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00:00J'ai passé moi ma vie dans la nature, dans la forêt, j'ai vécu quasiment comme un homme préhistorique pendant des années quand je traversais par exemple la Sibérie.
00:10Je vivais de ce que la nature voulait bien m'offrir et donc on en éprouve une grande gratitude.
00:16Et lorsqu'on aime quelque chose, qu'on aime le plus au monde, en tout cas moi ce que j'aime le plus au monde c'est mes enfants,
00:22je les protégerai envers et contre tout.
00:25Et ce que j'aime le plus au monde après mes enfants c'est cette nature.
00:29J'ai l'impression que je dois lui rendre un petit peu de ce qu'elle m'a donné.
00:32Et donc quand je l'ai vu depuis 20 ans s'abîmer de plus en plus, je ne pouvais pas faire des films qui ne parlent pas de cette inquiétude
00:41mais surtout de cette espérance pour que ça change.
00:44Pour vous justement ce n'est pas trop dur de vivre à Paris parce qu'il manque un peu de nature ?
00:51Je ne vis pas à Paris. J'étais ce matin dans la ferme que j'habite depuis toujours qui est celle de mon grand-père.
00:59Je suis incapable de vivre en ville, incapable. J'en suis capable deux jours, trois jours.
01:06Mais au-delà j'ai besoin d'avoir les pieds dans la terre, d'avoir des arbres, de sentir respirer cet univers qui est le mien.
01:18Et donc je me suis fabriqué une vie où je vis beaucoup plus de temps les pieds sur terre que sur du macadam.
01:26Est-ce que selon vous notre propre monde est déjà à l'envers ?
01:30Je ne sais pas s'il y a beaucoup de personnes qui trouvent que le monde est à l'endroit en ce moment.
01:34En tout cas c'est inquiétant si des gens considèrent que le monde est à l'endroit.
01:38Ne serait-ce que par rapport à la situation dont parle le film, c'est-à-dire la situation climatique environnementale.
01:44Un exemple parmi tant d'autres, on consomme en huit mois ce que la terre produit en douze.
01:48Mécaniquement c'est quelque chose qui ne peut pas durer. Il n'y a pas une personne censée sur cette planète qui sera capable de vous dire l'inverse.
01:55Donc on est définitivement dans un monde qui part à l'envers, qui l'est déjà et qu'il faut remettre à l'endroit.
02:05On est dans un monde où on est en train de couper la branche sur laquelle on est assis.
02:09L'homme, l'humain, il faut à l'épreuve de ces cinquante ans, ce qui n'a rien à l'échelle de l'humanité, regarder ce qu'on a fait de bien.
02:17On a fait beaucoup de choses bien. Regardez ce qu'on a fait trop vite. On a fait beaucoup de choses trop vite.
02:22Et il faut réinventer un monde différent où il est bien évidemment capital, mais est-ce besoin de le dire, où on soit tout simplement en équilibre.
02:32Un monde c'est un petit peu comme une famille. Une famille qui gagne 1000 euros, il faut qu'elle dépense 1000 euros.
02:39Ou 2000 euros, elle peut dépenser 2000 euros. Là on vit complètement au-dessus de nos moyens, c'est-à-dire qu'on vit en fait sur les générations de demain.
02:47Et ça c'est quelque chose qui est égoïstement impossible.
02:52Moi j'en ai marre effectivement du discours très contre-productif, très anxiogène, où on nous parle d'interdiction, de punition, de restriction,
03:02tous ces morayons qui font peur. Je pense qu'au contraire il faut mettre l'accent sur le bien-être, que ce monde tel que certains le vivent,
03:14un petit peu plus sobrement, un petit peu plus lentement, apporte encore une fois de bien-être.
03:22La seule chose qu'on recherche tous dans notre vie c'est être heureux. Et on sait définitivement qu'aller de plus en plus vite, consommer de plus en plus,
03:30ça crée plutôt des catastrophes qu'autre chose. Le film apporte un sujet grave, mais on s'est servi de toutes les situations cocasses pour s'en amuser.
03:40C'est vrai que c'est jubilatoire que de voir ce riche financier se retrouver sur un vélo électrique qui du coup ne marche pas pour devoir quitter Paris.
03:48C'est jubilatoire que de voir ces deux familles essayer de survivre dans cette atmosphère bien évidemment compliquée.
03:57Et est-ce que les normes écologiques justement sont contraignantes ?
04:00Moi ça fait 20 ans que je fais des films le plus éco-responsables possible.
04:04Ça a été aussi possible parce qu'il y a une évolution des techniques qui permet aujourd'hui d'aller encore plus loin qu'il y a encore quelques années.
04:11Et on ne s'est pas restreint. Pas du tout.
04:14Si les gens en sortant de ce film ont la banane, ce qui est le cas, et en plus se posent des questions, tant mieux.

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