Ukraine : La France aura accordé près de 3 milliards d’euros d’aides en 2024

  • il y a 13 heures
Auditionné par le Sénat, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées et des Anciens combattants, a détaillé les modalités de financement du soutien apporté par Paris à Kiev, assurant que celui-ci n’allait pas impacter le budget de la Défense, l’un des rares en nette hausse pour 2025.

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Transcription
00:00Une question sur laquelle vous m'interrogez précisément, l'aide à l'Ukraine.
00:03Il y a deux principes sur lesquels, effectivement, il faut qu'on continue d'avancer sur l'aide à l'Ukraine.
00:09Le premier, c'est que cette aide doit quand même toujours profiter à l'industrie de défense française.
00:15Je le dis, mais enfin, c'est quand même la particularité. Beaucoup de pays européens achètent aux États-Unis pour aider l'Ukraine.
00:19Nous, dans un moment où parfois certains extrêmes réinterrogent démagogiquement notre aide à l'Ukraine en disant...
00:26Je rappelle quand même que c'est de l'activité pour les entreprises françaises. C'est quand même une particularité.
00:31Derrière, ce sont les usines de Rouen, de Nexter, de Bourges, d'MBDA. Enfin, je veux dire, l'aide à l'Ukraine crée une activité sur le territoire.
00:38Je ne dis pas que ça se suffit à tout expliquer, mais enfin, c'est la différence avec d'autres pays européens. Il faut quand même le redire.
00:44La deuxième des choses, c'est évidemment qu'il n'est pas question de déprogrammer des choses dans la programmation militaire pour aider l'Ukraine.
00:52Bon, une fois que j'ai dit ça, ça m'amène à vous donner des détails sur comment est construite l'aide à l'Ukraine.
00:57Parce qu'au-delà des principes, c'est évidemment l'exécution qui compte. Déjà, sur les chiffres, rappelez-vous de 2022, 1,7 milliard d'euros valorisation de ce qui a été donné.
01:06Parce que, sur pareil, la valorisation de ce qui est donné n'est pas forcément en miroir les AE et les CP en recette. Je vous y reviendrai dans un instant.
01:142,1 milliard d'euros en 2023. Et vous le savez, le président de la République a eu cette formule en février. Jusqu'à 3 milliards d'euros en 2024.
01:22La réalité, c'est qu'on sera entre 2 et 3 milliards d'euros. Plus près de 2 que de 3. Pourquoi je ne suis pas capable de vous répondre précisément ?
01:28Parce que vous avez cette affaire de cession de mirage. Et en fonction du moment où les mirages peuvent être donnés, ça peut faire bouger la somme de manière un peu significative.
01:36Étant entendu aussi que la formation de cette brigade dite « Anne de Kiev » est en train aussi d'être documentée un peu plus précisément sur le volet budgétaire.
01:45Ça nous amène donc aux précisions suivantes. Puisque vous m'avez demandé la sincérité, je vais donc vous la donner complètement sur comment l'ADA de l'Ukraine est financée.
01:52La première des choses, il y a une partie qui est prise sur la LPM. Mais ça, je l'ai toujours assumé devant vous. C'est évidemment la sortie des vieux matériels, de l'armée de terre notamment, qui va en l'Ukraine.
02:02Et plus on scorpionnise l'armée de terre, plus on sort des AMX-ICRC, plus on sort des VAB. Et il est évident qu'on les sort en bon état et qu'on maintient le MCO jusqu'au bout et que la LPM prend ce MCO.
02:14Mais je vais vous dire une chose. S'il n'y avait pas eu la guerre en Ukraine, on les aurait sûrement donnés à des partenaires africains pour être transparents.
02:18Donc quoi qu'il arrive, on aurait gardé ces matériels en bon état. Ce sont des sommes qui ne sont pas négligeables. Parce qu'au début, c'était un tout petit peu anecdotique.
02:25Le sénateur Cambon, d'ailleurs, avait surveillé ça de près dans le cadre de la programmation militaire. 177 millions d'euros en 23.
02:31Enfin, vous voyez qu'en 2024, on est sur 533 millions d'euros, c'est-à-dire un demi-millard d'euros. Et que l'année prochaine, on sera, à mon avis, à peu près à la même somme, si ce n'est pas supérieur, entre 600 et 700 millions d'euros.
