Chaque année, ils sont des milliers à risquer leur vie pour rallier illégalement l'Angleterre sur des canots pneumatiques, depuis Calais. Une traversée de tous les dangers, aux mains des passeurs, sur les flots dangereux de la Manche. Des femmes, des hommes, des enfants venus de Syrie, d'Iran, du Soudan. Le réalisateur Julien Goudichaud a arpenté pendant 7 ans les plages de Calais, pour documenter ce qui s'y passe, pour arriver à parler aux migrants, comme à ceux qui gèrent le trafic. Il a fini par faire une traversée, caméra au poing, avec les exilés, pour comprendre et montrer ce que cela représente.
Ce documentaire est le fruit de tout ce travail. De Calais à L'Angleterre, le film Les plages de l'embarquement témoigne et décrypte cette migration sans fin, avec les témoignages de migrants, de passeurs et des moments de vie très forts, de jour comme de nuit, dans les camps de fortune, sur les plages d'où s'élancent les exilés, dans les canots qui affrontent la mer.
Ce documentaire est le fruit de tout ce travail. De Calais à L'Angleterre, le film Les plages de l'embarquement témoigne et décrypte cette migration sans fin, avec les témoignages de migrants, de passeurs et des moments de vie très forts, de jour comme de nuit, dans les camps de fortune, sur les plages d'où s'élancent les exilés, dans les canots qui affrontent la mer.
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00:00Il y a 7 ans, j'ai vu les tout premiers bateaux d'exilés quitter les plages des
00:11Hauts-de-France pour rejoindre l'Angleterre sur de minuscules embarcations.
00:15J'ai vu le phénomène exploser, les bateaux grandir et les départs clandestins se multiplier
00:24en plein jour.
00:25Depuis, j'enquête sur cette frontière qui vaut de l'or aujourd'hui.
00:31La traversée est devenue un business entre les bannes et trafiquants.
00:34Comment s'organisent ces voyages ? Et qu'est-ce qui pousse ces dizaines de milliers
00:50d'hommes, de femmes et d'enfants à traverser coûte que coûte ?
00:53Sur la plage de Boulogne-sur-Mer, au milieu de l'insouciance de l'été, une
01:23cinquantaine de personnes sont regroupées, toutes habillées, les pieds dans l'eau.
01:28Elles semblent attendre quelque chose.
01:30Des exilés que des policiers tentent de ramener sur le rivage.
01:39Quand soudain, un zodiac arrive, avec à son bord des hommes qui finissent de l'eau gonfler.
01:56Sur la plage, avec moi, Olivier, de l'association Osmos 62.
02:07C'est une nouvelle méthode employée par les passeurs, c'est-à-dire qu'on le voit de l'autre
02:11côté, là-bas, il y a le zodiac qui est là-bas, avec trois ou quatre personnes à bord, qui
02:16demande au groupe d'aller dans l'eau, de se préparer, comme ça, normalement, les policiers
02:19ne peuvent plus intervenir une fois qu'ils sont dans l'eau et le bateau va venir les
02:22chercher quand ils auront démarré.
02:28Pour les exilés les moins riches, les passeurs proposent se traverser sans gilet de sauvetage
02:33et avec plus de personnes à bord.
02:35Au lieu d'embarquer sur la plage, leur rendez-vous est donné dans l'eau, là où la police a
02:40pour consigne de ne pas intervenir pour éviter les noyades.
02:43On appelle ça le taxi boat.
02:45C'est la formule low cost, moins cher, mais encore plus risqué.
02:49On vient d'arriver, on veut juste se baigner et voilà, on se rend compte de la misère
03:01des gens. On entend les informations et on ne pensait pas vivre ça en direct dans tous
03:06les cas. C'est dangereux pour eux, ils peuvent se noyer, on ne sait pas s'ils savent nager
03:10ou quoi. Oui, c'est un peu compliqué de voir ça.
03:14Pour monter à bord, c'est la loi du plus fort ou du plus riche.
03:23Quand il n'y a pas assez de place, ceux qui ont le moins payé sont rejetés.
03:32C'est inimaginable de tomber le bateau à plus de 50.
03:38Je suis née ici et je n'ai jamais vu ça.
03:39La scène se passe juste à côté d'un cours de voile pour des enfants en vacances.
03:51Les bras m'entombent. Là, il y a des femmes enceintes, il y a des enfants, mais qu'est ce
03:56qu'on fait? Pourquoi?
03:58Pourquoi on en arrive là? Pourquoi ces gens prennent tant de risques maintenant pour aller
04:02en Angleterre? En plus, on va de nouveau vivre un nouveau drame.
04:06On va vivre un drame.
