[Documentaire] Tacos objet mangé non identifié
En matière de tacos, les avis sont tranchés. Cette curiosité culinaire est une sorte de galette fourre tout dans laquelle on mélange les ingrédients, de préférence à base de viande. Certains y voient un symbole de la malbouffe, mais c'est aussi une manière de se retrouver entre amis, ce qui en fait le symbole de toute une génération de jeunes.
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TVTranscription
00:00Musique
00:27Tacos, ça me dit quelque chose,
00:29un truc à manger, mais alors, c'est pas déjeuner.
00:33Tacos, c'est un genre de crêpe mexicaine, non ?
00:37C'est une voiture qui ne va pas vite.
00:39Quoi ?
00:41Tu n'en manges pas ?
00:42Non.
00:43Parce que ça ne me dit rien, je mange des choses plus traditionnelles.
00:46J'en ai entendu parler, c'est une espèce de gâteau pourri.
00:49J'ai un potager chez moi, donc je me nourris avec ces produits-là.
00:53C'est le repas des jeunes, ça, des gamins.
00:56C'est ça, non ? C'est les jeunes qui aiment ça.
00:59Musique
01:14Alors là, mon gars, ça va le dévorer, le truc.
01:17Un petit bocadé, one tap, hop.
01:19Rires
01:24C'est cru, ça.
01:26Du coup, un taco, c'est une galette avec de la viande, la sauce, des frites,
01:32et des crudités pour ceux qui aiment ça, mais il y a plein de gens, ils n'en pètent pas.
01:35C'est tout dépend les goûts et les couleurs.
01:37On peut mettre aussi bien de la merguez, qu'un steak, des nuggets.
01:41Un truc végétarien, ça marche aussi, non ?
01:42Oui.
01:44On met vraiment ce qu'on veut.
01:45On peut...
01:46Ça, c'est pas trop, mais ceux qui veulent, ils peuvent même mettre des courgettes,
01:48ce qu'ils veulent, mais...
01:50Moi, je t'en crée pas, mais...
01:52Ça pèse dans le ventre, hein.
01:53Ouais, la sauce, les frites, la viande, comme ils disent, tout ça, c'est gras,
01:57puis tout mélangé ensemble, c'est encore pire.
01:59Ah non, parce que plus c'est plus, ça fait moins.
02:02Rires
02:04Ah non, c'est l'inverse, c'est moins et moins, ça fait plus.
02:08En début d'année, j'en mangeais entre...
02:10Ben, un et quatre par semaine.
02:12Rires
02:13Le lendemain de boîte de nuit, ou de soirée, ça aide, ça...
02:16C'est une connerie.
02:17Ça fait pas de mal.
02:18Non, c'est faux.
02:19Aussi, ça fait du bien, hein.
02:20Non, parce que ça tombe d'un coup, c'est comme un parpaing, en fait, quand on le mange,
02:23et ça tombe d'un coup dans le ventre, alors là, c'est rangé.
02:29Visiblement, en matière de tacos, il y a ceux qui savent et les autres.
02:35Prenons Dijon, par exemple.
02:39Pour la plupart des touristes qui viennent visiter la cité des Ducs,
02:42c'est la capitale de la moutarde, du bon vin,
02:45et d'une certaine forme de bien manger à la française.
02:48Mais voici qu'à la nuit tombée, clignotent d'autres enseignes,
02:52à la gloire d'un sandwich qui défie tous les canons du bon goût.
02:57Mais voici qu'à la nuit tombée, clignotent d'autres enseignes,
03:00à la gloire d'un sandwich qui défie tous les canons du bon goût.
03:18De base, j'étais venu sans expérience, c'est-à-dire avec de la restauration derrière moi, malgré tout,
03:23mais pas dans le monde du tacos.
03:25Là maintenant ça va faire trois ans que je travaille ici et du coup la technique je la maîtrise sur le bout des doigts quoi.
03:33En french tacos on a notre base tortillas de blé et à la différence du tacos mexicain ou américain on va être constitué de frites juste là et de sauce fromagère.
