ça.
02:11Et à quel âge, à votre avis ?
02:12A quel âge est-ce que le revers, c'est devenu votre manière de jouer au tennis ?
02:16Depuis tout jeune, ça a commencé tout jeune.
02:18Depuis l'âge de 3 ans ?
02:20Non, même à 3 ans, ça avait mon père, on a commencé.
02:22J'avais déjà un revers à une main.
02:24Ça a été mon meilleur coup toute ma carrière.
02:26C'est vrai que...
02:27C'est-à-dire, enfant, vous faisiez des revers.
02:29Oui.
02:30Et c'était déjà votre meilleur coup.
02:31Déjà, même à 6, 7, 8 ans, j'avais déjà un revers à une main.
02:35Et c'était déjà mon meilleur coup.
02:37Et en tout cas, oui, c'est clair que les gens apprécient ce coup-là.
02:40Et ça me fait plaisir parce que j'aime bien le côté technique du sport,
02:43que ce soit même du foot, le rugby.
02:45On va voir un spectacle pour ça.
02:48Donc, quand les gens me disent qu'ils aiment bien ce coup-là,
02:50ça me fait toujours plaisir.
02:51Et qui sont les grands joueurs, les joueurs les plus connus
02:54dont vous admirez les revers ?
02:57Il y avait Kuerten, jeune.
02:59Puis Tsampras.
03:00Gustavo, c'est ça.
03:01Puis Tsampras.
03:02Après, le plus beau, ça restera Federer.
03:05Federer qui a fait des compliments sur votre revers.
03:08Oui, c'est vrai que j'ai vu ça.
03:10Après, malheureusement, au niveau revers,
03:12j'arrive quand même à rivaliser avec lui.
03:14Après, sur les autres coups, je suis malheureusement un peu plus juste.
03:17Un peu plus juste.
03:18Et alors, quand on se sert du revers, comme vous vous en servez,
03:22c'est quoi les qualités du revers ?
03:25Et puis, c'est quoi ses inconvénients ?
03:28L'avantage du revers, c'est quoi ?
03:30À une main, c'est un coup qui est difficile.
03:32D'ailleurs, il y a de plus en plus de jeunes qui jouent avec des revers à deux mains.
03:35Il y en a très peu qui jouent à une main aujourd'hui.
03:37Je pense qu'on peut varier les effets avec un revers à une main.
03:41Mais à deux mains, c'est plus facile.
03:43Tu peux prendre la balle plus à hauteur d'épaule.
03:45C'est assez technique.
03:46Mais en tout cas, c'est beaucoup plus facile un revers à deux mains aujourd'hui.
03:49C'est d'ailleurs pour ça qu'il y en a de moins en moins.
03:51Mais le meilleur joueur de tous les temps, quasiment, avait un revers à une main.
03:54C'est Roger.
03:55C'était très esthétique.
03:57Et c'est vrai que je trouve que c'est un coup qui est assez esthétique,
04:00mais qui se perd aujourd'hui.
04:03Est-ce que vous vous êtes déjà dit qu'en français,
04:06le mot revers, il a deux sens ?
04:08Il y a l'idée qu'on prend quelque chose à revers,
04:11donc on le prend à rebours, comme vous faites vous avec votre main droite.
04:15C'est ça ?
04:16Et puis, le revers, c'est aussi l'échec.
04:18C'est aussi la défaite.
04:20Donc, être l'homme revers.
04:22On peut dire ça.
04:24Oui, de temps en temps, on m'a parlé un peu de ces deux choses-là.
04:29J'essaie surtout de retenir le revers, la technicité.
04:33Le revers à une main.
04:35Après, le revers, c'est sûr que t'en as.
04:37Tennis, j'en ai eu.
04:39J'ai eu des victoires aussi.
04:40Mais c'est sûr que des revers, t'en as.
04:41Toutes les semaines, tu perds.
04:43Donc, ce n'est pas un sport qui est facile.
04:45Il y a beaucoup de hauts et de bas.
04:46Donc, oui, dans la vie et dans le sport, des revers, j'en ai eu.
04:49Et vous diriez, parce que là, ça y est, cette année,
04:52ça va être l'heure des bilans jusqu'à Roland-Garros.
04:54Forcément, ça va être les derniers matchs,
04:57les dernières interviews sur le circuit professionnel.
05:00Et vous diriez que vous avez appartenu à cette génération
05:05qui aura vécu quelque chose qui n'arrive qu'une fois par siècle.
05:09C'est-à-dire cette espèce de triade de Nadal, Federer, Djokovic,
05:15au sommet du tennis mondial.
