DIRECT : Mimi Touré se dévoile dans Ultime Conviction : Le PROJET ,relations avec Macky et Sonko

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00:00L'incarnation d'un homme d'État au féminin, pour ne pas dire une femme d'État,
00:13Mme Aminata Touré, est une militante des droits humains, elle est également fonctionnaire
00:17aux Nations Unies, elle a été ministre de la Justice, ensuite elle a été première
00:22ministre ici au Sénégal, elle a été également présidente du Conseil économique, social
00:27et environnemental, et depuis le 26 août dernier, elle est la représentante, la haute
00:32représentante du chef de l'État, mesdames et messieurs, dans CNEWS, et dans l'ultime
00:35conviction, c'est avec elle qu'on va s'entretenir aujourd'hui, bonjour et bienvenue.
00:39Mme Aminata Touré, c'est un plaisir de vous recevoir sur CNEWS aujourd'hui.
00:46Partagé, partagé, je voudrais juste dire que j'ai été député à l'Assemblée
00:50nationale, même si ça a été pour une courte période.
00:55Mais je suis content d'échanger avec vous.
01:00L'émission, on va la démarrer avec déjà l'appellation, on vous appelle Aminata Touré
01:05pour certains, certains Mimi Touré, d'autres présentes, donc il y a tellement de qualificatifs,
01:10tellement d'appellations sur votre personne, lequel vous préférez ?
01:12Oui, ça peut être Aminata Touré, ça peut être Mimi Touré, c'est à peu près la même
01:17chose.
01:18Mimi Touré, c'est un diminutif lié à mon enfance, mais je crois que Mimi Touré, c'est
01:25ce qui me fait reconnaître.
01:30Comme on vous a trouvé aujourd'hui ici chez vous, on va vous appeler Mimi Touré durant
01:34toute l'émission.
01:35Alors, Mme Touré, Aminata, l'histoire, l'information, l'actualité politique au Sénégal, elle
01:43est marquée surtout par ces élections législatives-là qui se profilent à l'horizon des élections
01:47anticipées pour le 17 novembre prochain.
01:49Votre coalition, votre camp, le camp présidentiel, aujourd'hui, s'engage, elle a fait une liste
01:56aussi qui va être confrontée à d'autres listes de très grandes coalitions qui se
02:01sont formées en face de vous.
02:03Est-ce que vous ne pensez pas que l'enjeu est énorme, mais que le risque également
02:08est là pour ces juges électoraux-là ?
02:11Vous savez, moi, je considère qu'il y a eu une évaluation des rapports de force le
02:1824 mars dernier, ça fait six mois, où les Sénégalais, sans embâche, ont élu le président
02:25Bassirou Diamae Faye pour 54%.
02:29C'est la première fois dans l'histoire du Sénégal qu'un opposant est élu dès
02:35le premier tour.
02:36Je considère que les Sénégalais sont des personnes qui savent ce qu'elles font, raisonnables.
02:45Ils vont rester dans la logique qu'ils se sont fixées le 24 mars et ils vont confirmer
02:53et même amplifier, à mon avis, cette victoire du 24 mars et donner justement à notre coalition
03:00une large majorité, c'est ce que je crois.
03:03Aller seul aux élections, aller sous la bannière de PASTEF n'est pas un pari risqué
03:09pour la mouvance présidentielle ?
03:11Non, c'est le même camp qui a gagné à 54%, puisque les membres de la coalition Diamae
03:17et président soutiennent tous la liste PASTEF, c'est la liste qui s'appelle PASTEF, mais
03:23la dynamique, c'est la dynamique du 24 mars.
03:26Donc tous ceux qui ont soutenu le président Bassirou Diamae Faye, aujourd'hui soutiennent
03:31la liste pour les législatives, puisqu'il s'agit aussi de donner au président Bassirou
03:36Diamae Faye une majorité pour pouvoir gouverner, lui, son gouvernement, son premier ministre,
03:43puisque vous avez vu que lorsqu'il a voulu présenter le projet de loi pour la suppression
03:51du Haut Conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental
03:56dans un souci de rationalité, rationaliser les ressources, il n'a pas pu le faire parce
04:01qu'il n'avait pas la majorité à l'Assemblée.
04:03Donc il y a un continuum dans la logique qui a été enclenchée le 24 mars et les Sénégalais
04:10vont se tenir, vont rester dans cette logique à mon avis et nous aurons une bonne majorité.
04:18On ne vend jamais la peau de l'ours avant de l'avoir tué, ça on le sait également,
04:24donc nous allons être mobilisés partout sur le terrain et de toute façon, si vous
04:30additionnez le score des différents cas, il n'y a aucune, disons de ce point de vue
04:37là, nouvelle donne qui devrait bouleverser les résultats que nous avons eus en mars
04:472024.
04:48Il n'y a pas justement de nouvelle donne, mais quand même il y a un contexte qui a
04:52changé, également le législatif c'est un peu différent d'une élection présidentielle.
04:58Il y a eu des blocs qui se sont faits devant vous justement, un bloc qui ressemble à deux
05:03anciens présidents de la République, la coalition de Maitrouad et celle de Macky Sall,
05:09mais également Amodouba et ses alliés de côté, Pure et ses alliés également de l'autre
05:15côté.
05:16N'est-ce pas là de très gros quand même, de gros calibre devant vous aujourd'hui ?
05:19Non, je ne le pense pas, bon, chacun a tout à fait la légitimité de se présenter, mais
05:26comme je vous ai dit, le rapport de force n'a absolument pas changé, c'est de ça
05:31qu'il s'agit.