03:44Celle-ci est faite maison à partir d'emmental et de crème liquide.
03:49La sauce amoureuse c'est un mélange de mayonnaise et d'arixas, c'est une sauce un petit peu piquante.
03:52Et je vais ramener ma main ainsi de suite jusqu'à que ma sauce soit bien étalée.
03:58C'est-à-dire que le but va être d'effectuer un cercle et de ne pas en mettre tout autour.
04:06De telle sorte à ce que je puisse forcément l'utiliser pour le plier.
04:09Là je constitue un trois viandes c'est-à-dire deux galettes, deux tortillas.
04:13C'est-à-dire que là je vais avoir ma viande hachée, ma viande hachée que je vais saupoudrer à l'intérieur de mon tacos.
04:19Viande hachée, cordon bleu, que je vais soigneusement découper en petits morceaux.
04:24De telle sorte à ce que ce soit pas trop gros ni trop petit.
04:29J'ai le cordon bleu, là je prends le nugget de coulée.
04:33Là je vais ajouter mes frites, de telle sorte à ce que ça recouvre à peu près ma viande.
04:40Je vais y ajouter ma sauce fromagère.
04:42Sauce fromagère qui est faite maison, que je vais étaler tout le long.
04:45De telle sorte à ce que ce soit un petit peu crémeux.
04:48Une fois que je suis là, je vais tout simplement le refermer sans forcément l'écraser.
04:54Et juste le maintenir pour le garder bien droit.
04:57Je ferme et voilà.
04:59Et du coup là j'ai mon tacos trois viandes fait maison.
05:06Résumons.
05:08Le tacos c'est donc une sorte de fourre-tout où les initiés, souvent collégiens ou lycéens,
05:12peuvent mélanger autant d'ingrédients qu'ils veulent, de préférence carnés.
05:17Mais c'est aussi pour eux une manière de se retrouver entre copains,
05:21ce qui en fait le symbole de toute une génération.
05:25On ne savait pas quoi faire, on a décidé d'aller manger un tacos.
05:29Dès qu'on peut, on y va.
05:31Parce qu'on y va avec des amis, on parle ensemble et c'est convivial.
05:35On a pris un double cordon bleu tenders avec sauce barbecue.
05:39Moi j'ai pris Biggie sauce blanche.
05:42Pour 8,70 euros, je pourrais y aller.
05:46Il était bien copieux on va dire.
05:49Franchement sur ça, oui, par rapport à ce que j'ai pris, c'est quand même pas mal.
05:52Vous n'en laissez pas, vous arrivez à tout finir.
05:54Ah non.
05:56Il faut avoir l'habitude.
05:58Pour rien manger le matin quoi.
06:00Oui voilà.
06:02Ce n'est pas ultra cher mais c'est incroyable.
06:04C'est bon.
06:10C'est très identitaire, c'est deux leurs générations.
06:13Chaque génération d'adolescents va adopter un style
06:17pour pouvoir se démarquer des trentenaires un peu lc, de la mode lc, beau et compagnie.
06:22Donc tout d'un coup, ça a vraiment défini une génération 18-25, 18-24.
06:40Les tacos, c'est à peu près une livraison sur cinq.
06:43Moi je démarre en 2018.
06:45Pendant douze mois, ça a démarré timidement,
06:48puis après c'est parti d'un seul coup, tout le monde s'est mis à en faire.
06:51Là, pour vous dire, rien qu'à Dijon, une quarantaine de restaurants me proposent.
06:55Parce que c'est de la nourriture assez rapide à préparer pour des jeunes.
06:59À Dijon, beaucoup d'adolescents, c'est des jeunes,
07:01c'est de la nourriture assez rapide à préparer pour des jeunes.
07:03Là, pour vous dire, rien qu'à Dijon, une quarantaine de restaurants me proposent.
07:05Parce que c'est de la nourriture assez rapide à préparer pour des jeunes.
07:07À Dijon, beaucoup d'étudiants.
07:09Autant vous dire qu'on en livre beaucoup plus le veille d'examen.
