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Un déjeuner partagé avec Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris, pour parler du centre d'apprentissage de l'Oiselllerie en Charente, campus agro-viticole où l'on forme les futurs agriculteurs. Au menu également, gros plan sur la currywurst, la saucisse au curry, inconnue chez nous mais vénérée Allemagne !


Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Générique
00:18Bonjour à toutes et à tous. Vous avez réservé ? Allez, suivez-moi, je vous emmène à la meilleure place de politique à table,
00:24l'émission qui fait mijoter l'actualité politique autour de la production alimentaire, de la gastronomie française et d'ailleurs. Et pour partager tout cela, nous accueillons Sylvain Maillard, bonjour.
00:33Bonjour, bonjour.
00:34Et puis le pétillant Jean-Pierre Montanay. Bonjour Jean-Pierre.
00:36Bonjour Valérie.
00:37Alors Sylvain Maillard, vous êtes député de la première circonscription de Paris, mais vous avez grandi à Versailles. Dans votre biberon, on trouve déjà beaucoup d'ambition et des envies de voyage.
00:47Vous étudiez à Grenoble, mais aussi à Munich, en Allemagne. Vous rapportez dans vos bagages le goût du houblon et un appétit naissant pour la politique.
00:56Militant de centre droit, vous devenez membre de l'UDF, puis du Nouveau Centre, puis de l'UDI, un parcours que vous laissez cuire lentement pour y rajouter l'ingrédient clé en 2016, le mouvement En Marche.
01:08Vous êtes la tête du groupe Renaissance pendant votre deuxième mandat. Vous avez su mélanger dans votre marmite toutes les sensibilités, une recette plutôt complexe, notamment lors de l'examen de la réforme des retraites, que vous avez vous-même qualifiée d'impopulaire, mais nécessaire.
01:22Alors on va revenir évidemment sur votre parcours et ce que vous défendez aujourd'hui, mais juste avant. Avec Jean-Pierre, on va vous présenter le menu.
01:29Oui, le menu de Sylvain Maillard. Une côte de bœuf avec des frites et en dessert, des profiteroles. On est gâtés, non ?
01:34Dans le dessous des plats, nous irons visiter un campus en Charente où l'on apprend à devenir agriculteur ou agricultrice.
01:41Dans les pieds, dans le plat, gros plan sur la Currywurst, la saucisse au curry, peu connue chez nous, mais vénérée en Allemagne.
01:48Voilà pour le menu du jour. Maintenant, on passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
01:56Sylvain Maillard, je sais que dans la majorité, on aime bien s'en prendre au tabou et vous, vous profitez de cette invitation pour en faire tomber un qui hante nos assiettes en cette période où les caricatures sont plus voraces que la nuance, celui de la côte de bœuf.
02:16Personne avant vous n'avait osé, à cette table, commander la Rolls des viandes rouges. Mais vous, le viandard, un vétéré, et surtout assumé, bravo, c'est une forme de courage aujourd'hui.
02:28Vous êtes fourchette en main, prêt en découdre avec votre côte, mais aussi avec ceux qui la diabolisent. Oui, oui, ce symbole de la convivialité, du partage, cette pièce que l'on découpe encore chaude et fumante au pied du barbecue
02:40est devenu un sujet de crispation politique, alimenté par des déclarations de guerre contre la viande, notamment, Valérie, de la part des écologistes. Incarnation à la fois du machisme, de la droite, voire de l'extrême droite, et de ce capitalisme dévastateur pour le climat.
02:56Bref, vous voilà sur le billot, avec votre barbecue hérétique. À ce stade-là, vous vous dites peut-être que vous auriez mieux fait de commander du Colin. Non seulement ça faisait la blague, Colin Maillard, mais c'était surtout sans douleur.
03:09Alors, déguster une côte de bœuf, est-ce encore vraiment dans l'air du temps, Sylvain Maillard ?
03:14Je ne sais pas si c'est dans l'air du temps. En tout cas, moi, j'adore ça. Quand on en a discuté tous ensemble, l'idée, pour moi, c'est un plat que je mange régulièrement. J'aime manger de la viande, je suis un viandard.
03:26Quelle que soit l'humeur des uns des autres politiques, ça m'est totalement égal. Moi, j'ai besoin, j'aime ça. Et donc, je trouve que c'est le plat tout à fait naturel. Et le midi, j'aime bien, c'est vrai, manger de la viande.
03:37Mais est-ce que c'est un choix authentique ou politique ?
03:40Écoutez, vous aurez l'occasion, vous me croisez régulièrement, vous verrez très souvent avec des viandes, je mange de la viande et j'aime ça.
03:48Et aujourd'hui ?
03:49Moi, je suis très content, je l'apprends, que c'est le premier à manger de la viande. Et à la limite, c'est un choix politique.
03:55C'est très important qu'on puisse... D'abord, on est des femmes et des hommes, omnivores, on mange de tout. Et il me semble essentiel, dans la gastronomie française, de maintenir ce goût culinaire pour la viande.
04:12Je ne comprends pas l'ostracisme sur la viande.
04:14Parce que quand même, il y a des injonctions. Même la Cour des comptes dit que si on veut réduire la trace carbone en 2050, il va falloir réduire la consommation de viande.
04:22Donc il y a quand même des choses, dans l'air du temps, qui nous disent que manger de la viande, ce n'est pas très bon pour la santé quand on en mange dans de trop grosses quantités, ce n'est pas bon pour la planète.
04:29Quand vous dites ces politiques, ça veut dire que vous vous fichez de ces injonctions.
04:32D'abord, j'aime beaucoup la Cour des comptes, mais pour ce que je mange, je ne demande pas la Cour des comptes ce que je vais manger.
04:38Deuxièmement, vous savez, c'est comme tout. L'essentiel, c'est de ne pas abuser des choses.
04:43Donc moi, je pars du principe qu'on essaie de ne pas abuser des choses, on essaie de ne pas abuser de l'alcool.
04:47Mais c'est sympa, un verre de bière là, ou un verre d'alcool, enfin en tout cas d'un vin le soir, moi j'aime ça.
04:55Je pense qu'il faut un équilibre pour tout.
04:58Ma grand-mère, à son âme, qui a vécu très longtemps et en très bonne santé, me dit toujours, tu bois un verre de vin tous les jours.
05:07Même si la Cour des comptes me dit que ce n'est pas bien, je m'en fous.
05:11Je m'en fous au ministère de la Santé, je suis les principes de ma grand-mère.
05:15Je vous propose de la goûter déjà, cette goutte de bœuf.
05:19Est-ce que par ailleurs, la viande, il faut, comme vous l'avez dit, la choisir, pas en abuser non plus ?
05:28Où est-ce que vous l'achetez, votre viande ?
05:31Vous savez quoi, la chance que j'ai, c'est qu'on est très souvent au restaurant ici, où on mange avec des horaires très décalés, les députés.
05:43D'ailleurs, c'est un des soucis pour notre santé, et en tout cas, on dit toujours que les députés prennent un kilo par mandat.
05:51Ce n'est pas qu'ils mangent beaucoup, c'est que souvent, ils mangent en décalé, de façon très tard ou beaucoup, pour pouvoir se maintenir éveillé tard dans la nuit.
06:00Mais pour moi, je mange ce que vous m'avez dit, je mange la viande tout le temps, en permanence.
06:11Ce n'était pas le sens de votre question, d'ailleurs, ce que vous m'avez dit.
06:13Non, je vous demandais simplement si vous choisissez votre viande, ou si, par exemple, quand vous allez au restaurant, vous faites attention à son origine, par exemple.
06:19Est-ce que vous prêtez attention au fait que la viande soit...
06:21J'avais perdu le fil.
06:23Oui, j'essaie de faire attention, et je remarque, à Paris, moi je suis député parisien, que souvent, les restaurateurs font attention, que c'est un argument de vente, qu'ils mettent en avant les viandes françaises.
06:33Il y a une attente du consommateur, maintenant.
06:35Oui, mais ils font attention. Après, j'ai une autre chose, j'aime bien faire des barbecues, et là j'ai un super boucher qui me fait des super viandes, des saucisses, des merguez, j'aime bien ça, je fais assez attention à ce qu'on mange.
06:52Comme on mange globalement moins, on essaie de faire, je crois tous, un peu attention, quand on le peut, de la qualité des aliments.
07:00Alors, qu'est-ce qui vous plaît dans la viande ? Est-ce que vous la cuisinez, vous aussi, cette viande ? Ça, par exemple, une côte de bœuf, vous savez faire ça chez vous ?
07:06Avec un petit barbecue, non ?
07:08Un barbecue, oui, j'aime bien, la cuisine, c'est vrai que je ne fais pas beaucoup de la cuisine, je le dois reconnaître, je ne suis pas très bon en cuisine.
07:19Bon, une côte de bœuf, ce n'est pas très compliqué.
07:21Je vous donnerai quelques conseils après.
07:23Je ne vous ment pas, je ne suis pas très bon cuisinier, en plus, si j'ai des copains qui regardent, ils vont dire non, qu'ils ne mentent pas, je ne suis pas très bon cuisinier, et j'aime bien qu'on me prépare la viande.
