Depuis le début du procès le 2 septembre, la septuagénaire a assisté à la quasi-totalité des audiences et a déjà pointé le traitement qui lui a été infligé lors des premières semaines du procès.
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00:00Alors c'est le président de la cour criminelle qui lui a proposé de réagir, vous le disiez, ça fait maintenant huit semaines que le procès a commencé, on est en quelque sorte à mi-parcours,
00:10et la moitié des accusés a déjà été interrogé, des hommes de tous les profils, de tous les âges, qui ont néanmoins pour la plupart un point commun, celui d'avoir la même ligne de défense.
00:20On répète, depuis deux semaines, avoir été piégé, disent-ils, par Dominique Pellicot, s'être rendu au domicile de Mazam, pensant participer à un jeu libertin, sans savoir que l'épouse serait droguée.
00:31Depuis des semaines, Dominique Pellicot, assis dans son box car il est affaibli, il démontre systématiquement toutes ses déclarations, en répétant que les hommes savaient à quoi s'attendre quand ils franchissaient le seuil de la maison,
00:43ils savaient que Gisèle Pellicot serait droguée, je ne leur ai pas mis une arme sur la tempe, ne cesse de répéter le mari, et c'est là-dessus que la septuagénaire va être invitée à prendre la parole d'ici quelques minutes,
00:54elle devrait avoir des paroles fortes, nous dit son entourage, parce qu'elle en a gros sur le cœur, son avocat me disait hier qu'elle est à la fois indignée et fatiguée d'entendre ces hommes systématiquement remettre en question l'intentionnalité du viol,
01:08avoir participé en quelque sorte à des viols sous contraintes, c'est là-dessus qu'elle va s'exprimer, on se rappelle il y a quelques semaines qu'elle avait déjà pris la parole à la barre Gisèle Pellicot,
01:17qu'elle était très remontée contre l'attitude de ces accusés qui ne reconnaissent pas les faits, donc elle va prendre la parole dans quelques minutes, et je peux vous dire que le public est venu très très nombreux ce matin à insister à son audition,
01:28la salle de retransmission est pleine à craquer, et même en salle principale, il n'y a plus une seule place disponible.
01:34Alors effectivement Mélanie, vous avez pu vous entretenir longuement avec l'avocate de Gisèle Pellicot ces dernières heures, Gisèle Pellicot est devenue, elle a voulu montrer sa lutte contre les violences sexuelles, contre cette soumission chimique, comment elle vit aujourd'hui cette médiatisation ?
01:51Elle se rend compte évidemment Gisèle Pellicot qu'elle est devenue en quelque sorte un emblème de la lutte contre les violences sexuelles, elle a cette posture depuis le début de l'audience, le fait d'avoir renoncé au huis clos, de tenir tête à certains des accusés, une posture très digne, très forte, et là-dessus effectivement elle a conscience de l'emblème en quelque sorte qu'elle est devenue,
02:13un de ses proches me disait qu'elle ne peut plus se balader tranquillement dans une rue, dans un village sans être reconnue, et elle se félicite aussi du soutien qu'elle reçoit, ici il y a beaucoup de monde dans le tribunal qui tous les matins, encore ce matin, l'applaudit à chaque fois qu'elle arrive dans le palais de justice,
02:29et puis il y a aussi tous ces courriers qu'elle reçoit, soit ici directement au tribunal, soit dans un bureau de poste d'Avignon, et pour la petite anecdote, l'un des bureaux de poste d'Avignon le mois dernier a contacté ses avocats pour leur dire qu'il n'avait plus de place pour stocker les dizaines et les dizaines de courriers qu'elle reçoit, donc effectivement c'est quelqu'un qui est devenu un symbole malgré elle évidemment, mais qui aujourd'hui va sans doute aussi avoir un mot pour toutes ces personnes qui viennent l'applaudir tous les matins et qui viennent la féliciter de son courage.