Pierre Fagnart, journaliste, décortique les grands enjeux des élections communales avec Stéphane Vande Velde et Julien Thomas, journalistes au pôle Pouvoirs, mais aussi avec Bernard Demonty, Chef du pôle Pouvoirs.
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00:00Les élections communales, c'est dans quelques jours, après des semaines de débats et de polémiques.
00:04Les candidates et les candidats vont passer au révélateur des électeurs.
00:09Dans les grandes villes comme dans les plus petites localités, c'est l'inconnu.
00:12Dans cette émission, on va poser ensemble les enjeux principaux de ce scrutin.
00:22Et pour analyser tout ça, on a réuni trois experts.
00:25Stéphane Vandevelde, responsable de l'actualité politique wallonne,
00:29ici au soir. Bonjour Stéphane. Bonjour Pierre.
00:32A côté de vous, Julien Thomas, votre pendant sur l'actualité politique bruxelloise.
00:37Bonjour Julien. Bonjour Pierre.
00:38Et face à vous, le responsable du Pôle pouvoir, Bernard Demonti.
00:41Bonjour Bernard. Bonjour Pierre.
00:43On va donc tous les trois un petit peu discuter des enjeux en s'arrêtant parfois sur des villes,
00:47parfois sur des personnalités, parfois sur des partis.
00:51Et on va commencer par le duel qui symbolise peut-être le plus les enjeux généraux de cette campagne
00:58en s'arrêtant sur un enjeu local.
01:00C'est le duel, Stéphane, entre Nicolas Martin et Georges-Louis Boucher pour le maillot rat à Mons.
01:05C'est clair que jamais Mons n'aura connu aussi forte publicité suite à ce combat entre les deux hommes.
01:13On n'a pas assisté à une chouette campagne.
01:15Ça s'est rendu coup pour coup.
01:17On a senti que c'était surtout une campagne entre deux personnalités,
01:22oubliant parfois soit le bilan du bourgmaistre, soit les réalités du quotidien.
01:27C'est dommage parce que ça donne vraiment pas une bonne idée de ce que peut être justement un scrutin communal,
01:34qui est généralement un scrutin proche des gens.
01:37Ici, on sait quand même, ça a été très méta, ça a focalisé beaucoup d'intentions.
01:42Et moi, je trouve ça un peu un peu dommage.
01:46Mais c'est vrai que c'est un scrutin qui symbolise aussi la prise de pouvoir de Georges-Louis Boucher en Wallonie.
01:53Vous trouvez ça un peu dommage parce que la campagne de la petite phrase un petit peu,
01:57la campagne du on va trouver le truc le plus puant à mettre sous le pied de son adversaire ?
02:02Oui, ça a été des bulles puantes tout le temps.
02:07Ça a été la saga Julie Taton qui a éclipsé quand même beaucoup le fond de la réalité des Montois.
02:15Et puis, ça a été aussi insulte sur insulte entre les deux candidats.
02:20C'était vraiment pas le bon côté de la politique qu'on a vu à Mons.
02:24Bernard, ça symbolise aussi un affrontement un petit peu plus général entre les deux blocs historiques de gauche et de droite.
02:31Oui, c'est vrai que Mons et son combat de coq est un peu l'arbre aussi qui cache la forêt.
02:36La forêt, c'est quoi ?
02:37Mais finalement, c'est le combat national cette fois-ci entre le PS et le MR.
02:44Puisque on sait que si le PS devait perdre des plumes, voire perdre tout court,
02:49ce qui est moins probable à Mons, c'est quand même la position de Paul Magnette
02:54qu'il tente de raffermir après la défaite du 9 juin, qui serait mise en péril.
02:58C'est le seul président parti perdant le 9 juin qui n'a pas remis sa démission.
03:04Qui est toujours en poste.
03:05Qui est toujours en poste. On sait que les écolos ont changé de duo de tête.
03:09On sait que Defy a une nouvelle présidente également.
03:12Paul Magnette a fait le choix de rester en place et pour assurer le renouveau du parti.
03:18Maintenant, s'il devait perdre plus que des plumes à Mons,
03:21ce serait vraiment le gros symbole d'une défaite.
