• il y a 2 mois
La 106e édition de l'Open de France sonne comme la dernière participation de Grégory Havret à un tournoi du DPWorld Tour. Le Français tire donc sa révérence après 560 participations à un évènement de la première division européenne. Une carrière riche de 3 victoires et une multitude de souvenirs.

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Transcription
00:30C'est quoi tes souvenirs d'Open ? C'est quoi tes souvenirs d'Open de France ?
00:42Mon tout premier, c'est Pure Medoc, amateur 99, je fais le cut, je finis 35e.
00:48J'étais hyper heureux, un peu insouciant, c'est un peu symbolique parce qu'aujourd'hui
00:56j'y suis beaucoup au Medoc.
00:57Ça fait 11 ans que j'habite Bordeaux et ça m'a fait quelque chose la première
01:03fois que je suis retourné.
01:04Ça, c'est mon premier souvenir, 2001, je finis 3e à Lyon, à La Zabalgagne.
01:11Souvenir dingue parce que première année avec la pleine catégorie sur le tour européen,
01:21je finis 3e dans mon Open national, 1er français, fabuleux même si on avait eu des soucis
01:27de temps.
01:28C'était assez compliqué, on avait fait 36 tours le dimanche, souvenirs incroyables.
01:32Après, il y a ces deux années où Jeff Cagne, c'était Open de France, c'était assez
01:41lunaire parce qu'on avait vraiment un parcours très dur.
01:452004 et 2005.
01:462005, surtout 2004, je me rappelle, je crois que le cut c'était 7 ou 8.
01:50Dès qu'on sortait des fairways, on mettait au minimum 2-3 minutes à retrouver la balle
01:55malgré les marshalls.
01:56C'était impossible d'aller au green dès qu'on n'avait pas fait un tee-shot parfait.
02:02Il y avait du vent, c'était vraiment dur.
02:19Après, j'ai fait 4e en 2006 ou 2007, je crois.
02:23En 2006, j'ai terminé 4e, j'avais fait un dernier joueur avec de la montagne.
02:28C'était assez sympa, on avait fini 4e tous les deux, ça c'est évidemment un bon souvenir.
02:32La victoire de Thomas en 2011, c'était un peu la fin de sa carrière et tout à coup,
02:38il gagne l'Open de France.
02:39Quand t'es français, c'est quand même une consécration.
02:41Pas autant qu'un majeur, mais c'est juste derrière.
02:45C'est quand même fabuleux.
02:47C'est des trucs inimaginables.
02:49Après Jeff Ramsey, après Jean Gariat, je suis un nouveau français à avoir gagné.
02:53C'est une victoire que je suis allé chercher très très loin, mais j'ai été la chercher
02:58avec l'expérience et puis la chance d'avoir le jeu qui était en place aujourd'hui.
03:16Et puis après, franchement de 2011 à aujourd'hui, pas trop de souvenirs.
03:26La victoire de Nico, qui est un très bon copain, en 2019, je n'étais pas là parce
03:31que je jouais le Challenge Tour à ce moment-là, j'étais en Chine.
03:34Je jouais la carte, je jouais à fond ce Challenge Tour pour revenir sur le Tour européen,
03:39donc je l'ai loupé.
03:40Ce qui est étonnant, c'est qu'en fait cet Open de France et ce The Golf National,
03:44on en parle tout le temps, il est toujours un peu là, parce que dès que je croise
03:48un joueur étranger, très souvent il me dit le National, c'est mon parcours préféré.
03:54Le National, j'espère qu'il va faire beau parce que moi j'adore, je suis trop bien
03:59là-bas, j'espère juste qu'on ne va pas prendre la tornade parce que c'est tellement
04:02dur.
04:03Et au-delà d'être dur, au-delà d'être un vrai test de golf, c'est un test honnête
04:10comme disent les Anglais, c'est qu'on est obligé de taper les coups, on ne peut pas
04:14s'échapper.
04:15Mais quand tu joues bien, tu as beaucoup d'opportunités de birdie.
