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Court métrageTranscription
00:00Du coup, en 2022, lors d'une séance avec VEDETTE, avec ton spectacle,
00:05t'as eu donc un malaise sur scène, t'as fait un burn-out.
00:08Je me permets de m'en parler, parce que t'en as parlé plus fortement.
00:10Bien sûr, oui, oui.
00:11Est-ce que t'as été surpris par cet épuisement à ce moment-là ?
00:14Mais en vrai, j'ai encore du mal à définir ça,
00:17parce qu'après on a dit malaise et tout, on va dire que ça allait plus vite.
00:20Mais en vrai, je me suis barré de scène, c'est ça le vrai truc.
00:23C'est pas...
00:24C'est que tu pouvais plus en fait ?
00:26Fallait faire une pause.
00:27Fallait faire une pause avant qu'il y ait un vrai problème physique.
00:32Donc évidemment que c'était pas le bon moment pour le faire,
00:34mais c'était comme ça.
00:37Donc voilà, c'est ce qui s'est passé.
00:38J'ai dit, excusez-moi messieurs dames, je me sens pas bien, j'y vais.
00:41Et puis j'ai disparu, je suis retourné au paddock.
00:45Tu vois, à force de dire oui et que tout s'enchaîne,
00:48en fait t'as pas le temps de faire des points sur ce qui t'arrive
00:52et de pouvoir le gérer.
00:55Donc à un moment donné, il fallait juste que je stoppe la machine
00:58et c'est pour ça que j'ai tout arrêté.
01:01J'ai fait le Moine Shaolin, un bon point avec moi-même dans la forêt
01:06et on y retourne.
01:07Mais je me suis fait dépasser par les événements
01:09parce qu'il n'y a pas de formation à ce qui nous arrive,
01:13que ce soit le succès.
01:15Moi j'ai fait l'Olympia en 2018, j'étais encore là-dessus.
01:18Parce que pour moi, je m'en étais parmi de toute mon enfance,
01:23je voyais l'Olympia comme l'Himalaya.
01:25D'un coup, tu le fais une fois, deux fois, trois fois
01:27et genre c'est normal.
01:28Mais pour moi, c'est pas normal.
01:31Et après on me dit, là on va faire les zénithes.
01:33Ah ouais ? Bah ouais, bah ouais.
01:35Ils sont combien, 6000 ?
01:36Bah oui, évidemment, c'est normal.
01:38Mais non, c'est...
01:40Tu fonces et puis tu réfléchis pas du coup.
01:42Exactement. Donc il fallait que je m'impose la pause.
01:45Voilà, c'était important.
01:47Est-ce que dans ce moment-là, le milieu du cinéma est solidaire
01:50ou de la comédie ?
01:52Est-ce que t'as des gens qui t'appellent ?
01:53Ouais, t'as des...
01:54Ils essaient d'en parler avec toi,
01:55qui ont vécu certainement la même chose ?
01:56Mais de fou, il y en a un et ça m'a fait plaisir de fou
01:59parce que c'était quand même incroyable que ce soit lui qui m'appelle,
02:01c'est Vincent Cassel.
02:03Vincent Cassel, il apprend que je vais pas bien
02:07et donc un jour, il me passe un coup de fil
02:09et je lui explique ce qui m'arrive.
02:11Je dis, je sais pas, je suis fatigué, je sais pas où je vais,
02:13il faut que je fasse un point.
02:15Il me dit, t'as quel âge ?
02:16Je dis 38.
02:17Il me dit, ouais mais c'est bon, t'es dans les temps.
02:19Je dis, pourquoi ?
02:20Il me dit, parce que c'est normal, ça arrive, c'est bien.
02:23Voilà, repose-toi, t'inquiètes, tu vas repartir.
02:25Et ça, ça fait du bien de fou parce que t'as un mec d'expérience qui te dit
02:30que ça arrive et qu'il l'a vécu, il a connu ça.
02:33Donc en vrai, ça m'a fait un bien fou.
02:35Je me suis dit, bon, c'est bon, je suis sur la bonne voie,
02:37c'est normal quoi, c'est normal.
02:40Mais dans ces moments-là,
02:43même tes proches, ta famille,
02:45des gens qui sont pas concernés par le cinéma ou la scène,
02:49ils ont du mal à comprendre ça.
02:51Parce que comme on vend du rêve, en quelque sorte,
02:53c'est très étonnant de voir quelqu'un qui le vit pas bien là-dedans.
02:57Le succès amène aussi beaucoup de solitude.
02:59Et ça, les gens le voient pas,
03:01puisque c'est pas ce qu'on montre.
03:03Mais quand même, après un spectacle,
03:05devant 5000 personnes, t'es seul dans ta chambre,
03:07t'as l'impression qu'on t'invente une vie de rêve,
03:11mais toi, c'est pas ça.
03:14T'es tout seul, loin de ta famille,
03:16dans une ville que tu connais pas.
03:18Donc à un moment donné, tu te dis,
03:20il va falloir que je gère les moments de vie
03:26de ma famille et de solitude,
03:28parce que sinon, ça va m'abîmer.