• il y a 17 heures

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00:00Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
00:03je vous demande de bien vouloir m'excuser,
00:05mais la rapidité de cette émission dramatique
00:08nous a tous un petit peu surpris.
00:30La télévision, fenêtre sur le monde,
00:33ouvre les murs des foyers.
00:35Pendant 50 ans, la lucarne magique
00:37donne naissance à une créature virtuelle,
00:39la spicrine.
00:41Reine du petit écran, vedette de l'intime,
00:44meilleure amie des Français.
00:46Deux caméras enregistrent simultanément mon image.
00:49La première me filme en pied,
00:51et la seconde en gros plan.
00:53Et vous saurez maintenant, en me voyant,
00:56qu'aucun mystère n'entoure mon apparition.
01:00...
01:06J'avais deux parents qui faisaient un drôle de métier.
01:09...
01:13Ma mère était comédienne de formation
01:16et s'était retrouvée à faire de la télévision
01:19par les hasards de l'existence.
01:21Elle se destinait pas à ça,
01:23puisque c'était pas un métier qui existait.
01:25À 21h10, Georges Decaune nous recevra
01:28à l'agence France Presse,
01:30et vous verrez la vie d'une grande agence de presse
01:33qui vit pour vous 24h par jour.
01:36Elle jouait le rôle des spicrines,
01:38c'est-à-dire ce qu'on attendait des spicrines de l'époque,
01:41qui était une incarnation de la chaîne,
01:43qui n'est pas juste des programmes
01:45empilés les uns derrière les autres.
01:47Donc elle était le lien,
01:49et le lien à la fois entre les programmes,
01:51mais le lien aussi avec le téléspectateur.
01:53Avec une distribution tout à fait remarquable,
01:56vous verrez Edwige Feuillère, Gérard Philippe
01:59et Lucien Coëdel dans ce film
02:01qui est à déconseiller vivement aux jeunes spectateurs.
02:04C'est une beauté qui est, que je trouve, assez moderne.
02:07C'est-à-dire qu'elle n'est pas du tout datée.
02:10Quand je la revois aujourd'hui,
02:12je trouve qu'elle a une grâce, une élégance.
02:15Quand je dis la vivacité d'une libellule, c'est ça.
02:18C'était quelqu'un de... à la fois solaire et aérien.
02:26...
02:32Bonsoir, Alida.
02:34Bonsoir.
02:36La vraie intelligence, elle s'exprime par les silences.
02:39Les silences de Joubert étaient des silences intelligents.
02:42...
02:46Jacqueline va très vite proposer,
02:48avec la complicité des hommes,
02:50parce que c'est un métier d'homme avant tout à l'époque,
02:53avec les hommes qui l'entourent,
02:55elle va proposer rendez-vous avec,
02:57rendez-vous avec la spickerine,
02:59où, au-delà de présenter une annonce,
03:01elle va recevoir quelqu'un qui est lié au programme qui va suivre
03:04ou au programme qui venait d'être diffusé,
03:06de manière à la fois à faire la promotion pour cet artiste
03:09ou cet intellectuel qui venait, alors c'est tout le monde à l'époque.
03:12Donc Jacqueline a inventé le rôle, c'est certain,
03:15et elle l'a magnifié.
03:17J'aime beaucoup la télévision.
03:19Pour moi, c'est devenu un aliment nécessaire,
03:21c'est vraiment... Oui, je suis un tétéspectateur.
03:24En tout cas, vos chansons sont des petits chefs-d'oeuvre.
03:26Vous êtes très fiers d'avoir écrit
03:28« Douce belle dans la peau ».
03:30C'est drôle, Hollande.
03:32On a pour habitude de dire que Jacqueline Joubert
03:34a été la première téléspickerine,
03:36car c'est en fait le titre exact qui a été donné à Jacqueline
03:38quand elle était engagée par la RTF en 1949,
03:40et il est vrai de dire qu'elle fut la première officielle.
03:43Mais en fait, trois femmes avaient ouvert la voie précédemment.
03:46Ces femmes ne savaient pas, en gros,
03:48qu'elles créaient le rôle de spickerine,
03:50mais elles ont, en quelque sorte,
03:52inventé l'affaire.
03:54Vous pouvez parler et articuler.
04:01J'avoue être très étonnée à la pensée
04:03qu'une chose de ce genre puisse transmettre des images.
04:06La première, même si elle n'a jamais présenté
04:08de programme en tant que telle,
04:10c'est elle qui a fait le premier essai devant la caméra,
04:12c'est Suzanne Bridoux.
04:14Elle est secrétaire du directeur
04:16de la Compagnie des Compteurs,
04:18le département du ministère des PTT,
04:20qui s'occupe, entre autres, de la télévision.
04:22Vous devez voir les volutes de la fumée
04:24s'inscrire sur la lentille de l'appareil récepteur
04:27aussi nettement que si j'étais à vos côtés.
04:30L'autre femme qui va participer à la création de ce rôle,
04:33c'est une comédienne.
04:35Elle est sociétaire à la comédie française.
04:37Il s'agit de Béatrice Bretti.
04:39Et on avait donné les lumières.
04:41Ah, alors là, mon martyr commença.
04:44Je peux affirmer que j'ai eu
04:46véritablement un avant-goût de l'enfer.
04:48J'avais l'impression de fumer,
04:50j'avais l'impression que ma cervelle allait se mettre à bouillir,
04:53et mes yeux me brûlaient au point de rendre illisible
04:56le texte qui avait été préparé.
04:58La couche de maquillage qu'ils proposaient à l'époque
05:00pour que le visage ne soit pas effacé
05:02par la puissance de la lumière
05:04est important, rehaussée d'un épais mastique vert
05:07sur les lèvres et sur les paupières.
05:09La télévision a tendeur et blanc,
05:11mais c'est ce vert-là qui permettait
05:13de créer davantage de contraste pour le visage.
05:15Nouvelle, oui,
05:17aux yeux des millions de téléspectateurs d'aujourd'hui,
05:20mais doyenne aussi.
05:22Suzy Macker commence à présenter de petites annonces.
05:25Elle annonce ce que les téléspectateurs de l'époque allaient voir.
05:29Et quand je dis les téléspectateurs,
05:31je suis déjà très généreux,
05:33parce que quand je dis « les », on est autour de 500.
05:36Donc on est vraiment au tout, tout début
05:38de ce que la télévision allait pouvoir donner.
05:40Donc personne n'y croit.
05:42Mesdames, mesdemoiselles, messieurs...
05:45...
05:55Hé, la pendule,
05:58elle est arrêtée.
06:00Va prévenir le chef d'émission.
06:03...
06:10Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,
06:12La fin du secteur, due vraisemblablement à une maladresse,
06:15met fin à la retransmission
06:17du voyage du président Braquilla en France.
06:20Et dans quelques instants, la suite de notre programme.
06:23Catherine Langey.
06:25C'était pas son vrai nom. Elle s'appelait Marie-Louise Thérasse, en fait.
06:28Mais d'abord, nous avons la joie de vivre
06:30de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault.
06:32Les téléspectateurs l'ont tout de suite adoptée.