05:32C'est plutôt l'autre camp qui s'est divisé en deux parce que, à ce que je sache, Macky
05:36Sall et Amodouba étaient dans le même camp.
05:38Aujourd'hui, ils sont dans deux listes différentes, ce qui les affaiblit davantage, mais les Sénégalais
05:45eux-mêmes considèrent qu'il faut donner les moyens au président Djamal Faye pour
05:52que lui et son gouvernement puissent réaliser les engagements pour lesquels, disons, qu'il
06:00avait mis, en tout cas qu'il avait pris devant le peuple sénégalais lors de l'élection
06:05présidentielle.
06:06Donc, je suis tout à fait optimiste, mais encore une fois, moi en politique, lorsqu'une
06:13bataille commence, je ne regarde pas ce qui s'est passé, disons, dans un passé récent.
06:20Il faut s'engager individuellement, collectivement, et c'est le cas de tous les membres de la
06:26coalition Djamal Président, avec évidemment le Parti Pastif qui est quand même le moteur,
06:35mais nous sommes tous ensemble et je pense qu'au soir du 17 novembre, nous aurons une
06:42large majorité à l'Assemblée Nationale.
06:43Vous avez quand même une expérience avérée en matière électorale, législative notamment.
06:50Est-ce que vous avez été consulté dans la confection des listes par Ousmane Senghor ?
06:54Tout le monde a eu une discussion avec la coalition, ce n'est pas une affaire individuelle,
06:59évidemment que chacun a énoncé ses recommandations, ses préoccupations, mais une liste, elle
07:07est très difficile à confectionner.
07:09Tout choix est renoncement et les gens qui ne sont pas sur la liste ne sont pas forcément
07:16des méritants et ceux qui sont sur la liste ne sont pas forcément les plus méritants.
07:20Ça aussi, il faut le dire, parfois c'est un équilibre assez difficile d'ailleurs à
07:26obtenir.
07:27Évidemment, il y a toujours un peu de ressentiment, mais tout le monde a déjà dépassé tout
07:33cela pour s'engager vers la campagne électorale, faire en sorte que nous ayons une majorité
07:42confortable.
07:43Parce qu'au fond, ce qui nous unissait, il faut se le rappeler, lorsque la coalition
07:48Dioumaïe-Président a été mise en place, l'horizon n'était pas aussi éclairci
07:54que ça.
07:55D'abord, le temps était très court, Makissa a tout fait pour reporter l'élection, il
08:00a fallu se battre pour ça, etc.
08:03Donc, on était ensemble dans un contexte tout à fait incertain, mais on était ensemble.
08:08Maintenant qu'on a eu une victoire, les termes de notre compagnonnage se sont renforcés
08:17et on dépasse qui est sur la liste, qui n'est pas.
08:20Mais la dynamique collective, c'est ça qui est important et la dynamique collective,
08:23c'est pour aller vers le changement qui est annoncé dans le programme qui sera présenté
08:30la semaine prochaine, le Sénégal 2050, et je pense que les Sénégalais auront le
08:37détail des différentes ambitions que ce nouveau régime veut accomplir, mais pour
08:43le faire, il faut avoir aussi une majorité à l'Assemblée nationale.
08:46Donc, les enjeux sont très importants et nous qui sommes ensemble, qui nous sommes
08:51battus ensemble pour l'élection du président, contre le report, nous sommes tout à fait
08:59conscients qu'il faut que nous rassemblions nos forces, que nous serrions les rangs et
09:04que, comme j'ai dit, nous allions vers une belle victoire.
09:08Alors, le président Sall, vous avez eu à être à ses côtés.
09:12Aujourd'hui, le fait qu'il soit, comme ancien paysan, également tête de liste,
09:17est-ce que quand même c'est un conseil que vous lui donneriez ?
09:20Je ne vais pas entrer dans quel conseil je lui donne, mais je constate d'abord qu'il
09:25a démissionné des quatre pays, ce que j'appelais tout cela depuis plusieurs semaines,
09:33plusieurs mois, parce que c'était une incongruité.
09:35D'abord, qu'un président africain ait travaillé pour un président français, moi,
09:39j'ai trouvé ça choquant.
09:41Donc, il est démissionné, c'est déjà une bonne chose.
09:45S'il décide de revenir dans le jeu politique, il le fera à ses risques et périls.
09:51Il sera traité comme un politicien, après avoir été un chef d'État.
09:55Il sera traité comme un politicien et on espère surtout qu'il viendra faire campagne.
10:00Il ne compte pas faire campagne à partir de l'étranger.
10:03Ça, les Sénégalais, je ne vois pas comment...
10:05Et vous pensez qu'il sera à Dakar ?
10:06Je pense que la logique, ça doit être ça.
10:09La logique, c'est qu'il vienne faire campagne personnellement.
10:12Autrement, moi, si j'étais un Sénégalais qui ne fait pas de politique,
10:15je ne vais pas voter pour quelqu'un qui n'a même pas l'amabilité
10:20de venir se présenter à moi.
10:21Vous venez sur le terrain, nous, quand on le combattait.
10:25On ne le combattait pas à partir de l'étranger.
10:27Mais qu'il fasse comme nous, qu'il vienne.
10:29S'il vient aussi, est-ce qu'il n'y aura pas de soucis pour votre candidat, Ousmane Sonko ?
10:35Même si on sait qu'ils ont gagné quand même il y a de cela six mois.
10:38Mais quel souci il peut y avoir ?
10:40On a gagné largement.
10:41C'est à lui qu'il faut poser la question.
10:43Mais je le mets au défi de ne pas être là.
10:46Nous ne sommes pas au second tour de la dernière présidence.
10:48On a gagné avec 54% dès le premier tour.