07:37Et alors, pour l'accompagner, cette côte de bœuf, des frites, pas de salade, ce n'est pas dans le menu ?
07:42Oui, le midi, j'aime bien, j'aime bien les frites.
07:46Pour moi, c'est un plat aussi facile, gourmand.
07:50J'aime bien manger le midi assez gourmand pour essayer de moins manger le soir.
07:57C'est vraiment ce que j'essaie de faire, pas toujours, parce que parfois, on a aussi des contraintes de repas, de repas de boulot.
08:06On passe beaucoup de temps ici à travailler le soir, donc on peut faire un peu moins attention, mais j'essaie le midi de manger.
08:12Par exemple, je ne prends jamais de dessert le soir, mais tout à l'heure, on aura un joli dessert que j'aime beaucoup, que le midi.
08:20Si il y a dessert, c'est que le midi.
08:22C'est comme les enfants, vous aurez le dessert si vous finissez votre assiette.
08:24Elle est belle.
08:25Jugez cette viande, dites-nous ce qu'il vous plaît.
08:27Est-ce qu'elle est cuite comme vous voulez, comme vous le souhaitiez ?
08:29Oui, très bien.
08:31Vous l'aimez plutôt saignante ?
08:33Je l'aime plutôt saignante, un peu saignante.
08:37Elle n'est parfois pas forcément facile à couper, mais je l'aime plutôt saignante, bien chaude et qui se mange bien, que ce soit facile.
08:48J'aime bien la nourriture qu'au simple, qu'au facile.
08:52Vous aimez la viande ?
08:54Moi, j'adore ça, j'adore la côte de bœuf.
08:58On l'a accompagné d'une petite sauce béarnaise.
09:02C'est Bourbon qui nous cuisine.
09:04C'est super plat pour cette émission, le restaurant Le Bourbon.
09:07Sauce béarnaise, mais ça peut se manger aussi avec une sauce au bleu, avec une sauce à l'échalote.
09:11Vous avez une préférence dans les sauces ?
09:13Très longtemps, je mangeais ça avec du ketchup.
09:16Ce n'était pas bien du tout.
09:18Maintenant, c'est vrai que j'aime bien une sauce.
09:20Sauce béarnaise, c'est super.
09:22Elle est bonne, celle-là ?
09:23Parfois, j'aime bien tout simplement avec de la moutarde.
09:25Bourbon, ils font des super trucs.
09:27On les salue.
09:28On les salue.
09:29J'aime bien aussi avec une viande, avec de la moutarde, tout simple.
09:35C'est bien aussi.
09:36Pour accompagner ce plat, vous avez choisi une bière.
09:40Vous pouvez nous en parler un petit peu de cette bière ?
09:43En plus, elle ne vient pas d'ici, si j'ai bien compris.
09:48Vous l'avez dit, j'ai passé plusieurs années en Allemagne.
09:51J'y ai étudié, j'y ai travaillé.
09:54Et à Munich, entre autres.
09:57En plus, on est en pleine période de l'Oktoberfest.
10:01Autant vous dire que si à Munich, vous ne buvez pas de bière, vous pouvez mourir de soif.
10:05Surtout à cette période-là.
10:07Donc, je vous ai ramené une Weissbier, une bière blanche.
10:13Je ne sais pas si on a le droit de dire les marques.
10:15Non, on n'a pas le droit de dire la marque, d'accord.
10:17C'est une bière très traditionnelle, là-bas à Munich.
10:22Vous avez les drapeaux.
10:23D'ailleurs, vous avez l'emblème de la Bavière dessus.
10:26C'est le symbole juste au-dessus de la marque.
10:28Qu'est-ce qu'elle a ?
10:29Moi, je ne suis pas une spécialiste de bière.
10:31Si vous deviez la décrire ?
10:35D'abord, quand vous la prenez, elle sent la bière.
10:40Tout de suite, elle a un odorat extrêmement fort.
10:42Vous allez boire de la bière et vous allez prendre plaisir.
10:45Moi, ça, j'aime beaucoup dans la bière.
10:47Souvent, les vins, on aime bien les sentir.
10:50La bière, on la boit assez naturellement.
10:52Moi, j'aime bien que la bière vous prenne l'odorat avant de la boire.
10:57Du coup, le plaisir en est décuplé.
10:59Je trouve que la bière allemande…
11:01Pardon, il y a des bières françaises super,
11:03mais peut-être que j'étais plus élevé au fond à la bière allemande.
11:08J'ai commencé à boire de la bière là-bas en étudiant.
11:11C'est un plaisir.
11:13À chaque fois que je y vais, j'ai la chance d'aller régulièrement en Allemagne.
11:16Pour moi, c'est l'arrivée.
11:18Mes collègues berlinois députés, à chaque fois qu'ils vont,
11:20ils savent qu'il faut me préparer une bière.
11:22– Valérie, pour que M. Maillard ne reparte pas complètement…
11:26– Vivant.
11:27– Il n'y a rien de cette émission.
11:29Je vais lui donner trois petits conseils pour réussir une côte de bœuf,
11:31puisqu'il nous dit, je ne sais pas cuisiner, mes copains le savent.
11:34Il faut d'abord préférer une côte de bœuf provenant de race à viande.
11:38La viande doit être brillante.
11:40Vous pouvez la voir sur l'étal du boucher, mais jamais saignante.
11:43D'un beau rouge qui peut même aller vers un rouge plus sombre,
11:46parfois un peu noir.
11:47Parfois, on se dit, ce n'est pas normal.
11:49Si, une viande rouge peut être un tout petit peu rouge sombre et noir.
11:53Une viande persillée, c'est-à-dire avec du gras,
11:55est un signe de qualité et de bon goût.
11:58Certains la préfèrent maturée, c'est-à-dire qu'elle a un peu vieilli.
12:01Et ça, c'est une affaire de goût.
12:03C'est plus goûteux, c'est vrai, mais c'est aussi plus cher.
12:06Alors, il faut une côte de bœuf, surtout lorsqu'elle est grosse,
12:08il faut la démarrer la cuisson à la poêle.
12:10– Ah d'accord.
12:11– On met un peu de sel et on la saisit salée
12:13parce que ça va faire une petite croûte avec le sel.
12:16On fait ça un petit aller-retour.
12:17– D'accord.
12:18– Et ensuite, on la dépose dans un plat, dans un four à 240°C.
12:22Il faut que ça soit chaud.
12:23Et pour une grosse côte de bœuf d'un kilo,
12:26parce que celles-ci sont un peu petites,
12:28il faut presque compter 20 minutes pour qu'elle soit à peu près saignante.
12:31Alors, si on la veut bleue, par exemple, il faut la laisser moins longtemps au four.
12:35Une fois cuite, on la sort aussitôt et on la recouvre de papier aluminium.
12:39Hein, Monsieur Maillard ?
12:40Vous écoutez bien parce que la première fois,
12:42si vous voulez pâter vos amis,
12:43on la laisse reposer 10 minutes avant de la servir.
12:47Les tissus vont se détendre et la viande sera plus moelleuse quand on la dégustera.
12:52– C'est bien noté.
12:53Justement, j'allais revenir sur cette cuisson de la viande.
12:56Vous, vous l'aimez saignante, bien cuite ?
12:58– Saignante.
12:59Oui, j'aime bien saignante.
13:01– Vous demandez toujours votre viande saignante ?
13:03– Toujours saignante.
13:04C'est pour moi le goût le plus authentique de la viande.
13:07J'aime bien ça.
13:08– Il y en a qui aiment bleue pour la côte de bœuf.
13:10Alors là, pour le coup, on est aux confins du cru.
13:12– C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
13:14– Pour revenir sur justement la consommation de viande,
13:17on en a un petit peu parlé en début d'émission,
13:20mais comment vous regardez les véganes, les végétariens ?
13:25Quel message vous avez envie de leur passer, de leur transmettre ?
13:28– Je suis hyper respectueux de tout le monde.
13:30Chacun se nourrit comme il a envie.
13:32J'ai aussi dans ma famille…
13:34– C'est ce que j'allais dire.
13:35Est-ce que dans l'approche, on connaît tous quelqu'un qui est végane ?
13:37– C'est toujours un peu compliqué pour les repas.
13:39Parce que vous avez des régimes alimentaires, c'est toujours un peu compliqué.
13:43C'est pour ça que c'est d'ailleurs plus pratique d'aller parfois au restaurant,
13:46parce que chacun finalement trouve son bonheur.
13:50Mais moi, je suis très respectueux.
13:52Chacun doit manger comme il a envie.
13:54C'est un plaisir, c'est un besoin naturel, fondamental.
13:58Et chacun y a son plaisir ou son moment particulier.
14:03Donc moi, très respectueux.
14:05Je respecte tout le monde.
14:06Je veux juste qu'on respecte le fait que j'aime la viande et qu'on ne m'embête pas là-dessus.
14:09Je n'embête personne et je ne juge personne.
14:13Mais chacun doit être bien conscient du fait que c'est un besoin primaire
14:17et qu'il assouvit ses besoins comme il peut.