03:23Donc pour lui, c'est très important et pour le PS globalement,
03:26de limiter la casse sur la ville de Mons.
03:28Ce qui sera aussi important sur le PS, je reste avec vous Bernard,
03:32c'est les résultats à la ville de Liège où a priori le PS devrait rester vainqueur.
03:38Mais on peut un peu se demander qui sera bourgmestre.
03:40Est-ce que ce sera un IL ou un L qui va diriger Liège ?
03:43Voilà, c'est un peu l'homme et la femme.
03:46C'est un combat interne finalement au parti socialiste
03:48puisqu'on sait que Willy de Meyer est candidat à sa propre succession
03:53et a très envie de rester bourgmestre.
03:55Il en a tellement envie qu'il a pris la tête de liste
03:58et il n'a pas souhaité que Christy Montréal,
04:01une femme ministre sortante,
04:03d'autre part quelqu'un qui s'est fait connaître,
04:05qui s'est rendue populaire pendant la crise du Covid,
04:07il n'a pas eu envie qu'elle soit tête de liste.
04:10Donc reste à voir maintenant qui va l'emporter
04:13puisqu'on sait qu'en Wallonie,
04:15la personne qui a le plus de voix dans la liste majoritaire
04:19emporte immédiatement le maillot rabe.
04:21Même si elle est dernière sur la liste ?
04:23Même si elle est dernière sur la liste,
04:25si elle devait avoir plus de voix que Willy de Meyer,
04:27elle l'emporterait.
04:28Donc c'est un petit combat interne.
04:30Il semble que Willy de Meyer doive l'emporter.
04:32Et petite incise, on sait que
04:34le PS a un discours féministe assez appuyé.
04:36Ici, on a un peu la preuve du contraire à Liège en tout cas.
04:39Stéphane, là-dessus, sur le duel fratricide pour Liège,
04:43Oui, moi j'ai l'impression que
04:45c'est vrai que ça ne jouera plus sur des personnes
04:47puisque quelque part, contrairement à Mons,
04:50on sait qu'à Liège, le PS et le MR étaient ensemble.
04:54Et donc, ils ont vécu une législature
04:58où ils se sont bien entendus.
05:00Donc je crois que c'est la volonté de Willy de Meyer
05:02comme de Gilles Fauret de repartir pour un tour.
05:06Et donc oui, l'inconnu, c'est finalement
05:08les voix que vont faire
05:11et Willy de Meyer et Christy Montréal.
05:14Même si Christy Montréal est quand même
05:16chef de file au Parlement Wallon.
05:18Et on sent quand même qu'elle n'a pas pris
05:21toute la lumière de ses communales.
05:24Les débats se sont faits avec Willy de Meyer principalement.
05:27Et donc voilà, je pense que
05:29ce serait une très grosse surprise
05:31de voir quand même Christy Montréal
05:33faire plus de voix que Willy de Meyer.
05:35Et Stéphane, on a aussi un combat de personnes à Charleroi.
05:38C'est important de le signaler.
05:40Exactement. En fait, on peut mettre un peu
05:42en parallèle ce qui se passe à Liège
05:44et ce qui se passe à Charleroi dans la mesure où
05:46à Charleroi, ils ont fait ce que Liège n'a pas fait.
05:48C'est-à-dire qu'ils ont osé le renouveau.
05:50Ils ont tué le père.
05:52Pas vraiment, puisque c'est le père qui lui-même
05:54a décidé de se retirer, c'est-à-dire Paul Magnette.
05:56Mais surtout, il s'est dit
05:59c'est le moment de lancer une nouvelle génération.
06:02Ça part de risque, puisque
06:04Paul Magnette, c'était 22 000 voix
06:06en 2018.
06:08Si on regarde par exemple
06:10le score de
06:12Thomas Dermine, c'est aussi 22 000 voix
06:14au régional, mais ce n'est que 9 000 voix
06:16sur la ville
06:18de Charleroi. Donc entre
06:2022 000 et 9 000, il y a quand même
06:22un gap. Alors Paul Magnette
06:24reste sur la liste, donc va faire ses voix.