06:34Le ton de sa voix,
06:36très posé,
06:38moins haut que celle de Jacqueline.
06:40Elle était plus ronde.
06:42C'était la jeune femme...
06:44C'était la jeune femme de province.
06:46C'était exactement le contraire de ma mère.
06:48C'est-à-dire, c'était...
06:50Elle avait cette espèce de...
06:52de permanente,
06:54oui, de casque,
06:56de petits tailleurs serrés.
06:58Tout était engoncé.
07:00Elle avait un physique...
07:03un poil baladurien, à mes yeux.
07:05Mais malgré tout, il y avait une proximité
07:07par la chaleur de cette voix, par ce regard.
07:09Elle avait les yeux un peu... les paupières un peu lourdes.
07:11Donc elle avait toujours le regard
07:13qui prêtait non pas à s'endormir, mais qui prêtait à...
07:15On avait envie de l'embrasser, en quelque sorte.
07:17De l'embrasser tendrement.
07:19Alors moi, Catherine Langer,
07:21je vais la connaître
07:23bizarrement, d'une autre manière.
07:31Je vais la connaître parce que je découvre
07:33par hasard,
07:35ou pas tout à fait par hasard,
07:37elle était la petite amie de François Mitterrand.
07:39Bon, François Mitterrand, jeune secrétaire d'État,
07:41politicien naissant,
07:43a eu une grande histoire d'amour
07:45avec Catherine Langer.
07:51François a écrit des milliers de lettres
07:53à Marie-Louise Thérasse.
07:55Puis la guerre est déclarée
07:57et Marie-Louise travaille pour le réseau de résistance.
07:59Elle devient Colonel Berquin.
08:01Et malheureusement,
08:03les lettres aussi belles
08:05ne m'eut été parce qu'elles ont été sublimes.
08:07J'en ai lu, j'ai été très proche de Catherine.
08:09Et elle m'a fait lire,
08:11pas toutes parce qu'elle en avait plus de 3000,
08:13mais elle m'en a fait lire plusieurs dizaines.
08:15Je n'ai, moi,
08:17jusqu'à présent, jamais lu
08:19de courrier
08:21aussi joliment écrit,
08:23pensé,
08:25adressé à une femme.
08:31Bonjour Catherine Langer.
08:33La porte vient de grincer comme dans les films policiers.
08:35Catherine, nous avons beaucoup
08:37de correspondances qui nous demandent
08:39de parler de ce métier de speakering.
08:41Qu'est-ce que c'est que cette profession?
08:43Alors là, je vous arrête tout de suite parce que
08:45je trouve que le mot profession est
08:47parfaitement impropre en ce qui concerne les speakering.
08:49En effet, je crois plutôt
08:51qu'il s'agit d'un rôle
08:53que nous jouons dans un grand ensemble,
08:55un grand spectacle, en quelque sorte,
08:57qui est la télévision.
08:59Il faut que
09:01les gens se disent bien qu'on ne vient pas
09:03dire je veux être speakerine et demain on va l'être.
09:05Non, c'est impossible.
09:07Les gens disent qu'elle a vu une petite annonce,
09:09qu'elle a écrit,
09:11qu'elle a un postulant, qu'elle a été choisie,
09:13et qu'à la sortie de ce concours,
09:15elle a été engagée.
09:17Il semblerait qu'en fait, François Mitterrand, à l'époque,
09:19qui était ministre
09:21des PTT,
09:23et qui couvrait entre autres la RTF,
09:25qu'il a aidé,
09:27sinon, à son engagement
09:29pure et dure, en tout cas, au fait
09:31qu'elle soit recrutée parmi les postulantes
09:33pour le concours.
09:35À 20h, toujours pour nos jeunes amis,
09:37et peut-être aussi pour les grands,
09:39notre feuilleton, Rintintin.
09:41Enfin, à 22h30,
09:43nous terminerons avec de la musique
09:45et la seconde diffusion du journal télévisé.
09:47Catherine Langer, c'était
09:49un monument pour moi.
09:51Donc déjà, j'avais un track fou.
09:59La première annonce
10:01qui annonçait la couleur
10:03et ma première annonce,
10:05ma première intervention pour la couleur,
10:07début 1964.
10:09Un trou noir, un track fou,
10:11et donc j'ai brodouillé, j'ai pas du tout donné
10:13mon annonce. C'est Catherine
10:15qui, à ce moment-là,
10:17c'était l'antenne avant tout,
10:19s'est tondue vers la caméra, a dit, écoutez, il faut l'excuser,
10:21c'est une toute jeune débutante,
10:23et je suis certaine que vous voudrez
10:25bien l'excuser. Et tout d'un coup,
10:27je me dis, mais c'est pas possible, et j'étais prise
10:29d'un courage.
10:31Et je la regarde, parce que c'est vrai que...
10:33Et je lui dis, mais vous savez, madame,
10:35pour la première fois,
10:37être à la télévision,
10:39à côté de vous, que j'admire tellement,
10:41c'est incroyable
10:43pour moi. Et donc là,
10:45elle s'est un peu agacée.
10:47Probablement que je lui fasse ce compliment,
10:49mais c'était pourtant vrai. Et avant
10:51de s'adresser à la caméra, elle m'a dit, mais ma petite,
10:53nous ne sommes pas là pour nous faire des compliments.
10:55Voici le journal de 20 heures.
10:57Bon.
10:59...
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17:55On sort ensemble.
17:57Et maintenant ?
17:58On dîne ensemble.
17:59Et maintenant ?
18:01Embrassez-moi.
18:03On avait des idées, je présentais à Western de soirée,
18:06pourquoi tu t'habillerais pas avec une robe qui fait un peu Western
18:09et moi je tiens le ventilateur à côté
18:11et je me casse la figure avec le ventilateur,
18:14ce qui fait que la robe s'engouffre
18:16et moi je terminais à l'antenne en tenant ma robe comme ça.
18:19Enfin c'était très bon enfant.
18:21Moi j'adorais alors que quelquefois vraiment je prenais sur moi
18:25pour être à l'antenne au moment des fêtes
18:28parce que je savais qu'il y avait des gens qui pouvaient être seuls chez eux
18:32et à qui la spicrine que j'étais
18:34pouvait apporter un peu de chaleur ce soir-là.
18:37Voilà, ça c'était important.
18:39Et je pense qu'on avait, que ce soit la régie finale avec tous les techniciens,
18:44on avait tous ce sentiment-là, on le savait.
18:47Oui, le contact avec les téléspectateurs était intime, amical,
18:53je dirais même familial.
18:56J'ai jamais eu la sensation d'être en représentation.
19:01J'allais chez des amis et je leur disais
19:04ce soir on va voir ceci, cela,
19:06c'est tout juste si je n'ajoutais pas qu'en pensez-vous.
19:11Attention Jacqueline, vous êtes prête ?
19:13On va mettre à vous 5, 4, 3, 2, 1, 0.
19:22Jacqueline, on ne vous entend pas.
19:31Bonsoir mesdames, bonsoir mesdemoiselles.
19:34Jacqueline Huet, j'accroise dans l'ascenseur de la rue Cognac, j'ai 22 ans.