14:21– Alors on en sait un petit peu plus sur vous,
14:23maintenant en tout cas sur ce que vous aimez manger
14:25et votre façon de cuisiner, votre amour de la viande.
14:28Mais saurez-vous répondre à notre quiz ?
14:30On voit ça tout de suite.
14:33– Alors Sylvain Maillard, vous avez grandi à Versailles,
14:37la terre du roi Louis XIV.
14:39Sauriez-vous nous dire si ces affirmations,
14:41les affirmations suivantes sont vraies ou fausses à propos de ce monarque ?
14:46Selon un règlement de 1681, les cuisiniers du roi
14:50sont sommés deux goûters avant le roi,
14:53histoire de voir si les mets ne sont pas empoisonnés.
14:56Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est une légende urbaine ou royale ?
15:00– Moi je dirais vrai parce que c'était,
15:03évidemment on a aussi toutes les histoires des poisons
15:06et qui ont compté pour le coup un poison pour la monarchie française.
15:10Donc oui, et ça me semblerait même de bonne alloi.
15:13– Et bien c'était de bonne alloi et c'était vrai.
15:15Le 7 mai 1664, le roi marié depuis quatre ans
15:19organise un dîner fastueux avec pâté de merle, de faisan,
15:23pour éblouir son épouse.
15:25C'est légitime.
15:26Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
15:28– 1664 ?
15:30– Oui, il est marié depuis quatre ans.
15:32– C'est possible, en tout cas ce qui est sûr c'est que ce n'était pas Versailles.
15:37Ce n'était pas encore le temps de Versailles mais tout à fait possible.
15:41– Alors c'est faux, c'était pour éblouir Louise de la Vallière,
15:44demoiselle d'honneur de la cour dont le roi est fou amoureux.
15:48Infidélité à table.
15:50En juin 1608, le roi exige un régime pour son dîner
15:53désormais composé seulement, écoutez bien, de pâté de viande,
15:56d'un potage aux pigeons et de trois poulets rôtis.
15:59Est-ce que c'est vrai ou faux ?
16:01– 1608 ?
16:02– 1708.
16:03– Ah, 1708.
16:05Ça c'est un gros mangeur, Louis XIV.
16:08– Oui mais là c'est un régime.
16:10– Oui mais c'est un gros mangeur et fin de sa vie, c'est possible.
16:14– Oui, c'est possible.
16:15Mais il faut dire, vous avez raison, il connaît bien le roi.
16:17Il faut dire qu'il avait l'appétit, il était capable de dévorer
16:19lors d'un seul repas, quatre assiettes de potage, une perdrie,
16:22un faisan entier et du mouton à l'ail.
16:24Il était au régime quand il manquait trois poulets.
16:26– Ça c'est l'avantage, pardon, quand on a grandi à Versailles,
16:29c'est vraiment à côté du château et je pense que tous les Versaillais
16:35sont des adeptes évidemment de l'histoire, mais nos trois rois,
16:39Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, de pouvoir rentrer dans l'histoire française
16:44à travers ce château magnifique, pardon je vous ai coupé le bruit,
16:48mais c'est vraiment une chance incroyable.
16:50Rien que vous m'en faites repenser les années que j'ai pu passer
16:53et il y a un truc extraordinaire, pour aller au lycée,
16:56je devais traverser le parc du château, le matin tôt, j'avais une mobilette
17:01et donc c'était ouvert à ce moment-là, ce n'était plus le cas
17:04et donc je me retrouvais tous les matins, tous les matins,
17:07tout seul dans le parc du château, entre le château et le Grand Canal,
17:10tous les matins, même si j'étais en retard, je m'arrêtais deux secondes,
17:15dix secondes, une minute, pour me dire je suis le seul au monde
17:18dans l'endroit, peut-être un des endroits les plus mythiques du monde,
17:21je crois que c'est interdit maintenant, mais j'en garde un souvenir incroyable.
17:25En tous les cas, un collab pour l'instant.
17:27Quatrième question et après on passe à autre chose,
17:29c'était un fan des petits pois frais Louis XIV,
17:31il les fait entrer dans la gastronomie française
17:33et exige qu'on les cultive dans les jardins du château,
17:35est-ce que c'est vrai ou faux ?
17:37Beaucoup de culture dans le jardin, le potager du roi,
17:40c'était quelque chose d'extraordinaire puisqu'il avait en avance de tout le monde,
17:45dans le royaume et en Europe, puisqu'il avait un système avec,
17:49un système incroyable avec des glaces qui permettaient de chauffer plus rapidement
17:54les fruits et légumes, il avait qu'un jour avant,
17:59tout le monde en Europe et tout le monde en France,
18:02des fruits ou des légumes, donc je dirais vrai.
18:04Eh bien oui, vrai, c'était des petits pois secs
18:06qui avaient été rapportés pour la première fois d'Italie en 1660,
18:09donc 4 sur 4 pour notre pays.
18:11Non, j'ai un faux avec Louis de la Vallière.
18:13Oui, c'est vrai, c'est vrai.
18:15Oui, parce que ce n'est pas évident de savoir que son roi est infidèle.
18:20Celui-là, on le savait.
18:22On va essayer de vous avoir sur le deuxième quiz.
18:25Vous l'avez dit, vous avez étudié, même travaillé à Munich en Allemagne
18:29et figurez-vous que c'est là-bas qu'est né l'ancêtre du hamburger.
18:32Alors, sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
18:36Le hamburger doit son nom à la saucisse de bœuf de la ville d'Ambourg.
18:40Je crois que c'est vrai, mais pour le coup, ce n'est pas Munich,
18:44c'est la ville d'Ambourg, on traverse toute l'Allemagne et on va au nord.
18:46Absolument, je faisais juste référence à là que vous avez étudié.
18:49Mais c'est vrai, absolument, ça vient de la ville d'Ambourg.
18:52Deuxième question.
18:53En 1870, le hamburger steak avec de la viande hachée est très en vogue
18:57dans la bonne société aux Etats-Unis.
18:59C'était un mais un peu de la bonne société.
19:02C'est vrai ou c'est faux ?
19:07Les Etats-Unis, ils adorent la nourriture facile,
19:12goûteuse mais facile, donc je dirais vrai.
19:14Eh bien non, c'est faux.
19:16Au contraire, insuspecté de provenir de viande putride,
19:19il est rejeté par la bonne société, mais adopté par les ouvriers
19:22en raison, évidemment, de son prix économique.
19:24Troisième question.
19:25En 1940, les frères MacDonald ont l'idée d'aplatir ce bout de viande de bœuf
19:30et de le glisser entre deux morceaux de pain.
19:32C'est vrai ou c'est faux ?
19:33Je crois que ce n'est pas d'eux que ça vient.
19:35Je crois que ce n'est pas d'eux, MacDonald.
19:38Ce qui a fait la fortune de MacDonald, c'est l'ice cream.
19:42Donc je dirais faux.
19:44Vous avez raison.
19:45Vous avez entièrement raison.
19:46C'est un certain J. Walter Anderson qui a eu l'idée d'aplatir la viande.
19:51Et puis, dernière question.
19:52Est-ce qu'il faut attendre les années 80 pour voir la compagnie
19:55et MacDonald se lancer à la conquête du monde en exportant le fameux hamburger ?
19:59Ça n'arrive que dans les années 80 ?
20:01Non, c'est plus tôt que ça.
20:03Vous diriez en quelle année ?
20:06Des années 70.
20:08Oui, c'est ça, c'est 1966.
20:11En 1966, un MacDo profite de son introduction en bourse
20:14pour vendre ses sandwiches à l'étranger.
20:16Après, ils sont arrivés très tard en France parce qu'ils pensaient qu'ils ne réussiraient jamais en France.
20:19C'est vrai.
20:20Du fait de la gastronomie.
20:21Et maintenant, c'est devenu le premier marché européen de MacDonald.
20:24Ce n'est pas à Strasbourg qu'est arrivé le premier MacDo, je crois, en France.
20:27Ce n'est pas à Paris, je crois.
20:28Ils avaient tenté un coup en province.
20:29Ce n'est pas à Millau.
20:30On le vérifiera, c'est sûr.
20:32C'est souvent le tour d'un bon plat que les silences se brisent
20:35et que les caractères se révèlent.
20:37C'est maintenant l'heure de la brève de comptoir.
20:45Sylvain Maillard, on vous a demandé de rechercher dans vos souvenirs
20:48une anecdote qui mêlerait politique et bon petit plat.
20:52Vous en avez une à nous raconter.
20:54En réfléchissant, il y en a plein.
20:58Sur LCP, ça fait partie des discussions.
21:02C'est la première fois que j'ai rencontré Emmanuel Macron.
21:04C'était au cours d'un repas.
21:08Septembre 2016.
21:10Il n'est plus ministre depuis quelques jours.
21:13Et il commence à préparer sa campagne présidentielle.
21:18Ce n'était pas encore lancé.
21:22Je le rends compte.
21:23Je le connais juste à la télé.
21:25J'arrive.
21:26C'était la Tour Montparnasse.
21:28Pour ceux qui ont connu la Tour Montparnasse,
21:30il y avait le premier siège de la campagne.