05:17Tous les trois ensemble.
05:19Et qui s'y maintient pendant 20 ans.
05:21Donc, ça veut dire que, d'une certaine manière,
05:23c'est une forme de malédiction pour la génération qui aura connu ça.
05:28Parce qu'ils ont tout trusté.
05:30Ils ont tout cadenassé.
05:31Ils ont empêché les autres d'accéder au grand chelène.
05:34Oui, il y en a très, très peu qui ont réussi.
05:36Il y a eu Stan Vavrinka, un ou deux joueurs.
05:40Mais sinon, pendant 25 ans, ça a été ces trois-là.
05:43On peut le voir de deux manières.
05:45C'est ce qui m'arrive, d'ailleurs, quand je me pose la question.
05:48Je le vois de deux manières.
05:49Toujours, je me dis, pas de chance quand même.
05:51À chaque fois, les trois demi-finales, le grand chelène que j'ai pu jouer,
05:54c'était contre ces trois joueurs-là.
05:57Je me souviens, mon premier Wimbledon, je me souviens dans les vestiaires,
06:00c'était les demi-finales.
06:01Il restait quatre joueurs dans le vestiaire.
06:04C'était Djokovic, Nadal, Federer et moi.
06:07Ce n'était pas facile.
06:09Ça a été très, très dur.
06:10Une génération qui a été horrible.
06:12Après, tu peux te dire que c'était de la chance
06:15parce que je pense que beaucoup de gens ont regardé.
06:17Beaucoup de gens ont aimé le tennis aussi avec ces joueurs-là.
06:20Ça a été une chance d'être confronté à des joueurs de ce niveau-là ?
06:23Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr.
06:25Parce que bon, ça a été dur quand même.
06:27Ça a été très, très dur.
06:28Mais bon, c'était magnifique aussi de pouvoir jouer ces champions-là.
06:31Federer, Nadal, c'est quand même des champions incroyables.
06:35Ça a été une ère qui a été brutale, qui a été très, très difficile.
06:38Mais c'est certainement la plus belle du tennis.
06:41Je suis heureux d'avoir pu vivre ça aussi.
06:43Mais malheureusement, c'est clair que parfois, ça a été difficile.
06:47Pas que pour moi.
06:48Pour les autres joueurs français aussi.
06:50Les demi-finales de Grandchelet, on s'est toujours retrouvés contre ces joueurs-là.
06:53Et c'est vrai que ça n'a pas été facile.
06:55Le 10 octobre, vous annoncez votre retraite des circuits professionnels.
06:59Et quelques heures après vous, sans concertation,
07:02Raphaël Nadal annonce la même chose.
07:05C'est complètement insensé.
07:07C'est complètement insensé.
07:09C'est-à-dire que c'est un coup du sort.
07:11Ça vous colle à la peau.
07:12Non, la probabilité était très, très faible.
07:15C'est clair qu'on a commencé notre carrière ensemble.
07:17Et je ne pensais pas qu'on allait l'annoncer le même jour.
07:20C'est sûr que c'était incroyable.
07:22Vous vous êtes appelé depuis ?
07:24Non, pas du tout.
07:25Vous ne vous êtes pas parlé depuis ?
07:26Je ne l'ai pas eu depuis.
07:27C'est clair que je l'ai fait le matin assez tôt.
07:29Et j'ai su que ça allait arriver lui dans la journée.
07:32Je ne m'y attendais pas du tout.
07:34Je pensais qu'il finirait sincèrement en Roland-Garros l'année prochaine.
07:37Je m'étais dit ça.
07:38Mais c'est clair que la probabilité était très, très faible.
07:41On en parle beaucoup depuis.
07:43On m'a toujours dit.
07:44Enfin, on me dit, voilà, Nadal derrière toi.
07:46Oui, c'est vrai que c'est un clin d'œil assez étonnant.
07:49Incroyable, parce que le match que vous avez joué l'un contre l'autre
07:52quand vous étiez gamin, vous aviez quel âge ?
07:5413.
07:5513 ans, c'est ça.
07:56Où vous l'avez battu.
07:57Ça aussi, c'est un match complètement improbable de deux minots,
08:01de deux futurs cracks du tennis qui vous collent à la peau,
08:05qui vous poursuit.
08:07Et entre-temps, vous l'avez vu grandir, grandir, grandir,
08:10grossir, grossir, grossir.
08:12Et d'une certaine manière, ce n'est pas tellement à vous
08:15qu'il fallait le comparer, Raphaël Nadal.
08:17C'est à l'ensemble du tennis mondial, puisqu'en fait,
08:19il a surpassé tout le monde.