07:12Donc c'est l'aliment, la préparation d'une jeunesse qui n'a pas le temps.
07:19Si vous voulez, c'est le sandwich d'il y a 20 ou 30 ans, mais de la génération d'aujourd'hui.
07:25Par exemple, là, je vais livrer à la piscine.
07:27À la piscine, je livre régulièrement à la femme de ménage de la piscine,
07:30qui rentre sur Chevigny.
07:32Donc elle se fait livrer à la sortie de son travail,
07:34pour ne pas avoir à repasser au centre-ville.
07:35C'est l'aliment rapide, pratique, compact, on ne se salit pas, complet.
07:42Je pense que c'est ça qui a beaucoup plu aux jeunes.
07:44Parce qu'ils mangent ça en mobilité, sur le trottoir, le soir, la nuit.
07:47Je pense que c'est un aliment générationnel.
07:50Comment vous expliquez ça ?
07:52C'est comme les produits de la mer.
07:54Si vous n'y avez pas goûté, certains peuvent même être dégoûtés.
07:56Le tacos, les plus jeunes auront découvert ça avec les copains, en soirée.
08:00Ils initieront les parents, je l'ai déjà vu.
08:02Voir les grands-parents.
08:03C'est plus rare, mais je l'ai vu aussi.
08:05Mamie, tu nous commandes des tacos ?
08:07Tu nous commandes ?
08:09Oui, oui, je le vois aussi.
08:11C'est intéressant.
08:13Mamie a sûrement appris quelque chose.
08:16Les papys, les mamies qui ramènent leurs petits-enfants le week-end,
08:19pour qu'ils mangent chez nous, j'en vois.
08:21Quand on allait chez McDo, quand on était petits,
08:23on embarquait nos parents avec nous.
08:25Pareil, aujourd'hui, c'est les enfants qui embarquent les parents,
08:28qui les ramènent.
08:30C'est les enfants qui sont mes clients du début de semaine,
08:31ramènent leurs parents le soir ou le week-end,
08:34pour qu'ils découvrent le produit.
08:36Une fois qu'ils l'ont découvert, après, ils s'en ferraient,
08:39parce que, sincèrement, quand vous en mangez,
08:41vous êtes obligés d'avoir une envie d'en remanger.
08:46Vous ne pouvez pas rester neutre à l'égard du tacos.
08:53Il faut donc apprendre à regarder.
08:57Oui, en quelques années, le taco s'affleure.
08:59S'agirait-il de notre toute dernière spécialité culinaire ?
09:02À vrai dire, nous sommes les seuls à en douter,
09:05car à l'étranger, et notamment au Maroc,
09:07le tacos, c'est bien la nouvelle icône gastronomique
09:10venue de France.
09:30Celui que je préfère le plus, c'est celui-là,
09:32ce tacos de Paris.
09:34Ça reste une image ?
09:36Ça reste une image, ça reste une identité.
09:38C'est vendable.
09:40C'est le pays, c'est notre ami, frère,
09:43la nation française, le français.
09:45On le connaît, on le retrouve.
09:47Si c'est tacos de Monterrey ou tacos de Cancun,
09:50c'est le pays.
09:52C'est le pays, c'est notre pays.
09:54C'est le pays, c'est notre pays.
09:56C'est le pays, c'est notre pays.
09:57Tacos de Cancun,
09:59pas tout le monde connaît Cancun.
10:01Mais Paris, Nice, c'est la porte à côté.
10:04À chaque fois que je passe par là,
10:06il y a l'envie qui commence à me titiller.
10:09Donc l'idée est de manger le tacos.
10:11De temps en temps, je me dis qu'il faut le faire.
10:13On essaie d'éviter, parce que je sais que c'est pas très bon
10:15pour la santé, c'est beaucoup de sauce, beaucoup de chimiques.
10:17Mais pourquoi pas se faire plaisir de temps en temps ?
10:19Il n'est pas différent, en fait,
10:21de nos coutumes, de nos traditions.
10:23C'est un pain.
10:25C'est un pain libanais, un pain syrien.