02:43Parce qu'on est sur les années sur lesquelles on s'occupe beaucoup de l'armée de terre. Donc on va sortir massivement du matériel ancien, du format de l'armée de terre, ce qui nous permet de le donner à l'Ukraine.
02:54Ça, c'est une bonne nouvelle pour tout le monde. Et ça me semble gagnant-gagnant. La deuxième des choses, c'est que vous nous avez permis d'avoir le fonds de soutien dédié.
03:01Une fois 200 millions d'euros, deux fois 200 millions d'euros, qui nous ont quand même permis de faire un fonds d'amorçage. Vous voyez, l'Ukraine a acheté elle-même ses propres canons César.
03:10Parce qu'on a fait une opération 1 euro pour 1 euro, avec un deal un peu gagnant, dans lequel nous, on est prêts à vous prendre les premiers paquets de César, mais vous devez aussi en prendre.
03:22J'essaie aussi d'apprendre à nos amis ukrainiens à acheter français. Il n'y a pas beaucoup de doute sur le fait que l'artillerie ukrainienne, à l'avenir, sera sans doute du canon César.
03:32Donc il n'y a pas non plus beaucoup de doute sur le fait que KNDS doit faire des efforts pour satisfaire le client, parce qu'il y a de toutes les évidences un énorme marché pour l'artillerie française, si on n'est pas mauvais, dans les années qui viendront.
03:42Donc ça, c'est évidemment le deuxième aspect. Troisième aspect, sujet cher à la Commission, l'inflation. Il se trouve qu'on a créé la programmation militaire dans des contextes d'inflation qui étaient mauvais.
03:56Et je ne m'en étais pas caché auprès de vous, je vous avais dit, soit ça continue d'être mauvais et de fait, toutes vos craintes étaient légitimes, il n'y aura plus l'éviction sur la programmation, c'est vivant la programmation.
04:08Soit les critères vont à la baisse, c'est le cas, et un ralentissement massif de l'inflation. Et ça, pour le coup, président, politiquement, j'assume devant vous en sincérité que ces gains d'inflation, nous avons les affectés sur l'aide à l'Ukraine.
04:21Considérant que ça n'a pas d'effet de déprogrammation, déprogramme pas un avion, déprogramme pas un char, une rénovation du Leclerc, que sais-je, mais que ces gains d'inflation qui représentent entre 400 et 600 millions d'euros pour cette année,
04:34donc on est sur 1,5 milliard d'euros, c'est colossal, là, vous pourriez me dire, ben non, on aurait préféré que vous accélériez, je sais pas, moi, le tout rafale, etc.
04:44De fait, dans les discussions, évidemment, que j'ai eues avec Bercy et avec les équipes du Premier ministre, ben il va s'en dire que ces gains d'inflation, ils ne repartent pas dans les crédits de l'État, dans les caisses de Bercy.
04:54Ils ne vont pas à de la programmation nouvelle, mais ils vont pour l'aide à l'Ukraine. Ça, c'est un élément, évidemment, en sincérité, que je vous communique.
05:01Autre aspect nouveau, grâce à notre diplomatie, nous avons commencé à profiter des avoirs gelés russes, puisque ça, évidemment, c'est une demande qui était ancienne,
05:11et, objectivement, il est bien légitime que cet argent soit affecté à de l'achat d'aides militaires pour l'Ukraine. La somme n'est pas anecdotique, puisque pour ce trimestre 24,
05:23on parle de 300 millions d'euros, quand même sur des sommes qui, vous voyez, sont assez significatives, et qui vont nous permettre, pour le coup, de ne pas toucher à la LPM sur certains aspects.
05:33Je pense notamment aux missiles complexes. Quand on fait de la rénovation de missiles Scalp sous cocon, quand on fait de la rénovation de missiles Aster, par exemple,
05:42évidemment, la tentation aurait pu être de toucher à la programmation militaire. Ces sommes vont nous permettre, justement, de financer cela, et même, d'ailleurs, des obus de 155 mm,
05:53parce que derrière, évidemment, il y a tout ce qui ne se voit pas, mais qui finit quand même par coûter un peu d'argent, le carburant, les petites munitions, le petit calibre, on n'en parle jamais,
06:00mais ça présente quand même des flux, évidemment, financiers importants, et les avoirs gelés russes vont nous permettre de le traiter.

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