10:52Ça c'est clair.
10:53Mais s'il a pris l'engagement de revenir dans l'arène politique,
10:59on attend de le voir.
11:01J'espère qu'il ne compte pas faire campagne depuis l'étranger.
11:04Je ne peux pas me l'imaginer.
11:07Et les électeurs en tout cas jugeront sur pièce.
11:11Selon la fameuse formule sénégalaise,
11:15il y a un chameau, mais il est en Mauritanie.
11:22Je crois que les électeurs sénégalais quand même méritent...
11:26C'est une question même de respect.
11:29Vous êtes tête de liste,
11:30vous venez demander les suffrages des Sénégalais.
11:32Mais si vous n'êtes pas là, c'est que vous n'avez aucun respect pour eux.
11:35Aucun.
11:36C'est comme ça que je le vois.
11:38Alors, au-delà de la politique aussi, il y a la pression sociale.
11:43Sinon, on va parler aussi de la caisse de la ménagère.
11:48Certains Sénégalais, depuis six mois que le régime est en place,
11:53pensent que les choses bougent, mais sinon qu'elles bougent très lentement.
11:57À votre niveau, est-ce que vous le ressentez avec ces Sénégalais-là?
12:02Oui, bien sûr. La vie n'est pas facile.
12:04Vous savez, ce régime-là, je crois que le Premier ministre l'a dit clairement,
12:09a choisi de dire la vérité aux Sénégalais.
12:11Et ça, c'est très important.
12:14Quelle que soit la difficulté de la situation,
12:20il faut toujours être sincère et honnête en direction de nos concitoyens.
12:25Et je crois que c'est le choix que ce régime-là a pris.
12:29Et je salue cela.
12:31Il ne faut pas oublier que lorsque le président Bassir Ouediama Efei a été élu,
12:38c'était dans un contexte aussi de crise internationale,
12:42avec une inflation très importante.
12:45À cela s'ajoute, on l'a découvert après,
12:48un endettement effarant de l'ancien régime.
12:53Et notamment dans les derniers mois,
12:55vous vous rappelez que le président Sall a même signé une convention de 450 milliards
13:01avant de partir à quatre jours de son départ,
13:03qu'il a fallu, le président Bassir Ouediama Efei a dû l'annuler.
13:08Donc, nous reconnaissons que c'est difficile,
13:13mais c'est justement là où notre talent va se révéler.
13:15Je pense que pour prendre en charge vraiment ces difficultés,
13:19de manière tout à fait honnête et transparente,
13:21je pense qu'il faut présenter, et ça a été fait,
13:25les comptes de la nation,
13:26tels que celui qui dirige une tête de liste les a laissés au pays, au Sénégal.
13:35Et nos partenaires de France ont apprécié cet exercice d'honnêteté.
13:38À vous entendre, nous sommes très loin des engagements
13:41ou bien des promesses électorales que le pays va changer
13:45une fois qu'il a passé le passage du pouvoir.
13:47Mais il va changer, mais il va passer par différentes phases pour changer.
13:51La politique, ce n'est pas de la magie.
13:53Ce n'est pas vous arrivez, vous changez tout.
13:54Je crois que les Sénégalais ne s'attendent même pas à ça,
13:57parce que c'est des personnes raisonnables quand même.
14:00Mais ce qu'il faut faire, avant d'aller vers ce changement,
14:03il faut faire le point de la situation qui a été trouvée sur place.
14:10Une situation qu'on a souvent masquée, qu'on a déguisé les comptes,
14:14on les a maquillés et ça, il faut le déplorer.
14:17Qu'on revienne à la sincérité budgétaire, à l'honnêteté budgétaire même, je dirais.
14:22C'est ce qui est souhaitable.
14:23À ce moment-là, on discutera avec nos citoyens pour trouver les solutions
14:28en gaspillant moins, en étant plus rationnels,
14:32en étant plus transparents.
14:34Parce qu'on ne peut pas bâtir quelque chose de solide dans les artifices,
14:39le maquillage, les chiffres.
14:43Le château de cartes finit toujours par s'écrouler.
14:46Donc, partons de la situation réelle et travaillons honnêtement et durement
14:52pour justement réaliser toutes ces promesses qui ont été faites.
14:54Et je considère qu'on est sur la bonne voie pour ce qui concerne la bonne gouvernance,
14:59par exemple, pour ce qui concerne les objectifs de récupération de nos ressources nationales.
15:08Vous avez vu le comité qui est mis en place pour revoir tous les contrats.
15:12Je signale que moi, il a fallu que mon ami Moussa Diop parle de diamants
15:17pour que je sache que le Sénégal avait des diamants.
15:20Vous avez été Premier ministre au Sénégal.
15:22Mais je ne le savais pas.
15:24J'ai été Premier ministre, j'ai été président d'institution,
15:27mais je ne savais pas qu'au Sénégal, il y avait des diamants.
15:28Vous qui êtes journaliste, vous le saviez ?
15:31Personne ne le savait.
15:32Donc, cette transparence-là, elle est nécessaire.
15:34Est-ce qu'il n'est pas maintenant temps d'éclaircir cette question des diamants
15:38que M. Moussa Diop avait évoquée aussi ?
15:40Toutes ces questions-là, c'est pour ça que justement il y a ce comité
15:44pour revoir tous les contrats, y compris ce contrat-là et d'autres.
15:48Peut-être qu'on a d'autres ressources que nous ignorons.
15:52Donc ça, c'est une avancée importante dans la sincérité,
15:58dans l'ouverture et dans le courage.
16:00Parce qu'il faut être aussi courageux pour reconnaître la situation telle qu'elle est.