19:38J'arrive pour faire un stage de quelques mois au service des sports
19:41et je monte dans l'ascenseur, je suis fasciné.
19:44D'abord, je suis très étonné par sa taille, elle est immense.
19:48Je veux dire que celui qui voulait draguer Jacqueline Huet,
19:50s'il lui arrivait à l'épaule, il n'avait aucune chance.
19:53Et puis elle sort de l'ascenseur, je la vois s'éloigner
19:55et je découvre que l'une d'entre elles,
19:58c'est elle qui est en train de draguer Jacqueline Huet.
20:01J'arrive à l'ascenseur, je la vois s'éloigner
20:03et je découvre que le bureau où je vais faire mon stage
20:06est juste à côté du bureau d'Espicrine, dont je fantasme déjà.
20:10Jacqueline Huet, vous voici passant du rôle de femme tronc,
20:14enfin, encore que je n'aime pas beaucoup cette expression,
20:17mais disons du rôle de femme coupée en morceaux,
20:20au rôle de femme à part entière.
20:22Jacqueline Huet arrivait et tout le monde s'arrêtait de parler.
20:26Tout le monde s'arrêtait, les conversations s'arrêtaient,
20:28on la regardait, elle était magnifique.
20:30Et moi, je la regardais accélérée.
20:32Je me disais, oh là là, je ne vais jamais y arriver.
20:36Je ne vais jamais y arriver, ce n'est pas possible.
20:39Oh, quelle délicate attention.
20:41Vous savez aussi que nous nous retrouverons tous les soirs
20:44pendant tous ces jours de fête pour parler des programmes.
20:46Oui, je le sais, j'en suis ravie.
20:47Alors, quel est le programme de la seconde chaîne ce soir, Jacqueline ?
20:49Eh bien, nous allons être tout de suite dans l'ambiance de Noël
20:53en assistant à la préparation d'un mystère de Noël
20:56avec une pièce d'André Aubé qui se passe en Angleterre
20:59au 15e siècle, Le souffle de minuit, adapté par Michel Persanne.
21:04C'est une femme absolument sublime.
21:06Je pense que la caméra l'aime.
21:08Je pense que la caméra aime Jacqueline Huet.
21:17Jacqueline Huet, pour moi, les souvenirs que j'en ai
21:20lorsque j'étais enfant, j'avais 10 ans, 12 ans,
21:24pour moi, c'était Hollywood.
21:26C'était les actrices qu'on voyait dans les films en noir et blanc
21:31le dimanche soir à la télévision française sur la première chaîne.
21:35Mais pour moi, je me souviens que ma mère, pour elle,
21:40la meilleure speakerine, c'était Jacqueline Cora
21:43parce qu'elle était une femme raisonnable, chic.
21:47Une femme de middle class pouvait s'identifier à elle.
21:51Et Jacqueline Huet, c'était la femme fatale.
21:53Et on sentait qu'il y avait du Kim Novak et du Hitchcock derrière.
21:56C'était une femme qui était tout en fragilité.
21:59Et en même temps, c'était une femme qui adorait la vie.
22:02Qui adorait la vie, qui sortait tout le temps.
22:04Elle picolait, elle mangeait tout ce qu'elle pouvait.
22:07Tout ça n'était pas un problème, si ce n'est que.
22:10Sortir, c'est une chose.
22:11Mais quand on fait la nouba toute la nuit
22:13et qu'on doit après assurer ses annonces la journée qui suit,
22:16encore faut-il dans ce cas-là avoir les idées claires.
22:18Ce n'était pas toujours le cas avec Jacqueline Huet.
22:20Elle annonce le jour du Seigneur, donc la retransmission de la messe.
22:24Et elle dit aux téléspectateurs,
22:27« Et maintenant, je propose la messe suivie par des millions de chrétiens. »
22:33Elle se reprend quand même parce qu'elle se rend compte qu'elle vient de faire un lapsus.
22:36Mais à l'époque, forcément, ça a fait rire aussi.
22:39Mais ça a aussi beaucoup choqué.
22:41Avez-vous encore quelque chose à ajouter, Jacqueline ?
22:43Oh, rien du tout.
22:44Je crois qu'on n'a rien caché à nos téléspectateurs.
22:47Il ne nous reste plus qu'à leur souhaiter une très bonne soirée.
22:49Vous êtes d'accord ?
22:50Tout à fait.
22:51À tout à l'heure.
23:20Bonsoir.
23:21Téléspectateurs de La Deuxième Chaîne, car c'est à vous que je m'adresse.
23:33À l'occasion de ce début officiel,
23:35La Deuxième Chaîne nous a prêté aujourd'hui ces trois spickrins.
23:38Denise Favre.
23:40Bonjour, mesdames.
23:41Michel Demey.
23:43Bonjour, mesdemoiselles.
23:44Et René Legrand.
23:46Bonjour, messieurs.
23:47Une question collective.
23:48Êtes-vous mariée ?
23:49Non.
23:50Célibataire.
23:51Mariée, sans enfants.
23:53Veuve, deux enfants.
23:54Alors, Denise, pensez-vous trouver un mari grâce à la télévision ?
23:58Non.
23:59Que faisiez-vous avant de vous présenter à La Deuxième Chaîne ?
24:03Eh bien, j'étais déjà téléspickrine, mais dans un poste privé.
24:06Je me suis présentée à Paris au concours
24:08à force de m'entendre mon directeur me dire
24:11« Regardez bien celle de Paris,
24:13essayez de faire comme elle,
24:14parce que le jour où vous ferez une annonce comme celle de Paris,
24:17vous pourrez vous dire « Spickrine, pas avant ».
24:19»
24:20Et moi, je me disais « Mais qu'est-ce qu'elles ont de plus que nous, quand même ? »
24:23C'est un petit peu aussi une sorte de la revanche de la province sur Paris.
24:27Quand je me suis présentée,
24:28je ne savais pas du tout que j'allais être acceptée à ce concours
24:31parce qu'il a duré un an.
24:32Il y a eu trois éliminatoires
24:34et chaque fois, je remontais doucement en me disant
24:36« Bon, je n'y arriverai pas, je n'y arriverai pas ».
24:38On était toutes parquées.
24:39Une caméra, une caméra.
24:41On était toutes parquées, une quinzaine.
24:44On devait apprendre notre texte.
24:46Elles étaient toutes plus ravissantes les unes que les autres.
24:48Moi, je n'étais pas du tout à la mode parisienne.
24:51J'arrivais avec mes robes à fleurs et ma joie de vivre.
24:54Et je me disais « Bon sang, mais qu'est-ce que je suis bien,
24:56tellement c'est Carlo ! »
24:58Mais je continuais quand même,
24:59ne serait-ce que pour me prouver à moi-même
25:02que je pouvais y arriver, moi, petite Niçoise.
25:06La radiodiffusion téléphysion française
25:09C'est le plaisir et l'honneur de vous présenter
25:11« Hamlet » de William Shakespeare.
25:15À 13h, Jean Bortoli
25:22Et en attendant, je vous souhaite malgré tout
25:24une agréable soirée.