21:32Ensuite, c'est la rue de la Bégroule dans le 15e.
21:34Mais d'abord, Montparnasse.
21:36Je monte le retrouver.
21:38J'ouvre la porte.
21:40Il y a quelqu'un qui vient m'accueillir que je ne connais pas.
21:43C'est Stéphane Séjourné.
21:45Je le découvre là pour la première fois.
21:47On se rencontre en septembre.
21:48Je ne savais pas qui c'est.
21:50On attend.
21:52On est là pour manger.
21:54Un plateau repas très rapide.
21:56C'est tout fait.
21:58On est là pour manger.
22:00Et parler politique.
22:02Je me retrouve sur un plateau repas.
22:04En haut de la Tour Montparnasse.
22:06A découvrir Emmanuel Macron.
22:08A discuter avec lui.
22:10Le maire de Nevers était là aussi.
22:12On était à 4.
22:14Stéphane Séjourné à côté.
22:16Je ne le connaissais pas du tout.
22:18J'en ai un souvenir.
22:20On a passé une heure et demie.
22:22Deux heures à discuter.
22:24Parler politique.
22:26De la suite.
22:28De ce qu'il voulait faire.
22:30De l'organiser.
22:32Comment faire pour réunir deux familles politiques
22:34qui ne se parlent pas et qui s'opposent.
22:36J'ai un parcours totalement différent.
22:38Je suis maire adjoint à Paris.
22:40Je viens du centre droit.
22:42Emmanuel Macron est encore perçu
22:44comme un horrible socialiste.
22:46Qui est un opposant politique.
22:48Je suis séduit par le discours qu'il porte.
22:50L'entrepreneur que je suis.
22:52Que je reste.
22:54Séduit par ce discours économique.
22:56Cette vision de la France.
22:58De voir la France grande.
23:00Qu'on peut tout construire ici.
23:02Il faut qu'on lève les verrous.
23:04Et qu'on arrive au plein emploi.
23:06Je suis séduit.
23:08Je ressors de ce dîner.
23:10Ma vie est transformée.
23:12C'est un coup de foudre.
23:14Je vais l'accompagner.
23:16En septembre,
23:18vous êtes élu de droite à Paris.
23:20Quand vous décidez de rejoindre
23:22Emmanuel Macron en septembre.
23:24Ma famille politique,
23:26on ne m'a pas envoyé des roses.
23:28C'était un moment extrêmement
23:30difficile politiquement.
23:32J'étais séduit par cette aventure.
23:34Il faut que je l'accompagne.
23:36Honnêtement, en septembre,
23:38je ne pensais pas qu'il pouvait gagner.
23:40Je ne pensais pas.
23:42J'ai pensé qu'on pouvait faire 15,
23:4416%, mais jamais de gagner.
23:46J'ai pu accompagner cette trajectoire
23:48à la place qui était la mienne.
23:50J'ai trouvé ça assez extraordinaire.
23:52Ce souvenir de ce premier repas,
23:54avec cette rencontre de Stéphane Sejourné,
23:56avec qui j'ai vécu toute ma vie politique
23:58à ses côtés,
24:00ça m'a toujours marqué.
24:02Il n'y en a pas beaucoup
24:04qui ont rencontré Emmanuel Macron
24:06en haut de la tour Montparnasse.
24:08Ça n'a pas duré très longtemps.
24:10On quitte la tour Montparnasse
24:12et on part en Charente,
24:14dans un campus agro-viticole.
24:16C'est les pieds dans le plat.
24:24Pour former nos futurs agriculteurs
24:26et agricultrices, direction
24:28le centre d'apprentissage
24:30d'oisellerie, juste en dessous
24:32d'Angoulême. Là-bas, la plupart des élèves
24:34sont fils de maraîchers ou filles
24:36d'éleveurs. Reprendre l'exploitation
24:38familiale est une évidence.
24:40Une ambition qui peut mettre un peu plus de temps
24:42à germer pour celles et ceux
24:44qui choisissent le travail de la terre
24:46ou des bêtes en reconversion.
24:48Dario Borgogno et Pierre Beretta
24:50sont partis à la rencontre de ces paysans
24:52et paysannes de demain.
24:54A votre avis, Rémi,
24:56c'est quoi comme alimentation ?
24:58Une ration mélangée ?
25:00Oui, à base d'oeufs.
25:02Dans cela, je dirais.
25:04Devenir agriculteur, le rêve de toute une vie
25:06pour les jeunes. Formé au campus agro-viticole
25:08de la Charente, Rémi veut
25:10poursuivre l'aventure familiale.
25:12Une ferme céréalière transmise depuis deux générations.
25:14Mon père est très fier.
25:16Il sait que derrière, je vais reprendre
25:18l'exploitation.
25:20Il ne m'a pas forcé la main, il m'a laissé le choix
25:22de faire le métier que je voulais.
25:24Il m'a juste montré son métier depuis que je suis tout petit
25:26et il m'a
25:28bien demandé
25:30d'être sûr si je voulais bien le faire et je lui ai dit
25:32oui, je veux bien reprendre.
25:34Après 2 à 5 ans d'apprentissage en fonction
25:36de la formation, le temps de corriger
25:38certaines maladresses.
25:40Allez, tu vas repousser un peu.
25:52Des choses qui arrivent, voilà.
25:54Pour Gaëtan, prendre la relève, c'est surtout sauver
25:56l'exploitation familiale, menacée par
25:58des problèmes financiers.
26:00Tous les jours, je me demande comment ça va se passer
26:02si on va être dehors du jour au lendemain.
26:04Je sais que même mes parents, ça les inquiète
26:06beaucoup qu'on risque de la perdre
26:08et tout, mais on ne va pas faire autre chose.
26:10C'est mon avenir et puis
26:12on a le temps à en profiter tant qu'on peut.
26:14À quelques mètres des Vaches,
26:16Anaïs s'entraîne à manier un tracteur.
26:18Tu gères en fait la puissance du démarrage à l'embrayage.
26:20Ah oui, mais t'as mis une voiture en fait
26:22avec ton pointe de patine.
26:24Sur ce campus, des profils de personnes
26:26à la recherche d'une autre vie, comme
26:28cette ancienne professeure.
26:30J'étais enseignante en collège et en lycée pro.
26:32J'ai fait ça pendant une petite dizaine d'années.
26:34Quand on transmet à beaucoup d'élèves,
26:36on n'a plus l'envie
26:38ou le temps ou la motivation de transmettre
26:40à ses propres enfants. Et ça, ça m'a posé un vrai problème.
26:42Et je choisis de transmettre à mes enfants.
26:44Je choisis que mes enfants sachent
26:46exploiter la terre, créer un potager,
26:48s'occuper de bêtes. Je sais très bien
26:50que peut-être je ne vais pas pouvoir en vivre, mais je vais essayer.
26:52Si ça ne marche pas, je pourrai toujours retourner dans l'enseignement.
26:54C'est pas comme s'il y avait trop de profs.
26:56Parmi les 700 apprentis du campus,
26:58ceux en reconversion professionnelle
27:00sont minoritaires, comparés aux jeunes
27:02issus du monde agricole.
27:04On voit revenir des jeunes avec un regain
27:06d'attrait et d'envie.
27:08On retrouve des jeunes passionnés, qu'on a peut-être perdus
27:10à un moment donné. Pas assez nombreux,
27:12hélas, pour l'instant, puisque
27:14si on réfléchit et si on regarde un peu
27:16le nombre de départs qu'il va y avoir dans les 10 ans à venir
27:18en termes de population agricole,
27:20il en faudrait beaucoup, puisque c'est quasiment
27:2250% d'une classe d'âge.
27:24Et ces 50%-là, on ne les a pas
27:26forcément dans les établissements de l'école.
27:28Le gouvernement souhaite renforcer dans les prochaines années
27:30la communication autour des métiers
27:32agricoles pour susciter de nouvelles
27:34vocations.
27:36Sylvain Maillard, dans sa déclaration
27:38de politique générale, le Premier ministre
27:40Michel Barnier l'a annoncé.
27:42Il va remettre à l'ouvrage la loi
27:44d'orientation agricole.
27:46Est-ce que c'est ça
27:48qui peut susciter des vocations ?
27:50Est-ce que c'est ça qui peut aider le monde agricole ?
27:52Oui, il faut qu'on mette de la fluidité,
27:54il faut qu'on accompagne les jeunes.
27:56D'ailleurs, le cadre de cette loi, c'est vraiment d'accompagner
27:58les jeunes. Et vous montrez
28:00un exemple qui est intéressant, parce qu'on imagine
28:02toujours ça, d'autant plus quand on est
28:04citadin, qu'au fond,
28:06l'agriculture ou la ferme se transmet
28:08de père en fils, ou de mère
28:10en fille, enfin bref,
28:12ça reste dans la famille.
28:14Un, d'abord, c'est de moins en moins le cas.
28:16De moins en moins le cas, absolument.
28:18Deux, moi je vais vous dire, je suis admiratif
28:20des jeunes qui reprennent la succession de leurs parents.
28:22Parce que c'est très dur.