08:20Il a surclassé tout le monde.
08:22Je savais qu'il était extraordinaire jeune.
08:24Ça, je n'avais aucun doute.
08:26Après, si on me dit à 14 ans, ce joueur-là, il va gagner…
08:29Enfin, cet enfant-là va gagner 14 fois Roland-Garros.
08:32Jamais je n'aurais cru ça.
08:34Je savais qu'il gagnerait des Roland-Garros assez vite,
08:36parce que j'ai vu quand même qu'à 16, 17, 18 ans,
08:39c'était un phénomène.
08:40Après, de se dire qu'il allait marquer l'histoire comme ça
08:43à Roland-Garros, personne ne pouvait le prédire.
08:46Donc oui, on m'a comparé à ces jeunes avec lui.
08:50Bon, malheureusement, avec le temps et l'âge,
08:52c'est sûr que ça a été de plus en plus difficile pour moi.
08:55Mais bon, ça fait partie de l'histoire, de mon histoire avec lui.
08:58Je le connais depuis toujours.
09:00Et c'est clair que…
09:02Vous êtes nés à 15 jours d'écart.
09:03Donc en plus, il y a une forme de gémellité.
09:05Oui, on est nés jeunes, quasiment au même moment.
09:09On se connaît depuis toujours.
09:11Et alors, vous dites que très jeune,
09:15Nadal a bénéficié d'un cocon de protection
09:19que vous avez envié d'une certaine manière.
09:23Ça veut dire quoi ?
09:24Ça veut dire que vous, vous avez été peut-être exposé un peu trop tôt,
09:29exposé à la pression un peu trop fort, un peu trop jeune.
09:33Après, il n'y a pas d'excuses à chercher de temps en temps.
09:36Il y en a un qui a gagné 14 Grands Chelets,
09:38enfin 14 Roland-Garros, et moi pas.
09:40Mais oui, en tout cas, quand tu es espagnol,
09:43c'est un peu plus facile
09:45parce qu'il y a énormément de grands joueurs avant.
09:47Ils ont énormément de joueurs qui ont gagné Roland-Garros.
09:49C'est-à-dire qu'il y avait moins d'attente pour un petit espagnol de votre génération
09:53que pour un petit français ?
09:54Il y a beaucoup moins d'attente pour un espagnol que pour un joueur français.
09:56Pour un joueur français, tout de suite, tu es cité très vite.
10:01Tu as pas mal d'espoir.
10:03Il y a peu de joueurs qui ont gagné Roland-Garros en France,
10:06alors qu'en Espagne, il y en a beaucoup.
10:09Nous, on a une fédération qui est très, très forte.
10:11Il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte.
10:14C'est la fameuse couverture de Tennis Magazine
10:17quand vous aviez devant le champion que la France attend.
10:21C'était un peu jeune.
10:23Si j'avais un joueur à entraîner aujourd'hui qui a mon âge,
10:27qui joue comme moi, c'est sûr que j'irais de ne pas faire ça.
10:32Mais c'est ce que vous voulez faire d'ailleurs,
10:34c'est-à-dire réfléchir à comment on encadre les jeunes joueurs français.
10:37Oui, c'est bien parce que j'ai une idée sur la question.
10:42C'est quelque chose qui me passionne.
10:43Les jeunes, j'aimerais qu'ils réussissent du mieux possible.
10:46Nous, on est passé par là.
10:47Même les autres joueurs français, Joe, Gaël Monfils,
10:49on est passé par là.
10:50On sait ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire aussi
10:52parce qu'on a perdu du temps.
10:54Ça nous arrivait de perdre du temps.
10:56On a envie que des jeunes, ils arrivent à prendre notre place
10:59et pourquoi pas même aller plus haut.
11:01Vous diriez que vous avez eu une enfance, une vraie enfance.
11:04Je dis ça parce que vous l'avez dit,
11:06vous avez commencé à jouer à l'âge de trois ans.
11:08Vous avez eu des parents profs de tennis.
11:11Vous avez été en couvre de Tennis Magazine à neuf ans.
11:14C'est une enfance comme une autre ?
11:16Non, ce n'est pas une enfance comme une autre.
11:18Non, comme une autre, non.
11:19Ça, c'est clair que ce n'est pas comme une autre
11:20parce que moi, j'étais à 16 ans sur le circuit.
11:22J'ai gagné un match à Monaco.
11:24Il y avait énormément de monde.
11:26Il y avait beaucoup de couverture.
11:28Jouer au Roland-Garros, c'est la première fois.
11:29Tu vis dans un monde d'adulte.
