• le mois dernier
C'est une situation qui agace sérieusement les élus locaux depuis plusieurs années: dans le département de la Nièvre, l'état des urgences médicales se dégrade constamment. C'est cet agacement qui a motivé plusieurs communes à prendre des arrêts symboliques "interdisant" aux habitants de tomber malade. Robin de BFM a rendu visite aux habitants de Decize. 

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Transcription
00:00C'est la seule solution pour pouvoir rester en bonne santé.
00:04Salut, c'est Robin de BFM, je suis à Décis, on est dans le département de la Nièvre
00:08où la maire a pris un arrêté pour interdire à ses habitants de tomber malade.
00:12J'ai souhaité prendre un arrêté un petit peu ironique sur un thème qui est plutôt grave
00:17pour les habitants des territoires ruraux qu'est la santé.
00:19Il est formellement interdit à tout habitant de la commune de Decis de tomber malade
00:23sous peine de ne recevoir aucune prise en charge médicale
00:25en raison de la fermeture répétée des services d'urgence.
00:28Et alors cet arrêté, je vais le présenter aux habitants.
00:30C'est vrai que malheureusement, à la raison, on n'a pas le droit de tomber malade,
00:33il faut qu'on reste chez soi, qu'on se protège du mieux qu'on peut.
00:35C'est très exactement ce que tout le monde pense en fait.
00:38Pour bien comprendre la situation, il faut savoir que la Nièvre possède 68 médecins
00:42pour 100 000 habitants, quand ailleurs en France, la moyenne est de 121 médecins pour 100 000 habitants.
00:47Tous les spécialistes qu'on avait ici à Décis, dermatologues, ophtalmo,
00:51tout ça, quand ça part en retraite, c'est pas remplacé.
00:54La plus grande difficulté, c'est que parfois, on est obligé d'aller loin pour aller voir un médecin.
00:58Franchement, c'est vraiment problématique.
01:00Paradoxalement à cette situation, le nombre de médecins a légèrement augmenté.
01:04Cette année, 1672 nouveaux praticiens, sauf que dans le même temps,
01:09les inégalités territoriales ont continué de se creuser.
01:12J'ai rien qu'à dire, on tape dans un lustre et on tombe à 5000,
01:15mais là, on n'en a plus, on n'en a pas.
01:16Alors évidemment, le choix entre la Nièvre et le Var...
01:19Est-ce que c'est pas au pouvoir public de dire,
01:21on peut pas avoir des zones à forte concentration,
01:24où on a 900 médecins pour 100 000 habitants,
01:26et d'autres, à contrario, où on a 80 médecins pour 100 000 habitants.
01:29On est quand même dans un état unitaire,
01:31où il y a un principe constitutionnel d'accès aux soins,
01:34qui est le même pour tous les Français,
01:36et je pense qu'il faut arrêter de tergiverser.
01:3820% de la population n'a pas de médecin.
01:41Vraiment, c'est de l'insécurité.
01:43Qu'est-ce que vous aimeriez dire à la ministre de la Santé aujourd'hui ?
01:46J'aimerais qu'elle prenne en compte cette arrêtée,
01:49qu'elle écoute les citoyens qui veulent se faire soigner.
01:52Je pense que la santé, c'est primordial.
01:54C'est pour tout le monde.
01:56Donc là, c'est les arrêtés qui ont été pris en solidarité
01:59par les différents maires du département.
02:01Le mouvement prend de l'ampleur.
02:03Chaque jour, on a des nouveaux arrêtés qui arrivent.
02:05Par le biais de ces arrêtés, les élus du département
02:07espèrent ainsi interpeller la ministre de la Santé
02:09et solutionner ce problème de plus en plus récurrent dans nos territoires.

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