28:24Parce qu'on croit, nous, quand on est un peu loin, dire que c'est plus simple.
28:26En réalité, c'est plus dur.
28:28Vous avez le jugement en permanence de vos parents,
28:30et vous écrivez une histoire qui n'est pas totalement la vôtre,
28:32qui est celle de votre famille, et qui me semble
28:34parfois compliquée. Moi, je ne fais pas partie
28:36de ceux qui sont pour promouvoir
28:38les héritages.
28:40Je suis vraiment pour que chacun
28:42puisse se déterminer et avoir la chance de construire sa vie
28:44comme il le souhaite. S'il veut reprendre
28:46et qu'il a le courage de reprendre
28:48l'exploitation familiale avec les difficultés
28:50qui sont les siennes, je trouve ça extraordinaire.
28:52Mais en même temps,
28:54on n'est pas, entre guillemets, condamné
28:56à faire le boulot de son père
28:58ou de sa mère.
29:00Y compris, même si on aime ça,
29:02ça peut être sa passion. J'entends
29:04l'ancienne institutrice dire
29:06que c'est sa passion. Je pense qu'il faut faire
29:08la différence entre la passion et le métier.
29:10Et que...
29:12Oui, une passion peut se transformer en métier.
29:14Oui, bien sûr.
29:16J'ai vu trop
29:18dans ma vie
29:20de gens qui ont été contraints,
29:22parce que c'est comme ça, de faire le métier
29:24de leurs parents.
29:26Et quand j'ai porté
29:28la loi sur l'apprentissage
29:30avec Muriel Pénicaud
29:32et toute l'équipe
29:34de La République En Marche à ce moment-là,
29:36il y a aussi cette idée-là, c'est que chacun
29:38peut devenir agriculteur, chacun peut devenir
29:40ce qu'il a envie d'être. C'est vraiment
29:42dans l'ADN de ce que nous sommes.
29:44Il n'y a pas de
29:46prédisposition à être ceci, cela.
29:48C'est comment on construit ce qu'on a envie d'être.
29:50Et puis vous avez le droit de changer de métier.
29:52Même à la limite, je trouve ça bien.
29:54On le voit, il y a des inversions dans ce reportage.
29:56J'entends que le positif.
29:58Quand tu vas me dire j'en ai un peu marre d'être face aux élèves,
30:00j'entends que du positif.
30:02Pas qu'elle en ait marre, mais c'est qu'elle a envie de changer,
30:04qu'elle fait d'autres choses. Dans la vie, on a envie de faire d'autres choses.
30:06On n'est pas destiné, prédestiné
30:08à faire toute sa vie la même chose.
30:10Pour revenir sur le mouvement agricole,
30:122023-2024, deux années qui ont été émaillées
30:14un mouvement, une colère agricole.
30:16On a vu des tracteurs débouler
30:18devant beaucoup de préfectures
30:20en France, mais aussi jusqu'à Bruxelles.
30:22Comment vous répondez à cette colère
30:24paysanne ?
30:26C'est la France qui bosse, qui n'y arrive pas.
30:28Qui vit dans l'angoisse, qui vit dans les dettes.
30:30Moi, je regardais un peu
30:32les bilans des différentes
30:34exploitations.
30:36Quand vous avez des emprunts
30:38de 600, 700 000 euros à faire pour refaire
30:40un hangar, et qu'à la fin, vous gagnez
30:421 500, 1 700 euros par mois.
30:44Au mieux.
30:46Après, il y en a qui s'en sortent bien.
30:48Il y a tout dans l'agriculture.
30:50Au fond, vous construisez
30:52des gens qui vont être
30:54des gilets jaunes, des gens qui vont
30:56ne pas pouvoir dormir
30:58tranquillement, vivre de leur métier.
31:00Il faut qu'on puisse accompagner.
31:02On a besoin d'avoir une alimentation.
31:04C'est la base de la souveraineté d'un pays.
31:06Qu'est-ce que, par exemple, la loi d'orientation
31:08peut proposer à ces agriculteurs ?
31:10En fait, il y a tout un panel de choses.
31:12Il y a eu beaucoup de décrétales avec les préfets
31:14et ça continue. Comment on fait pour leur
31:16faciliter la vie ? En fait, on leur complexifie la vie.
31:18Un agriculteur, pour une partie d'entre eux,
31:20c'est très large l'agriculture,
31:22ils remplissent des papiers la moitié du temps.
31:24Pour vivre, en fait, ils ne vivent plus
31:26de leur exploitation, ils vivent de subventions
31:28qui arrivent d'un peu partout.
31:30Pour eux, c'est une dépossession,
31:32évidemment, de leur métier. Au fond, mon métier n'a plus de valeur.
31:34Et deuxième chose,
31:36surtout une angoisse en permanence.
31:38C'est-à-dire que tous les ans, c'est
31:40« qu'est-ce que je vais gagner ? » Et que ce n'est pas le fruit de mon travail,
31:42c'est, au fond, le fruit
31:44de décisions prises loin.
31:46Et ça, ça construit
31:48une angoisse,
31:50même une discussion qu'on peut avoir.
31:52J'ai discuté avec beaucoup d'agriculteurs, de représentants
31:54de l'agriculture l'année dernière, j'étais vraiment au cœur
31:56des difficultés.
31:58C'est presque irrationnel.
32:00Et donc, la réponse doit être
32:02rationnelle et en même temps,
32:04elle doit être accompagnatrice pour calmer
32:06et pour rassurer.
32:08Vous parlez des décisions prises loin, des subventions.
32:10Vous faites référence à la PAC, j'imagine.
32:12Cette PAC, elle sera renégociée en 2027.
32:14Qu'est-ce qu'on peut demander à Bruxelles ?
32:16Qu'est-ce que la France doit exiger de Bruxelles ?
32:18Que nos agriculteurs vivent bien,
32:20vivent correctement, vivent de leur métier.
32:22Et je crois qu'en fait, il faut revenir non plus
32:24à des systèmes de somme, de budget.
32:26Bien sûr qu'il faudra que ce soit discuté.
32:28Mais c'est quelle est la trajectoire ?
32:30Nous, on n'aura pas que des agriculteurs bio.
32:32On le sait. Et donc, on a orienté
32:34l'agriculture vers tel ou tel.
32:36Et ce qui est bien d'ailleurs,
32:38puisqu'au fond, les subventions, ça permet aussi d'orienter
32:40vers un type d'agriculture.
32:42On devrait pas plus développer l'eau bio, justement ?
32:44C'est pas aussi dans l'air du temps ?
32:46Bien sûr. Et en même temps, il n'y a jamais autant de difficultés
32:48pour les agriculteurs bio à vivre.
32:50Parce qu'il y a moins en moins de gens qui achètent bio.
32:52Pour des questions probablement
32:54conjoncturelles du fait de ce que ça coûte,
32:56mais aussi parce qu'au fond,
32:58ils ont envie de plutôt
33:00consommer local,
33:02du bio qui vient de très loin,
33:04ou du local. Ils préfèrent du local.
33:06Je pense qu'il y a tout à réinventer. Mais ce qu'on veut,
33:08c'est surtout avoir de la qualité,
33:10de manger sainement.
33:12On mange moins, mais plus sainement.
33:14Je crois que ça, c'est une orientation générale,
33:16et la PAC doit traduire ça. Mais il faut absolument
33:18que nos agriculteurs aient de quoi survivre,
33:20vivre, et ensuite, au-delà de vivre,
33:22de pouvoir avoir des exploitations qu'ils puissent transmettre
33:24et donc qu'ils gagnent de l'argent.
33:26Nous, on doit être très attentifs à ça.
33:28Il y a un modèle agricole
33:30où on a des petites exploitations, relativement petites en France,
33:32qui est notre tradition.
33:34Ce n'est pas le modèle mondial.
33:36Il y a aussi à trouver un équilibre.
33:38Le niveau de salaire est intéressant parce qu'il n'y a pas que des exploitants
33:40et des patrons. Il y a aussi des ouvriers agricoles.
33:42Je reviens sur le problème de la formation.
33:44On trompe l'œil.
33:46Le niveau des étudiants
33:48dans les collèges et les lycées agricoles est stable.
33:50Et pourtant, il manque beaucoup de bras.
33:52Ça veut dire qu'il faut attirer une nouvelle clientèle.
33:54Les étudiants, leur niveau ne baisse pas.
33:56C'est-à-dire qu'il faut aller chercher
33:58comment convaincre, comment susciter des vocations.
34:00Pour dire à des jeunes maintenant,
34:02c'est au champ qu'il fallait travailler.
34:04Est-ce qu'il ne faut pas essayer de rendre les salaires
34:06plus attractifs, par exemple, en ce qui concerne
34:08tous les salariés agricoles ?
34:10C'était une des volontés de la loi d'orientation.
34:12On dézoome un peu.
34:14Dans toutes les professions,
34:16on a du mal à trouver tout.
34:18Un premier facteur
34:20d'attractivité, c'est le salaire.
34:22C'est la base.
34:24C'est aussi les conditions de travail.
34:26On a une jeunesse,
34:28je ne veux pas faire le vieux de 50 ans,
34:30mais je vois aussi et compris dans mes entreprises
34:32à quel point ça s'est transformé.
