L'arme aérienne : un outil décisif (JDEF)

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En juillet, nous vous proposons un reportage entre terre et ciel. Dans ce numéro, vous verrez comment les aviateurs se préparent au quotidien pour continuer de faire face aux combats d’aujourd’hui et anticiper la haute intensité de demain.
De Mont-de-Marsan à Cognac, du Rafale au drone Reaper, découvrez comment l'armée de l'Air et de l'Espace poursuit son odyssée de 90 ans d'engagement.

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00:00Plus de 50 aéronefs, dont une vingtaine d'avions de chasse engagés, plus de 1000 aviateurs
00:25français et alliés, nous sommes sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, au cœur d'un
00:30exercice de combat aérien, VOLFA.
00:33L'esprit du combat aérien est un petit peu toujours le même, le but c'est vraiment
00:39des avions de combat qui vont essayer d'abattre l'autre.
00:43Dans cette Top Gun Académie, les équipages d'avions de chasse s'entraînent à faire
00:48face ensemble aux menaces d'aujourd'hui et de demain.
00:52On ressent depuis plusieurs années une probabilité supérieure que les forces françaises soient
00:58engagées justement dans un contexte de haute intensité, après une longue phase qui était
01:04plutôt tournée vers les conflits asymétriques.
01:06L'espace aérien comme champ de bataille, les aéronefs comme outils de combat.
01:12De l'audace des as de la première guerre mondiale, aux opérations de haute intensité
01:19de demain, l'armée de l'air et de l'espace poursuit son odyssée de 90 ans d'engagement.
01:41Pendant l'exercice VOLFA, tous les équipages s'entraînent au combat.
01:45Le commandant Maxime est l'un des pilotes les plus chevronnés de son escadron.
01:48Avec le RAFAL, un avion de chasse omnirole, il est capable de remplir toutes les missions
01:54de l'armée de l'air et de l'espace.
01:57Aux côtés de son navigateur, ils assurent la mission de dissuasion nucléaire aéroportée.
02:02Mais aujourd'hui, ils seront tous les deux chefs de mission d'un raid aérien conventionnel.
02:08C'est un exercice qui est très important puisqu'on a énormément de moyens qui sont
02:13déployés.
02:14On a des zones d'entraînement qui sont immenses et on n'a pas l'habitude de travailler
02:17avec ces zones au quotidien.
02:18Les scénarios qui sont montés sont d'un niveau tactique très élevé avec de la haute
02:21intensité et c'est très intéressant de pouvoir s'entraîner à des missions de ce type.
02:26On sera en l'air 28 Aéron 9.
02:28Notre rôle, ça va être d'aller délivrer des missiles de croisière Scalp sur des cibles
02:32qui sont défendues contre des raiders qui sont d'un nombre inconnu dans le scénario,
02:37mais conséquents.
02:44Au sol, c'est au centre expert du combat collaboratif que la mission se joue.
03:05Ici, les positions des 28 avions engagés sont retransmises en temps réel.
03:10Avec la L-16, une liaison de données tactiques au standard OTAN, les équipages français
03:17et alliés sont interconnectés en permanence.
03:19Un outil capital pour échanger des informations et opérer en coalition.
03:25L'objectif du combat collaboratif, c'est bien de pouvoir regrouper, connecter l'ensemble
03:33des participants et des acteurs au cours d'une mission.
03:36Donc là, on est vraiment dans une notion de combat collaboratif, c'est-à-dire qu'au
03:40travers d'un réseau qui est sécurisé, bien entendu, tous les participants peuvent
03:44se retrouver afin de pouvoir opérer leur mission dans la meilleure situation.
03:49Grâce au combat collaboratif, les scénaristes de l'exercice dirigent les attaques depuis
03:56le sol.
03:57Dans les airs, les alliés contrent ensemble les menaces.
04:01La mission, complexe, est poussée à son maximum au plus près de la haute intensité.
04:09Avec le Rafale, on est capable de faire à la fois du bombardement et du combat aérien.
04:12Aujourd'hui, on a fait les deux en même temps.
04:14Avec l'intégralité des missions qui sont données au lieu au Rafale, c'est une vraie
04:18force d'être en mi-place puisque l'avion est fait de telle façon que la place avant
04:21et la place arrière peuvent travailler sur des choses complètement différentes.