04:19Par contre quand tu joues mal, c'est compliqué et là c'est dur de s'en sortir.
04:23Voilà donc plein de souvenirs et cette petite piqûre de rappel régulièrement des joueurs
04:27qui m'en parlent tout au long de la saison.
04:30Justement, tu parlais de cette Ryder Cup 2018, ça devait être incroyable pour toi
04:34d'être là en France au Golf National et de faire partie de quelque sorte de l'aventure.
04:39C'était quelque chose de fort pour toi et Raph.
04:42C'était d'autant plus fort que j'étais avec Raph et ça, c'était vraiment sympa
04:46parce qu'à deux, c'est mieux.
04:50Et on a vécu un truc dingue, un truc exceptionnel qu'on aurait aimé vivre différemment.
04:56On aurait aimé jouer bien sûr.
04:58Mais bon, c'est comme ça.
05:00On n'était pas dans l'équipe.
05:01Malgré tout, on était au sein de ce team, du staff de cette équipe européenne et ça
05:08a été une super semaine, bien sûr.
05:11Et cet engouement, le public, ce mélange de Britanniques, de Français et d'Américains
05:19a fait une mayonnaise incroyable et c'est vrai que c'était dingue.
05:23Et ça a monté en puissance.
05:24C'est-à-dire que mercredi, jeudi, vendredi, mieux en mieux.
05:27Puis le dimanche, c'était l'apothéose avant les simples.
05:29C'était incroyable.
05:30Tous ceux un, ceux deux, c'était dingue.
05:32Et puis bon, il y a la victoire au bout.
05:34Donc forcément, c'est d'autant plus un bon souvenir avec une fête assez sympa derrière
05:42à Versailles, au Trianon.
05:44Ça te donne le sourire d'ailleurs.
05:46Oui, parce qu'on aime bien partager les bons moments sur le parcours, mais en dehors du parcours aussi.
05:52Donc c'est un bon souvenir.
05:54C'est un très bon souvenir.
05:55Et effectivement, d'avoir fait une aussi belle Ryder Cup et aussi impeccable fait qu'à
06:03chaque fois qu'on nous en parle, on dit que ça soit les spectateurs.
06:06A l'ébut, c'était parfait.
06:07Les gens, ils souriaient.
06:08Quand on arrive au golfe, c'était facile.
06:10Le jeu, c'était bien.
06:11Le parcours était parfait.
06:12En plus, il a fait beau.
06:13Versailles, c'était quand même assez incroyable.
06:15Même les joueurs, le château de Versailles.
06:17Bref, c'était la totale.
06:19Et c'est ça qui est d'autant plus, qui fait que ce souvenir est particulièrement parfait.
06:25C'est que de A à Z, tout ce qui s'est passé, la musique était nickel.
06:31Et ça, on fait une semaine parfaite avec la victoire au bout.
06:35Tu as eu la chance d'être dans des moments d'intimité de l'équipe européenne.
06:40Par hasard, je crois.
06:42Oui, par hasard.
06:43Dans le locker, quand Björn fait les débriefs et qu'il parle pour les journées du lendemain,
06:49Raph et moi, on aurait pu être dans ses vestiaires tous les jours.
06:54Mais bon, on leur laissait la chose, on s'éloignait un peu.
07:00Et puis, je ne l'ai pas vu venir le samedi.
07:02C'est-à-dire que j'étais dans le vestiaire.
07:04Puis je ne sais plus, je parle avec je ne sais pas qui.
07:06Et Thomas, il demande de fermer les portes du vestiaire.
07:08Et il attaque son discours.
07:10Et moi, je suis presque là.
07:12Bon, je n'aurais pas voulu être là.
07:14Je pouvais être là, mais je préférais leur laisser les autres jours.
07:17Et là, tout à coup, je suis là.
07:19D'ailleurs, j'ai pris deux, trois photos.
07:20Et c'est sympa parce qu'il parle.
07:21Et il y a toute l'équipe qui l'écoute, qui le regarde.
07:23Et c'était fabuleux.
07:25C'était fabuleux.
