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Roi de la terre battue qui a contribué à écrire depuis 2001 quelques une des pages les plus mémorables de l'histoire du tennis, Rafael Nadal a annoncé jeudi qu'il prendrait en novembre sa retraite sportive, riche d'un palmarès phénoménal avec notamment 22 Grands Chelems. Henri Leconte revient sur la trace que laissera l'Espagnol dans l'histoire de son sport et du sport en général.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 10 octobre 2024.

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Transcription
00:00Il est 18h22 et ce soir Raphael Nadal a quelque chose à nous dire.
00:08Bonjour à tous, je suis ici pour vous annoncer que je me retire du tennis professionnel.
00:17Bonsoir Henri Lecomte, vous êtes notre consultant tennis d'RTL, merci beaucoup d'être avec nous dans RTL Sport
00:22puisque nous avons appris la retraite de Raphael Nadal après 23 ans de carrière.
00:27En effet, ses débuts professionnels datent de 2001.
00:30Alors ce n'est pas compliqué, il a le plus grand nombre de titres du Grand Chelem
00:33juste derrière Novak Djokovic et devant Roger Federer.
00:37Est-ce qu'il est le plus grand joueur de l'histoire du tennis sur terre battue, Henri Lecomte ?
00:42Bien sûr que c'est le plus grand joueur de tous les temps sur terre battue
00:45avec 14 Roland-Garros, vous ne pouvez pas imaginer ce que ça peut être.
00:49Lorsqu'on a dit Björn Borg à l'époque, c'était déjà fantastique.
00:52On disait 14 Grands Chelems lorsqu'on avait Pete Sampras qui aurait gagné sur toutes surfaces confondues.
00:56Mais imaginer gagner 14 Roland-Garros, on peut penser que ce soit inhumain.
01:01Mais ce joueur qui a marqué l'histoire du tennis mondial et qui marque,
01:05je pense qu'on ne s'est pas rendu compte lorsque Roger Federer s'est arrêté.
01:08Maintenant c'est Raphael Nadal.
01:10Est-ce que Novak Djokovic, on ne sait plus trop ce qui va se passer.
01:13Mais quel joueur !
01:15C'est le plus fort pour moi de tous les temps sur terre battue, bien sûr.
01:18En quoi vous a-t-il impressionné ?
01:20Et le jeu de Nadal, finalement, c'est quoi s'il faut essayer de le décrire ?
01:24Moi, c'est un terminateur, dans le sens où c'est quelqu'un qui a des puissances avec un talent bien spécifique.
01:32De l'autre côté, on avait un Roger Federer qu'on appelait plus un James Bond,
01:35c'était facile, pur.
01:37Et de l'autre côté, un autre joueur, Novak Djokovic, le joker, qui lui est plus à passer ses pions.
01:43Mais Raphael Nadal n'a jamais abdiqué.
01:46Je me souviens quand il avait 17 ans, il jouait à Monte Carlo.
01:49Je le regardais, j'étais avec mon seigneur le Prince Abel, il y a 16 ans,
01:52et il jouait en double juste à côté.
01:54Tout d'un coup, on entendait un petit gamin de 17 ans qui criait, qui criait.
01:57Je me disais, il va se calmer juste à côté.
01:59Et puis à 17 ans, il gagnait sa première Coupe Davis en 2004.
02:03Donc vous pouvez imaginer le travail qu'il a pu faire.
02:06Il va terminer pour 2024 avec une finale de Coupe Davis.
02:09Mais c'est un joueur hors norme, qui est d'une gentillesse, d'une simplicité, d'une générosité,
02:15qui est exceptionnel pour moi.
02:17Donc voilà, on est tous tristes, bien sûr.
02:19Comment devient-on un Nadal ?
02:22Je sais que ce n'est pas facile, ma question, mais vous êtes curieux, vous ?
02:27Moi, je suis très curieux.
02:29Je pense qu'aujourd'hui, il n'y aura qu'un Nadal.
02:32Mais si on veut avoir un joueur qui va gagner Roland-Garros,
02:36il faut qu'on passe beaucoup de temps à Manacor.
02:40Chez l'Académie de Raphaël Nadal, on doit envoyer nos jeunes là-bas
02:44pour comprendre comment jouer sur terre battue.
02:46Et là, je pense qu'on ira dans une autre dimension.
02:49Quels sont les outils, notamment psychologiques, qu'il faut pour faire une carrière aussi longue ?
02:53Il a été blessé, il a souffert, il est toujours revenu.
02:57Il y a un petit côté Terminator.
03:00Non, mais il y a surtout une force mentale qui est hors norme, qui est hors du commun.