04:08Le bateau s'en va enfin en abandonnant une demi douzaine de personnes.
04:22Bon, tu t'apprends à la dame, elle a deux enfants dans le bateau qui sont remarqués.
04:26C'est pas vrai, c'est vrai.
04:30Attends, vous voulez que je prenne le sac?
04:33Non, ok.
04:37Fatima vient du Soudan.
04:38Ses deux autres enfants partit seuls en 5 et 7 ans.
04:42OK, d'accord, d'accord.
04:45Derrière, cette dame, elle ne veut pas partir parce que ses deux enfants ont réussi à
04:51monter sur le bateau et pas elle.
04:53Elle, elle a été jetée par les autres parce qu'il y avait trop de monde sur le bateau.
04:57Donc, cette dame ne veut pas quitter la plage sans savoir ce que ses enfants deviennent.
05:03Les membres de l'association distribuent eau, nourriture et vêtements secs aux exilés.
05:22Il me faut la deuxième chaussure, velours.
05:25Deuxième chaussure comme ça.
05:26Attends, attends, attends, voilà, ils ont donné toute leur économie dans ce voyage et
05:32là, pour l'instant, ils viennent d'échouer.
05:34Donc, ils sont vraiment, vraiment à bout de force et donc, juste par un tendre, un
05:39biscuit tendre, un gobelet de thé, ça les réconforte et puis on arrive à décrocher
05:45un petit sourire. Mais ils sont exténués.
05:49Privés de ses enfants, Fatima s'écroule.
05:56Danny décide d'accompagner la mère de famille au secours catholique, un centre
06:02d'accueil situé à 40 kilomètres de là.
06:09Il y a bien sûr le train qu'elle peut attendre, mais qu'il faut qu'elle paye
06:12normalement, qu'elle peut attendre à la gare de Calais, mais il fallait déjà faire
06:16trois à quatre kilomètres à pied avec son petit bout.
06:20Le but de l'assaut, c'est d'aider les gens.
06:23On n'a pas du tout de voiture pour l'assaut.
06:26Au même titre que la boisson, la nourriture qu'on offre à ces personnes, c'est les
06:31bénévoles qui achètent tout et qui mettent le carburant eux-mêmes.
06:37Il y a tellement de manquement au niveau des institutions et de l'État que je pense
06:41que c'est aux citoyens lambda, s'il a envie d'aider un peu et de tendre la main.
06:50Le lendemain, Fatima a pu monter dans un nouveau bateau et rejoindre ses enfants
06:55en Angleterre.
07:01Daniel et Olivier, eux, sont toujours sur le qui-vive.
07:07Il y a deux départs, il y a un bateau qui stagne le long de la côte, il y en a un qui
07:11essaie de partir, mais le policier qui se rapproche, il court, il court, les
07:15gendarmes regardent.
07:19Quand ils constatent un départ de bateau, ils préviennent le creuse-grinée qui
07:23assure la surveillance et les sauvetages en mer.
07:27En fait, il y en a trois.
07:28Il y en a un qui est très au large.
07:32Là, on n'en voit plus que deux.
07:33Au début, on en voit...
07:34Voilà.
07:36On a trois au total et il en reste deux à la pointe aux oies et le troisième est
07:39vraiment au large.
07:47Maintenant, ils vont être accompagnés.
07:48C'est-à-dire que s'il leur arrivait quelque chose en pleine mer, une panne de
07:51moteur, une avarie ou quoi que ce soit, là, on voit, il y a l'abeille qui
07:56approche et qui va accompagner les zodiaques jusque dans les eaux anglaises.
08:04Et de l'autre côté, ils seront interceptés ou accueillis par nos amis
08:09anglais. Nous, on nous reproche souvent aux assauts de dire en fait, c'est de
08:13votre faute s'ils traversent, c'est vous qui mettez en danger.
08:16Pas du tout. Nous, on fait d'abord de la prévention, on sait que c'est
08:19dangereux. On leur explique.
08:21C'est leur but ultime et leur espoir d'une vie meilleure.
08:25Rien ne les dissuade de passer même le danger.
08:27Ils le savent quand on parle de la police, de la mer, de l'avion qui les
08:33détecte. Rien ne les arrête.
08:38Sur la plage, les policiers ont interpellé trois personnes.
08:43Il s'agit peut être des petites mains des passeurs, ceux qui oeuvrent la mise
08:47à l'eau du bateau. Dans le jargon, on appelle ça le staff.
08:53Ce sont souvent des exilés recrutés dans les camps.
08:58L'un d'eux a accepté de nous expliquer son rôle.
09:04Un rasé kurde iranien.