07:26De toute façon, ces moments-là, il aurait pu dire n'importe quoi.
07:31Et loin de là, il a eu un discours vraiment super.
07:36Qui s'est re-trip.
07:38Il l'avait probablement un peu préparé.
07:40Mais voilà, il te balance du bal esthéros.
07:42Il te balance de l'histoire, du faldo, du machin.
07:45Et puis voilà, que les mecs sont remontés aux Etats-Unis
07:49quelques années plus tôt avec la même différence de score à peu près.
07:52Donc que rien n'est fait.
07:53Qu'il va falloir se battre jusqu'au bout.
07:55Jusqu'au dernier put, etc.
07:57J'en ai encore un peu des frissons.
07:59Parce que c'est sûr que c'est des moments, évidemment,
08:02que j'aurais aimé vivre plus que tout.
08:04C'est la chose qui me manque dans ma carrière, clairement.
08:07Ce départ du 20 de l'Albatros, c'est un test, un premier test
08:11quand on fait un Open de France.
08:13C'est un départ difficile.
08:15Oui, mais pas autant que le 2.
08:19Oui, mais c'est un départ très dur, très impressionnant.
08:23Surtout quand il y a beaucoup de roughs à droite.
08:26Ce n'est pas trop le cas cette année.
08:28Malgré un drive un peu moyen, on peut quand même aller sur le green en 2.
08:32D'habitude, non.
08:34Mais bon, ce n'est pas beaucoup plus facile pour autant.
08:37Parce que d'être tenté, tu fais vite des bêtises.
08:39Alors qu'au moins, quand tu es mort et que tu ne poses pas la question,
08:42tu la mets devant l'eau, tu fais watch put, watch de put, tu passes au prochain.
08:45Mais c'est vrai que ce 1 et ce 2, c'est quelque chose.
08:48Quand tu es en haut du 2, ce matin, il était 9h30, une petite fraîcheur.
08:53Le vent est un peu contre.
08:55Tu attends les parties parce que ça met du temps.
08:57C'est un trou dur.
08:59Et là, tu moulines, tu moulines.
09:01Tu dis, laissez-moi taper ce coup que je m'en aille.
09:04Parce que c'est dur et c'est un vrai test psychologique.
09:08Donc ce 1 et ce 2, c'est quand même quelque chose.
09:11Mais ce n'est peut-être pas aussi impressionnant que le 15, 16, 17, 18 aussi.
09:15C'est un vrai très bon parcours pour plein de raisons.
09:17Et notamment grâce à ce début de parcours.
09:19Dans ta carrière, tu en as joué plein des parcours.
09:21C'est quoi le plus beau parcours que tu aies pu jouer, que tu as eu la chance de jouer ?
09:26J'en donnerais 4.
09:29J'en donnerais 4.
09:31Pebble Beach, il y a évidemment ce que j'ai vécu là-bas.
09:35Mais au-delà de ça…
09:36Tu as la 2e place à l'US Open.
09:38Oui, la 2e place à l'US Open en 2010.
09:40Mais au-delà de ça, c'est la peinture parfaite quand tu joues au golf.
09:45C'est beau, c'est intéressant.
09:48Les trous sont magnifiquement designés.
09:51Tu as l'impression que le 4, c'est ton trou préféré.
09:54Et tout à coup, tu arrives au 6, ça t'hallucine.
09:56Puis tu arrives au 7, c'est incroyable.
09:57Puis tu arrives au 8, c'est encore mieux.
10:00Ça, c'est vraiment quelque chose d'impressionnant.
10:03Après, en 2e, je dirais Royal Melbourne.
10:07C'est vraiment extraordinaire.
10:09Un peu Unlinked aussi.
10:11C'est quand même un peu…
10:13Tu avais joué quoi là-bas ? Une Coupe du Monde, non ?
10:15Non, pas Coupe du Monde.
10:16On avait le Heineken, je crois.
10:18Quelques années de suite là-bas.
10:19On allait assez souvent à Melbourne.
10:20À un moment donné, dans les années 2005-2010.