04:24Aujourd'hui, en l'occurrence, moi j'étais devant à 45 mètres de la mer, à 1000 km
04:29heure, en train de tirer un missile air-sol, pendant que mon navigateur derrière est en
04:32train de m'expliquer ce qu'il fallait que je fasse ensuite pour tirer des missiles
04:34air-air en combat aérien.
04:38Entrer en premier dans la zone ennemie, neutraliser les avions de chasse adverse, puis les cibles
04:43prioritaires au sol.
04:46Opérer en coalition dans un seul objectif, acquérir la supériorité aérienne.
04:54C'est quelque chose qui est capital, non seulement pour le raid aérien, mais pour
04:59la campagne interarmée toute entière.
05:01Qui tient le haut, tient le bas.
05:03C'est toujours vrai et ça a été démontré tout au long de l'histoire, jusqu'aux
05:06événements les plus récents.
05:07L'agilité, c'est vraiment le mot clé en termes de préparation opérationnelle, pour
05:11être en mesure de s'adopter rapidement à la crise qui va s'imposer à nous.
05:17Non pas en prévision d'une opération fixée, mais justement en se disant que c'est quand
05:24même bien difficile de prévoir la guerre de demain.
05:27Anticiper les combats de demain en menant les missions permanentes d'aujourd'hui.
05:31Sur la base aérienne de Luxeuil, les Mirage 2000-5 du groupe de chasse 1-2
05:37Cygogne assurent la mission permanente de sûreté aérienne française, la police du
05:42ciel. En France, ils assistent des aéronefs civils en difficulté, mais vont aussi jusqu'à
05:49les intercepter.
05:53En 2023, l'armée de l'air et de l'espace a réalisé près de 900 interventions sur
05:57alerte sur le territoire français.
06:00L'émission principale, c'est la protection du territoire français pour l'escadron.
06:05Et même si, effectivement, on ne connaît pas ou plus depuis 80 ans à peu près, c'est
06:12toujours la volonté de disposer d'un outil performant pour la défense de ce territoire.
06:16Et ça demande un entraînement quotidien.
06:20La transmission, oui, ça fait vraiment partie de notre métier.
06:23On a toute notre phase de progression et on a un roulement continu de pilote.
06:26C'est un métier relativement exigeant, avec des profits de carrière très différents,
06:30qui doivent continuellement transmettre leur savoir de manière à ce que la génération
06:35qui prend la relève ait au moins les connaissances de la génération précédente.
06:40Le but, c'est d'aller toujours un petit peu plus loin, bien sûr.
06:42A Luxeuil, comme à Mont-de-Barsan, l'alerte est permanente.
06:46L'objectif pour toi, c'est de dérouler toutes les procédures que tu as pu connaître et
06:49apprendre jusque là, que ça aille de l'interception jusqu'à la reconnaissance à
06:54distance de l'observation visuelle.
06:56Alors de l'entraînement au combat aérien, à l'intervention en France ou à l'Est de l'Europe,
07:01il n'y a qu'un pas.
07:04Le 24 février 2022, alors que la Russie envahit l'Ukraine, le commandant Vincent
07:09décolle sur alerte de Mont-de-Barsan.
07:12Sa mission, assurer la sécurité de l'espace aérien de l'OTAN à la frontière polonaise.
07:18Quand c'est arrivé, c'était en pleine nuit.
07:20En quelques minutes, on est à l'escadron et en quelques heures,
07:24on décolle. Et au bilan, en moins de six heures, après ce fameux coup de fil,
07:28en moins de six heures, on était de l'autre côté de l'Europe pour répondre
07:33en fonction de ce qui pouvait se passer.
07:46En Estonie, sur le flanc est de l'Europe, les Mirage 2000-5 se positionnent
07:51en première ligne. Depuis 20 ans,
07:54la France y assure à tour de rôle, avec ses alliés de l'OTAN,
07:57la mission de police du ciel des pays baltes.
08:01Pour le lieutenant Robinson, c'est une première.
08:07Il y avait quand même des leaders assez expérimentés qui avaient eu l'occasion
08:09de faire différentes missions.
08:13Du coup, on se base beaucoup en tant que jeune pilote sur l'expérience
08:16de ces personnes-là.