25:27Voilà tout ce que je peux dire.
25:30Téléspectateurs de la deuxième chaîne,
25:32j'espère que vous avez pu profiter des conseils
25:34de vos radioélectriciens pour vérifier,
25:36cet après-midi, le réglage de vos récepteurs.
25:41Quand j'ai passé mon concours,
25:42moi je suis tombée sur « Mrinalini Sarabhaï ».
25:45Ce mot est resté vraiment dans ma mémoire.
25:47C'est une danseuse hindoue.
25:48C'est une danseuse hindoue et je vous avoue
25:49que j'ai un tout petit peu trébuché
25:51quand je suis tombée sur ce mot.
25:52Mrinalini Sarabhaï
25:56Mrinalini Sarabhaï
26:00Mrinalini Sarabhaï
26:07Toute petite, ma mère me l'a rappelé plus tard,
26:10je faisais ça aussi.
26:12Je me mettais sur une chaise et je disais
26:14« madame, mademoiselle, monsieur, bonsoir ».
26:16Donc quand même, dans mon imaginaire,
26:20il y avait déjà effectivement quelque chose
26:22qui me rapprochait de ça.
26:23Alors je faisais mes études de psycho
26:26et je cherchais aussi un petit boulot
26:28pour gagner de l'argent.
26:29Il se trouve que parallèlement,
26:30on se troie à décider que chaque région
26:33avait un décrochage régional
26:35et était totalement libre de faire ses programmes.
26:38Donc ils avaient lancé un grand casting
26:40auquel je me suis présentée.
26:41Alors il y avait 300 filles, c'était en plein été.
26:44Il devait faire 40 degrés à Marseille.
26:47Je crois qu'il y en a qui tombaient dans les pommes.
26:48J'ai failli m'en aller plusieurs fois.
26:50Je me disais « non, c'est dommage, reste, reste ».
26:52Alors il y avait un jury,
26:54je ne sais même pas de qui il était constitué.
26:56Et puis il y avait un canapé
26:57sur lequel chaque fille s'asseyait à tour de rôle.
27:00Il y avait un texte à lire.
27:02Et après on nous a recontactées, pour certaines.
27:05Bonsoir mesdames, bonsoir mesdemoiselles,
27:07bonsoir messieurs.
27:08Je ne vais pas vous dévoiler notre programme de la soirée
27:11comme nous le faisons habituellement,
27:13en vous disant que dans quelques instants,
27:15vous pourrez suivre une émission dramatique
27:17qui sera suivie d'une émission de variété
27:19qui elle-même sera suivie de, de, de, de, de,
27:21bref, etc.
27:22Non.
27:32Quand Marie Pesson apparaît à l'écran la première fois,
27:34je pense que ça a dû en énerver beaucoup
27:36parce qu'elle était atypique.
27:38Parce que c'est une jeune femme qui,
27:41c'est pas qu'elle n'en a rien à faire,
27:43mais elle est totalement libre.
27:45Elle se marre à l'antenne,
27:46elle apprend ses textes mais sans les apprendre
27:48parce que ça n'intéresse pas.
27:49En fait, ce qui l'intéresse, elle,
27:50c'est de communiquer avec les gens.
27:51J'ai heureusement retrouvé Raymond Lefebvre et son orchestre,
27:53sinon je me sentirais bien seule.
27:55Quand je pense qu'il y en a qui se dorent au soleil
27:58et qui glissent sur des pentes neigeuses,
28:01je nomme personne, enfin.
28:03Donc quand on lui donne le direct,
28:04forcément, quand vous n'apprenez pas bien un texte
28:06ou que vous savez pas trop ce que vous avez à dire,
28:08c'est, vous vous offrez d'autant plus d'occasion
28:11de bafouiller.
28:12C'est pour ça d'ailleurs que très vite,
28:13les téléspectateurs vont l'appeler la bafouilleuse.
28:15Moi qui ne fais jamais de bêtises.
28:17Oui, alors, il me dit donc,
28:19émission spéciale enregistrée le 28 d'août 66
28:22pour diffusion le jeudi 29 décembre 66,
28:24tout est précis,
28:25texte, présentation Anne-Marie Pesson,
28:27vous voyez, je ne mentais pas.
28:28Elle adorait les décolletés
28:29et la télévision française n'avait pas du tout
28:30les décolletés à l'époque.
28:31Donc elle se faisait provoquer
28:33soit pour ses boulettes,
28:34soit pour ses décolletés.
28:35Bonjour mesdames,
28:36bonjour mesdemoiselles,
28:37bonjour messieurs.
28:38Je vous souhaite une bonne année.
28:39Je ne peux pas à chacun de vous
28:41souhaiter exactement ce qu'il désire
28:42parce que je ne sais pas
28:43ce qui lui ferait plaisir.
28:44Mais faites un vœu
28:46et je suis sûre qu'il se réalisera.
28:48Ce que je vous souhaite pourtant,
28:50c'est de faire de très beaux voyages en Provence
28:52parce que c'est le pays que je préfère
28:54et que c'est le plus beau pays du monde.
28:56Est-ce que je suis pessonienne ?
29:04J'ai fait pratiquement
29:06toutes mes émissions sans prompteur
29:07et c'est la seule façon
29:09à un moment donné
29:10de te raccrocher à ce que tu es vraiment,
29:12à ce que tu sais dire,
29:13à ta culture, à toi.
29:14Ce n'est pas grave si tu ne sais pas
29:16et ce n'est pas grave
29:17si tu ne mets pas les mots dans le bon ordre.
29:19Le principal, c'est qu'on les reçoive
29:20comme toi tu penses les dire.
29:22Oui, elle a un côté naturel,
29:24elle a un côté spontané
29:26qu'on adore.
29:27Et moi, la première,
29:28quand je revois les archives,
29:29regarde quand elle dit
29:31« Je ne peux pas vous souhaiter à tous
29:33ce que vous aimeriez avoir ou voir,
29:35mais en tout cas, je vous souhaite tous
29:37de voyager en Provence,
29:38c'est le plus beau pays du monde. »
29:39Mais j'adore cette phrase !
29:47La Bourgne
29:50Biarritz
29:54Ah, ça c'est à Jacques Soupe !
29:56« Vous êtes la speakeride préférée de mon époux
29:58quand vous présentez la soirée,
29:59je regarde le programme jusqu'au bout.
30:01J'en suis bien un peu jalouse,
30:03mais je n'en laisse rien paraître
30:04car je préfère le voir devant l'écran
30:06plutôt que de le savoir au café. »
30:09Quand je dirais qu'il y a des gens
30:10qui s'en foutent,
30:11qui écrivent,
30:12nul ne l'ignore.
30:13Je mets ça dans une série
30:15qui s'appelle Les Dingues, pardonnez-moi.
30:17C'est pourquoi je ne dirai pas
30:18ce que je dis pour les autres.
30:20Mais vous pouvez imaginer
30:21qu'il y a les gens intéressés,
30:22les gens intéressants,
30:24les gens sympathiques simplement,
30:27les gens affectueux,
30:28les gens amoureux.