10:23On allait assez souvent là-bas.
10:24Et moi, Royal Melbourne, je ne voulais jamais le louper.
10:27J'aimais bien Hong Kong aussi.
10:29Mais c'est quand même autre chose.
10:31Royal Melbourne, extraordinaire.
10:34Après, qu'est-ce que j'aime bien ?
10:36J'en ai dit 4.
10:38Oui, l'Oakland.
10:39L'Oakland, pareil.
10:40Ce n'est pas parce que j'ai gagné là-bas.
10:42Un petit peu quand même, non ?
10:43Non, franchement, je le dirais de la même manière.
10:46Même si j'étais passé à côté en 2007.
10:49L'Oakland, c'est pareil.
10:51C'est parfait.
10:52Ce n'est pas le même style.
10:53Ce n'est pas un Links.
10:54C'est un parkour inland.
10:56C'est très joli.
10:57Et puis, il n'y a pas un trou raté.
11:00C'est une balade incroyable.
11:02Et puis, c'est très exclusif.
11:04Donc, c'est un côté hyper agréable.
11:08Parce qu'on se sent dans un endroit
11:09où on est particulièrement privilégié.
11:12Donc, voilà.
11:13C'est trois là.
11:14Et puis, j'ai toujours bien aimé Carnoustie.
11:16J'ai toujours beaucoup aimé ce parkour.
11:18Je fais un British en 2007
11:19que je n'ai d'ailleurs pas spécialement réussi.
11:21Il y a les Dunning Links tous les ans
11:23qu'on joue là-bas.
11:24Et c'est vraiment un Links que j'aime énormément.
11:26C'est peut-être mon Links préféré.
11:28Donc, voilà.
11:29Ce seraient les 4 parkours
11:30qui sortent un peu du lot.
11:31Après, il y en a d'autres.
11:32Comme je disais, Hong Kong.
11:33Ici, bien sûr.
11:35Dubai, j'adore.
11:36Le désert classique.
11:39Cran.
11:40Dubaï, j'aimais pas.
11:41Aujourd'hui, j'adore.
11:42Pareil.
11:43Peut-être plus pour la balade.
11:44Peut-être que je deviens un peu plus nostalgique.
11:46Après, golfiquement,
11:47je n'ai pas eu que des grandes réussites là-bas.
11:49Mais, voilà.
11:50C'est un peu tous mes parkours préférés.
11:52Puis, Augusta.
11:53Augusta aussi, bien sûr.
11:55Augusta aussi.
11:56Si tu devais rejouer un coup dans ta carrière ?
11:59Le dernier putt.
12:01Le dernier putt à Pebble Beach.
12:03Enfin, l'avant-dernier putt en l'occurrence.
12:05Parce que le dernier, je l'ai rentré.
12:07Mais le putt pour Birdie, ouais.
12:08C'est pas de 2 mètres.
12:10C'est sûr que c'est celui-là qui...
12:13Déjà, je veux bien le rejouer.
12:14Parce qu'au pire, je fais aussi mal que ce que j'ai fait.
12:17Tu vois, parce que tu te dis, je tape un drive.
12:19Oui, bon.
12:20Peut-être que t'en refais un mauvais, tu vois.
12:22Non, là, ce putt, c'est sûr que c'est un putt
12:25qui aurait pu réellement complètement changer ma vie.
12:29Voilà, je le rentre.
12:30Déjà, je le rentre même pas sûr qu'il y ait play-off.
12:32Parce que McDowell derrière,
12:34peut-être qu'il joue stratégiquement différemment.
12:36Peut-être qu'il va chercher le Birdie.
12:38Peut-être qu'il le fait.
12:39Peut-être qu'il fait une erreur aussi.
12:40Peut-être que je gagne l'US Open en rentrant ce putt.
12:43En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'en le rentrant,
12:45je peux pas faire pire que ce que j'ai fait.
12:47Et il y a une grande chance quand même
12:49pour que l'histoire soit un peu différente.
12:52Mais bon, c'est comme ça.
12:54Le ou les joueurs les plus fous
12:58avec qui t'es pu jouer sur...