08:17On discute énormément et on arrive à avoir un petit peu l'état d'esprit
08:22et la façon d'aborder ces missions, même si, en effet,
08:25ce contexte était très particulier et similaire à aucun autre jusqu'alors.
08:32Par devant de Marsan, qu'on voit à l'autre bout de l'Europe,
08:34on était appuyé par un ravitailleur, C-135 ou MRTT, qu'on rejoignait,
08:40qui nous permettait d'acquérir cette allonge par des ravitaillements en vol
08:43et qui nous accompagnait sur ces routes, ce qu'on appelle des routes IFR,
08:46donc les mêmes routes que les routes en ligne, pour aller au-dessus des zones,
08:49s'assurer que nos alliés étaient protégés, s'assurer de la souveraineté
08:53de l'espace aérien de l'OTAN.
08:55C'était notre travail à ce moment-là.
08:59Dans ce cadre-là, on est davantage amenés à intercepter des arrivées en AFMilitaire.
09:03Donc, les interceptions se font à deux avions,
09:06contrairement à la permanence opérationnelle,
09:07où on est la plupart du temps en mono-avion.
09:13Plan de vol déposé, transpondeur allumé, contact radio confirmé.
09:17Si l'un des trois critères n'est pas authentifié,
09:20les Mirage 2000-5 décollent sur alerte pour contrôler les aéronefs suspects.
09:28Quand le klaxon a ressenti, là, c'est vrai qu'on a toujours un petit peu
09:31cette dose d'adrénaline.
09:33Le but, c'est de rapidement courir aux avions, de rien oublier.
09:37Donc, j'étais équipé sous cette mission en tant que jeune pilote de l'unité.
09:43L'avantage, encore une fois, c'est qu'on a quelqu'un de plus expérimenté
09:46qui est le lead, qui a déjà effectué ce genre d'interception.
09:52De voir un chasseur étranger de ce type, c'est toujours assez impressionnant.
09:57Mais nous, on est vraiment mécanisés, donc, dans tous les cas,
09:59on déroule ce qu'on a appris jusqu'alors.
10:03Les avions étaient dans la configuration maximale,
10:08avec les meilleurs systèmes, avec les meilleurs armements possibles,
10:12prêts à réagir et à répondre, quel que soit ce qui pouvait se passer.
10:17Le but de ces interceptions n'est pas du tout d'en venir au point du combat aérien.
10:22C'est simplement de vérifier l'identité des aéronefs.
10:27Bien entendu, on a un avion de chasse, un intercepteur.
10:32C'est difficile de mener ces interceptions sans armement.
10:36On n'a pas trop le droit à l'erreur,
10:38on ne peut pas se permettre d'envenimer la situation.
10:40Donc, il faut faire preuve de professionnalisme et cet entraînement,
10:43ça nous permet cela, c'est de ne pas laisser de place à l'improvisation
10:46et d'avoir des procédures connues et travailler au quotidien
10:50par rapport à l'ensemble de nos pilotes.
10:54L'année dernière, l'Armée de l'Air et de l'Espace
10:56a opéré plus de 400 missions de protection aérienne sur le flanc Est de l'Europe.
11:02Il y a un autre volet qui est très important,
11:03c'est la confiance qu'on va avoir dans ses équipiers.
11:07Non seulement dans l'utilisation de l'armement qu'ils ont,
11:09dans les évolutions très proches, très rapides qu'on va voir les uns dans les autres,
11:12dans les cas où il y a des choses imprévues.
11:15C'est aussi pour ça qu'on vole et qu'on s'entraîne ensemble tous les jours,
11:17c'est connaître les autres, connaître nos forces, connaître nos faiblesses
11:23et être le plus serein possible quand on va partir à la guerre avec quelqu'un.
11:30La compatibilité, c'est dès les premiers pas qu'elle s'apprend,
11:33ou plutôt dès les premiers vols.
11:37En s'installant sur la base aérienne de Cognac en 2018,
11:40l'École de l'Aviation de chasse modernise ses moyens,
11:43avec l'arrivée d'avions de formation de dernière génération, le PC-21.
11:49Un nouvel élan pour l'école qui forme plus de 80 futurs pilotes de chasse par an.
11:54Parmi eux, le capitaine Corentin.
11:57Il se prépare pour une mission de combat aérien, mais sur simulateur de vol.