30:30Je pense vraiment
30:32que c'est la période
30:33où j'ai été speakeride
30:34où j'ai reçu le plus de courriers
30:36de ma vie.
30:37Plus encore
30:38quand j'ai fait des émissions
30:39qui pourtant étaient plus exposées.
30:41Toutes les speakerides
30:42étaient inondées de courriers.
30:44Mais évidemment,
30:45le courrier que recevait Jacques Guinéette
30:47était très différent
30:48de celui de Catherine Langer,
30:49de Jacqueline Cora
30:50et des autres.
30:51Ou Anne-Marie Pesson.
30:52Elle, évidemment,
30:53elle recevait un courrier
30:55très masculin.
30:56Ça la faisait rire.
30:57De temps en temps,
30:58elle nous en lisait quelques-unes
30:59vers minuit,
31:00une fois qu'elle avait rendu l'antenne.
31:02Du côté féminin,
31:03c'était plutôt des renseignements
31:05sur justement un corps sage
31:08ou une façon de s'habiller,
31:11qu'est-ce qui était le plus tendance.
31:14Les messieurs,
31:16c'était évidemment
31:19le côté philatélie bien davantage.
31:22Jacqueline Cora,
31:23qui elle,
31:24n'avait qu'un homme
31:25dans sa vie sans mariée
31:26et les timbres.
31:27Donc de toute façon,
31:28il y avait les annonces piqueries
31:29et comme on avait un petit bureau à côté,
31:31elle se mettait là
31:32et c'était les timbres.
31:33Il y a eu une avalanche de courriers
31:35de présents
31:36à l'occasion de ma naissance.
31:37J'ai eu une myriade
31:39de petits bonnets
31:40tricotés à la main,
31:42de bavoires,
31:44de hochets,
31:45on ne sait plus quoi
31:46on voulait mettre.
31:48Mais c'était des gestes
31:49très très affectueux.
31:50Pendant les périodes de fêtes,
31:51et là je sais que plusieurs
31:52de mes consoeurs
31:53refusaient d'ouvrir leur courrier,
31:54et je trouvais ça bizarre,
31:55je dis pourquoi vous
31:56vous jetez tout à la poubelle ?
31:57Non, non, non,
31:58on ne veut pas lire un seul truc.
32:00Et j'ai compris pourquoi.
32:02Parce que là,
32:03vous ouvrez des enveloppes
32:05où tout le malheur du monde,
32:09tout le chagrin du monde,
32:12s'étale sur votre bureau.
32:14Cher petit ami,
32:15je vous écris car j'ai du chagrin.
32:17Ma compagne s'est tuée
32:18en voulant monter sur le toit.
32:20C'était une petite chatte angora.
32:22Elle s'appelait Chela.
32:24Elle était très jolie
32:25et très gentille.
32:26Je n'ai encore pu ouvrir
32:27le poste de télévision
32:28car Chela venait souvent
32:30s'allonger dessus.
32:32Tu vois,
32:34elles étaient tellement
32:36dans la vie des gens,
32:37tellement dans le quotidien
32:38des gens,
32:40qu'on ne se posait même pas
32:42la question
32:44de savoir si on pouvait raconter
32:46une histoire d'animaux domestiques
32:48chez soi.
32:49Je veux dire,
32:50c'est ça pour moi,
32:51les animatrices,
32:54les vraies animatrices d'aujourd'hui.
32:56C'est celles qui rentrent vraiment
32:58dans le quotidien des gens.
33:03Un jour,
33:04elle vous en fera voir
33:06de toutes les couleurs.
33:10C'était une émission
33:11de notre amie Léon Zitrone.
33:14Mais passons à autre chose.
33:16Pour que les spikerines,
33:18qui étaient donc la plupart du temps blondes,
33:20se colorent un peu,
33:22il va falloir attendre les années 60.
33:24C'est à ce moment-là
33:26que la première d'entre elles
33:27apparaît à l'écran.
33:28Il s'agit de Sylvette Cabrisso,
33:30qui est une antillaise,
33:31suivra ensuite
33:32Claudie Lémeray,
33:33Michel Maillet,
33:34et puis,
33:35au tout début des années 80,
33:36Gillette Tahaut,
33:37qui présentera les programmes
33:39jusqu'en 1990.
33:41Bonsoir.
33:42En raison de la grève
33:43du personnel d'Antenne 2,
33:44nous appliquons aujourd'hui
33:45le programme minimum prévu.
33:47Tout de suite,
33:48c'est la vie,
33:49présentée par Noël Mamère
33:50et Claude Marcotte,
33:51et je vous retrouve dans 20 minutes.
33:52Un petit coup d'œil
33:53sur les émissions
33:54que nous vous proposons
33:55pour cette fin d'après-midi
33:57sur Antenne 2.
33:58Les spikerines,
33:59elles viennent des Domtown,
34:00elles ne viennent pas d'Afrique.
34:02Donc elles sont françaises.
34:04On les choisit à la martinique
34:06et on se donne
34:07une espèce de bonne conscience
34:08en les prenant.
34:09Mais même maintenant,
34:10il y a très peu d'acteurs
34:11blagues dans les séries françaises.
34:14À l'époque,
34:15ça a été quand même
34:16une révolution.
34:23Moi, j'aimais beaucoup
34:24Sylvette Cabrisso.
34:25On était très amis
34:26avec Sylvette.
34:27Sylvette, elle était un peu...
34:28J'avais pris un peu
34:29sous mon aile
34:30parce qu'elle était fragile.
34:33Je disais à Sylvette,
34:34ne te promène pas trop,
34:36ne reste pas des heures
34:37dans la nuit.
34:38Tout ça, ça revient
34:39aux oreilles de la direction.
34:40Fais attention,
34:41parce qu'il va avoir très vite
34:43une image de fêtard
34:45ou autre chose comme ça.
34:46Il ne faut pas.
34:50Sylvette Cabrisso,
34:51c'était un peu comme
34:52une première candidate
34:53de télé-réalité.
34:54Elle a vécu son expérience télé
34:55comme une expérience
34:56de notoriété.
34:57Elle a subi
34:59des attaques incessantes
35:02et elle a reçu
35:03des courriers
35:04et des coups de téléphone.
35:05Des coups de téléphone
35:06de gens qui lui disaient,
35:08retournez dans votre pays,
35:10remontez dans votre cocotier.
35:12Des trucs qu'on pensait
35:14venus d'un autre âge.
35:29Le rêve à la télévision
35:30et la réalité
35:31sont deux choses différentes
35:32puisque si je pars,
35:34par exemple,
35:35de 68,
35:37nous, Spicrine,
35:38et on parlait
35:39en connaissance de cause
35:40puisque j'étais réquisitionnée.
35:43Et on était réquisitionnées
35:44par l'État
35:45parce que notre patron,
35:46c'était quand même
35:47le ministère de la formation,
35:49on était réquisitionnées
35:50et on les mettait
35:51sous le bunker
35:52de la tour Eiffel.
35:53Et là, pour que la France,
35:55je m'en souviendrai toute ma vie,
35:57il fallait que la France
35:58garde le sourire,
35:59ne soit pas paralysée
36:01et n'ait pas trop peur.