06:26Mais Thomas Dermine a quand même un
06:28sacré défi à relever ici.
06:30Un autre défi qu'il faudra relever.
06:32Julien, je vais vers vous. On prend la direction de Bruxelles.
06:34Notamment, il y a une inconnue
06:36qui se pose à l'occasion de ces élections
06:38communales. Voir si ce sera
06:40la poursuite du 9 juin,
06:42notamment pour le Parti écologiste.
06:44Si on prend
06:46quelques bastions XL, par exemple, en région
06:48bruxelloise, dirigées par Christos Zoulkeridis.
06:50C'est un peu de voir si les Verts vont
06:52réussir à se maintenir dans quelques communes ou pas.
06:54En 2018, on avait une vague
06:56verte qui avait débouché sur
06:58Trois-Mallorats, donc il y a Watermal,
07:00Boisfort et Forêt aussi. Mais XL,
07:02évidemment, c'est LA grosse commune
07:04qu'ils ont à Bruxelles, qui est symbolique.
07:06C'est une des communes les plus peuplées aussi de la région bruxelloise.
07:08Et effectivement, ici,
07:10Écolo va clairement perdre
07:12des plumes, comme un peu partout.
07:14Le seul petit différent, c'est comme ça
07:16qu'ils essaient de, entre guillemets, de se rassurer.
07:18Mais ça ne va pas faire une grande
07:20différence. C'est que cette fois-ci, Groon sera
07:22avec Écolo, il est président de la liste commune.
07:24Et Groon a un petit peu ce qu'on a aussi.
07:26Donc, il faut savoir
07:28qu'en 2018, c'est la première fois,
07:30si je ne me trompe pas, que l'EMR n'était pas
07:32premier parti, en fait, dans la commune.
07:34À XL. Voilà, vraiment une série
07:36de décennies à XL.
07:38Cette fois-ci,
07:40Écolo va probablement perdre des plumes
07:42et l'EMR va probablement en gagner.
07:44Mais après, tout dépendra
07:46aussi, finalement, de la position
07:48du partenaire socialiste. On peut juste observer
07:50que la majorité sortante,
07:52donc c'était une majorité PS-Écolo,
07:54c'est bien entendu, il n'y a pas eu de
07:56grosses tensions.
07:58Stéphane, on peut
08:00élargir cette réflexion à toute la Wallonie.
08:02On regardera
08:04le score des Écolo
08:06avec attention, voir un petit peu s'ils se maintiennent,
08:08s'ils arrivent à endiguer
08:10le mouvement qui a commencé le 9 juin.
08:12Ils ont beaucoup de choses à perdre, parce qu'on sent quand même
08:14sur le terrain, même si les réalités sont différentes,
08:16qu'ils ont pris vraiment une grosse claque
08:18le 9 juin, qu'à Bruxelles,
08:20ils avaient quand même réussi une vraie percée.
08:22En Wallonie, c'était un peu
08:24plus mesuré,
08:26mais ils avaient quand même
08:28des bastions, et ils pourraient
08:30les perdre.
08:32Otini, Louvain-la-Neuve, est un
08:34exemple. Ils sont là-bas
08:36au pouvoir et ils ont le
08:38Mayora depuis 24 ans,
08:40et on sait que la législature
08:42a été compliquée.
08:44Ils n'ont, ils avaient que
08:46je pense,
08:4810 sièges sur 31,
08:50et que face à eux, ils auront
08:52un cartel MR engagé.
08:54Donc là,
08:56ça va être très compliqué de garder ce
08:58Mayora, et finalement,
09:00il ne restera peut-être qu'Anguien.
09:02On parle d'Anguien, où là,
09:04ça restera peut-être
09:06la petite île au milieu
09:08de l'océan. Il y a l'inconnu
09:10Écolo, évidemment. Il y a une autre inconnue,
09:12une inconnue qui s'appelle PTB.
09:14Je reviens vers vous, Julien, parce que
09:16une des communes dont on dit
09:18qu'elle pourrait,
09:20dans laquelle le PTB pourrait rentrer dans une majorité,
09:22c'est Molenbeek, le Molenbeek
09:24de Catherine Moreau, et on
09:26sera aussi attentifs au score du PTB
09:28pour voir à quel point ce serait
09:30possible, envisageable, de les voir
09:32monter aux responsabilités.