10:27Tout comme nous, on fait du msimin.
10:29Donc ça reste quand même un pain.
10:31Des crêpes marocaines.
10:33Et ensuite, à l'intérieur, chez nous,
10:35soit on met une farce salée, soit une farce sucrée.
10:39Donc ça revient au même.
10:41On a toujours la même texture, la même décoration, si on veut.
10:43Donc c'est pas quelque chose de très, très différent.
10:46Il a pris quand même le goût du fromage français, je dirais.
10:50Les sauces aussi.
10:52Donc ce mixage-là, ça fait qu'on se retrouve avec un plat
10:56originaire de la France, comme du Maghreb.
11:00Sans rentrer dans l'Algérie, Tunisie, c'est pareil.
11:05À l'export, le tacos est devenu le french tacos, le tacos français.
11:10Donc il a finalement dépassé ses origines
11:14pour devenir une marque, je sais pas,
11:18en tout cas un produit très identifié.
11:21Et il est vrai, très associé à la culture.
11:25La culture française a une certaine culture française,
11:27plutôt urbaine, plutôt métissée, plutôt populaire également.
11:31Et c'est ça qui le rend très intéressant et très particulier
11:35dans le paysage gastronomique français.
11:48Pourtant, le nom même de ce plat naturalisé français
11:52suggère des origines plutôt latino.
11:55Le Mexique serait-il la lointaine patrie de notre sandwich national ?
12:00Pas si simple.
12:02Un burrito, c'est une tortilla de farine de blé
12:04qui est garnie d'une variété d'ingrédients,
12:06donc c'est quelque chose d'un peu plus chaud, un peu plus consistant.
12:08C'est presque un french tacos ?
12:10On va dire que ça s'y apparente.
12:12Par contre, les tacos qu'on propose, c'est vraiment les tacos mexicains.
12:16Les tacos mexicains, c'est des tortillas de maïs,
12:19donc elles se présentent comme ceci,
12:21qui sont garnies d'une variété d'ingrédients frais.
12:23C'est plutôt quelque chose de gourmet, de léger, de frais.
12:26Et là, on fait tout maison, y compris les sauces, les tortillas aussi,
12:30pour garantir une qualité et une fraîcheur au client.
12:33Et donc, le french tacos d'à côté, il est arrivé après ?
12:37Oui, je crois qu'il est là depuis février 2018, si je ne dis pas de bêtises.
12:40Mais on s'entend très bien, c'est un collègue.
12:43En fait, quand il y a des Mexicains qui viennent en France visiter,
12:46ils les envoient chez moi ou des personnes qui viennent des pays anglophones
12:49qui sont plus habitués aux burritos ou aux tacos mexicains.
12:51Eux, ils vont les envoyer.
12:54Puis quand j'ai des petits jeunes qui cherchent le tacos, le french tacos,
12:57je les envoie à côté.
12:59C'est logique, on veut que le client soit content et qu'il revienne.
13:03À Dijon, la guerre des tacos n'aura pas lieu.
13:06Mais les Mexicains de France sont plutôt perplexes devant cette ovnie culinaire.
13:11À commencer par l'ambassadeur de la cuisine mexicaine à Paris,
13:15le premier chef venu de Mexico à avoir décroché une étoile au Michelin.
13:20Tu viens de manger des tacos industriels déjà, tu y es allé goûter ou jamais ?
13:24Non.
13:26Non.
13:28Non, non, ça...
13:30C'est...
13:32Tu vois, c'est...
13:34Ça me fait mal.
13:36Après, je te dis, nous, on est Mexicains, ma femme, elle est chef aussi,
13:40donc elle fait des tacos et les gens me disent toujours
13:43« C'est où les meilleurs tacos que t'as mangés ? »
13:45Je suis sincère avec toi, c'est chez moi, à la maison.
13:46Tout le Mexicain adore les tacos.
13:48Ma famille vendait des tacos dans les marchés.
13:50Tout le monde mange des tacos au Mexique.
13:52Un taco, ça ne veut rien dire.