11:30Tu avais des médias quand tu as 16 ans.
11:32Normalement, tu es au lycée.
11:33C'est une vie totalement différente.
11:35Mais après, c'est sûr que c'était magnifique aussi.
11:38J'ai toujours voulu faire du tennis.
11:39Quand j'étais jeune, j'ai regardé Roland-Garros à la télé.
11:41Me retrouver aujourd'hui et me dire que j'ai réussi à faire une carrière,
11:45c'est clair que j'ai beaucoup de chance.
11:47Je suis très heureux par rapport à ça.
11:48Mais après, oui, c'est sûr que ce n'était pas une jeunesse comme les autres.
11:51À quel âge se forme le mental d'un joueur de tennis ?
11:57Tout de suite ?
11:58Dès 5-6 ans.
12:00D'où tu viens, comment tu te formes, tes parents, ton rythme de vie.
12:08C'est important.
12:09Ta famille, ton socle, tout se joue très, très tôt.
12:12Richard Gasquet, est-ce que vous pourriez expliquer à quelqu'un
12:14qui ne joue pas au tennis,
12:16qu'est-ce qui se passe pendant un match en 5-7 ?
12:19Qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un joueur
12:21pendant un grand match de haut niveau en 5-7 ?
12:25Qu'est-ce qui se passe ?
12:26Déjà, il y a beaucoup de stress.
12:28Tu es seul sur le cours.
12:29C'est un sport où tu es seul.
12:31Après, tu as le public, tu as les interactions, tu as des sensations.
12:35Tu te parles beaucoup avec toi-même.
12:37C'est long.
12:38Après, il y a la fatigue qui peut entrer en jeu.
12:41Tu as l'adversaire qui est très fort aussi.
12:43C'est un combat qui est mental et physique, qui est technique aussi.
12:46Le tennis, c'est un sport qui est très…
12:48Vous avez souvenir d'un duel qui a été particulièrement cruel,
12:53particulièrement dur d'un point de vue psychologique,
12:56qui vous a demandé une résistance exceptionnelle ?
13:00Il y a des matchs où j'ai gagné Wawrinka, Andy Roddick, David Ferrer,
13:06au 5e set, en quart de finale sur des grands chelèmes.
13:10Après, qu'est-ce qui m'a été difficile ?
13:13Derrière, en demi-finale, quand j'ai perdu sur Djokovic, Nadal, Federer, à la suite.
13:18Je pensais pouvoir gagner, aller loin,
13:20pourquoi pas gagner un grand chelème.
13:22Et là, j'ai perdu.
13:23Et là, mentalement, c'est très dur,
13:25parce que tu sors de défaite.
13:27C'est là où le tennis est cruel.
13:29Après, il faut se remettre en question tout le temps,
13:31parce qu'il y a des défaites, des victoires.
13:33Il y a beaucoup d'aux et de bas.
13:35C'est pour ça que le mental est crucial.
13:37C'est les derniers matchs, les derniers tournois
13:40avant la sortie du circuit professionnel.
13:42Ce n'est pas vos adieux au tennis.
13:44Vous allez continuer à tenir une raquette ?
13:46Oui, je vais tenir une raquette.
13:48Différemment, forcément.
13:49Il y aura moins de stress quand tu rentres à Roland-Garros.
13:52Comment on les vit, ces derniers tournois ?
13:56Il y en a un qui commence lundi.
13:58Le vif, c'est un peu spécial quand même,
14:00parce que c'est les derniers.
14:02Tu sais que derrière, c'est fini.
14:04Tu as à coeur de bien faire,
14:06de te faire plaisir aussi.
14:08C'est ça, on savoure.
14:10Oui, on savoure, mais ça ne fait pas peur,
14:12parce que derrière, il y a une vie.
14:14Mais c'est vrai que c'est une partie de la vie
14:16qui finira, parce que c'était
14:18une partie importante de ma vie.
14:20Je suis quand même toujours assez jeune
14:22pour la suite de ma vie.
14:24On verra bien ce que je ferai.
14:26En tout cas, c'est sûr que ça va faire
14:28toujours un peu bizarre d'arrêter.
14:30Tu as des sensations qui sont uniques.
14:32Et c'est une évidence de prendre cette décision ?
14:34Oui, là maintenant, j'aurai 39 ans
14:36quand je vais m'arrêter à Roland-Garros.
14:38Si je pouvais jouer toute ma vie, je le ferai.
14:40Mais là, le physique, ce n'est plus la même chose.
14:42Merci beaucoup, Richard Gerstel.
14:44Avec plaisir, merci.

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