09:10Quand je suis arrivé en France, j'ai payé un passeur qui devait m'envoyer
09:13en Angleterre, mais il m'a volé tout mon argent.
09:17C'est pour cette raison que je me suis mis à travailler pour un autre
09:22passeur. En échange, il a promis de m'envoyer en Angleterre.
09:29Après avoir envoyé dix bateaux, il pourra faire la traversée à son tour
09:33si le passeur tient parole.
09:37En attendant, dès que la mer est calme et qu'un départ est possible,
09:41le chef de réseau appelle la rase.
09:48Nous devons amener les passagers par petits groupes sur le lieu
09:50d'embarquement. Nous leur demandons de rester calme et s'ils n'obéissent
09:54pas, nous les menaçons comme nous le conseillent les passeurs.
10:00Ensuite, je dois m'arranger avec le livreur pour fixer l'heure et le
10:03lieu de livraison du bateau.
10:10Ce qui est le plus difficile à gérer, c'est le stress.
10:13Quand tu montes un bateau rapidement, la police peut arriver à tout
10:17moment et tu peux faire des erreurs.
10:23Quand une patrouille surprend la Seine, elle transperce le Zodiac
10:27à coups de couteau pour qu'il ne puisse plus servir.
10:30Il y a des plages où il faut plus de six personnes pour assurer
10:43la sécurité et surveiller les environs.
10:46Quand le montage du bateau est fini, ce sont les voyageurs eux-mêmes
10:50qui le mettent à l'eau.
10:52Ensuite, je rentre à mon tour dans l'eau et je dois attacher le
10:55moteur et le mettre en route.
11:01On parle toujours violemment aux passagers.
11:15Il arrive même qu'on doive les frapper.
11:23Vous vous demandez si vous n'avez pas fait monter trop de monde dans
11:26le bateau qui pourrait alors se casser et perdre des passagers en
11:29pleine mer.
11:31Les hommes debout sont ceux qui décident qui peut monter ou qui
11:36va rester en France.
12:01En règle générale, celui qui est chassé fera partie de la traversée
12:06suivante.
12:11Quand c'est fini, nous envoyons le bateau en mer.
12:14Je confie la conduite du bateau à quelqu'un qui n'a pas d'argent,
12:17mais qui sait manœuvrer et il parte en direction de l'Angleterre.
12:26Avec un bateau de 4 ou 5 mètres, un passeur fait presque 70 000
12:29euros. Ceux qui, comme Arras, sont tout en bas de l'échelle ne
12:38gagnent que quelques centaines d'euros par bateau envoyé.
12:43Ou bien une place à bord, un jour, sans payer.
12:51Les passeurs ne se déplacent jamais sur les lieux d'embarquement.
12:54Ils sont en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas ou même
13:01en Iran. Ils sont installés et contrôlent tout depuis chez eux.
13:11Ce sont les petites mains qui se font arrêter par la police.
13:13Pour organiser ce trafic, ce passeur a des hommes de confiance sur place.
13:28Là aussi, j'ai pu échanger avec l'un d'entre eux.
13:32Nous l'appellerons Shervin.
13:35Il est kurd-iranien et il travaille pour l'un des principaux passeurs
13:39du Nord-Pas-de-Calais.
13:40Après deux ans de discussion, il a accepté que j'enregistre sa voix,
13:44mais pas son image. Nous avons donc reconstitué l'intervient.
13:49La majorité des trafiquants est armée. Ils possèdent des revolvers, des kalachnikovs.
14:00Si un passeur vole le passager d'un autre, cela déclenche une guerre.
14:03Beaucoup de personnes ont perdu la vie. Il y a parfois des affrontements,
14:09des fusillades. Tu dois te jeter par terre. Et ce sont les Kurdes qui sont les plus forts
14:16partout, à Calais comme à Dunkerque. Ils ne laissent personne d'autre venir travailler.
14:21Moi, j'étais dans une mauvaise situation. Je devais envoyer de l'argent à ma famille.
14:28C'est pour ça que j'ai commencé ce travail.
14:34Son rôle consiste à recruter des passagers. Il leur met à disposition une tente et de la nourriture.
14:40Le jour du départ, il confie les exilés aux petites mains qui les emmènent sur les plages
14:46et les mènent dans un bateau. Le prix de la traversée dépend de la nationalité.
14:51Les Albanais payent entre 3 et 4 000 euros. Les Turcs, 3 000, 3 500, 2 500 euros.
15:00C'est pareil pour les Indiens. Les Pakistanais, les Afghans, les Iraniens et les Kurdes,
15:07eux, payent entre 1 100 et 1 500 euros. Les autres voyageurs payent approximativement les mêmes sommes.