12:02Que ce soit de la préparation au briefing,
12:04jusqu'à dans la mission,
12:06en fait, le but, c'est vraiment d'être immergé comme si on était en vol.
12:09Avant de briefer celle-ci,
12:10est-ce qu'il y a des questions sur les missions d'erreur précédentes ?
12:14Non, c'est clair.
12:15Tout est clair ?
12:15Oui, ça marche.
12:16Aujourd'hui, on doit maintenir la supériorité aérienne dans une zone ennemie.
12:22Et donc, mon but, en fait, c'est de faire des circuits d'attente
12:25et de traiter chaque menace RR qui vient dans cette zone pour protéger ma zone.
12:31C'est quoi ? C'est du combat aérien ?
12:32C'est ça.
12:34L'intérêt pédagogique, ça va être la gestion timing pour pousser à l'heure,
12:37donc rentrer dans la zone ennemie à un certain timing, à plus ou moins dix secondes,
12:42et ensuite, après, tenir cette place et cette zone pendant 20 minutes.
12:47Et ensuite, après, je pourrais partir.
12:48045, souvent, dans tous les modules, et là, particulièrement dans le module RR,
12:54on fait un simu, un vol, un simu, un vol.
12:59Depuis l'arrivée du système PC-21,
13:0240% de la formation des pilotes de chasse
13:04est réalisée sur simulateurs de vol de dernière génération.
13:19Casque, gants, fermeture de la verrière.
13:24L'immersion est totale pour Corentin.
13:27Que le vol soit sur simulateur ou dans les airs, le conditionnement reste le même.
13:32Rédit pour les informations sur le terrain.
13:35Donc, piste 05 en service, le terrain est bleu.
13:38Foxeco 1900 et un vent d'Est pour 10 nœuds.
13:51Ici, sur PC-21, on prend des décisions à 6 ou 7 G.
13:54Sur Mirage 2000, il les prendra à 8 ou 9, et puis sur Rafale, à 10 ou 11.
13:58Donc, cette capacité à prendre des décisions dans un environnement contraint,
14:01c'est une singularité du combat aérien moderne.
14:05La complexité du combat aérien moderne,
14:06c'est la capacité à traiter des flux de données qui sont massifs.
14:10Les environnements tactiques, la nature des menaces,
14:13les performances des systèmes d'armes, amis comme ennemis,
14:16imposent de traiter une quantité de données qui est farmineuse.
14:21Il faut savoir prioriser pour prendre la bonne décision,
14:23d'abord pour soi, en tant que naviguant, puis pour sa patrouille, ses équipiers,
14:27et puis pour l'ensemble de son dispositif quand on devient chef de mission.
14:30C'est le premier fournisseur d'équipements pour Corentin et Martin, n'est-ce pas ?
14:35C'est moi qui pilote déjà, effectivement.
14:37Il faut savoir que la plupart des missions, pour des intérêts pédagogiques,
14:40on a un instructeur derrière, pour la prise de confiance.
14:42On est parfois en solo, mais la plupart du temps,
14:44il y a un instructeur qui est en place arrière.
14:48L'enjeu de la mission d'aujourd'hui, c'était d'enseigner le vol à quatre avions
14:52pour des équipiers qui n'avaient jusqu'ici évolué que seuls
14:54ou dans des patrouilles de deux avions.
14:56Donc, j'avais deux stagiaires dans les ailes, en position de numéro 2 et numéro 4.
15:00Et ils ont découvert la tenue de formation A4,
15:04avec des profils de mission, une gestion météo,
15:06des transitions entre vol à vue, vol aux instruments.
15:09Et donc, on a pu voler dans des conditions assez exigeantes
15:12et qui leur ont permis de consolider leur maîtrise du vol en formation
15:18et d'étendre leurs compétences au sein d'une patrouille de quatre avions,
15:21ce qui sera une des bases de leur savoir-faire en unité de combat.
15:24En vol, les PC-21 disposent aussi d'outils de simulation de combat.
15:36Mais cette fois-ci, les sensations sont bien réelles.
15:42Le système d'armes simulées est très intéressant
15:44parce qu'il nous permet à la fois de faire du combat RR,
15:47mais aussi de faire du combat RG.
15:49Avec le PC-21, on peut commencer à inculquer les bases du maniement d'un radar,
15:53d'un détecteur d'alerte, d'un brouilleur, d'une liaison de données.