34:34La vie
34:36mariée, la vie personnelle,
34:38la vie professionnelle,
34:40c'est devenu quelque chose d'essentiel.
34:42Et on sait que dans l'agriculture, c'est compliqué.
34:44D'avoir ses week-ends
34:46ou d'avoir un temps libre qui correspond
34:48au conjoint, de pouvoir
34:50passer du temps avec ses enfants, de pouvoir partir
34:52régulièrement en vacances, d'avoir du temps libre.
34:54Pour soi, c'est devenu fondamental.
34:56Probablement, l'agriculture est perçue,
34:58comme d'ailleurs l'industrie,
35:00comme pour d'autres raisons,
35:02comme
35:04n'allant pas forcément dans cette direction.
35:06Au fond, dans les services, de façon plus générale,
35:08on aura plus facilement du temps libre.
35:10Et donc c'est contre ça qu'il faut se battre.
35:12Il y a un remède pour moi qui est très simple,
35:14c'est qu'il faut mettre des jeunes dans
35:16les champs, comme vous l'avez dit,
35:18ou dans les exploitations pour qu'ils aient le goût.
35:20Est-ce qu'ils ont le goût et ils restent ?
35:22J'ai été, il y a deux jours,
35:24face aux industriels français,
35:26et dire à quel point il faut mettre les jeunes dans l'industrie
35:28pour qu'ils prennent goût. Ils n'auront pas tous le goût.
35:30Ce n'est pas grave. Peut-être qu'ils y reviendront.
35:32Mais il faut qu'ils découvrent. Ce qui est très difficile,
35:34c'est que vous connaissez 3, 4, 5, 10 métiers
35:36quand vous êtes jeune. On vous demande
35:38très tôt de choisir ce que vous voulez faire. En fait,
35:40vous connaissez le métier de vos parents, de votre oncle, de votre tante,
35:42un petit peu autour de vous, vous ne connaissez pas.
35:44Donc si on arrive à emmener plus de jeunes
35:46plus tôt dans les différents métiers,
35:48je pense qu'on arrivera à trouver un peu plus
35:50de vocation pour travailler. Parce qu'il y a ça aussi.
35:52Beaucoup se disent, pourquoi je vais bosser ?
35:54À part, au fond, remplir le frigo.
35:56Pourquoi je vais bosser ?
35:58Le fondement de notre politique, c'est de dire
36:00que chacun doit trouver sa place, et l'émancipation
36:02n'est qu'à travers le travail.
36:04En tout cas, fondamentalement à travers le travail.
36:06Est-ce que le agribashing, qui est quand même dans l'air du temps,
36:08ce n'est pas un handicap aussi pour créer des vocations,
36:10susciter des gens qui n'ont peut-être pas forcément envie d'aller dans un métier,
36:12qui parfois est vilipendé,
36:14critiqué, diabolisé ?
36:16Oui, je pense que l'agribashing,
36:18c'est aussi parfois
36:20beaucoup dans l'urbain.
36:22Je ne suis pas certain
36:24que ce soit que ça.
36:26Vous avez plein de métiers magnifiques
36:28sur lesquels vous n'arrivez pas à trouver de monde.
36:30On n'arrive pas à trouver de policier,
36:32de médecin, d'infirmière,
36:34on n'arrive pas à trouver de responsable
36:36des ressources humaines, de commerciaux.
36:38Il y a plein de métiers où on manque de bras.
36:40Et puis il y en a d'autres,
36:42où parfois, notre spécialité, mais ça c'est un autre débat,
36:44sur l'éducation nationale ou sur le supérieur,
36:46où on cantonne plein de jeunes
36:48à apprendre des métiers
36:50ou une formation où il n'y a pas tellement de débouchés.
36:52Je voudrais
36:54vous poser aussi une question sur la viande,
36:56qui est un petit peu au cœur de cette émission.
36:58Emmanuel Macron était au Canada
37:00il y a quelques jours.
37:02On imagine qu'avec Justin Trudeau,
37:04il a peut-être évoqué le CETA.
37:06Quel est votre regard,
37:08vous, sur cet accord de libre-échange ?
37:10Moi, je suis pour le libre-échange.
37:12Vraiment, fondamentalement.
37:14Ce qui est d'autant plus favorable aux Français
37:16que
37:18les levées de boucliers
37:20qu'on a pu avoir à l'Assemblée nationale
37:22et au Sénat, sont totalement
37:24irrationnelles, totalement de la politique politicienne.
37:26Un peu légitime, non ?
37:28Je ne crois pas. Quand vous regardez
37:30la balance commerciale avec le Canada,
37:32depuis que le CETA est en place,
37:34on n'a jamais autant exporté
37:36vers le Canada. En fait, elle est largement
37:38positive. Il y a une angoisse, c'est vrai,
37:40sur la viande. C'est l'importation de la viande
37:42avec des hormones.
37:44D'abord, c'est interdit. On ne peut pas
37:46apporter de la viande aux hormones.
37:48C'est le premier traité de libre-échange
37:50dans lequel il y a toute la notion
37:52de règles intérieures
37:54qui s'appliquent. C'est-à-dire les règles
37:56qu'on a décidées, entre autres
37:58l'interdiction du bœuf aux hormones.
38:00Au sein de l'Union européenne, on ne peut pas importer du produit.
38:02C'est un accord nouvelle génération
38:04et qui nous est hyper bénéficiaire.
38:06Mais il y a une angoisse en se disant,
38:08un jour, ils n'arriveront pas à vendre
38:10leur viande vers les Etats-Unis
38:12ou vers la Chine et qu'au fond,
38:14ils la vendront vers l'Europe.
38:16Je pense qu'il y a beaucoup d'angoisse là-dessus.
38:18Je crois que le libre-échange fait partie d'abord
38:20de la construction de la richesse de chacun d'entre nous,
38:22d'un pays. Ça permet de rentrer
38:24l'argent dans les caisses de l'Etat.
38:26Je sais qu'on en a besoin.
38:28Vous entendez le contre-argument qui est de dire
38:30développer les filières françaises, comme on le disait tout à l'heure.
38:32C'est bien agréable
38:34de manger de la viande qui vient de chez nous.
38:36Encore une fois, on n'importe pas de viande de bœuf.
38:38Avec des farines animales.
38:40Je crois que c'est moins d'une tonne.
38:42Les opposants.
38:44C'est de la viande particulièrement
38:46de qualité qui est importée.
38:48Il y a toujours l'angoisse.
38:50Il faut entendre l'angoisse.
38:52Ça peut s'entendre. C'est tout à fait respectable.
38:54Il faut montrer la réalité.
38:56J'essaie de faire de la politique avec de la réalité.
38:58Vous l'avez dit au début de l'émission.
39:00J'essaie de ne pas avoir de tabou totem.
39:02J'essaie de ne pas en avoir et de regarder concrètement.
39:04Concrètement, c'est des milliers de Français
39:06qui ont un boulot parce qu'ils travaillent avec le Canada.
39:08Des milliers de Français.
39:10Le jour où vous n'avez plus de CETA,
39:12c'est des milliers de Français qui n'ont plus de boulot avec le Canada.
39:14Je crois qu'il est important
39:16de pouvoir bénéficier
39:18de ces traités internationaux.
39:20Nouvelles générations.
39:22Les normes européennes
39:24s'appliquent à ce qui rentre.
39:26Si ce n'est pas dans les normes européennes, ça ne rentre pas en Europe.
39:28On quitte la France et on traverse le Rhin
39:30pour faire un tour chez nos amis allemands.
39:32Ça devrait vous rappeler quelques souvenirs.
39:34Embarquement immédiat.
39:36Dans les pieds, dans le plat.
39:42Sylvain Meyer, s'il y a bien un match
39:44France-Allemagne où il n'y a pas photo,
39:46c'est bien celui de la gastronomie.
39:48Pourtant, les Allemands ont quelques
39:50totems en cuisine comme la Currywurst.
39:52Saucisse au curry.
39:54C'est un reportage à Berlin sur la
39:56Deutschqualität avec Clément Perrault
39:58et Pierre-Yves de Héninck.
40:00Les Berlinois peuvent en manger
40:02à toute heure du jour
40:04et surtout de la nuit.
40:06Jusqu'à 4h du matin,
40:08ici, les Noctambules se pressent
40:10pour s'offrir le plat emblématique
40:12de la ville, la Currywurst.
40:14Le Bierskudam
40:16la sert depuis 1965.
40:18C'est une institution à Berlin.
40:20Grégor Biers en est le gérant,
40:22fils du fondateur Klaus-Peter Biers.
40:24Il nous explique la préparation.
40:26D'abord, je coupe la saucisse
40:28en petites tranches.
40:30Ensuite, je mets du paprika doux,
40:32puis du curry, puis notre ketchup.
40:34Par-dessus, j'ajoute les oignons frits
40:36et voilà, c'est prêt.
40:38L'important, c'est d'avoir toujours
40:40des produits frais et une bonne qualité de viande.
40:42La saucisse est vendue 4,20 €.