13:00Facile.
13:02Ouais, facile.
13:04Marcel Sim, Nicolas Colsart.
13:07Pourquoi ?
13:08C'est deux super copains
13:10avec qui je passe des moments fabuleux.
13:14Parce qu'ils me font énormément rire
13:16quand je suis avec eux.
13:19C'est décalé.
13:21Ça parle de tout.
13:23Il n'y a pas trop de limites.
13:26On parle plus de golf.
13:29Et puis ils sont nature, quoi.
13:31Marcel, Miko.
13:34Si on commence à passer un début de bonne soirée,
13:38on s'éclate parce qu'ils sont très drôles.
13:42Et je me marre.
13:44Parce que parfois, j'aimerais être comme eux.
13:46Quand ils sont un peu dans ce lâchage.
13:48Je suis pas trop comme ça.
13:49Je suis toujours un petit peu en réserve.
13:51Et je me marre beaucoup avec eux.
13:53Ça, c'est les deux...
13:55Déjà, deux très très bons copains.
13:57Et avec qui j'aime énormément passer de bons temps.
14:01En tout cas, jouer de bons temps.
14:03Que ça soit sur ou en dehors du parcours.
14:05Sur le parcours, c'est quel type de joueurs ?
14:08Est-ce qu'ils sont sur le parcours comme ils sont dans la vie ?
14:11Oui, Marcel, oui.
14:13Marcel, oui.
14:15Miko, pas forcément.
14:17Miko, de temps en temps, je le vois jouer stratégiquement.
14:20Je me dis, tiens, je n'aurais pas vu faire ça.
14:23Mais Miko, c'est un shaper.
14:25Il te voit des coups auxquels toi, tu ne penses pas.
14:28C'est l'artiste un peu ?
14:29C'est un artiste.
14:30C'est un peintre, Miko.
14:32Il te fait une toile de son parcours.
14:34C'est génial.
14:35Marcel, il attaque tout.
14:37Il attaque, il prend le driver.
14:39Il s'énerve, il casse des clubs.
14:41Il se bat, c'est un fighter.
14:44Moi, je trouve que son comportement depuis qu'il a perdu la carte
14:48est absolument extraordinaire.
14:50Parce qu'il se bat vraiment comme un chien.
14:53Sa victoire au Vaudreuil m'a touché beaucoup.
14:55Je sais qu'elle était très importante pour lui.
14:57Et paradoxalement, peut-être même plus importante
14:59que ses victoires sur le tour européen.
15:01Parce qu'il est vraiment allé chercher loin.
15:03Et puis, c'est vraiment venu un moment où c'était dur pour lui.
15:07Il se qualifie pour le British derrière.
15:09Il se qualifie pour le British.
15:10Il fait un super British.
15:11Il chope la carte.
15:12Bref, c'est vraiment un moment où ça fait bien 18, 24 ans
15:17qu'il est vraiment dans le dur.
15:18Peut-être même un peu plus.
15:22Donc, voilà.
15:25C'est deux mecs top.
15:27Moi, j'adore voir Marcel jouer.
15:29Et quand il commence à louper un ou deux potes,
15:33c'est un poète.
15:34C'est génial.
15:35En match play, ça doit être pas mal de jouer avec eux.
15:37Oui, bien sûr.
15:38Bien sûr, en match play, c'est pas mal.
15:40Non, non.
15:41Mais c'est deux super mecs avant tout.
15:42Deux super mecs.
15:43La main sur le cœur.
15:46Vraiment, c'est des mecs que j'aime beaucoup.
15:49Le plus talentueux ?
15:51Du tour ?
15:52Du joueur.
15:53Le joueur avec qui tu as pu jouer.
15:54Partager une partie.
15:55Le plus talentueux...
15:59Le plus talentueux...
16:02Le plus talentueux...
16:05Pourtant, tu en as joué avec des bons joueurs.
16:08Victor.
16:09Du bouche.
16:11J'adore.
16:12Victor, franchement, il n'y a pas beaucoup de mecs
16:16où je m'arrête au practice et je regarde.