15:56Tous les outils qui sont nécessaires à l'apprentissage des fondamentaux
16:00du combat aérien moderne.
16:02Ça nous permet d'appréhender déjà toutes ces notions,
16:04toutes ces procédures qu'on effectuera plus tard sur l'avion d'armes.
16:07Il faut insister sur ce distinguo entre simple pilote
16:11et puis combat aérien.
16:12C'est ce qu'on a fait avec le PC-21.
16:14C'est ce qu'on a fait avec l'avion d'armes.
16:15C'est ce qu'on a fait avec l'avion d'armes.
16:16Ce distinguo entre simple pilote et puis combattant aérien.
16:20Le cœur des qualités d'un combattant aérien,
16:22c'est la capacité à prendre des décisions.
16:24A prendre des décisions, non pas assis calmement à un bureau
16:27avec une tasse de café,
16:28mais à prendre des décisions dans un cockpit de mirage de minutes de rafale
16:32avec 8, 9, 10 ou 11 G à engaisser, tout en ordonnant les décisions
16:36qui vont garantir le succès de la mission,
16:38qui vont garantir la survie de la patrouille dans un environnement hostile.
16:41Donc c'est ça qui se complexifie
16:44et qui suscite des challenges nombreux dès la formation
16:48et puis l'entraînement ensuite sur avion de combat.
16:51La complexification des menaces et des missions,
16:53c'est le sujet du combat aérien moderne, à mon sens.
17:07Depuis 80 ans, l'école de l'aviation de chasse
17:10a remis les ailes de plus de 5000 pilotes de combat.
17:13Aujourd'hui, c'est à Corentin de recevoir les siennes
17:16au cours de la cérémonie de macaronnage.
17:22Recevoir mes ailes, pour moi aujourd'hui, ça a été quelque chose de très important.
17:25Il y a un grand sentiment de fierté, forcément, en voyant nos familles
17:30lors de ce type de cérémonie.
17:32C'est aussi l'accomplissement de beaucoup d'années d'études et de formation,
17:36que ce soit en prépa, puis après à l'école de l'air,
17:39puis après pour la formation chasse en elle-même, pour notre type de formation.
17:44Donc, heureux ? Oui, très heureux.
17:47Au même moment, un autre aviateur de Cognac se fait récompenser
17:51pour une mission qu'il a conduite avec le Reaper.
17:55Un avion pas comme les autres.
17:57C'est particulièrement...
17:58C'est une mission de renseignement sur laquelle l'équipage Reaper
18:02a pu observer des cinématiques primordiales pour les opérations en cours
18:08et on a pu diffuser directement tout le renseignement à la chaîne de commandement
18:12pour pouvoir avoir ensuite une action très importante par rapport au théâtre.
18:17Rudy est officier de renseignement et coordinateur tactique.
18:23Son outil de travail, le MQ-9 Reaper,
18:26un drone hors norme de 20 mètres d'envergure piloté à distance.
18:32Depuis 25 ans, ces appareils rendent le champ de bataille plus transparent.
18:37Une révolution pour les opérations françaises.
18:40Dans un équipage Reaper, il y a quatre membres.
18:42Le premier, c'est le pilote à distance.
18:44Il est secondé par l'opérateur capteur
18:47et on va avoir toute une tranche arrière avec les opérateurs renseignement,
18:50à savoir le coordinateur tactique et l'opérateur image.
18:53Messieurs, bonjour à tous.
18:55Je vous remets en tête le contexte de ce pourquoi on va être employé
18:59sur la mission aujourd'hui.
19:01Le renseignement, c'est capital dans les opérations en ce moment.
19:04On va utiliser le Reaper au-dessus d'une zone d'opération.
19:07Sa persistance sur zone lui permet d'être là quasiment du début
19:10jusqu'à la fin d'une opération pour être en mesure de détecter
19:14des cinématiques ennemies, de les suivre et de rapporter
19:19leurs attitudes, de pouvoir les caractériser et ensuite
19:23de pouvoir transmettre toutes ces informations à la chaîne de commandement.
19:27Leur mission, renseigner, surveiller et reconnaître.
19:33Ils sont les yeux d'or des opérations françaises.
19:37Depuis 2019, le Reaper est armé de missiles Air-Sol.