16:04C'est à ce moment-là qu'on peut prendre des mesures correctives qui vont marcher.
16:09Et je pense que c'est dans cet exercice-là que le gouvernement,
16:13le nouveau régime, va s'engager.
16:16Et je suis sûr que c'est ce qui va apporter ses fruits.
16:19Vous avez été à vous entendre parler.
16:21C'est comme si vous n'aviez pas occupé certaines fonctions dans le gouvernement
16:25puisque beaucoup de choses vous échappent,
16:29surtout par rapport aux diamants que vous venez de soulever.
16:33Est-ce qu'aujourd'hui, avec le recul, vous pensez que vous étiez dans le gouvernement,
16:37vous étiez dans le système, mais que vous ne connaissiez pas exactement comment ça se passait ?
16:41Si les choses ne sont pas transparentes, ce n'est pas tout le monde qui est au courant.
16:45C'est ça également.
16:46Parce que tout le monde doit être au courant, y compris même l'opposition.
16:49Bon, j'ai quitté l'exécutif depuis 2014, ça fait 10 ans.
16:53Après, j'étais président du conseil économique pour donner des conseils.
16:56Vous n'êtes pas dans l'exécutif en tant que tel.
16:58C'est ça la situation.
17:00Donc, vous n'êtes pas comptable du bilan de Macky Sall ?
17:03Macky Sall, il a fait certaines bonnes choses.
17:06Il a fait certaines choses qui sont complètement déplorables.
17:10Ça, c'est clair qu'il a fait de bonnes choses, ça, personne n'en discute.
17:13Mais qu'il ait fait également des choses extrêmement déplorables,
17:17notamment la répression qui s'est abattue sur le Sénégal,
17:20comme on ne l'a jamais vue.
17:22Les organisations de la société civile parlent de 80 morts.
17:28Pour une démocratie comme le Sénégal.
17:30Pourquoi ? Parce qu'ils voulaient un troisième mandat,
17:32parce qu'ils voulaient éliminer des opposants.
17:35Moi-même, j'ai été expulsé.
17:36Avec des dossiers de Sid Bouti aussi ?
17:38Oui, et tout ce que vous voulez.
17:40Et le juge a rejeté.
17:42Le juge sous Macky Sall a rejeté un tel dossier.
17:44Moi-même, j'ai été expulsé de l'Assemblée nationale,
17:47tout à fait illégalement.
17:48Donc, il ne s'était pas fixé de limites.
17:51Et c'est ce même Macky Sall qui veut venir demander
17:54les suffrages des Sénégalais.
17:55On l'attend, j'espère qu'il va venir.
17:57Et d'abord, quand il viendra, il faudra qu'il réponde
18:00de ces 80 morts laissées sur le billard.
18:04Moi, personnellement, ne me posez pas la question,
18:06mais je vous le dis, je suis pour qu'on approche la loi.
18:09Sur l'amnestie ?
18:09Sur l'amnestie, je suis pour qu'on l'approche.
18:11Et qu'en tout cas, cette question, ou qu'on la révise
18:15pour que cette question des morts,
18:17durant les manifestations, avec des nervis qu'on a vus
18:22sortir dans la rue, tirer sur des jeunes,
18:24se réfugier dans sa permanence, ce n'est pas moi qui le dis.
18:27C'est la presse internationale qui l'a dit et qui l'a montré.
18:31Mais tout ça, on doit l'éclaircir.
18:33Vous ne pensez pas ?
18:34C'est à travers cette loi que Ousmane Sonko,
18:36M. Ousmane Sonko et M. Basirou Dioumaïe Faye
18:38ont quand même recouvert la liberté.
18:40Est-ce que si aujourd'hui on parle d'une révision de cette loi,
18:43est-ce que ce n'est pas revenir en arrière
18:45et qu'est-ce qui va se passer après ?
18:47Il faut l'amender alors.
18:49Ousmane Sonko et Basirou Dioumaïe Faye
18:51n'auraient jamais dû être en prison, c'est des opposants.
18:53Si en 2012, le président Abou Laïwad avait traité ainsi
18:57le président Maxime, il n'aurait pas été président.
18:59Donc on est juste revenu à une situation normale.
19:01Par contre, qu'on manifeste et qu'on meurt dans des manifestations,
19:05ça c'est tout à fait inacceptable.
19:07Donc il faut réviser la loi
19:09et extirper certainement tout ce qui est crime de sang.
19:13Au moins qu'on révise la loi d'abrogation
19:15et tout ce qui concerne les crimes de sang,
19:17pour moi, ils doivent être justifiés.
19:19Moi je suis une militante des droits humains
19:22et je crois fondamentalement que des jeunes de 25 ans,
19:26même moins qui avaient leur avenir devant eux,
19:29qu'on leur tire à balles réelles dans des manifestations,
19:32cela est inacceptable.
19:34Moi en tout cas, c'est ma position qu'il faut réviser
19:37cette loi d'amnestie
19:39et que les crimes de sang n'en fassent plus partie
19:42et que ces crimes-là soient élucidés.
19:44Vous avez été aussi ministre de la justice au Sénégal,
19:46Mme Aminata Touré, Mimi Touré si vous voulez.
19:50Il y a de cela dix ans ou onze ans, c'était en 2014.
19:52Il y a longtemps, oui.
19:54Donc le temps passe quand même très vite.
19:57C'est vice et petita,
19:59on est en train presque de cesser la phase 2 de l'histoire
20:03parce que c'est vous quand même qui avez entamé
20:05la fameuse traque des biens mal acquis
20:09auprès des dignitaires du régime libéral.