15:14Pour le pilote du bateau, le passage est gratuit. On lui demande juste une preuve pour
15:25montrer qu'il sait piloter, une vidéo ou quelque chose. Plus le nombre de personnes dans la jungle
15:34augmente, plus les prix montent. Si le nombre de voyageurs diminue, les prix baissent.
15:40Shervin, lui, touche 100 à 200 euros par passager monté à bord.
15:44Certains passeurs sont fous. Ils ne font pas payer cher, mais ils augmentent le nombre de personnes dans les bateaux.
15:53Et en cas de naufrage, si une seule personne perd la vie, tout le monde quitte la zone.
15:59Quand tu envoies beaucoup de voyageurs, tu gagnes leur confiance. Si tu ne surcharges pas les bateaux,
16:10si tu respectes les gens, ils t'appellent toi. Lorsqu'ils arrivent en Grande-Bretagne,
16:17par exemple, ils conseillent à leurs amis en Italie, en Iran ou ailleurs de m'appeler.
16:21En leur disant que je suis un bon passeur et en leur donnant mon numéro de téléphone.
16:27Tout le monde voyage grâce à nous, les passeurs. Si nous n'étions pas là, personne ne pourrait voyager.
16:37Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de personnes franchissent la Manche pour rejoindre
16:48l'Angleterre. Pendant plus d'un an, j'ai négocié avec des passeurs avec qui j'avais réussi à nouer
16:56des contacts. Et un jour, l'un d'eux a accepté de me laisser monter à bord avec ma caméra.
17:19J'ai été autorisé à filmer une fois sur la plage.
17:29Nous serons cinq en deux, entassés sur un zodiac prévu pour deux fois moins de personnes.
17:48C'est ce qu'il y a de pire dans la vie, c'est que tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
17:55Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
17:58Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:01Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:04Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:07Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:10Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:13Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:16Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:19Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:22Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:25Tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres, tu n'arrives pas à t'amuser avec les autres.
18:28À peine parti, les problèmes commencent.
18:58Regarde-toi, regarde-toi, regarde-toi.
19:01Regarde-toi, regarde-toi.
19:04Regarde-toi, regarde-toi.
19:07Regarde-toi, regarde-toi.
19:10Regarde-toi, regarde-toi.
19:13Regarde-toi, regarde-toi.
19:16Regarde-toi, regarde-toi.
19:19Regarde-toi, regarde-toi.
19:22Regarde-toi, regarde-toi.
19:25Nous sommes partis depuis une heure.
19:31Le pilote se dirige vers les côtes anglaises à l'aide d'un simple téléphone portable.
19:41La moitié, c'est-à-dire la ligne de démarcation entre les eaux anglaises et françaises.
19:55Au petit matin, je découvre un peu plus mes compagnons.
19:59Que des hommes, à l'exception d'une femme et d'un enfant.
20:05Ils sont afghans, iraniens, albanais et kurd-irakiens.
20:09Ils fuient la misère, la guerre ou encore des dictatures politiques ou religieuses.
20:26Dans la Manche, le trafic est l'un des plus importants au monde.
20:30Le risque de collision est permanent.
20:39Un hélicoptère de la marine française nous a repérés.
20:42Ce qui crée tout de suite une tension dans le bateau.
20:49Si nous appelons au secours trop tôt, nous serons en retard.
20:53Si nous appelons au secours trop tôt, nous serons ramenés du côté français.
21:04Certains déchirent leur passeport, par peur d'être renvoyés dans leur pays s'ils sont identifiés.
21:19Le pilote du bateau se cache.
21:21S'il est reconnu, il risque la prison.
21:28Après trois heures de navigation, la mer devient houleuse.
21:52Le bateau s'arrête.
21:54Le bateau s'arrête.
21:55Le bateau s'arrête.
21:56Le bateau s'arrête.
21:57Le bateau s'arrête.
21:58Le bateau s'arrête.
21:59Le bateau s'arrête.
22:00Le bateau s'arrête.
22:01Le bateau s'arrête.
22:02Le bateau s'arrête.
22:03Le bateau s'arrête.
22:04Le bateau s'arrête.
22:05Le bateau s'arrête.
22:06Le bateau s'arrête.
22:07Le bateau s'arrête.
22:08Le bateau s'arrête.
22:09Le bateau s'arrête.
22:10Le bateau s'arrête.
22:11Le bateau s'arrête.
22:12Le bateau s'arrête.
22:13Le bateau s'arrête.
22:14Le bateau s'arrête.
22:15Le bateau s'arrête.
22:16Le bateau s'arrête.
22:17Le bateau s'arrête.
22:18Le bateau s'arrête.