13:54Un taco, c'est singulier, tacos, c'est pluriel.
13:57C'est la tortilla de maïs dans laquelle on peut faire la farce que tu veux.
14:00Et après, tu le manges.
14:02Ça, c'est un taco.
14:04Un taco, c'est tout ce que t'as dans le frigo chez toi.
14:06Tu prends du jambon, tu prends du beurre, tu prends les poulets de la veille, voilà.
14:10Et là, tu le farcis, ça, c'est un taco.
14:12Et ça, c'est la sauce.
14:13On a à peu près une quinzaine de piments
14:15dans lesquels on a rajouté des cacahuètes, des sésames, voilà.
14:19Et tu peux avoir cinq, six, voire dix sauces différentes.
14:22Donc là, t'as la garniture.
14:24Après, chacun va rajouter les jus de citron,
14:26les sauces, des piments, des concombres, des carottes, voilà.
14:29Et ça va dépendre vraiment de chaque région.
14:30Voilà.
14:40En Mexique, souvent on dit qu'un taco qui ferme,
14:43c'est pas un vrai taco, tu sais.
14:45Un taco, il doit déborder vraiment de garniture.
14:48Là, on a fait un taco salpastor.
14:50Normalement, le taco salpastor, il est cuit comme dans les broches,
14:54comme les kebabs ici.
14:56Les cuisines, c'est un croisement.
14:58C'est un croisement de toutes les cultures.
15:01Le taco salpastor, qui est un des tacos les plus mangés
15:06dans la capitale de Mexico,
15:08il est fait à base d'une viande.
15:10En fait, les tranches de viande de porc sont empilées sur un tour.
15:15Ça tourne et on le découpe.
15:17C'est la shawarma libanaise.
15:21C'est des migrants qui sont arrivés au Mexique
15:24qui ont eu cette façon de faire cuire la viande,
15:26et ça a été repris.
15:27L'authenticité, où on va la chercher ?
15:30La tradition, où on va la chercher ?
15:32S'il faut que ce soit des produits originels ou pas,
15:34dans ce cas-là, nous, tous nos plats à base de pommes de terre en France...
15:39Tout ce que les Français retiennent ou connaissent de la nourriture mexicaine
15:42n'est finalement pas de la nourriture mexicaine
15:44et de la nourriture Tex-Mex industrielle,
15:47ou les French tacos.
15:49Le French taco, le taco français,
15:52c'est un peu un produit qui s'en fout de tout.
15:55Même jusqu'au nom qu'il a pris.
15:58D'ailleurs, il a dit un tacos, alors que c'est un taco.
16:01Même ça, je pense que...
16:03Peu importe, en fait.
16:05Peu importe, ils ont dû trouver le nom sympa.
16:07Tacos, tiens, ça fait bien, ça sonne bien.
16:10Mais non, non, ils n'ont rien...
16:12Ils n'ont pas grand-chose en commun.
16:14Et ce produit, je m'en fous de tout.
16:17On peut mélanger des nuggets, de la viande hachée,
16:20des merguez et du boursin.
16:21Ça représente un petit peu aussi la France d'aujourd'hui.
16:27On mélange tout, on mange, et du coup, on est libre.
16:30Allez, vas-y, mélange.
16:32Oui, vas-y.
16:34Il faut bien mélanger.
16:38Après, on n'en aura plus.
16:40C'est bon, le taco.
16:42On mange bien, va-t-on ?
16:44Est-ce que ça va faire encore comme chimie ?
16:47C'est bon.
16:48Est-ce que ça va faire encore comme chimie ?
16:53Je coupe la boucle.
16:55T'as l'oeil étalé, toi ?
16:57Oui.
16:59Mais est-ce que c'est un repas mexicain ?
17:01Je ne sais pas.
17:04Qu'est-ce qu'il dit ?
17:06C'est dans le sens de la longueur.
17:09Ça a l'air bon, le taco.
17:13Fais-y bien goûter.
17:18C'est hyper bon.
