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Pourtant interdits en prison, ces derniers y prolifèrent de manière exponentielle et permettent aux détenus de piloter depuis leur cellule des actions délinquantes ou criminelles. L’administration pénitentiaire peine à apporter une réponse efficace.
Dans sa cellule de la prison de Luynes, le détenu, pourtant à l’isolement, possédait quatre téléphones portables. C’est grâce à l’un d’eux que ce commanditaire de deux actions violentes (une intimidation et un assassinat) intentées début octobre dernier a contacté la police pour dénoncer son tueur à gage de 14 ans qui avait failli à sa mission, tuant le chauffeur VTC qui le transportait d’une balle dans la tête. Une découverte qui a replacé la gestion des téléphones portables en prison au cœur des débats.

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Transcription
00:00Nous sommes la sénatrice Marie-Arlène Carlottier et le sénateur Guy Benaroche
00:04avec un certain nombre de journalistes et nous venons conformément au droit et à la loi
00:08visiter la prison de l'UINE.
00:15Avocat ? Non.
00:17Non, je ne crois pas.
00:18Ils sont encore en parlant avocat et privé.
00:20Ah, ça veut dire que Guy est beaucoup plus bavard.
00:22Absolument.
00:23Et on a toujours des détenus qui dorment sur des matelas aussi.
00:27Non, c'est impossible.
00:28Des fois des draps.
00:30Parfois des draps, parfois des morceaux de draps.
00:33Fouilles programmées par le Gradé par Loire suite à une suspicion.
00:36Et vous en trouvez souvent ?
00:37Dans les fouilles programmées où ?
00:39Dans les fouilles, on trouve six à sept fois.
00:41Il se trouve qu'il y a eu un fait divers extrêmement grave récemment,
00:44que quelqu'un a donné des consignes et a continué son business mafieux
00:48depuis la prison de l'UINE en téléphonant à l'extérieur et en commanditant des crimes.
00:52Ce n'est pas la première fois et ça ne vise pas que la prison de l'UINE.
00:55Mais en tout cas, nous avons voulu voir comment ça pouvait se passer,
00:59quels étaient les contrôles,
01:00comment les téléphones portables rentraient dans cette prison
01:03comme celle d'autres de tout partout en France.
01:06On avait pensé que les prisons françaises étaient un peu des passoires.
01:09On l'avait dénoncé dans le cadre de la commission d'enquête.
01:11Aujourd'hui, on a vu les endroits où il y avait des manquements,
01:14les difficultés que les gardiens et les administrateurs
01:17peuvent rencontrer dans cette prison.
01:19Les petits téléphones portables achetés dans le commerce courant
01:22pouvaient rentrer facilement tellement qu'ils étaient petits,
01:25qu'il y avait beaucoup de saisies de téléphones portables
01:27par les gardiens auprès des prévenus, beaucoup, très fréquemment.
01:32Et on a constaté aussi qu'ils pouvaient arriver par tout moyen,
01:35par utile des drones qui les jettent depuis dans les cours, etc.
01:40Il y a eu une saisie qu'on nous a montrée qui était dans le caleçon du détenu.
01:43Il avait dû le récupérer peut-être lors d'une visite familiale.
01:48Ils peuvent se les passer d'un étage à l'autre en faisant le yo-yo,
01:51c'est-à-dire qu'ils fabriquent des ficelles avec des sacs poubelles,
01:54des petits morceaux de sacs poubelles,
01:55et ils se trimbalent les petits téléphones portables.
01:58Il manque des brouilleurs, il manque des brouilleurs.
02:02On a constaté que des zones entières de la prison n'étaient absolument pas couvertes,
02:06que certaines étaient couvertes parce que c'était des endroits
02:09où il y avait des prisonniers d'une haute intensité,
02:11notamment des gens issus du terrorisme.
02:14Ceux-là, les zones sont couvertes, mais ça correspond à moitié d'un étage.
02:18Par contre, il y a des brouilleurs qui sont beaucoup plus petits
02:20et qui ne couvrent finalement que deux cellules.
02:23On n'a rien trouvé de neuf.
02:25On a simplement vu la réalité de la détention,
02:29la réalité du travail des gens qui contrôlent cette prison,
02:31des matons, comme on dit, la réalité de leur boulot,
02:35qui est extrêmement difficile, extrêmement difficile.

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