22:19Le bateau s'arrête.
22:20Le bateau s'arrête.
22:21Le bateau s'arrête.
22:22Le bateau s'arrête.
22:23Le bateau s'arrête.
22:24Le bateau s'arrête.
22:25Le bateau s'arrête.
22:26Le bateau s'arrête.
22:27Le bateau s'arrête.
22:28Le bateau s'arrête.
22:29Le bateau s'arrête.
22:30Le bateau s'arrête.
22:31Le bateau s'arrête.
22:32Le bateau s'arrête.
22:33Le bateau s'arrête.
22:34Le bateau s'arrête.
22:35Le bateau s'arrête.
22:36Le bateau s'arrête.
22:37Au bout de 5 heures, quelques passagers estiment grâce à leur téléphone que nous nous trouvons
22:45dans les eaux anglaises.
22:46Arsalan, un Iranien de 25 ans, appelle les secours.
22:54La communication est constamment coupée.
23:13Il n'y a pas assez de réseau.
23:16Nous sommes proches d'un bateau qui s'appelle le D.F.D.S.
23:22Nous sommes proches, mais il y a trop de vagues, et il y a de l'eau dans le bateau, et on va
23:35tomber.
23:3650 personnes.
23:3750 personnes, 50, 55, je crois.
23:38Ok, peut-t-on te donner un coup de main?
23:39Ok, merci beaucoup.
23:40Il y a trop de neige et de l'eau qui arrive à l'intérieur du bateau et on va tomber.
23:46Combien de personnes ?
23:4750 personnes, 50 ou 55 je crois.
23:51Est-ce que tu peux nous appeler pour aider ?
23:54Oui, nous essayons d'accueillir vous.
23:59Ok, merci beaucoup.
24:11Quand enfin...
24:25Nous sommes dans les eaux anglaises et un bateau britannique vient nous secourir.
24:41Doucement, doucement, doucement !
24:47Pour les sauveteurs, c'est un moment redouté.
24:50Celui où beaucoup d'exilés risquent de tomber et de se noyer.
25:10Doucement, doucement !
25:12Doucement, doucement, doucement !
25:15Attendez, attendez !
25:18Pas de plus !
25:40Sur le bateau de sauvetage, j'ai dû couper ma caméra.
25:45Et nous avons ensuite été séparés à notre arrivée sur le sol anglais.
25:53Mes compagnons de voyage ont été pris en charge par le home office
25:56avant d'être relogés dans des petites chambres.
26:02J'ai perdu le contact avec la plupart d'entre eux, à l'exception d'une petite dizaine.
26:09Ironie de l'histoire, j'ai fait le chemin inverse dans le même ferry que nous avons croisé à l'aller.
26:14Pour 20 euros.
26:17L'embarcation de fortune qui nous a conduit au Royaume-Uni,
26:20elle, a rapporté presque 100 000 euros au passeur.
26:26Qui sont ces personnes ? A qui profite tout cet argent ?
26:31J'ai repris l'enquête.
26:37J'ai réussi à entrer en contact par téléphone
26:39avec un des chefs de réseau qui organisait à distance les départs pour l'Angleterre.
26:45Bonjour monsieur.
26:48Il prétend avoir arrêté cette activité depuis au moins un an.
26:52Aujourd'hui, il est au Royaume-Uni.
26:57Combien de bateaux avez-vous renvoyé en Angleterre ?
27:00Entre 50 et 60. Je les payais à des prix élevés.
27:05J'envoyais des gens chercher les bateaux et je les faisais ensuite livrer.
27:08Et en effet, sur toute la côte, dans les dunes,
27:11on retrouve les emballages des Zodiac et de leurs moteurs.
27:15Tout est acheté sur Internet, en Chine.
27:21Est-ce que vous veniez sur les plages ou sur les camps ?
27:24J'ai toujours agi de loin.
27:26J'organisais tout par téléphone,
27:28j'indiquais à mes gars le lieu où ils devaient livrer le bateau.
27:31Je ne voyais jamais les passagers.
27:33Beaucoup d'exilés travaillaient pour moi.
27:35J'embauchais les plus actifs,
27:37qui étaient originaires de la même région que moi.
27:43Comment est-ce que les passagers vous payaient ?
27:45L'argent était versé dans mon pays, en Iran.
27:47C'était mieux pour moi.
27:50Si je comprends bien, l'argent passe de compte à compte à l'étranger
27:53et donc la police ne peut rien saisir.
27:55C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent.
27:57C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent.
27:59L'argent passe de compte à compte à l'étranger
28:01et donc la police ne peut rien saisir.
28:04Oui, c'est exact.