09:34Oui, la scène politique molenbeekoise
09:36est toujours un peu à part.
09:38Un peu particulière. Voilà, il y a d'autres communes
09:40très grandes qui sont propérisées dans l'acte,
09:42mais il y a eu par exemple quand même une présence désengagée
09:44aussi, un petit peu de défis,
09:46mais je veux dire, à Molenbeek, il y a trois blocs.
09:48Maintenant, on verra aussi, après on en parlera
09:50fois dédard, mais on a PTB,
09:52PS et MR, et donc
09:54il n'y a pas beaucoup d'alternatives.
09:56On sait que Catherine Moreau
09:58est clairement à la gauche du PS.
10:00Elle a tendu la main
10:02en 2018 au PTB,
10:04bon, probablement par aussi un calcul politique,
10:06elle n'a pas trop le choix. Je pense que ses électeurs
10:08ont mal compris directement
10:10qu'elle aille vers l'EMR, mais je pense
10:12qu'intérieurement, l'EMR est
10:14un partenaire qui lui a convenu
10:16et faire la courte échelle au PTB n'est pas
10:18nécessairement stratégique pour elle. Mais il faut savoir qu'en
10:202018, le PTB a très rapidement claqué la porte.
10:22Effectivement, ses justifications
10:24n'ont convaincu
10:26pas grand monde. On sent
10:28qu'ils n'étaient pas prêts, je pense. Cette fois-ci,
10:30ils ont vraiment envie d'y aller, et on voit qu'ils prennent
10:32confiance au fur et à mesure de la campagne.
10:34C'est seulement il y a une dizaine de jours que le PTB
10:36a fait un communiqué de presse, et tout d'un coup, la tête de liste
10:38et le bloc s'est présenté aujourd'hui comme
10:40candidat bourgmestre.
10:42C'était pas le cas au début de campagne.
10:44Non, ils sentent qu'ils doivent y aller, et puis c'est une manière aussi
10:46de convaincre les électeurs que, cette fois-ci,
10:48ils veulent y aller, parce que, sur le terrain,
10:50on sent qu'il y a quand même des gens qui votent pour eux,
10:52mais qui, en même temps, sont un peu fatigués
10:54du fait qu'ils se rendent compte que le PTB n'a pas
10:56tellement envie d'y aller. Donc, voilà,
10:58il n'est pas impossible, cette fois-ci, qu'on y aille,
11:00et puis c'est important, effectivement, les résultats de juin
11:02font que le PTB
11:04pourrait dépasser le PS
11:06à Molenbeek, donc être le premier parti.
11:08Bon, après, on a une configuration
11:10où, évidemment, Catherine Bourreau
11:12pourrait très bien se mettre avec l'OMR,
11:14mais donc il y a quand même quelque chose qui pourrait se passer
11:16d'ici dimanche.
11:18Est-ce que ce quelque chose pourrait aussi se passer dans d'autres communes voilonnes,
11:20Stéphane Vandevelde ?
11:22Toujours avec le PTB, évidemment.
11:24Du moins, le PTB l'espère.
11:26C'est un peu différent par rapport au régional ou au fédéral,
11:28où on sentait bien qu'ils ne
11:30l'espéraient pas vraiment pouvoir
11:32être intégrés à des négociations.