20:12Aujourd'hui, dix ans après,
20:14on est en train de parler aussi d'une traque des biens mal acquis,
20:17même si l'appellation a un peu changé.
20:19Alors de ces deux luttes-là, qu'est-ce qui a changé entre-temps ?
20:23Malheureusement, pas grand-chose
20:25puisqu'on aurait dû mettre en place des systèmes
20:29qui évitent justement qu'on retombe
20:33dans ce qu'on a déploré en 2012
20:35et qui s'est perpétué.
20:37Chaque jour, vous apprenez des scandales, etc.
20:41Donc je considère que,
20:43et d'ailleurs c'est ce que le gouvernement fait,
20:45c'est de mettre en place vraiment un système
20:47qui va définitivement nous protéger
20:51contre les détournements des déniers publics.
20:53Ce n'est pas seulement le Sénégal qui en souffre,
20:55c'est toute l'Afrique.
20:56La corruption, c'est fondamentalement aujourd'hui
20:59un des freins principaux au développement de l'Afrique.
21:02Donc ça, c'est la priorité des priorités.
21:05Mettre en place vraiment des mécanismes
21:07qui aujourd'hui vont permettre de contrôler les dépenses du ministre,
21:12vont permettre de contrôler non seulement a priori,
21:16avant qu'il ne dépense, mais a posteriori.
21:19Qu'on fasse des audits annuels, des ministères, des fonds, des agences.
21:23Ça, c'est important qu'on mette des inspecteurs
21:27qui viennent par exemple de l'IGE.
21:28Il faut réformer l'IGE pour moi.
21:30Bon, ça, c'est moi qui le dis à titre personnel.
21:32Parce que là, j'interviens comme Mimi Touré,
21:35pas en d'autres fonctions.
21:39Comme intellectuel, on développe toujours nos idées,
21:41mais ça n'engage que moi.
21:42Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut que l'IGE,
21:45on la déploie dans les ministères.
21:47Ils sont indépendants, ils peuvent faire des contrôles.
21:49Qu'on n'attende pas que l'argent soit dépensé
21:51et qu'il soit parti pour essayer de le retrouver.
21:54Il faut faire de la prévention en matière de redevabilité.
21:59Donc ça, c'est des idées sur lesquelles il faut réfléchir.
22:03Je pense que le gouvernement réfléchit là-dessus.
22:04Mais en tout cas, pour ce qui concerne le président de la République,
22:07ça, je peux le dire, la lutte contre la corruption
22:10est une de ses priorités essentielles.
22:15Alors, vous êtes aussi militante des droits humains.
22:19La séparation des pouvoirs vous intéresse autant ?
22:22Il y en a certains qui disent que pour une séparation des pouvoirs,
22:26quand même dans des pays comme le Sénégal,
22:28il faudrait la suppression du ministère de la Justice.
22:30Est-ce que vous êtes, lui, pour ou contre cette suppression ?
22:34Aux Etats-Unis, il y a le ministère de la Justice.
22:37Je pense que c'est une démocratie quand même, de référence.
22:40Donc, je pense que le ministère de la Justice,
22:43d'abord, il ne faut pas oublier que c'est lui qui gère
22:46les établissements pénitentiaires.
22:47Qui va s'en occuper alors, à ce moment-là ?
22:50C'est eux qui gèrent l'éducation surveillée
22:52des enfants qui sont placés et qui va le faire.
22:56Le ministère de la Justice a plusieurs prérogatives.
22:58Il gère également la carrière des magistrats.
23:02C'est par le ministère qu'ils sont payés,
23:04qu'on fait la formation des magistrats, etc.
23:08Rien n'empêche, avec un ministère de la Justice,
23:12aux magistrats d'être indépendants. Rien.
23:15Tout ce qu'il faut arrêter, c'est que le ministère de la Justice
23:21n'ait pas sa présence au conseil supérieur de la magistratrice.
23:26Non, je ne pense pas.
23:28D'ailleurs, les magistrats n'en veulent pas.
23:30Les magistrats veulent qu'ils restent.
23:32Les magistrats eux-mêmes, n'est-ce pas ?
23:34Ils veulent qu'ils restent présents du conseil supérieur.
23:38Donc, on ne peut pas être plus royaliste que le roi.
23:40Franchement, ils veulent que le... Pourquoi ?
23:42Ils le savent parce qu'ils savent qu'il y a besoin d'un arbitre
23:46au-dessus du jeu.
23:47Le plus important, c'est qu'on mette en place
23:50des critères acceptés par tout le monde
23:53de transparence et d'équité dans la gestion des carrières.
23:56Ça, c'est un.
23:57Deux, qu'il n'ait absolument pas d'émission de l'exécutif.
24:02Quand je dis l'exécutif, c'est le ministre de la Justice,
24:04le Premier ministre, le président ou d'autres ministres
24:07qui ne se mêlent pas des affaires de la Justice.
24:10Si on les respecte, il n'y a pas de problème.
24:13C'est comme partout aux États-Unis,
24:14il y a un ministère de la Justice en France, en Suède, partout.
24:17Donc, ça, ce n'est pas un problème, à mon avis.
24:19Et les magistrats, d'ailleurs, l'ont dit puisqu'ils considèrent
24:21que le président, ça ne les gêne pas
24:23qu'il dirige le Conseil supérieur de la magistrature.
24:25Moi, j'ai toujours pensé qu'il devait y être
24:27parce que je pense qu'il faut quelqu'un au-dessus de la mêlée
24:30pour faire le contrôle de conformité.
24:33On a nommé tel magistrat.
24:35Est-ce qu'il a l'ancienneté qu'il faut ?
24:36Est-ce qu'il a la probité qu'il faut, etc. ?