28:08Et combien est-ce que vous avez gagné ?
28:10Je préfère ne pas vous le dire.
28:12Je n'aime pas parler de ça.
28:15Comment est-ce que les territoires étaient répartis ?
28:18Certaines plages sont aux mains des Iraniens.
28:20D'autres appartiennent aux Kurdes
28:22et chacun doit respecter son territoire.
28:24Sinon, il y a des affrontements.
28:27On me contactait pour pouvoir utiliser ma plage.
28:30J'acceptais en échange d'une compensation financière.
28:35Lorsque tu as trop de voyageurs et que tu es débordé,
28:38tu peux les céder à un autre passeur.
28:40Et lorsque tu n'as pas suffisamment de voyageurs,
28:43tu peux en demander.
28:46On avait beaucoup d'échanges.
28:50Des bateaux qui viennent de Chine,
28:52de l'argent insaisissable qui circule à l'étranger.
28:56Des plages aux mains de passeurs
28:58et des passagers qu'on échange.
29:00Ces traversées sont réservées aux exilés les plus riches.
29:03Ceux qui peuvent payer plus de 1000 euros.
29:27Les autres, les plus pauvres,
29:29croupissent dans des campements de fortune.
29:38Les fameuses jungles du Pas-de-Calais
29:40que la police démantèle presque tous les jours.
29:44C'est là qu'il y a le plus grand défi
29:46de l'histoire d'Iranie.
29:48C'est le défi de l'histoire d'Iran.
29:50C'est le défi de l'histoire d'Iran.
29:52C'est le défi de l'histoire d'Iran.
29:55Ces exilés-là essayent aussi de passer en Angleterre
29:58en prenant tous les risques.
30:07C'est le cas de Daba.
30:09Il est soudanais et il a 28 ans.
30:12La première fois que je le vois,
30:14c'est au Décathlon de Calais.
30:17Ce jour-là, je le remarque au rayon kayak
30:19avec un autre homme.
30:21Intrigué, je les filme discrètement
30:23avec mon téléphone portable.
30:35Ils achètent un kayak.
30:37350 euros.
30:39Leurs dernières économies.
30:46Je comprends qu'ils veulent tenter
30:48la traversée en kayak.
30:51Une folie.
30:54Mais selon eux,
30:56des amis auraient déjà réussi ce type de traversée.
30:59Avec Daba,
31:01il y a son petit frère.
31:03Son nom est Anira,
31:05qu'il a rencontré dans la jungle.
31:07Deux d'entre eux ne savent même pas nager.
31:09Je vois bien que c'est le cas.
31:11C'est la première fois
31:13que j'ai rencontré Daba.
31:15C'est la première fois
31:17que j'ai rencontré Daba.
31:19C'est la première fois
31:21que j'ai rencontré Daba.
31:23C'est la première fois
31:25que j'ai rencontré Daba.
31:27Je vois bien
31:29qu'une mort certaine les attend.
31:31À ce moment-là,
31:33avec une autre journaliste qui m'accompagne,
31:35nous faisons tout pour tenter
31:37de les dissuader.
31:39En vain.
31:41Alors nous décidons de les équiper
31:43de gilets de sauvetage.
31:45Juste à côté,
31:47d'autres candidats au départ,
31:49avec le même type de kayak.
32:15Quelques heures plus tard,
32:17je les retrouve,
32:19soulagés de les savoir vivants.
32:21Ils ont chaviré
32:23en pleine mer
32:25après plus de trois heures
32:27de navigation.
32:29Ils ont chaviré
32:31en pleine mer
32:33après plus de trois heures
32:35de navigation.
32:37Ils ont chaviré
32:39en pleine mer
32:41après plus de trois heures
32:43d'navigation.
32:47Une rame a percé le bateau
32:49et on a coulé.
32:51Nous avons commencé à nager
32:53et on s'est relayés pour tirer les deux
32:55qui ne savaient pas nager.
32:57Grâce à Dieu,
32:59on a atteint le rivage.
33:03On nageait
33:05et toutes les cinq minutes,
33:07on s'arrêtait pour reprendre notre souffle.
33:09Combien d'exilés ayant tenté la même traversée sont morts sans que leur disparition ne soit
33:15signalée ? Impossible de le savoir. En tout cas, plusieurs kayaks ont été retrouvés échoués sur
33:22les plages. Et depuis, Decathlon a décidé de les retirer de la vente à Calais. Il existe
33:31un autre moyen qui ne coûte rien, mais tout aussi dangereux pour passer la manche.
33:40Daba a décidé de le tenter. Il veut monter clandestinement dans les
33:44camions de marchandises qui circulent entre les deux pays.