19:42Si le cœur de sa mission est bien de renseigner grâce à ses optiques,
19:46cette capacité lui permet également de prendre part au combat.
19:52Il y a un petit peu un effet paradoxal entre l'éloignement de l'équipage
19:55et la proximité des images que l'on perçoit, la proximité de l'émission qu'on fait.
19:58On a finalement des capteurs qui voient le mieux ce qui se passe au sol,
20:00alors qu'on est peut-être ceux qui sont le plus loin.
20:02Les gens sont impliqués dans la mission dès le début,
20:04puisqu'ils regardent sur l'état d'opération tous les jours pendant plusieurs heures
20:08et ils savent bien ce qui s'y passe et quelles sont les conséquences de leurs actions.
20:12Si les avions de combat sont agiles et réactifs,
20:17les drones, eux, sont discrets et endurants.
20:21Là, on est parti sur une mission, sur ce qu'on a briefé.
20:25Et en fait, on se retrouve à faire pour l'instant totalement autre chose
20:27parce que la situation a changé en cours de mission.
20:30Des événements soudains sont apparus et donc forcément, on doit s'adapter.
20:39On a commencé une première partie de mission
20:41justement à la recherche d'éléments ennemis.
20:44On a pu détecter déjà des chars d'assaut
20:47et des véhicules blindés qui appartenaient au groupe armé terroriste.
20:50On a pu les reporter directement à l'aéronef, qui est chef de la manœuvre.
20:55Et ensuite, on a eu une information qui est tombée directement par les voies de la communication,
21:01comme quoi il y a eu un attentat à la voiture piégée au niveau de l'ambassade de France dans le pays souverain.
21:06Donc là, actuellement, on a été justement retasqué sur cette position
21:10pour pouvoir appuyer le groupe qui fait la protection de l'ambassade de France.
21:14Ok, je reviens avec vous. J'ai eu l'attaché de défense au téléphone.
21:17Il me demande un clip de la scène avec la carcasse
21:22pour qu'il puisse avoir une vue en 360° sur tous les environs de ce qui s'est passé au niveau de l'attentat à voiture piégée.
21:27C'est là où finalement, on va réussir à valoriser ce modèle
21:31puisque chacun des équipages sait exactement ce qu'il doit faire dans chaque situation nouvelle.
21:39L'avantage du Reaper, c'est que ça peut être un élément absolument incontournable de la mission
21:43si la mission est tournée vers le renseignement.
21:45A contrario, l'avantage d'un moyen qui n'est pas directement habité,
21:49c'est qu'il a aussi cet élément sacrifiable et que du coup, si la mission le nécessite,
21:53c'est un élément qu'on peut potentiellement perdre sans perte humaine.
21:56Ça, c'est également un point important à prendre en compte.
21:58Ensuite, dans le fait que le milieu et le champ de conflictualité est en pleine augmentation,
22:03on a un moyen qui est particulièrement dépendant des liaisons satellitaires
22:08et de l'intégralité des réseaux puisqu'il est plus technologique,
22:11en tout cas, en termes de liaisons de données que d'autres.
22:13De l'autre côté, le fait de pouvoir vérifier une information très rapidement,
22:16ça permet de proposer au commandeur et directement au pouvoir politique
22:20une affirmation ou une infirmation des données qui ont été diffusées par la mine.
22:25Et ça, c'est extrêmement important dans la problématique qu'on a actuelle
22:29de communication offensive.
22:32Pour compléter les capacités de renseignement des drones,
22:35ce sont les satellites qui fournissent une vision globale et constante du champ de bataille.
22:40Si l'espace n'est pas le théâtre de combat aérien,
22:43il fait bien partie des nouveaux milieux de conflictualité.
22:47Dans l'espace exo-atmosphérique, il n'y a pas de frontière.
22:49Vous croisez en permanence tous les utilisateurs de l'espace exo-atmosphérique
22:54qui ont les mêmes droits que vous,
22:56donc vos partenaires, qu'ils soient civils ou militaires,
23:00et aussi vos adversaires ou vos compétiteurs qui évoluent dans le même endroit.
23:06L'espace est le dernier point élevé du champ de bataille,
23:11donc le point d'observation, qui est aussi un point d'avantage opérationnel
23:14sur le combat ou sur l'adversaire, et donc il faut maîtriser.