24:39Et que les choses se fassent de manière équitable
24:43au niveau de la Justice.
24:44Alors, une dernière question sur l'actualité
24:46avant de faire un saut dans l'histoire.
24:49C'est cette question-là qui est relative à l'ancien président
24:52de la République, M. Benkissal, avec une altercation
24:55avec une Sénégalaise quand même.
24:57On a vu la position du gouvernement,
24:59notamment la ministre des Affaires étrangères,
25:03qui est sortie en communiquant et qui a certainement dit
25:05qu'il a pris part pour une citoyenne
25:08et a laissé de l'autre part un ancien président de la République.
25:12Oui, bon, moi je ne sais pas comment ça s'est passé.
25:14Je suis comme vous, je l'ai vu.
25:17Mais je considère que c'est un incident.
25:21Et le plus important pour moi,
25:25c'est que le président Benkissal en question s'explique,
25:29parce que c'est sous son magistère qu'il y a eu
25:3280 Sénégalais qui ont perdu la vie.
25:35Pour moi, c'est ça le dossier le plus important.
25:38Et c'était lui le président de la République,
25:40c'était lui le commandant en chef des armées.
25:44Sa responsabilité pour moi est directement engagée.
25:47Pour moi, ça c'est le dossier central.
25:50Et on peut comprendre aussi que des familles de victimes,
25:54quelque part, puissent avoir des réactions,
25:58ou alors des gens très sensibles à la question.
26:00Mais pour moi, ça c'est un incident,
26:03mais pour moi la question centrale
26:05que se posent les différentes associations de victimes,
26:08c'est que le président Benkissal vienne répondre
26:12à toutes ces tueries qui se sont faites sous son magistère.
26:16C'est ça la question centrale.
26:17Madame Aminata Touré,
26:18quelles sont les réelles motivations,
26:22vos motivations personnelles,
26:23les motivations qui ont conclu
26:25à votre séparation avec Benkissal?
26:27Mais je ne vais pas répondre à la question mille fois, franchement.
26:30Je crois qu'il y a des questions plus importantes qu'on peut avoir.
26:35Le 12 septembre, c'était juste derrière nous.
26:37C'est la question du troisième mandat,
26:38ça je l'ai expliqué mille fois.
26:39Si j'étais allé à la télé,
26:41dire que Benkissal doit faire un troisième mandat,
26:44et puis bon, les arguments,
26:46parce que les intellectuels peuvent trouver toujours les arguments,
26:48il a fait du bon travail, etc.
26:50J'aurais été le président de l'Assemblée nationale.
26:52Mais ça ne m'intéressait pas.
26:53Pour moi, je ne vois pas comment on pouvait revenir
26:56sur une avancée fondamentale qu'on avait faite.
26:59On avait changé la constitution à travers un référendum,
27:03c'était très clair.
27:04Lui-même avait dit, Urbi et Orbi, partout dans le monde,
27:07qu'il ne ferait pas le troisième mandat.
27:08Donc c'était ça.
27:09Ensuite, bien sûr, j'ai rejoint l'opposition.
27:15Il a voulu lui-même rapporter les élections.
27:19On s'est battus pour que l'élection se tienne.
27:21Donc ça, c'est vraiment bien derrière nous.
27:24Je pense que ce qui est important,
27:26lui-même est revenu pour vouloir être député.
27:28La vie a vraiment changé.
27:30Le président de la République, maintenant il veut être député.
27:33Donc franchement, on est dans un contexte nouveau.
27:35Mais encore une fois, j'espère qu'il va venir faire campagne.
27:39D'accord.
27:40Comment est-ce que vous avez réussi cette intégration
27:45dans la coalition Djamal Président,
27:46dans la coalition de l'opposition d'alors qui aujourd'hui est au pouvoir ?
27:51Surtout, cette affection que les jeunes patriotes portent sur votre personne.
27:55On s'est battus ensemble.
27:57Moi, je suis membre fondateur du F24 déjà.
28:01Voilà, F24, toutes les forces se sont rassemblées.
28:06On était tous constitutifs et qu'on puisse passer.
28:08Mais ensuite, on s'est battus.
28:10Ce n'était quand même pas une lutte facile.
28:12Il n'y avait que des risques à prendre.
28:13La preuve, il y avait plus de 80 morts.
28:14Mais ce n'était pas évident quand même, vu que vous étiez député.
28:16Oui, mais on a dépassé tout cela.
28:19Et puis, on a mis, disons, les intérêts supérieurs de la nation.
28:24Je suis le seul de la paire qui a dit à Macky Sall
28:27qu'il ne devait pas faire de troisième mandat.
28:29J'aurais pu suivre.
28:30Profiter.
28:31Merci, nous, ça a été possible.
28:32Voilà, on était quelques rares, rares, rares.
28:35Mais à ce niveau où j'étais moi, comme ancien premier ministre,
28:38ancien ministre, j'étais la seule.
28:40Il y en avait, ils étaient là.
28:42Donc, ce n'était pas le choix le plus évident.
28:46Ce qui ne comportait que des risques.
28:47Et on s'est battus ensemble, avec les jeunes.
28:49Et puis, voilà, Dieu nous a donné raison.
28:52Parce que c'est lui qui décide, au fond.
28:54Mais c'est surtout les Sénégalais.
28:57Je veux toujours rendre un hommage à cette jeunesse sénégalaise
29:00qui est extrêmement courageuse.
29:01C'est pour ça que ça me fend le cœur
29:03quand je vois ces jeunes prendre les pirogues.
29:06C'est d'ailleurs une dose de courage,
29:07mais il faut réorienter ce courage ici, au Sénégal.