36:02Il fallait garder le sourire
36:03et donner toujours
36:04une apparence
36:06que tout allait bien.
36:07On diffusait les programmes
36:08comme d'habitude
36:09alors que c'était la folie
36:10des consortiés.
36:11On arrivait chez soi
36:12escortées par la police
36:14parce que ceux qui faisaient grève
36:16n'acceptaient pas
36:17qu'il y ait justement
36:18ces annonces
36:19qui rassuraient un peu
36:20le reste de la France.
36:21Donc voilà.
36:22Donc ça, c'était la réalité.
36:23Voilà deux choses.
36:25Avant que nous retrouvions
36:26Daniel Gilbert à Albi,
36:28je voudrais vous parler
36:29d'un concours
36:30que TF1 organise
36:31avec la presse régionale.
36:33Eh bien, madame, mademoiselle, monsieur,
36:34je vous remercie d'avoir passé
36:35cette soirée avec nous sur TF1
36:37et je vous donne rendez-vous
36:38demain à 12h15
36:39pour Réponse à tout.
36:41Avec les années 70,
36:42les spickerines continuent
36:44de voir briller le soleil grandement
36:46parce qu'Evelyne Leclerc
36:48vient par avion
36:50rejoindre TF1.
36:51Les équipes du journal télévisé
36:53sont présentes
36:54à l'aéroport
36:55pour l'accueillir.
36:56Et Evelyne,
36:57je pense,
36:58avec cette simple séquence,
37:00est tout de suite entrée
37:01dans le cœur des téléspectateurs.
37:03Et Evelyne,
37:04elle arrive,
37:05ce qui est un don,
37:06elle arrive à parler
37:07en souriant.
37:08C'est vrai,
37:09il est dingue de parler
37:10en souriant,
37:11parce que généralement,
37:12elle a l'air con.
37:13Eh bien, pas elle.
37:19Evelyne Delia,
37:20elle fait partie
37:21des spickerines blondes
37:22qui, très vite,
37:23fait comprendre à tout le monde
37:24qu'elle en a dans la tête.
37:25C'est ce qui fait d'ailleurs
37:26qu'elle est toujours sur TF1
37:27et aimée des gens.
37:31Elle répond à une petite annonce,
37:32en fait,
37:33c'est comme ça qu'elle a su
37:34que la télévision
37:35cherchait des spickerines
37:36et qu'elle a commencé
37:37sur TF1,
37:38chaîne publique donc,
37:39en 1971.
37:40Vous avez certainement suivi
37:41les précédents épisodes
37:42de la série
37:43qui retrace
37:44la vie de Marie-Antoinette
37:45entre 1769
37:47et jusqu'à sa mort.
37:48Ici, c'est votre studio
37:49où vous travaillez ?
37:50Voilà, c'est notre décor.
37:51Vous voyez d'ailleurs
37:52l'envers du décor
37:53au milieu des projecteurs,
37:54des caméras
37:55et des micros.
37:56C'est pas très grand.
37:57Il y a les heures
37:58que nous passons
37:59dans les studios
38:00avant les émissions,
38:01il y a mille choses
38:02qui ne sont pas
38:03toujours présentes
38:04et puis, pour rien vous cacher,
38:05c'est une profession
38:06qui n'est pas
38:07tellement bien payée.
38:08Le salaire des spickerines,
38:09il était plus que minime
38:12et en plus,
38:13aucune garantie
38:14car nous étions au cachet.
38:17Donc, il pouvait y avoir
38:19un mois où vous aviez
38:22deux présentations par semaine,
38:25un autre mois
38:26où il n'y en avait qu'une.
38:29C'était vraiment ridicule.
38:31Je parie qu'aucun garagiste
38:33ne vous a jamais proposé
38:34ce tarif-là.
38:35D'ailleurs, ça se voit
38:36sur nos retraites
38:37parce qu'elles sont
38:38ridicules aussi.
38:40Ça permettait de vivre
38:42mais enfin c'était important
38:43d'avoir le plus
38:44de journées possibles.
38:46C'était intermittent
38:47du spectacle
38:48donc avec tout ce qu'on connaît
38:50comme difficultés afférentes.
38:53D'abord, il faut savoir
38:54que le contrat d'une spickerine,
38:55c'était un an,
38:56renouvelable tous les ans.
38:57En décembre,
38:58vous pouviez très bien,
38:59la direction pouvait très bien
39:00vous dire
39:01« Madame, vous ne revenez pas
39:02l'année prochaine. »
39:04Il n'y avait rien à dire.
39:05Étant parmi les anciennes,
39:08Jacqueline Joubert est en partie
39:10dans l'administration après.
39:13Catherine,
39:14femme de Pierre Savag,
39:16c'était plus délicat.
39:18Donc, je me suis dévouée
39:20pour qu'on puisse
39:22obtenir certaines demandes
39:26qui étaient tout à fait modestes.
39:28Mais on ne nous écoutait pas
39:30parce qu'évidemment,
39:31quand il y avait grève,
39:33on était bien contentes
39:34de nous trouver.
39:35Alors, j'essayais de défendre
39:39notre point de vue.
39:41Interdiction de faire
39:42de la publicité
39:43alors que je peux dire
39:45que j'avais beaucoup d'annonceurs
39:46qui venaient me voir
39:47pour essayer,
39:48que ce soit des marques
39:50de pâtes aux œufs frais
39:51ou le reste.
39:52Mais non.
39:54Non.
39:55Donc ça, c'était interdiction complète.
40:00Et place maintenant au Ciné-Club
40:01qui nous offre ce soir
40:02Providence d'Alain René.
40:03On était habillés
40:04par nos propres soins,
40:05sauf peut-être,
40:06je me souviens vaguement
40:08d'une certaine époque
40:09où quelqu'un nous avait proposé
40:10de prêter des vêtements.
40:11Mais non, ça n'intéressait pas
40:12forcément les marques
40:14puisque de toute façon,
40:15on n'avait pas le droit
40:16de les citer.
40:17Donc, c'était assez difficile.
40:19On fallait se débrouiller
40:20par soi-même.
40:21Ce n'est pas drôle tout ça.
40:22Et c'est toujours sur nous
40:24Catherine Langer m'avait emmenée
40:25chez son bijoutier.
40:26Bien sûr, tout était faux.
40:28C'était des tutocs,
40:29mais bon, elle m'avait...
40:30tutocs.
40:31Mais j'avais la coiffure,
40:32il n'y a pas un cheveu
40:33qui devait dépasser.
40:34C'était stricte la télévision
40:36à cette époque-là.
40:37On était la voix de la France.
40:43À 11h, nous vous proposons
40:44de suivre en direct
40:45la messe de l'Assomption,
40:47en direct de Gruyères,
40:49en Suisse.
40:54Je n'y suis jamais arrivée.
40:58Je crois vraiment,
40:59chère Denise,
41:00qu'on n'est pas très gentille
41:01avec vous ce soir.
41:07La boue, la bolle.
41:08Donc, après la messe,
41:09qu'est-ce qui se passe
41:10après la messe ?
41:11À midi,
41:12les grandes expositions.