11:34Ici, ils l'espèrent vraiment,
11:36et il y a quelques villes où ça se passe
11:38plutôt bien pour eux,
11:40où ils ont une bonne relation avec
11:42le meilleur en place. On peut parler de
11:44Seraing, on peut parler de Herstal,
11:46mais il y a une nouvelle
11:48donne depuis le 9 juin,
11:50c'est que
11:52le PS aura peut-être intérêt
11:54à aller se tourner vers l'OMR,
11:56de peur de voir
11:58les grandes villes étouffées
12:00par l'OMR, et donc
12:02par stratégie, plus que
12:04par envie, peut-être que
12:06dans certains bastions
12:08où le PTB pourrait monter au pouvoir,
12:10ils seront bloqués par la stratégie
12:12du PS qui, alors, se tournera
12:14plus vers l'OMR. – Faire monter l'OMR
12:16dans des majorités pour empêcher
12:18l'OMR, justement, de tout
12:20bloquer, de tout museler ? – Oui, pour
12:22un peu les faire monter dans l'attelage et dire
12:24vous voyez, vous ne pouvez pas bloquer
12:26les financements des grandes villes, puisque
12:28vous êtes au commande aussi des
12:30grandes villes. Ça va sans doute jouer
12:32à un moment donné dans les négociations,
12:34dans certaines villes, on peut citer Liège
12:36où ils sont déjà avec l'OMR, mais on peut citer
12:38aussi Charleroi, où à un certain moment
12:40on pourrait se demander si Thomas Dermine
12:42pourrait se tourner vers
12:44l'extrême-gauche ou vers l'OMR.
12:46Je crois que l'idée
12:48c'est de reproduire
12:50l'attelage à Charleroi
12:52avec les engagés et les verts,
12:54mais ça risque de ne pas être suffisant.
12:56– Pour retourner à Bruxelles,
12:58Julien, parce qu'il y a peu d'observateurs
13:00qui avaient vu la team
13:02Arrida arriver pour les élections
13:04du 9 juin, disons qu'on a été
13:06prévenu une première fois pour le scrutin
13:08communal, c'est un peu l'invité surprise
13:10et c'est de nouveau une grosse inconnue.
13:12Combien est-ce qu'il va pouvoir réussir
13:14à fédérer de voix autour de son nom ?
13:16– Oui, en fait,
13:18quand on est passionné par la politique
13:20et on est tous autour de la table,
13:22on a impatience de voir les résultats
13:24de dimanche, parce qu'il y a des inconnus,
13:26donc effectivement les résultats de juin,
13:28il faut savoir que sur la liste fédérale, il a fait 25 000 voix,
13:30ce qui est beaucoup,
13:32et donc dans des communes comme Anderlecht ou Molenbeek
13:34où il se présente, il fait quasiment
13:36un tiers, si pas la moitié des voix du PS ou du PTB,
13:38donc ça peut être très impressionnant.
13:40Après, une élection éliminante n'est pas l'autre,
13:42les personnalités locales
13:44n'étaient pas toujours en lice.
13:46Il faut savoir aussi, c'est important de le préciser,
13:48que c'est la clé impériale
13:50qui valide le nombre de sièges
13:52qu'on donne pour les listes
13:54aux communales, alors c'est un peu technique,
13:56mais c'est quand même une prime pour les très grosses listes.
13:58Même s'ils scorent et qu'ils font un tiers des voix,
14:00ce qui pourrait être impressionnant,
14:02ils auront peut-être beaucoup moins de sièges,
14:04mais il y a quand même quelque chose qui se passe,
14:06il a surfé sur sa lancée
14:08pour bénéficier d'une vraie visibilité médiatique,
14:10donc moi,
14:12le gars,
14:14la personne, à savoir
14:16Fouad Aida, utilise beaucoup les réseaux sociaux,
14:18moi, du coup, je reçois
14:20tous ses messages,
14:22et dès qu'il y a un journal,
14:24soit télévisé ou de presse,
14:26qui parle de lui,
14:28il le partage à tous ses contacts.
14:30Donc personne ne passe à côté
14:32du moindre passage média de Fouad Aida.
14:34Il l'utilise pour toujours plus
14:36se légitimer,
14:38et expliquer à ses lecteurs qu'il est de bonne volonté,
14:40que personne ne lui fait confiance,
14:42donc il pourrait surfer là-dessus, je pense.
14:44Bernard, sur la personnalité
14:46de Fouad Aida et la surprise qu'il pourrait
14:48représenter.
14:50C'est quelqu'un de très habile,
14:52comme Julien vient de l'esquisser,
14:54c'est un peu un homme qui fait une campagne
14:56sous-marine,
14:58par rapport aux grands médias,
15:00mais qui a une collectivité
15:02derrière lui, via Whatsapp,
15:04via les réseaux sociaux, via ses contacts sur le terrain,
15:06et donc c'est une force politique
15:08qui apparaît seulement sur les radars,
15:10mais qui, pour moi, a déjà ses racines.