29:11Parce que pour prendre les pirogues en pleine nuit noire,
29:14il faut avoir beaucoup de courage.
29:16Donc, il faut que ce courage-là, vraiment,
29:18il le réoriente dans des activités productives ici, au Sénégal.
29:23Et qu'on les soutienne.
29:25Ça doit être la priorité des priorités pour notre nouveau régime.
29:30Le 14 prochain, le chef de l'État, M. Bassirou Diamaéfeï,
29:34va décliner une idée, en tout cas, de ce qu'il y a après le projet.
29:39En tout cas, horizon 2000, où vient le programme, horizon 2050.
29:43Est-ce que, justement, cette jeunesse-là
29:46va se retrouver dans ce programme-là, sinon dans ce projet-là ?
29:49Puisque vous l'avez dit, quand même,
29:51c'est une question qui a transcendé des régimes,
29:54à savoir la question liée à l'immigration clandestine.
29:57Est-ce qu'aujourd'hui, il y a des propositions concrètes
29:59qui sont faites pour escalader cette situation ?
30:02Vous le verrez le 14 prochain, quand ça va être présenté.
30:06Mais je crois que pendant la campagne, déjà,
30:08le président Bassirou Diamaéfeï a donné quelques indicateurs
30:13de quelles seraient ses priorités.
30:15C'est ce qui a été synthétisé dans ce document.
30:17Il a travaillé avec son premier ministre,
30:20les différents ministres et, évidemment,
30:22les différents secteurs de l'administration
30:24pour mettre en place ce document-là.
30:27Il est évident que la jeunesse va se retrouver au cœur
30:30de ce document-là.
30:31Mais la jeunesse, c'est 75 % des Sénégalais.
30:3475 % des Sénégalais ont moins de 30 ans.
30:38Donc, ça, c'est quand même,
30:41si on parle de démocratie, un nombre écrasant.
30:44Donc, vous ne pouvez pas avoir des ambitions pour un pays
30:46et ne pas en faire une cible, une cible prioritaire.
30:50C'est pour ça qu'il faut appeler vraiment cette jeunesse-là,
30:53discuter avec elle, les rassurer.
30:55Et quelles sont les solutions dans l'immédiat
30:58pour l'immigration clandestine ?
31:00C'est ce que je suis en train d'expliquer.
31:02C'est qu'il va falloir discuter avec les jeunes,
31:04beaucoup, avec les parents.
31:06Ça aussi, il faut avoir le courage de se dire la vérité.
31:09Pour avoir 500 000 francs, un jeune de 18-19 ans,
31:13quelqu'un le lui a donné.
31:14Bon, donc, il faut aussi qu'on discute avec les parents.
31:17Les parents doivent être responsables.
31:18Vous ne pouvez pas donner de l'argent
31:19pour que votre fils monte dans une pirogue.
31:21Vous n'avez aucune garantie qu'il va arriver à bon port.
31:25On a vu les drames qu'il y a eu récemment à Hambourg.
31:28Donc, c'est une question de société.
31:30Et que les gens comprennent que d'abord, les jeunes...
31:33On met trop de pression sur les jeunes.
31:35Ce n'est pas aux jeunes de construire une maison,
31:38de donner la dépense.
31:40Non, ce n'est pas leur rôle.
31:42Un jeune est fait pour apprendre, être un apprenti,
31:46faire de l'apprentissage et monter dans la vie.
31:49Mais on ne peut pas prendre les charges de la maison
31:52et mettre ça sous la responsabilité d'un jeune de 26-27 ans.
31:58Il faut que la pression qu'on met sur nos jeunes là aussi,
32:01qu'on l'arrête.
32:03Ils vous disent, je pars parce que je veux construire une maison à ma maman,
32:06parce que ma maman est fatiguée.
32:08Parce que non, ce n'est pas leur responsabilité.
32:10Ça aussi, il faut qu'on ait le courage.
32:11L'accompagnement aussi des autorités administratives.
32:14Mais l'accompagnement, c'est le projet,
32:16le programme qui va être mis en place.
32:18Mais il faut discuter avec les jeunes pour qu'ils sachent que
32:22ce n'est pas de la baguette magique aussi.
32:24C'est pour ça que la discussion, elle est importante.
32:26Les pays qui se sont construits là, on les voit.
32:30Le Vietnam, dans les années 70,
32:33on les appelait les boat people.
32:35C'est-à-dire les gens qui prenaient les petites embarcations.
32:37Ils mouraient comme ça par milliers en mer.
32:40Quand ils ont pris leur indépendance,
32:42ils se sont mis à développer leur pays, à l'industrialiser, etc.
32:46C'est une puissance moyenne maintenant, le Vietnam.
32:48Mais vous n'entendez plus leurs jeunes prendre des bateaux pour aller nulle part.
32:51Au contraire, c'est les investisseurs qui viennent pour être chez eux.
32:54Donc ça, c'est important qu'on discute.
32:57Il faut beaucoup de communication, discuter avec les jeunes.
32:59Ceci étant dit, ce n'est pas les plus pauvres qui partent.
33:03Ça, vous le savez.
33:03Selon les chiffres.
33:04Non, non, non, ce n'est pas les plus pauvres qui partent.
33:06Parce que d'abord, pour avoir 500 000, il faut le faire.
33:09Quand vous êtes pauvre, vous n'avez pas des économies de 500 000.
33:11Vous avez, quand on regarde un peu
33:16ce qui se passe, des gens qui vendent leur atelier,
33:19qui vendent leur camion, qui donc.
33:22C'est vraiment aussi une question culturelle,
33:23parce que je crois que les Sénégalais, ça date de très longtemps,
33:27pensent qu'on ne réussit que quand on part.
