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La colère des agriculteurs s'exprime de nouveau à l'occasion d'une manifestation régionale ce vendredi. Le président de la FDSEA 70 pointe notamment des difficultés financières persistantes.

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00:00Il est 8h16, dites-le franchement, soutenez-vous toujours le mouvement des agriculteurs, un an après le début du conflit ?
00:07Vous êtes vous-même agriculteur ou proche d'un agriculteur, vous avez un avis sur la question forcément, alors dites-le franchement.
00:1403 84 22 82 82, discussion avec votre invité, l'invité d'ici matin, Alexandre.
00:20Bonjour Emmanuel Hebbicher.
00:22Bonjour.
00:23Vous êtes le président de la FDSEA de Haute-Saône, la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles.
00:29Un mot déjà sur la manifestation régionale prévue aujourd'hui à Dijon, à quel point est-ce un moment important pour les agriculteurs ?
00:36Parce qu'aujourd'hui on a une manifestation qui va s'enclencher à Dijon devant le conseil régional.
00:43C'est un mouvement où on avait prévu le conseil général depuis longtemps,
00:50puisqu'il y a eu le conseil régional à la compétence pour les aides allouées aux agriculteurs et notamment les aides aux investissements,
00:58depuis compétence qui lui a été remise il y a quelques années.
01:01Et puis on s'aperçoit qu'on est la plus mauvaise région de France dans le cadre des traitements des dossiers.
01:05Il y a plus d'un an qu'on les avait déjà alertés sur un manque de compétence, il faut le dire ouvertement, même si ça ne peut pas plaisir,
01:13mais c'est un manque de compétence du conseil régional et aujourd'hui ces crédits ne sont toujours pas alloués.
01:18Il y a plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont encore dans les caisses du conseil régional,
01:23alors que les agriculteurs attendent ces subventions.
01:25Il y a beaucoup d'agriculteurs qui ont fait des courts termes par les banques en attendant que les aides soient versées.
01:32Et on s'aperçoit qu'aujourd'hui ça n'avance toujours pas beaucoup.
01:36Le pire serait que l'argent soit repris et remonté au niveau de l'Europe.
01:40Donc ça veut dire encore beaucoup de problèmes financiers recensés par l'agriculteur.
01:43La ministre Annie Gennevard disait hier soir sur France Bleu parler d'un bruit de fonds qui monte du côté des agriculteurs.
01:49Ça veut dire qu'on peut s'attendre avec ce que vous venez de dire notamment à un hiver de colère dans le Nord-Franche-Comté aussi ?
01:54Ça pourrait arriver parce qu'il y a eu quand même une grosse mobilisation au début d'année sur les problèmes de l'agriculture.
02:03Alors même s'il y a eu quelques problèmes qui ont été traités directement et notamment je parle de la détaxation du gasoil,
02:11il reste encore aujourd'hui dans le panel qu'on avait mis sur la table au niveau de l'État,
02:18il reste encore beaucoup de choses qui n'ont pas été traitées.
02:21Il y a eu la dissolution de l'Assemblée nationale qui a fait que tout a été remis à plat.
02:26Mais aujourd'hui on a une nouvelle ministre.
02:29On attend beaucoup de ce qui avait été décidé, promis je dirais même, promis dans les manifestations le mois de février.
02:37Il est 8h18, les agriculteurs francs-comtois au cœur de l'actu ce matin.
02:42Et vous soutenez-vous toujours leur revendication ?
02:45Donnez votre avis ici, simplement, vous nous appelez au 0384 22 82 82.
02:49Faites comme Philippe qui a contacté le numéro du Standard, il est à chaud.
02:53Bonjour Philippe.
02:54Bonjour à vous et bonjour à toutes bien sûr.
02:57Vous soutenez toujours le monde agricole ?
02:59J'ai des camarades qui sont agriculteurs, de leur petite formation et puis des GAEC un peu plus conséquents.
03:08On s'aperçoit qu'à la même fois on est tributaire de l'Europe.
03:12Puisque je fais un petit encas, je dirais que 90% des lois sont votées en France, sont dictées par les directives européennes.
03:19Donc partant de là, on a une très faible possibilité de manœuvre.
03:24En ce qui concerne les décisions, les allocations, comme quoi elles sont même encore bloquées au niveau départemental.
03:34Sachant que chaque agriculteur, il se bat comme il peut.
03:39Il peut des fois ne pas même se verser un salaire tous les mois.
03:43Parce qu'il a investi justement par rapport à des directives.