03:05C'est quelqu'un qui a su s'entourer, qui a su évoluer à chaque fois.
03:09Il a toujours gardé son socle, sa famille, qui est très importante pour lui.
03:12Aussi, sa façon d'évoluer, de vivre la pêche.
03:17Il avait vraiment son coco.
03:19Et au fur et à mesure, il s'est adapté.
03:21Il a travaillé techniquement.
03:23Il a travaillé aussi avec d'autres entraîneurs.
03:25Mais tout en gardant sa racine, tout son socle.
03:28C'est ça qui est important.
03:29Il a évolué, il a fini avec Carlos Moya.
03:31Après, il a été cherché d'autres personnes.
03:33Et je crois que lui, mentalement, il est hors norme,
03:36dont la façon dont il joue.
03:38C'est exceptionnel, ça n'a rien à voir avec les autres.
03:42Je ne sais pas.
03:44Franchement, de pouvoir jouer avec les douleurs qu'il a pu avoir gagnées à Roland-Garros,
03:48rappelez-vous, lorsqu'il avait ses injections dans le pied.
03:51C'était quelque chose d'incroyable.
03:54Je crois que la douleur vient bien au-delà.
03:57Il travaille mentalement.
03:59C'est quelqu'un qui, pour lui, le sport était quelque chose de très important.
04:03On va le voir maintenant dans le golf.
04:05Il est parti, il va faire d'autres choses.
04:07Mais il est hors norme.
04:09C'est quelqu'un de hors norme sur la douleur.
04:10Pendant que je vous tiens, dites-moi.
04:12Les toques, c'est obligatoire.
04:14C'est de la magie, du rite, de la superstition,
04:16quand il se gratte le nez et, accessoirement, quand il remet son slip en place.
04:19Non, rappelez-vous, quand on avait Jeannelaine dans les années 80,
04:22lorsque je jouais, il s'arrachait les cils,
04:27il mettait de la sueur et il se touchait.
04:29Bien sûr, les autres se touchaient aussi.
04:31On ne va pas le dire à l'antenne.
04:32Non, on a compris.
04:33C'est quelque chose, c'est un rituel,
04:36qui vous permet de rester dans votre zone
04:38et d'avoir aussi un réconfort,
04:40de pouvoir encore vous sublimer.
04:42Alors, il a dû s'adapter, parce qu'au départ,
04:44il mettait tellement de temps.
04:45On disait, quand est-ce qu'il va servir ?
04:47Donc, il a dû aussi.
04:48Tout le monde l'avait.
04:50Rappelez-vous McEnroe, il levait les bras.
04:52Moi aussi, j'avais le toc un petit peu de temps en temps.
04:54Mais c'est vrai que c'était exagéré.
04:56Et ne vous inquiétez pas, au golf, il fait pareil.
04:58Mon Dieu !
04:59Alors déjà que le golf, ça me barbe.
05:01Une dernière question.
05:02Peut-être un souvenir qui vous a marqué,
05:04un moment de Nadal,
05:05dont vous avez envie de nous parler en quelques mots.
05:08La finale contre Novak Djokovic à l'Open d'Australie.
05:10Allô ?
05:12J'ai perdu mon Henri Lecomte.
05:14Oui, excusez-nous, on avait un problème de liaison.
05:16En une phrase, on vous écoute.
05:18L'Open d'Australie, Raphaël Nadal contre Novak Djokovic.
05:21Lorsqu'il se termine cette finale exceptionnelle,
05:23tous les deux ont besoin d'avoir une chaise
05:25pour se reposer après cinq heures de match.
05:27Un match extraordinaire.
05:28Vous me donnez envie de revoir en tout cas le dernier set.
05:30Merci infiniment, Henri Lecomte,
05:31d'avoir été une fois de plus présent, généreux.
05:33Vous êtes nombreux,
05:34je compte d'avoir été une fois de plus présent, généreux.
05:36Vous êtes notre consultant tennis sur RTL
05:38et nos pensées accompagnent aussi Richard Gasquet,
05:40qui met fin lui aussi à sa carrière.
05:46Dans un instant, le journal de 18h30, bien entendu.
05:48Nous prendrons la direction de l'église Sainte-Eustache à Paris,
05:50où ont eu lieu cet après-midi les obsèques de Michel Blanc.
05:53Enfin, comment s'adapter au phénomène météo extrême ?
05:56La dépression Kerk a balayé la France.
05:58Les inondations sont de plus en plus fréquentes.
06:00Je poserai la question à 18h45
06:02aux spécialistes des questions environnementales.
06:04Frédéric Danway, à tout de suite sur RTL.
06:06Bonne soirée.

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