23:19Si vous maîtrisez les points hauts,
23:21normalement, vous aurez moins de mal à gagner la bataille.
23:25Milieux terrestres, aériens, maritimes, cyberspatiales,
23:30champs informationnels et électromagnétiques.
23:33Aujourd'hui, les conflits s'inscrivent dans cinq milieux et deux champs de bataille,
23:37tous interconnectés.
23:40Les opérations spatiales militaires consistent essentiellement
23:43à fournir aux armées les services spatiaux dont elles ont besoin
23:47pour fonctionner dans les autres domaines.
23:55Pour assurer une liberté d'action aux soldats, marins et aviateurs,
23:59l'enjeu d'aujourd'hui est de garantir l'intégrité
24:01des capacités spatiales nationales.
24:05La défense active est un concept qui est emprunté à la défense aérienne.
24:11Dans la défense aérienne, il y a de la défense active,
24:14qui est la mission que fait la Police du Ciel.
24:16On se défend en utilisant la force si besoin
24:20et en étant prêts à s'opposer à une action hostile.
24:24On parle bien de mission de défense active.
24:26Elle consiste uniquement à protéger nos intérêts dans l'espace,
24:30qui sont aujourd'hui menacés, ou potentiellement menacés,
24:34par des actions inamicales.
24:36Aujourd'hui, les manœuvres dans l'espace pour échapper à une menace
24:39ou pour contrer une menace sont une des nouvelles missions
24:41qui sont apparues avec la création du commandement de l'espace.
24:45Communication, renseignement et protection des intérêts français,
24:49l'espace joue un rôle crucial pour la défense nationale.
24:55Mais sur Terre,
24:56c'est l'environnement géostratégique global qui se dégrade.
25:00Si l'accélération des innovations dans le combat aérien
25:03est un avantage tactique,
25:06elle représente aussi de nouvelles menaces
25:08dont il faut se prémunir.
25:11Il faut à la fois développer le glaive
25:13autour de ses nouvelles capacités offensives,
25:15et il faut aussi développer le bouclier
25:18pour se protéger face à ces nouvelles armes.
25:22C'est le retour d'une guerre de haute intensité aux portes de l'Europe,
25:26un type de guerre qu'on pensait révolue.
25:29Cette guerre-là nous montre toute l'importance
25:32de disposer d'une défense aérienne multicouche
25:36capable d'engager des avions
25:41à très longue distance,
25:42et puis également des avions à proximité de la ligne de front.
25:48Pour continuer de faire face au combat d'aujourd'hui
25:50et anticiper la haute intensité de demain,
25:53les armées françaises s'appuient sur un ensemble de doctrines,
25:56d'organisation, de ressources humaines,
25:58d'entraînement, de soutien et d'équipement,
26:01ce qu'on appelle la profondeur stratégique.
26:06La profondeur stratégique de la France,
26:09elle tient à l'interopérabilité qu'on a développée
26:13entre les armées occidentales depuis maintenant plus de 70 ans.
26:18Aucun de nos compétiteurs, qui pourraient devenir demain un adversaire,
26:22ne dispose d'un tel réseau d'alliances
26:26et ne dispose d'une telle interopérabilité
26:29avec ses possibles alliés dans un engagement militaire.
26:33Objectivement, la France, même si elle doit conserver des capacités
26:37pour pouvoir se défendre et agir seule,
26:40le cadre normal de ses engagements,
26:43et notamment d'un engagement de haute intensité,
26:45c'est celui de l'action en coalition,
26:49avec des alliés, avec des partenaires,
26:51et notamment avec des alliés occidentaux.
26:54On ne serait pas seuls.
26:58Avec le projet SCAV, c'est entre alliés européens
27:00que se construit le combat aérien du futur.
27:04Armées de l'air françaises, allemandes et espagnoles
27:06développent ensemble un système de systèmes,
27:09dont le cœur est un avion de combat multi-rôles de nouvelle génération
27:13couplé à une armée de drones.
27:16Alors, pour anticiper les conflits de demain,
27:19les ailes européennes du combat aérien du futur s'exercent dès aujourd'hui,
27:23à se déployer vite et loin, en 48 heures jusqu'en Indo-Pacifique,
27:27pour protéger partout les Français.

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