03:47Parce que si il accepte des indemnités, il est obligé de se lier à un contrat.
03:53Donc vous soutenez toujours très bien et vous évoquez même les revendications, les remontées.
03:57Notamment la faute à l'Europe selon vous, c'est ce que vous dites.
04:00Emmanuel Aybicher aussi, notre invité ici matin, président de la FEDESA 70.
04:04En effet, l'Europe ne va toujours pas dans votre sens.
04:07C'est le ressenti des agriculteurs, pas d'évolution ?
04:10D'une part, il y a un ressenti d'abandon de l'Europe de son agriculture.
04:15Et on le voit bien.
04:17Aujourd'hui, on a quand même un certain nombre de contraintes qui sont européennes aussi.
04:22Mais la France a quand même sa part du gâteau parce qu'elle n'hésite pas à en remettre une couche supplémentaire
04:27par rapport aussi à ce que l'Europe demande.
04:29Notamment, je parle à beaucoup de normes environnementales, beaucoup de normes sanitaires.
04:34Quand on voit qu'on pourrait reparler des accords du Mercosur,
04:38ce qui vise à autoriser plus de viande, plus d'importation de la France vers des pays d'Amérique du Sud.
04:45Là aussi, on est quand même inquiet.
04:47On voit que cette alimentation-là, ces animaux-là n'ont pas les mêmes contraintes sanitaires que ce que nous on a en France.
04:54Donc on a une distorsion de concurrence qui est réelle.
04:57Pourtant, les perspectives, Emmanuel Abichard, avec la nouvelle ministre de l'Agriculture.
05:01On en a parlé, Annie Gennevard, députée du Doubs et ancienne maire de Soloncourt.
05:05Elle semble vous écouter.
05:06Est-ce qu'elle a promis ?
05:07Elle vous a promis de respecter l'ensemble des promesses qui ont été édictées à la fin de la crise, fin février,
05:12notamment avec Gabriel Attal.
05:14Alors, ce qui a été fait, c'est que l'FNS a remis de nouveau ce qui avait été décidé par Gabriel Attal
05:20et ce qui avait été remis à Gabriel Attal, justement, comme vous le dites.
05:23Ça a été remis de nouveau à la ministre de l'Agriculture.
05:26Il lui a été donné un temps pour lui donner des réponses.
05:30Ce temps doit bientôt écouler.
05:33On attend justement de voir comment elle va remettre aux agriculteurs tout ce qui avait été décidé
05:39et comment elle va le reprendre.
05:40Mais là, on a quand même un certain nombre de doutes.
05:43Et notamment, je parle du revenu des agriculteurs.
05:45Là aussi, on voit que sur le revenu des agriculteurs, on n'y est pas.
05:49On est toujours tributaire, tributaire.
05:51Et la personne qui était juste avant l'a dit, les agriculteurs savent aussi se passer de salaire
05:56pour justement faire vivre leur exploitation.
05:59Mais ça ne peut durer qu'un temps.
06:00Quel est aujourd'hui le citoyen qui irait travailler sans avoir de salaire ?
06:04On en est là, sur certaines exploitations, on en est là.
06:06Est-ce que tout ça, Emmanuel Aébicher, provoque une crise des vocations avec une perte des exploitations ?
06:10Pas de repreneurs, pas de jeunes en Haute-Saône.
06:12Est-ce qu'il y a quand même une transmission entre les générations malgré ce contexte ?
06:16Il y a une transmission entre les générations qui continue.
06:19Mais elle est beaucoup moins importante que ce qu'on a connu.
06:23Parce qu'on s'aperçoit aujourd'hui, il suffit de regarder dans le lait, dans la production laitière.
06:28On entend parler d'un manque de lait dans les années prochaines.
06:33On est arrivé à un stade où la production laitière aujourd'hui,
06:38il y a tellement d'investissements, tellement d'investissements à la fois humains et financiers
06:43que les jeunes vont plutôt s'en détourner.
06:46Notamment en Haute-Saône, on a connu la colère envers l'actalis.
06:50En Haute-Saône, rapidement, Emmanuel Aébicher, il y a cette détresse profonde que vous ressentez là.
06:55Tout à fait, tout à fait.
06:57Merci beaucoup Emmanuel Aébicher à nous avoir répondu ce matin.
07:00Vous êtes donc, je le rappelle, le président de la FEDSE à 70.
07:03C'est donc cette colère agricole qui va manifester une partie à Dijon, pour toute la région Bourgogne-Franche-Comté.
07:08Merci beaucoup.
07:09Merci.

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