40:44La viande est un mélange
40:46de porc et de bœuf,
40:48mais le vrai secret de fabrication
40:50réside dans la mystérieuse composition
40:52de la sauce.
40:54Il y a du concentré de tomate,
40:56de la compote de pommes, du curry
40:58et d'autres épices.
41:00De la compote de pommes,
41:02vous avez bien entendu,
41:04il est peut-être là le secret.
41:06En tout cas, en Allemagne,
41:08la recette plaît en plus haut lieu.
41:10Ici, on a notre ancien chancelier
41:12Gerhard Schröder
41:14et ici, la star du tennis,
41:16Boris Becker.
41:18Avec l'ancien maire de Berlin,
41:20Helmut Kohl venait aussi régulièrement.
41:22Chancelier, vedette du sport
41:24et aussi quelque chose de l'histoire
41:26de l'Allemagne et de Berlin.
41:28Après la guerre,
41:30des Américains se sont installés
41:32ici, à Berlin-Ouest.
41:34Ce sont eux qui ont importé
41:36ici le ketchup.
41:38On l'a associé au plat préféré
41:40des Allemands, la saucisse.
41:42On a ajouté le curry
41:44et voilà comment c'est né.
41:46800 000 currywursts
41:48sont consommés chaque année à Berlin,
41:50dont une bonne partie par les visiteurs
41:52pour qui la célèbre saucisse
41:54est au moins aussi incontournable
41:56que la porte de Brandenburg.
41:58C'est ici qu'il faut venir.
42:00C'est la meilleure de Berlin.
42:02Ce qui fait la différence, c'est la sauce.
42:04Quand on vient à Berlin, il faut
42:06définitivement manger une currywurst.
42:08C'est un incontournable.
42:10C'est parfait après avoir fait la fête à Berlin,
42:12en sortant de discothèque,
42:14une bonne currywurst.
42:16Il est tentant pour le consommateur profane
42:18d'accompagner cette bombe calorique de bière.
42:20On préfère soit un chocolat froid,
42:22soit, un peu plus attirant,
42:24une coupe de champagne, dans l'esprit décadent chic
42:26qui fait la réputation de Berlin.
42:32On a hâte d'avoir la petite anecdote
42:34de Sylvain Maillard, sorti de boîte de nuit,
42:364h du matin, currywurst.
42:38Comment ça se passait quand vous étiez étudiant ?
42:40Je n'étais pas étudiant à Berlin.
42:42On en mange partout en Allemagne.
42:44Ça fait partie des plats vraiment
42:46faciles, iconiques.
42:48C'est agréable.
42:50Pour ceux qui n'ont jamais goûté,
42:52c'est un peu sucré dans la sauce.
42:54C'est vraiment très agréable.
42:56C'est une façon de manger de la viande
42:58un peu différente.
43:00C'est un plat à découvrir
43:02pour ceux qui ne connaissent pas.
43:04Vous la mangez grillée, bouillie, entière,
43:06découpée avec du ketchup,
43:08avec du curry dessous, dessus ?
43:10J'aime bien découper.
43:12J'aime bien que je puisse saucer directement.
43:14Après, quand vous sortez de boîte de nuit,
43:16que vous avez faim et que vous ne trouvez rien,
43:18vous mangez comme ce que vous trouvez.
43:20La vérité, elle est plus comme ça.
43:22Où est-ce qu'on peut manger
43:24une bonne currywurst à Paris ?
43:26Vous savez ça ? Non.
43:28Moi, je peux vous le dire.
43:30Chez Kiez Canal.
43:32C'est Canal de l'Ourc.
43:34Kiez, K-I-E-Z.
43:36Je ne les connais pas du tout
43:38personnellement, mais en tout cas,
43:40j'ai mangé de très bonnes currywursts là-bas.
43:42Je vous enverrai des photos.
43:44J'ai hésité très longtemps
43:46quand je suis arrivé à Paris.
43:48Quand je suis revenu d'Allemagne,
43:50je me suis installé à Paris.
43:52J'ai hésité.
43:54Je voulais, avec des copains, se dire
43:56on va créer un Biergarten.
43:58C'est un jardin
44:00où on boit de la bière
44:02et on mange trop de la currywurst.
44:04On peut manger plein de choses différentes.
44:06Dans l'esprit
44:08de l'Octoberfest,
44:10c'est un des gros projets.
44:12J'aurais adoré faire ça.
44:14C'est très allemand aussi.
44:16Je connaissais bien
44:18tout autour du Canal Saint-Martin.
44:20Le Canal de l'Ourc correspondait parfaitement.
44:22On a retenu l'adresse.
44:24C'est le tuyau de Valérie.
44:26Vous les mangez
44:28mit Pommes ?
44:30Je l'ai bien dit, non ?
44:32C'est avec des frites.
44:34Toujours avec des frites ?
44:36C'est comme ça que ça se mange.
44:38Est-ce que
44:40vous connaissez
44:42il y a aussi
44:44la schnipoza,
44:46cartofle pouffeur ?
44:48Est-ce que c'est aussi
44:50des spécialités ?
44:52C'est pareil, la cartofle c'est aussi la pomme de terre.
44:54C'est ce qui accompagne.
44:56Vous avez différents trucs d'accompagnement.
44:58Il n'y a pas que de la frite.
45:00Il peut y avoir plein de choses différentes.
45:02Moi, j'aime bien avec les pommes frites.
45:04Ce qui est sympa avec la currywurst, c'est que ça se mange facilement.
45:06Tout se mélange.
45:08Et puis manger un peu à la main,
45:10avec le pic, il faut que ce soit simple.
45:12C'est un plat simple.
45:14Je mangeais souvent debout, d'ailleurs.
45:16Il y a une révolution qui est en train de secouer le monde de la currywurst.
45:18Vous la connaissez, cette révolution ?
45:20Ça revient un peu à ce qu'on a dit en début d'émission.
45:22C'est la mode végétarienne.
45:24De plus en plus d'établissements allemands...
45:26Il y a 10 millions d'Allemands qui se déclarent végétariens
45:28et qui ne veulent pas de currywurst
45:30animale.
45:32On fait de plus en plus de currywurst végétal.
45:34C'est un drame pour les viandards.
45:36Donc, révolution au pays de la currywurst.
45:38C'est en train de muter.
45:40Chacun fait ce qu'il veut.
45:42J'ai dit tout à l'heure qu'il n'y a pas de match
45:44entre l'Allemagne et la France. Je faisais référence au foot.
45:46Vous avez bien mangé en Allemagne ?
45:48Ou c'est une légende urbaine de dire que les Allemands
45:50ne savent pas cuisiner ?
45:52D'abord, il n'y a pas match au foot.
45:54Moi, j'étais aussi dans une génération où il y avait match au foot.
45:56J'ai connu 82-86.
45:58À la fin, c'est les Allemands qui gagnent.
46:00Là, c'est vrai qu'on est dans
46:02une très bonne phase.
46:04Ça s'est inversé.
46:06Ils jouent bien au foot.
46:08La deuxième question sur
46:10si on mange bien ou pas.
46:12Je suis assez facile d'un point de vue culinaire.
46:14J'adore manger asiatique.
46:16Quand je voyage en Asie, j'adore
46:18la nourriture asiatique.
46:20J'aime bien la nourriture.
46:22Je trouve que la nourriture dit beaucoup
46:24du pays dans lequel vous êtes.
46:26Je fais en sorte,
46:28quand je suis dans un pays,
46:30de manger toujours la nourriture
46:32qui correspond au pays.
46:34Quand je suis en Allemagne,
46:36je mange
46:38de la cuisine allemande.
46:40Autricienne,
46:42la Wienerschnitzel,
46:44l'escalope viennoise,
46:46ça fait partie pour moi.
46:48Si je passe trois jours,
46:50évidemment que je vais en manger une.
46:52J'aime ça, je bois de la bière
46:54quand je suis en Allemagne.
46:56Une escalope panée, c'est ça ?
46:58La panure, oui, tout à fait.
47:00Vous parliez, Jean-Pierre,
47:02des végétariens, des vegans.
47:04L'Allemagne, c'est aussi le symbole de ça.
47:06Est-ce que,
47:08quand vous étiez là-bas, vous n'avez pas été tenté
47:10d'essayer ?
47:12Je ne sais rien.
47:14C'est vraiment un mouvement qui est très présent
47:16chez les Allemands.
47:18Je fais beaucoup de politique,
47:20mais pas quand je mange.
47:22Quand je mange, je mange ce qui me fait plaisir.
47:24Pourtant, la nourriture, c'est politique.
47:26En tout cas, c'est convivial.
47:28On peut parler de politique, mais je pense que
47:30la nourriture, dans ce qui est,
47:32il y a un côté très tradition,
47:34il y a un côté plaisir.
47:36J'aime profiter
47:38du plaisir
47:40sans me dire
47:42que je ne culpabilise pas
47:44dans ce que je mets dans mon assiette.
47:46Juste une petite question.