16:18Il y a Tiger.
16:20Il y a Rory.
16:22Et il y a Victor.
16:23J'adore.
16:24Quand Victor est là au practice, je me mets derrière, je regarde.
16:28J'adore comme il apprend.
16:29J'adore comme il joue.
16:30J'adore ses routines.
16:33Comment il la chope.
16:34Moi, je ne la chope pas comme ça.
16:36Moi, je fais pas mal le divo.
16:37Lui, il apprend très clean.
16:40Il a ce côté artiste aussi, lui.
16:41Ah ouais, bien sûr.
16:42C'est un artiste à part entière.
16:45Il n'y a pas de sujet là-dessus.
16:48Un mec que j'apprécie beaucoup aussi, d'ailleurs.
16:52Il est parfois incompris.
16:53Il est comme il est.
16:55On aime ou on n'aime pas.
16:56C'est vrai qu'avec lui, ce n'est pas entre les deux.
17:00Moi, j'aime beaucoup.
17:01Et j'aime énormément jouer avec lui.
17:04Et je me régale.
17:05Quand je le regarde, je me régale.
17:07Peut-être Victor du 800.
17:08Si tu devais garder qu'une seule de tes victoires,
17:11ce serait laquelle ?
17:13Le 2007 Lok Le Monde.
17:15Pourquoi ?
17:16Parce qu'il y a tout.
17:18Déjà, c'est un tournoi énorme.
17:20Ça doit être le 2e ou 3e, 3e ou 4e de l'année après Wentworth.
17:25C'est peut-être le plus gros après Wentworth.
17:27Ou le 3e.
17:28Déjà, c'est un tournoi énorme.
17:29Le parcours, ça faisait déjà quelques années qu'on était dessus.
17:33Moi, je l'adorais.
17:34C'est le paradis, cet endroit.
17:37Quand tu l'as au calendrier, un mois avant,
17:39tu te dis, je vais dormir où ?
17:41Je vais faire quoi ?
17:43Tu es au taquet.
17:44Il y a certains tournois, trois jours avant,
17:46tu ne sais toujours pas où tu vas
17:47parce que tu n'es pas emballé.
17:49Lok Le Monde.
17:51On avait notre hôtel avec Jeff, Luc1.
17:54On adorait.
17:55Petite routine.
17:56On adorait.
17:57Gagner là-bas, c'était génial.
17:59Les 18 derniers trous avec Phil Mickelson, tous les deux.
18:03En plus, il avait un point d'avance.
18:05Je le bats sur la journée.
18:06Il fait 110, je fais 69.
18:07On part en play-off.
18:08Je gagne en play-off.
18:09C'est dur de faire mieux.
18:11Les deux autres victoires, elles sont sympas.
18:14Mais elles sont trois étages en dessous.
18:17Clairement.
18:18Non, celle-là, on ne me la retirera pas.
18:21Les deux autres, peut-être, mais bon.
18:23Non, non, celle-là, c'est vraiment ma plus belle victoire
18:26et celle dont je suis le plus fier, en tout cas.
18:28Je fais un lop-shot au 14, alors que je ne suis pas très bien.
18:31À la Mickelson.
18:32Un peu à la Mickelson, exactement.
18:34Un peu un coup pacheté, mais bon, où tu te dis
18:36« bon, allez, je la mets derrière l'OMA,
18:38je vais essayer de mettre le put et puis on verra bien. »
18:40Bon, la balle rentre.
18:41Donc, il y a celui-là.
18:42Il y a un chip aussi, justement, le dernier tour au 7.
18:45Je suis à gauche du green en deux.
18:46C'est un par 4 un peu long, un peu dur.
18:49Et j'ai un chip très long.
18:51Je dois avoir 6-7 mètres pour arriver sur le green,
18:53mais le drapeau, il est complètement de l'autre côté.
18:55Donc, je dois avoir 20 mètres de green.
18:57Et le chip rentre, alors qu'elle arrive un peu vite.
18:59Tu vois, elle prend le drapeau, elle rentre.
