À Blois, d'anciens captifs africains retrouvent leur identité et des descendants

  • il y a 14 heures
Témoignages de l'histoire de l'esclavage, une cinquantaine de bustes d'anciens captifs du XIXe siècle, qui dormaient depuis 80 ans dans les réserves du château royal de Blois, viennent de sortir de l'oubli.

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Transcription
00:00Là, c'est vraiment leur visage tel qu'ils étaient en 1846, lorsqu'ils ont été interrogés et moulés.
00:23Captifs des portes à bord du Lévis, seulement six ans après leur introduction dans l'île,
00:28et dans cette cinquantaine, j'ai pu identifier 24, donc 21.
00:32J'ai pu recouper les informations qui apparaissent sur les bustes humaines,
00:37notamment des inscriptions à l'arrière, dans la cavité, des inscriptions, des noms de ces individus,
00:46que j'ai pu recouper avec les carnets manuscrits,
00:49et j'ai pu ainsi, au bout de quelques années de recherche,
00:53identifier la quasi-totalité de la collection et des individus eux-mêmes.
00:57Il y a des restes organiques qui ont été captés dans le clade.
01:00Ici, je vous invite à voir, par exemple, le buste de Joao Didièque,
01:04et vous voyez bien ici, sur ce buste large, des cils qui ont été captés dans le clade.
01:09J'ai pu identifier formellement 56 sur 58 individus qui ont été interrogés
01:14et dont les visages ont été moulés par Eugène de Froberville.
01:17Tous étaient d'anciens captifs déportés de l'Afrique orientale.
01:21Ce ne sont pas des sculptures, ce sont des moulages sur nature, moulés sur vivants,
01:25ce sont littéralement des empreintes d'ancêtres.
01:28Et d'ailleurs, des restes organiques ont été captés dans le plâtre.
01:31On y retrouve notamment des cheveux et des cils, donc même potentiellement de l'ADN.
01:35Ils ont presque une valeur de relique pour les descendants supposés ou réels.
01:50Aujourd'hui, avec ce supplément de visite, disons, dans une salle qui n'est pas préparée,
01:54vous le voyez, vous êtes dans un espace qui n'est pas prévu.
02:00Ce que je pensais, moi, comme beaucoup de descendants africains,
02:03c'est que mon nom venait, provenait d'un éventuel maître
02:08qui avait possédé mes ancêtres quand j'étais, il y a longtemps.
02:12Et en fait, il s'avère que non.
02:14Que non seulement mes lits n'ont pas été esclaves,
02:18puisqu'ils ont été libérés, que l'esclavage avait été aboli sur l'île de Maurice.
02:24Et qu'en fait, du coup, ça vient de ce bateau et de tout ce que ça représente.
02:29C'est vrai que c'est quelque chose de très émouvant.
02:32Je pense que cet événement-là, ça va quand même booster pour continuer à faire des recherches.
02:37Il me reste encore deux générations à remonter pour savoir
02:41qui était vraiment la personne qui est arrivée à bord du lit d'île en 1840.
02:47L'histoire terrible de l'esclavage, de la traite, de l'esclavage, de l'exploitation,
03:01dans le cadre de ce qu'a été le colonialisme français,
03:04dans sa période esclavagiste pendant deux siècles.
03:06Il est important que cette histoire continue d'être transmise, connue, partagée.
03:11Et c'est une manière aussi de réconcilier des peuples.
03:13Là, il ne s'agit pas de prendre une revanche sur quiconque, mais il s'agit de dire la vérité.
03:18Et donc, il y a une dimension historique, une dimension humaine, une dimension sensible.
03:22Et cette exposition la montre de façon remarquable.

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