47:48Est-ce que vous regrettez,
47:50puisque Valérie en parlait, de la politique
47:52qui est intrusive,
47:54est-ce que vous regrettez que la nourriture
47:56soit devenue un sujet éminemment politique,
47:58avec des Sandrine Rousseau, des Fabien Roussel
48:00qui prennent la nourriture en otage
48:02pour en faire un débat politique et pour alimenter
48:04le débat politique ?
48:06C'est que ça intéresse les gens.
48:08Sandrine Rousseau, elle vient faire des coups politiques.
48:10Fabien Roussel l'a compris, donc du coup,
48:12il est rebondi dessus.
48:14Il va défendre aussi leurs idées.
48:16Oui, très bien.
48:18Chacun fait ce qu'il veut.
48:20C'est aussi avec la caricature,
48:22c'est aussi avec la caricature.
48:24La vie est difficile pour plein de gens.
48:26Il y a plein de complexités.
48:28Je trouve que manger, peut-être à un moment
48:30qui nous réunit tous,
48:32je ne suis pas forcément fanat du fait
48:34que chacun vient avec son plat politique
48:36pour déjeuner
48:38dans un moment qui est convivial.
48:40J'aime bien la nourriture qui réunit.
48:42Je suis content qu'on mange tous les profiteroles.
48:44C'est mon dessert préféré.
48:46Attendez.
48:48On n'a pas encore lancé le jingle qui va avec
48:50vers la fin du repas.
48:52Il nous reste un petit peu de place
48:54pour le dessert, évidemment.
48:56C'est le péché mignon.
49:00Alors Valérie, les profiteroles,
49:02vous adorez ça.
49:04Ça incarne à elle seule la gourmandise,
49:06le froid de la glace, le chaud du chocolat,
49:08le croquant de la pâte à choux.
49:10Tout ça, on peut traverser Paris
49:12en rampant pour aller manger
49:14de bonnes profiteroles.
49:16Si à l'origine, le mot profiterole,
49:18il a désigné des pâtes cuites farcies de viande.
49:20Il a évolué au fil du temps.
49:22C'est devenu ce dessert qu'on connaît.
49:24On ne sait pas bien de quand date
49:26l'apparition du chocolat
49:28qui vient napper ces belles profiteroles.
49:30Il y a toujours un débat qui existe.
49:32Est-ce qu'on met de la glace
49:34ou de la crème pâtissière ?
49:36Vous êtes glace ou crème pâtissière ?
49:38Bravo. Et vous ?
49:40Pourquoi c'est la transition ?
49:42Moi, je préfère avec la crème pâtissière.
49:44Les vraies profiteroles, c'est lesquelles ?
49:46Rien, Jean-Pierre, c'est vous le spécialiste.
49:48Je crois que c'est la glace.
49:50Je pense que c'est la glace.
49:52On mettait la crème pâtissière aux endroits
49:54où c'était plus compliqué d'avoir de la glace.
49:56Je crois que c'est vraiment de la glace.
49:58J'aime ça avec la glace.
50:00Pourquoi avez-vous choisi ce dessert ?
50:02Ça vous rappelle quelque chose de votre enfance ?
50:04Forcément.
50:06Pour être tout à fait honnête,
50:08ça vient du Bourbon qui est à côté.
50:10On les remercie encore.
50:12Ils sont extrêmement copieux.
50:14Je fais attention.
50:16Je n'en mange que là-bas.
50:18Et quand j'y vais, c'est mon plaisir
50:20de venir manger là-bas.
50:22Je prends des profiteroles.
50:24J'essaie de faire attention à mon poids.
50:26Mais j'aime ça.
50:28Je trouve qu'il y a tout.
50:30Il y a la gourmandise.
50:32Ça rappelle des saveurs d'enfance.
50:34J'aime bien.
50:36J'aime aussi la tropézienne.
50:38Ce n'est plus trop la saison.
50:40Est-ce que ça vous rappelle aussi
50:42qu'il y a un côté très parisien
50:44dans la profiterole ?
50:46Il y a un côté très parisien.
50:48Mais je ne l'ai pas découvert à Paris.
50:50La profiterole, j'ai découvert à Versailles.
50:52À Versailles, on mangeait.
50:54Je trouve ça. J'adore ça.
50:56Mon papa mangeait
50:58beaucoup de profiteroles.
51:00Il fait hyper attention
51:02maintenant.
51:04Il mange beaucoup de profiteroles.
51:06C'est un plat
51:08que j'ai appris à manger avec mon père.
51:10Ce n'est pas très compliqué à faire chez soi.
51:12Comment on fait ?
51:14Vous pouvez acheter des petites chouquettes.
51:16Vous les coupez en deux.
51:18Vous mettez une bonne glace à la vanille.
51:20C'est facile de faire la pâte à choux.
51:22Mais si vous ne voulez pas vous lancer là-dedans,
51:24vous achetez des chouquettes.
51:26Vous faites fondre une très bonne tablette de chocolat
51:28à 70% et vous mettez ça au dernier moment.
51:30Ce que je déteste,
51:32c'est que j'adore les profiteroles.
51:34Mais souvent, on est déçu.
51:36Le chocolat n'est pas un vrai chocolat chaud.
51:38Les profiteroles sont le sirop.
51:40Les glaces et la pâte à choux
51:42ont été congélées en même temps.
51:44On ne peut pas mettre du sirop de chocolat.
51:46Il faut que ce soit du vrai chocolat fondu.
51:48Ce n'est pas bon le sirop de chocolat.
51:50Dans certains restaurants,
51:52ils n'ont même pas de scrupules.
51:54Ils ont des petites bouteilles en plastique
51:56avec du caramel, du beurre salé et du chocolat.
51:58Ils aspergent leur profiterole.
52:00Non, c'est un vrai chocolat qui doit sentir le chocolat
52:02et qui doit être chaud.
52:04Il doit y avoir ce contraste entre la glace et le chocolat.
52:06Parfois, ils ont mis des petites amandes grillées.
52:08C'est un vrai dessert qui a l'air simple,
52:10mais pour être excellent,
52:12c'est un peu plus compliqué que ça.
52:14Vous savez, à chaque fois que je suis au restaurant,
52:16si je veux me prendre, je demande toujours
52:18s'ils sont faits maison.
52:20Vous ne demandez pas de profiterole
52:22si ce n'est pas fait maison.
52:24Je pose toujours la question s'ils sont faits maison.
52:26S'ils ne sont pas faits maison,
52:28c'est exactement ce que vous avez dit,
52:30c'est très souvent décevant.
52:32Profiterole, vous attendez,
52:34vous êtes content,
52:36c'est pas bon.
52:38Ou à la fin, vous enlevez les choux
52:40et vous mangez que la glace.
52:42La déception du dessert, c'est très compliqué.
52:44Je vous comprends.
52:46Pour accompagner ce dessert, vous avez choisi
52:48une chanson.
52:50C'est Money for Nothing de Dire Straits.
52:52On en écoute un extrait.
53:04Pourquoi ?
53:06On adore le riff.
53:08C'est l'année 70-80.
53:10Je suis tout jeune.
53:12C'est le premier,
53:14pour Noël,
53:16mes parents m'avaient acheté
53:18un lecteur CD,
53:20tout nouveau.
53:22C'était 86-87.
53:24Tout nouveau.
53:26Le premier CD qu'on m'a acheté,
53:28c'était ça.
53:30C'était ça.
53:32Le premier CD qu'on m'a acheté,
53:34c'était ça.
53:36J'étais un fan de Dire Straits,
53:38en cassette.
53:40On a eu des cassettes qui ont dupliqué
53:42les uns les autres.
53:44J'étais un grand fan de Dire Straits,
53:46de Pink Floyd.
53:48J'ai un gros regret.
53:50Il n'est jamais trop tard.
53:52J'ai tellement de trucs à faire.
53:54J'adore.
53:56C'est une musique
53:58qui m'emporte et qui me rappelle
54:00quand j'étais plus jeune.
54:02J'adore ça.
54:04Le solo de Mark Knopfler,
54:06c'est iconique.
54:08Vous saviez que c'était Sting
54:10qui était dans Les Chœurs ?
54:12C'est Sting qui fait Les Chœurs.
54:14Vous vous souvenez du clip
54:16avec les images hyper travaillées,
54:18très colorisées ?
54:20Premier clip réalisé avec un ordinateur.
54:22Vous parliez des nouveautés.
54:24C'est le premier clip réalisé
54:26avec un ordinateur.
54:28Arrêtez, vous vous débauchez.
54:30C'est ça.
54:32Je préfère manger des profiteroles.
54:34C'est délicieux.
54:38Merci beaucoup en tout cas.
54:40Merci Sylvain Maillard d'avoir
54:42partagé ce repas avec nous.
54:44On remercie évidemment
54:46le restaurant Le Bourbon
54:48qui nous a préparé le plat et le dessert.
54:50Merci à vous de nous avoir suivis.
54:52Merci beaucoup Jean-Pierre.
54:54Merci Valérie, merci M. Maillard.
54:56C'est votre pare-éclat
54:58après la Côte de Boeuf.
55:00Un casque lourd, on peut toujours ça.
55:02On se retrouve la semaine prochaine
55:04pour un nouveau numéro de Politique Catale.
55:06Merci beaucoup.

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