15:12Et d'autre part, c'est quelqu'un de très habile,
15:14un socialiste me disait récemment,
15:16un grand format socialiste
15:18me disait, mais en fait, il est extrêmement
15:20doué parce qu'il est proche des gens,
15:22et il arrive à communiquer qu'il est proche
15:24des gens, et donc c'est quand même
15:26un phénomène qui monte,
15:28phénomène aussi qui pourrait amener
15:30à la création, à l'émergence,
15:32à la confirmation à Bruxelles, d'un parti
15:34de type communautariste, donc il y a quand même un fameux
15:36enjeu, et donc
15:38on le voit aussi, je termine par là,
15:40dans notre sondage, pour la première
15:42fois, il a réussi à passer
15:44le cap des 2%,
15:46alors c'est très peu, vous allez me dire,
15:48c'est vrai, mais ça signifie quand même,
15:50étant donné que c'est pas facile
15:52à sonder pour les raisons que j'ai expliquées,
15:54que même dans les échantillons, je vais dire
15:56larges, il commence à apparaître aussi sur les radars,
15:58donc je crois que c'est vraiment quelqu'un
16:00qu'il va falloir observer en tant
16:02qu'analyste politique, et pour la population bruxelloise,
16:04quelle que soit son origine,
16:06aussi, parce que là, on a peut-être
16:08le début d'un phénomène,
16:10on peut se rappeler aussi que la LVA en Flandre
16:12a démarré de quasiment rien du tout.
16:14Et justement, la passe décisive
16:16est assez précise, merci Bernard,
16:18on va terminer avec Anvers, avec la question
16:20de la NVA, évidemment, la question du
16:22maillot rat entre Bardo-Weaver
16:24d'un côté, et Joss D'Aze, qu'on connaît
16:26moins de notre côté de la frontière linguistique,
16:28mais qui, un peu à l'image de Faudaïdard
16:30aussi, fait un carton sur les réseaux sociaux.
16:32Oui, tout à fait, il y a quelques mois,
16:34on n'aurait pas douté du fait que
16:36Bardo-Weaver serait l'empereur d'Anvers
16:38qu'il a toujours été, puisque s'il y a bien
16:40un combat qu'il a toujours gagné,
16:42c'est celui-là. Ici, on a pour la
16:44première fois un concurrent qui s'appelle
16:46Joss D'Aze, effectivement, un jeune
16:48du PTB qui sait communiquer,
16:50qui n'a pas peur d'aller
16:52à l'affrontement contre Bardo-Weaver.
16:54Joss D'Aze a aussi fait 23 000 voix de préférence
16:56aux élections régionales flamandes
16:58et il a battu Jan Jambon, ce qui est
17:00quand même une fameuse performance.
17:02Alors, il n'est pas encore aux
17:0456 000 voix de préférence qu'a fait
17:06Bardo-Weaver, mais quand même,
17:08on sent en Flandre que quelque chose se
17:10passe, on a enfin un concurrent
17:12à Bardo-Weaver, alors ce sera
17:14à mon avis très symbolique parce que
17:16si Joss D'Aze venait à l'emporter,
17:18je pense qu'aucun autre parti
17:20ne voudrait s'associer au PTB en Flandre
17:22et que c'est quand même Bardo-Weaver qui devrait rester
17:24bourgmestre, mais quand même,
17:26on disait tout à l'heure que le PTB avait
17:28peut-être quelques doutes, n'avait pas
17:30beaucoup de listes. Ici, on a quand même un fameux
17:32bastion ultra-symbolique pour le PVDA
17:34qui est le nom flamand du PTB.
17:36Merci beaucoup Bernard Domonti,
17:38Stéphane Van de Velde et Julien Thomas pour
17:40cette analyse des différents enjeux.
17:42On renvoie évidemment nos
17:44spectateurs et lecteurs au site
17:46du Soir à son application
17:48la journée de dimanche pour avoir l'essentiel,
17:50pour avoir la totalité, même et
17:52avant tout le monde, des résultats.
17:54Le Soir.