34:09Beaucoup sont repérés par les douaniers, mais quelques-uns parviennent à franchir la frontière.
34:25C'est le cas de Daba, après 200 tentatives selon lui. Il m'a envoyé les images de ses
34:36tout premiers instants en Angleterre. Il filme avec son téléphone portable depuis le toit du
34:42camion dans lequel il a réussi à passer. Il vit aujourd'hui dans le centre du Royaume-Uni,
34:55cette terre promise où un an après ma traversée en zodiaque, mes anciens compagnons de voyage
35:02attendent toujours leur statut de réfugiés. Je suis retourné à Londres pour revoir Arsalan,
35:10l'homme qui était au téléphone avec les secours quand nous étions en mer.
35:14Comment ça va ? T'as l'air mieux ! C'est bien ! Ça fait un an mon frère ! Oui,
35:33ça fait un an mon frère ! Je suis content de te voir.
35:40Arsalan loue une petite chambre au noir dans un quartier tranquille.
35:45Voici ma charmante et petite maison.
35:48Anzoula, sa petite amie, est grecque. Il l'a rencontré en Grèce pendant son
36:08interminable périple depuis l'Iran et elle l'a rejoint ici.
36:11Au Royaume-Uni, les demandeurs d'asile sont nourris et logés gratuitement dans des hôtels,
36:18mais le jeune homme, lui, a préféré se débrouiller seul.
36:22Je ne suis pas venu ici pour que les Anglais me donnent de l'argent. Je suis venu ici pour
36:33refaire ma vie et pour payer mes propres impôts. Un mois après son arrivée, Arsalan a trouvé du
36:39travail au noir dans un atelier. C'est l'une des choses que je fais. 15 euros de l'heure.
36:47Combien d'heures tu travailles par jour ? Normalement dix heures. Quelquefois treize
36:55heures, quatorze heures. C'est trop de travail. Parfois elle me fait du thé. Elle me donne la
37:02tasse. N'est-ce pas ? Il dort tout le temps. Ce n'est peut-être pas la vie dont il avait rêvé,
37:12mais pour lui ça valait le coup. Tu te souviens dans le bateau, je t'ai demandé si tu referais
37:22une traversée. Tu m'as dit non. Moi c'était ma deuxième tentative. J'ai envie de remercier les
37:30passeurs parce que grâce à eux, j'ai fini mon voyage. Je suis là où je voulais être. Mais en
37:39même temps, j'ai envie de leur dire allez vous faire foutre. Ils mentent tout le temps. Ils disent
37:44que le bateau est bon, que la traversée sera sans danger alors que tout était dangereux.
37:48Ça ne se passe jamais comme ils le promettent. Arsalan a réussi à se créer une nouvelle vie,
37:55mais elle reste en suspens. Il ne sait pas si sa demande d'asile sera acceptée ou non. Une
38:02décision qui prend parfois des années et certains exilés ne supportent plus cette attente interminable.
38:08Des amis à moi ont essayé de se suicider. D'autres sont partis à Douvres et ont sauté
38:24à l'arrière d'un camion pour retourner en France. Il pourrait être des milliers dans ce cas. D'autant
38:37que les règles se durcissent au Royaume-Uni. Même si les travaillistes viennent d'abroger la loi qui
38:42prévoyait d'envoyer les demandeurs d'asile au Rwanda, la peur et le ressentiment sont toujours là.
38:47J'ai gardé le contact avec de nombreux exilés, comme Massoud, un Néeranien qui attend sa
38:57régularisation depuis déjà presque cinq ans. Un cauchemar. L'homme est à bout de nerfs. Il a
39:04déchiré tous les papiers de sa demande d'asile et veut retraverser la manche dans l'autre sens.
39:17Il ne m'a jamais dit de terminer l'interview. Il ne m'a jamais donné une lettre, pas de message, pas de Whatsapp, pas de Gmail, rien.
39:41Massoud a finalement renoncé à revenir en France. Et quelques mois plus tard,
40:10il a obtenu ses papiers. Je décide de retourner en Angleterre, à Douvres.
40:20Cette petite ville portuaire où sont débarqués les exilés qui arrivent dans le pays en small boat.
40:27C'est de là que reviendraient ces candidats au retour en France.
40:32Et ils sont bien là, sur la plage.
40:40Mohamed, 17 ans, est originaire du Sahara occidental.
40:44Je suis en train de nettoyer cet endroit pour y dormir. Parce qu'aujourd'hui,
41:06je n'ai nulle part où aller. Ici, je serai à l'abri du froid pour l'hiver.
41:16L'Angleterre nous a abandonnés. Faites bien passer ce message aux migrants qui sont à Calais.