33:29Qu'est-ce que c'est culturel, c'est une question sociologique.
33:33Ça aussi, il faut mettre des stratégies, des programmes en place.
33:37Les pays où nos jeunes veulent aller, mais eux-mêmes, ils ont beaucoup de problèmes.
33:42Beaucoup, beaucoup de problèmes.
33:43Donc nos compatriotes qui risquent leur vie, quand ils arrivent,
33:47ils ne trouvent même pas le minimum.
33:50Voilà, dont ils ont besoin.
33:52Parfois, on envoie de l'argent à partir du Sénégal vers eux.
33:56Ça n'a pas beaucoup de sens.
33:58Donc ça, il faut vraiment, vraiment, sur cette question centrale,
34:03qu'on en fasse une priorité, qu'on mobilise notre jeunesse.
34:06C'est une jeunesse vaillante.
34:08Sans cette jeunesse, il n'y aurait pas eu de changement.
34:10Il faut le dire.
34:11Tous les changements, ils ont été les artisans.
34:13Les artisans.
34:14Et aujourd'hui, il faut qu'ils continuent à être
34:17les artisans de notre développement économique.
34:20Mais ça, il faut vraiment
34:22une communication à la base et que, comme vous dites,
34:26les perspectives soient ouvertes.
34:28Et c'est le programme qui va être présenté le 14, qui sera,
34:32qui devra être expliqué dans toutes les langues, à la base, dans les quartiers.
34:36Et qu'on commence vraiment, une fois qu'on aura une majorité
34:39à l'Assemblée nationale, à nous retrousser les manches et à travailler tout de suite.
34:42La majorité, vous en avez besoin pour plusieurs raisons.
34:46À l'Assemblée nationale.
34:49Mais un président a besoin d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
34:52Je vous ai donné le cas
34:55du Conseil économique et social, du Haut conseil des collectivités territoriales.
34:59Il a présenté le projet de loi.
35:01Comme on n'avait pas de majorité, ça n'a pas passé.
35:03Et la mise en place aussi pour le justice.
35:05Bien sûr, bien sûr, tout va ensemble.
35:07Tout va ensemble.
35:08Donc, comme vous dites, il nous faut une large majorité
35:12pour que quand même, ceux qui ont pris nos milliards,
35:14ils puissent se rendre compte.
35:16Vous avez les dossiers qui sont là.
35:18Je reviens sur le fameux dossier
35:22des fonds Covid,
35:24que j'avais qualifié de véritable carnage financier.
35:27Toutes les personnes concernées doivent répondre à leurs gestes.
35:33Vous êtes aussi, dans le passé, vous avez été sportif.
35:37Aujourd'hui, avec le temps et avec l'âge,
35:39est-ce que vous trouvez un peu du temps pour participer au sport ?
35:43Ah oui, une autre forme de sport, certainement.
35:47Mais comme vous parlez de sport, je voudrais féliciter
35:52notre notre entraîneur,
35:55voilà, l'ex-entraîneur, à l'UCC, pour ses belles performances.
36:00On se souviendra de lui comme l'entraîneur qui a gagné la Cannes.
36:04Et ça, c'est un souvenir, voilà.
36:07Et on lui doit vraiment beaucoup de gratitude.
36:10Et on va souhaiter aussi bonne chance
36:13au nouvel entraîneur, qui devra aussi être soutenu
36:18pour qu'on continue notre parcours sportif glorieux.
36:22Voilà, le sport, c'est très, très important.
36:24D'ailleurs, moi, j'aurais souhaité qu'on ramène l'UASU,
36:30le sport dans les écoles et les universités,
36:33parce que le sport ne vous donne pas seulement
36:38une bonne santé physique,
36:39mais elle vous donne aussi une bonne santé morale.
36:42Moi, ma combattivité, je crois que beaucoup,
36:43je l'ai appris dans le sport, parce que j'ai fait du sport très jeune.
36:47Et je crois que c'est un bon élément pour fortifier
36:51la personnalité de nos enfants.
36:53Vous n'en avez plus le temps assez, quand même,
36:55puisque les fonctions qui incombent ces trois personnes sont assez lourdes.
36:58Vous êtes la haute représentante du chef de l'État.
37:00Ce n'est pas quand même une messe à faire.
37:02Oui, mais on trouve toujours le temps aussi de vivre.
37:05Est-il compliqué d'exercer cette mission?
37:07Oui, je viens de la démarrer.
37:09Ça fait un mois, un mois à peine.
37:13Et c'est avec beaucoup de plaisir et d'honneur
37:18que j'exerce la charge.
37:22Voilà, et je remercie encore une fois le président pour la confiance.
37:27Mesdames et messieurs, c'était aujourd'hui notre invité,
37:29Mme Aminata Touré, la haute représentante du chef de l'État.
37:32C'était un plaisir de vous avoir.
37:34Sinon, c'est vous qui nous avez reçu chez vous.
37:36Alors, le mot de la fin?
37:37Plaisir partagé, je vous félicite puisque vous êtes passé
37:41maintenant en mode télé également.
37:45Et vous enrichissez le paysage médiatique.
37:49Et ça a été un plaisir, effectivement, de discuter avec vous.
37:53Merci.
37:54Mesdames et messieurs, vous également, un très grand merci.
37:56Comme vous êtes fidèles à nous suivre sur CNews,
37:59c'est aujourd'hui, donc, Mme Aminata Touré que nous avions reçu
38:02dans l'ultime conviction.
38:03On se donne rendez-vous très prochainement pour un autre numéro.
38:06Et un grand merci aussi à toute l'équipe technique
38:08et à la rédaction de CNews.

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