41:14C'est horrible.
41:15À midi et demi,
41:16la bonne conduite.
41:19Moi, j'arrivais sur le plateau
41:21du dernier jour.
41:22Il y avait eu un anniversaire.
41:23Tout le monde s'était bien amusé.
41:25Ils avaient bu un petit coup
41:26de champagne et tout.
41:27Et un journaliste
41:28du service sportif
41:29a voulu faire mine
41:30de descendre son pantalon.
41:32Des bêtises,
41:33de gamins.
41:34Des gamins.
41:35Mais ils étaient tous
41:36sous le pupitre.
41:37Ils avaient plongé
41:38sous le pupitre
41:39parce qu'il y avait
41:40une grande vitre
41:41où je les voyais.
41:42Je ne voyais plus personne.
41:43En régis,
41:44ils étaient tous
41:45en plein fou rire.
41:46Et puis, la case
41:47de l'oncle Tom.
41:48Voilà.
41:49Je vous souhaite
41:50une très bonne nuit.
41:52J'espère au moins
41:53que notre gaieté
41:54vous aura mis en joie.
41:55Le prochain rendez-vous
41:56de l'actualité,
41:57demain à 13h
41:58avec Jean-Pierre Pernaut.
41:59Bonsoir.
42:00Passez une très bonne soirée.
42:01Deux jours après,
42:02Florence Schaal
42:03était interdite
42:04complètement d'antenne
42:05sur le journal télévisé.
42:06Et moi,
42:07trois semaines d'interdiction.
42:08Mais la différence
42:09entre elle et moi,
42:10c'est qu'elle était journaliste.
42:11Elle n'avait pas le droit.
42:12C'était une faute professionnelle.
42:13On peut faire
42:14le contrôle de la journée ?
42:15Mais chaque fois
42:16qu'il y a eu
42:17un fou rire à l'antenne
42:18en tant que speakerine,
42:19j'avais une chef de service
42:21dans son bureau
42:22qui me disait
42:23maintenant,
42:24je vous demande
42:25de m'expliquer
42:26la raison de votre fou rire
42:27du temps à telle heure.
42:28Je lui disais
42:29c'est impossible,
42:30impossible madame
42:31à vous expliquer
42:32parce que c'est tellement bête
42:33un fou rire,
42:34ça part comme ça
42:35et on ne sait pas
42:36comment ça vient.
42:37Donc j'avais quand même
42:38des notes de service.
42:39Excusez-moi,
42:40messieurs,
42:41mesdames,
42:42pour la courbure
42:43dans ce programme
42:44mais je vous promets
42:45que très vite
42:46nous allons
42:47vous montrer
42:48la suite.
42:50François Truffaut est avec nous,
42:51à ses côtés
42:52Marie-France Pizier
42:53et une jeune personne
42:54que tous les téléspectateurs
42:55d'Antenne 2 connaissent bien
42:56puisque c'est Dorothée.
42:57Dorothée qui ne pourra pas
42:58rester longtemps
42:59dans le studio,
43:00je le précise
43:01puisqu'elle doit faire
43:02ensuite son métier
43:03de speakerine.
43:04Bonsoir à tous.
43:05Ce soir,
43:06à 20h35,
43:07vous pourrez suivre
43:08le deuxième épisode
43:09des Dames de la Côte
43:10et parmi les personnages
43:11des Dames de la Côte,
43:12vous avez certainement
43:13reconnu la semaine dernière
43:14Francis Huster
43:15qui est à mes côtés
43:16ce soir.
43:17Bonsoir Dorothée.
43:18C'est la première fois
43:19que vous tournez
43:20pour la télévision ?
43:21Celle qui aurait pu
43:22peut-être faire du cinéma
43:23c'est Dorothée
43:24puisque Truffaut
43:25l'a un jour appelée
43:26au studio
43:27pour la rencontrer
43:28pour un film
43:29comme Truffaut faisait
43:30et elle a cru
43:31que c'était une blague
43:32et Truffaut regardait
43:33beaucoup la télévision
43:34de toute façon
43:35et c'est vrai
43:36qu'elle a fait ce film
43:37L'Amour en Fuite
43:38mais il y en a très peu
43:39qui ont fait du cinéma.
43:40Celui qui connaît
43:41le problème
43:42de la condition humaine
43:43c'est le problème
43:44de l'humanité.
43:45C'est le problème
43:46de l'humanité
43:48par la force
43:49dans les conquêtes
43:50par la sagesse
43:52dans les grands règnes
43:54par l'amour
43:55le christianisme
43:57par les opiums
43:59au temps d'échec
44:00Vasarely.
44:02Coupé.
44:06Bonsoir, je m'appelle
44:07Chantal Lobby
44:08je viens d'affaire 3
44:09à Côte d'Azur
44:10dans un instant
44:11à 19h40
44:12spécial Dom Tom
44:13des nouvelles
44:14de nos amis
44:15des départements
44:16et des territoires
44:17d'outre-mer.
44:25Je crois qu'on finit
44:26par avoir une espèce
44:27de chronomètre
44:28dans la tête
44:29parce qu'effectivement
44:30en plus c'est quelquefois
44:31au dernier moment
44:32on vous dit
44:33vous avez une minute
44:34à 20h
44:35et puis bon
44:36compte tenu des débordements
44:37de certaines émissions
44:38on se retrouve
44:39avec au dernier moment
44:4030 secondes
44:41alors bon là
44:42il faut savoir réduire
44:43et ça effectivement
44:44ça vient avec l'expérience
44:45en qualité de speakreen
44:47il y a quand même eu
44:48déjà une grande évolution
44:49par rapport au début
44:50de ce métier
44:51il y a beaucoup plus de chaînes
44:53il y a finalement
44:54beaucoup de speakreen
44:55il y a moins de décors
44:56c'est pas forcément
44:57bien éclairé
44:58on n'investit pas
44:59sur la speakreen
45:00et sur le rôle
45:01qu'elle va avoir en tout cas
45:02on ne magnifie pas
45:03le personnage
45:04non, loin de là.
45:05Nous allons vous offrir
45:07en seconde diffusion
45:09une table ronde
45:10dont le thème est
45:16J'ai beaucoup de tendresse
45:19de respect
45:20pour tout le parcours
45:22réalisé par ces femmes
45:24qui ont été mes consoeurs
45:26ou que j'ai vues étant petites
45:28d'autres que j'ai côtoyées
45:30parce qu'on était
45:31de la même génération
45:32et je crois que
45:33ce sont de belles réussites
45:35dans la mesure
45:36où c'est vrai
45:37qu'à une certaine époque
45:38forcément la télé
45:39a été mise au jean
45:40et justement
45:41les femmes
45:42en en avaient besoin
45:43mais c'était
45:44l'élément
45:45qui venait
45:46comment
45:47orner
45:48c'est pas négatif
45:50mais c'était
45:51que ça.
46:00Les speakreen
46:01je dirais pas
46:02que ce sont tous
46:03des Simone de Beauvoir
46:04mais c'est vrai
46:06que les féministes
46:08de l'époque
46:09c'est un mot
46:10qu'on connaissait
46:11pas encore bien
46:12peuvent revendiquer
46:13le fait que
46:14les speakreen
46:15ont donné l'exemple.