41:34S'ils viennent ici, ils connaîtront juste la souffrance. Là, si j'avais un moteur,
41:44je partirais avec ce bateau en France tout de suite.
41:47Je rencontre également le Jordanien Salem et son ami Aladdin, un Syrien.
42:05Il y a six mois, Aladdin a décidé de quitter Londres où il était hébergé par les autorités.
42:14Lui aussi va retourner en France. Cela fait trois ans qu'il attend ses papiers.
42:21Je pensais qu'ici, j'aurais ma propre maison, ma chambre, mon appartement, un travail,
42:33un titre de séjour que j'aurais, une belle vie. Mais rien du tout. Si tu vas à Londres,
42:42tu verras beaucoup de SDF qui sont dans la même situation que nous. Mais ils ne peuvent pas
42:48repartir dans leur pays parce qu'ils ont fui la guerre. Il faut juste rester et mourir ici.
42:56Mais non, je ne veux pas mourir dans ce pays. Il n'y a pas de statistiques officielles
43:07comptabilisant les retours. Ils sont des centaines, des billiers peut-être.
43:17Le lendemain, une scène improbable se déroule sur la plage des exilés.
43:23La police arrête un homme qui tentait de rejoindre la France avec un bateau d'enfants.
43:37Quand il est arrivé avec son bateau en plastique, il l'a traîné vers l'eau,
43:44il l'a rempli de nourriture et d'eau et il s'est éloigné. Des gens comme ça,
43:50on en voit de plus en plus, c'est certain. Moi, j'ai trois bateaux qui ont disparu,
43:56envolés. Tout ce que je sais, c'est que des personnes qui sont parties sur l'un de mes bateaux
44:02ont pu être sauvés. Quelques heures plus tard, je le recroise. Il a été relâché et son bateau
44:24lui a été rendu. Babak est iranien et lui aussi attend ses papiers depuis des années.
44:30Ils m'ont arrêté. Ils pensaient que j'arrivais de France. Ils pensaient que j'étais un nouveau,
44:39tout juste arrivé en Angleterre. Mais je ne suis pas un nouveau. Je veux partir, partir. Je leur
44:45ai expliqué, mais ils m'ont arrêté quand même parce qu'ils pensaient que je voulais me suicider.
44:49Dans ce genre de situation, le suicide serait peut-être le mieux. Mourir ou traverser,
44:57je ne sais pas ce qui va se passer. Les exilés de Douvres cherchent un moyen de quitter l'Angleterre.
45:08La journée, comme Salem, certains surveillent les parkings où stationnent les poids lourds en
45:15transit. Ils cherchent le bon camion, celui qui va rejoindre le port de Douvres, puis embarquer
45:24sur un bateau vers la France. Il va revenir en arrière ou il va avancer. Il est en train de se
45:35garer. C'est sûr, celui-ci va partir vers la France parce qu'il vient de Londres.
45:55Les gens repèrent des camions et ensuite ils montent dedans dans la nuit. Ils passent par le
46:03haut pendant que le chauffeur dort. Il faut déchirer la bâche avec un cutter et une fois qu'on est à
46:09l'intérieur, la recoller.
46:24Ce soir-là, les exilés de la plage vont tous tenter leur chance.
46:39Oh bah, oh bah, ça c'est F, la France.
46:55Babak, l'Iranien, est là lui aussi.
47:03Je décide de le suivre. Et quelques heures plus tard,
47:29nous sommes cachés sous une bâche, isolés, aveugles.
47:34Nous suivons la progression du camion vers le port grâce à nos téléphones.
47:46Au bout d'une dizaine de minutes, nous arrivons au poste frontière.
47:58Ici, des douaniers arrêtent au hasard certains camions pour vérifier leur cargaison.
48:03Le nôtre passe entre les mailles du filet.
48:17Et il finit par embarquer dans un ferry en partance pour la France.
48:34Après deux heures de navigation dans les sous du bateau,
48:43nous approchons de Calais et nous débarquons enfin.
49:03Je n'ai aucun plan prévu après ces deux ans et demi de cauchemar.
49:13Je dois repartir à zéro. Combien de fois encore ? Quand est-ce que tout cela sera terminé ?
49:21Le camion s'arrête sur une aire de repos au milieu de nulle part. C'est le moment de s'échapper.
49:34Babac reprend son errance. Victime de cette migration sans fin,
49:40qui emprisonne des milliers d'exilés, il promet de me donner de ses nouvelles dans un an.
50:03Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec ce qu'ils voient.
50:10Je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:17mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:22mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:27mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:32mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:37mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:42mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,
50:47mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi, mais je ne sais pas pourquoi,