19:01Bon, là, c'est évidemment un gros tournant,
19:03parce que si elle va 3 mètres derrière et que je loupe,
19:05ça fait deux points de différence.
19:07C'est monumental à ce moment-là, quoi.
19:10Puis c'est symbolique, parce que lui, il passe à côté,
19:12il voit la balle rentrer.
19:14C'est lui qui me prend la balle dans le truc,
19:16qui me la renvoie, bon.
19:18Donc, il y a ça, et puis il y a le 14,
19:20encore une fois, le dernier tour.
19:21C'est un par 4, donc on peut attraper en un.
19:23Lui tape le drive, se met au bord du green.
19:25Moi, je joue à gauche, parce que je voulais me laisser
19:27un coup de wedge, drapeau un peu compliqué.
19:29Je fais un coup de wedge pas mal, je me mets à 4 mètres.
19:31Puis lui, bon, il a un chip.
19:33Tu te dis, bon, Mickelson qui a un chip,
19:35bon, il ne fait pas se passer grand-chose, quoi.
19:38Puis il passe dessous.
19:39Il n'avait pas trop vu qu'il y avait de l'herbe,
19:40pas mal d'herbe sous la balle.
19:41Donc, il passe dessous, il fait 2 mètres.
19:43Il refait un chip, il se met à 2 mètres.
19:45Moi, je putte, je mets, et lui, il putte à côté.
19:47Donc, 3-5.
19:48Bon, ben, c'est sûr que ça, c'est des sacrés bols d'air.
19:51Et puis après, je me souviens, toute la partie,
19:54il m'a dit que si jamais on arrivait square
19:57ou maximum un point de retard au 18,
19:59j'aurais une bonne chance,
20:00parce qu'il ne driveait pas terrible ce joueur-là.
20:02Il jouait bien, il chipait bien, il faisait tout bien.
20:04Enfin, sauf ce chip-là, mais...
20:06Mais quand même, le driving, c'était compliqué.
20:08Le 18, c'est un trou très dur à driver.
20:10Dogleg, il y a de l'eau, des bunkers compliqués à droite.
20:14Il se met dans le bunker à droite, justement.
20:16Moi, je fais un bon drive.
20:17Donc, on fait 5-4.
20:18On part en playoff.
20:19Et donc, re, ce drive va taper.
20:21Et là, pour le coup, il va de l'autre côté.
20:23Moi, je remets un bon drive.
20:24Je me mets dans le bunker, mais je fais sortie putte.
20:26Et puis, lui, il fait boguer.
20:28Mais bon, oui, je me souviens de la plupart de mes coups
20:31le dernier tour.
20:32C'est dingue, d'ailleurs,
20:33de se souvenir de tous ces coups comme ça.
20:36Écoute, ce qui est plus dingue, c'est que parfois,
20:39quand je parle avec Thomas Levé ou certaines personnes,
20:41mais surtout Thomas,
20:42lui, il va se rappeler de coups ou de passages
20:46sur des tournois où il a fini 40e.
20:48Et c'était 15 ans plus tôt.
20:49Mais est-ce que c'est vraiment vrai
20:50quand c'est Thomas Levé qui le dit ?
20:52Il y a souvent un peu de vrai, quand même.
20:54Il y a souvent un peu de vrai.
20:56Après, il faut décortiquer.
20:57Il faut écouter à travers les...
20:59Il faut enlever 15 %.
21:01Non, mais souvent, ça me bluffe, ça.
21:04Surtout de Thomas et de 2-3 personnes.
21:07Moi, je me souviens de beaucoup de choses.
21:09Mais c'est assez logique que je m'en rappelle.
21:12C'est sûr que ce dernier tour à la Pebble Beach,
21:15je me rappelle de beaucoup de choses.
21:17Il y a des moments où ça ne s'échappera pas.
21:21Mais Thomas, j'ai l'impression qu'il se rappelle
21:23beaucoup plus de coups
21:25et même qu'ils ne servent pas à grand-chose
21:27que n'importe qui.

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