46:16Dans les années 40
46:17dans les années 50
46:18les femmes qui travaillaient
46:19elles étaient pas
46:20si nombreuses
46:21même encore
46:22dans les années 60
46:23l'émancipation
46:24commençait
46:25alors certes
46:26elles étaient
46:27des femmes troncs
46:28mais elles bossaient.
46:29Joubert la première
46:30qui est devenue
46:31la première réalisatrice
46:32à la télévision
46:33qui est devenue
46:34la première
46:35à créer des départements
46:36de création de programmes
46:37c'est Joubert tout ça
46:38Catherine a fait partie
46:39des premières
46:40avec Jacqueline
46:41à présenter des émissions
46:42ça vous ennuie pas
46:43comme ça
46:44un 24 décembre
46:45de travailler ?
46:46Oh non
46:47j'ai eu l'habitude
46:48de travailler
46:49Ah dire vrai
46:50on est bientôt le 25 hein ?
46:51Bon et bien bravo.
46:52A l'époque
46:53les speakreen
46:54c'était
46:55bon bah
46:56parmi
46:57les gens de métier
46:58disons
46:59pas les téléspectateurs
47:00j'espère
47:01sois belle
47:02et tais-toi
47:03et bon bah
47:04j'avais une idée
47:05puisque j'avais
47:06une passion
47:07qui était la philatélie
47:08c'était de l'imposer
47:09ça ça a été
47:10très très difficile
47:11j'avais du temps
47:15On est toujours
47:16dans une télé
47:17assez blanche
47:18et masculine
47:19donc moi
47:20plus je vois de femmes
47:21alors c'est peut-être ça
47:22la leçon de ma mère
47:23et mieux je me porte
47:24Et c'est important
47:25de dire aujourd'hui
47:26que les femmes en télé
47:27doivent être là
47:28parce qu'elles ont du talent
47:29non pas parce que
47:30ce sont des femmes
47:31donc
47:32se battre
47:33oui
47:34mais se battre
47:35avec du talent
47:36Patrick
47:37Simpson
47:38Jaune
47:39va devenir
47:40le premier
47:41animateur d'antenne
47:42c'est une locution
47:43nouvelle
47:44qui correspond
47:45à un emploi nouveau
47:46puisque jusqu'à présent
47:47le poste était réservé
47:48à nos aimables
47:49présentatrices
47:50on a dit longtemps
47:51en franglais
47:52speakreen
47:53mais on préfère
47:54présentatrice
47:55animatrice d'antenne
47:56animatrice d'antenne
47:57c'est le terme
47:58qu'on utilise
47:59certains l'appelaient speaker
48:00et puis certains autres
48:01dans les articles de presse
48:02disaient présentateur
48:03mais en fait
48:04très rapidement
48:05il est venu speakra
48:06Cette enquête
48:07sur les français
48:08et la télévision
48:10Il y a eu
48:11Il y a eu
48:12Il y a eu
48:13Il y a eu
48:14Il y a eu
48:15Il y a eu
48:16Il y a eu
48:17Il y a eu
48:18Il y a eu
48:19Il y a eu
48:20Il y a eu
48:21Il y a eu
48:22Il y a eu
48:23Il y a eu
48:24Il y a eu
48:25Il y a eu
48:26Il y a eu
48:27Il y a eu
48:28Il y a eu
48:29Il y a eu
48:30Il y a eu
48:31Il y a eu
48:32Il y a eu
48:33Il y a eu
48:34Il y a eu
48:35Il y a eu
48:36Il y a eu
48:37Il y a eu
48:38Il y a eu
48:39Il y a eu
48:40Il y a eu
48:41Il y a eu
48:42Il y a eu
48:43Il y a eu
48:44Il y a eu
48:45Il y a eu
48:46Il y a eu
48:47Il y a eu
48:48Il y a eu
48:49Il y a eu
48:50Il y a eu
48:51Il y a eu
48:52Il y a eu
48:53Il y a eu
48:54Il y a eu
48:55Il y a eu
48:56Il y a eu
48:57Il y a eu
48:58Il y a eu
48:59Il y a eu
49:00Il y a eu
49:01Il y a eu
49:02Il y a eu
49:03Il y a eu
49:04Il y a eu
49:05Il y a eu
49:06Il y a eu
49:07d'intervention torse nu, je me suis dédoublé, j'ai imité des hommes politiques.
49:12Le plus fort souvenir où là, il a failli vraiment lui se faire virer, c'est après
49:16avoir fait une annonce en imitant Jacques Chirac.
49:19Mrelene Sarabaye.
49:20Là, ça avait été un tollé, oui, il est passé pas loin, là.
49:25En raison de la mauvaise humeur subite d'une certaine catégorie de personnel non identifié,
49:31nous ne sommes hélas pas en mesure de diffuser la suite normale de notre programme.
49:36Doucement, doucement, à tout petit pas, ding, ding.
49:43La speakerine est considérée, au moment où j'arrive, c'est ça la dénomination
49:47sur les conducteurs d'antenne, inter-programme.
49:50Je suis un inter-programme, je suis pas un programme.
49:53Vous savez, vous n'êtes rien, vous êtes dans une espèce de no-man's land.
50:00L'apparition de la télécommande a été considérée comme peut-être l'un des facteurs
50:05de l'arrêt des speakerines.
50:07Moi, à l'époque, j'ai surtout senti que c'était les bandes-annonces,
50:10l'arrivée des bandes-annonces.
50:11Ça, on sait que ça a été très fort.
50:12Et puis parce que, du coup, la télé aussi avait évolué
50:15et que donc, c'était bien entendu plus facile de mettre une bande-annonce avec un sponsor.
50:21Ça allait rapporter.
50:23Les speakerines commençaient vraiment, effectivement, à perdre du terrain
50:26parce qu'elles ne rapportaient rien en tant que telles,
50:29en monnaie sonnante et trébuchante, dans leur temps d'antenne.
50:36C'est en 1993, en fait, que j'ai fait ma dernière annonce.
50:41Les speakerines sont mortes définitivement sur la Troie, quelques mois plus tard.
50:47Je n'ai même pas dit au revoir au téléspectateur,
50:49comme s'il allait de soi que cette espèce-là,
50:51dans une forme de darwinisme télévisuel,
50:54était condamnée à un moment donné à disparaître, à être oubliée.
51:00Les années passent, je suis maman, je suis aujourd'hui grand-mère,
51:05mais j'éprouve toujours autant de plaisir à passer un moment avec vous et à être avec vous.
51:11Alors, je voudrais juste que vous sachiez que je vous ai beaucoup, beaucoup aimé
51:16et je vous remercie de m'avoir tant donné
51:18parce que si j'ai fait tout ce parcours, toutes ces années, c'est grâce à vous.
51:24Alors, merci.
51:25Bonsoir, mesdames, bonsoir, mesdemoiselles, bonsoir, messieurs.
51:55Au revoir, bonne soirée.
52:24Euh non, pas bonne soirée, c'est fini.

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