17:24Bon, puisque le Mexique nous a conduits à une sorte de mille-feuille culturelle,
17:29remontons une autre piste, celle des supposés inventeurs du tacos.
17:39Une légende urbaine veut qu'il soit apparu au pied des tours de voies en volin,
17:44banlieue de Lyon qui a longtemps d'effrayé la chronique,
17:46et qu'il porte la marque des immigrés venus de l'autre côté de la Méditerranée.
17:55Voilà, il y a quelqu'un qui vous a envoyé me voir,
17:58parce qu'il vous a dit qu'il n'y a que moi qui pouvais vous dire
18:01qui a vraiment, vraiment commencé le tacos sur la France.
18:05Je vais carrément dire sur la France.
18:07Je ne vais pas dire que sur Ventvelin.
18:09C'est Saleh.
18:11Saleh, qui a commencé le tacos à Lidl en 1995.
18:16Il a commencé avec la galette, le tacos,
18:18et la sauce fromage, elle vient de Vinicieux, de la Rotonde.
18:22Voilà, ça c'est le départ.
18:24Tous ceux qui sont venus après, c'est tous des secondes.
18:27J'ai tenu un snack au mois du taureau, en 1998.
18:30Je ne suis pas spécialisé là-dedans, mais je l'ai connu et j'en ai beaucoup vendu.
18:34C'était beaucoup les maghrébins qui mangeaient ça.
18:37Le tacos, c'est vraiment beaucoup les maghrébins.
18:39Après, voilà, les petits bobos de la ville, tout ça,
18:42eux ils sont venus bien après manger ça.
18:43Chacun leur affiche cela à sa façon,
18:46mais le tacos, il a commencé à Ventvelin.
18:48Il a commencé nulle part d'autre.
18:53Allons donc voir Salah, celui que la rumeur du quartier considère comme le père de la chose.
18:59A l'époque, il travaillait au Mas du Taureau,
19:02l'une des cités emblématiques de Ventvelin,
19:05et l'histoire de cet immigré algérien, arrivé tout petit en France,
19:09nous ramène à la préhistoire des banlieues.
19:14Moi, je suis arrivé là en 1956.
19:18J'ai grandi avec les Français.
19:20Nous, on avait une voiture qui passait tous les 30 minutes avant.
19:23Ici, là ?
19:25Sur le boulevard de Ceinture, là, vous voyez l'autoroute.
19:27Maintenant, il y a des milliards, maintenant.
19:29Les snacks, ça n'existait pas.
19:31Le seul qui existait, c'était American Sandwich à Lyon.
19:35Il est décédé il n'y a pas longtemps.
19:37Il devait se rendre.
19:39Je crois qu'il y avait un Turc aussi à Place des Terreaux,
19:41et deux Italiens qui étaient ici, au centre commercial.
19:47Sinon, il n'y a rien qui existait.
19:54La trottinette, elle ne roule plus vite qu'une bagnole.
20:02La vie est devenue très chère, les gens n'y arrivent plus, ça y est.
20:05Maintenant, ils font des tacos chez eux, les gens.
20:07Ah oui, ce n'est pas difficile à faire un taco.
20:09Même un aveugle, il peut le faire.
20:12Pour mettre la sauce algérienne, des frites congelées, un steak en carton,
20:16ce n'est pas sorcier.
20:18Même vous, vous pouvez le faire.
20:21Pourquoi ils viennent, moi ?
20:23Parce que c'est du frais, ça n'a rien à voir.
20:25Les sauces, c'est maison.
20:37L'histoire, elle a commencé ici.
20:40C'est l'ancien Lidl, le vieux.
20:43Et là, il y avait une porte de chaufferie.
20:45Et moi, je suis arrivé, je lui ai dit, vous louez pas ?
20:48Il m'a dit ouais.
20:50Et en vérité, j'ai nettoyé, il y avait quoi ? Il y avait trois mètres carrés.
20:52J'ai commencé avec trois mètres carrés, il n'y avait rien du tout.
20:55J'ai mis une hutte, deux, trois matériels, et puis vas-y quoi.
20:58J'ai commencé comme ça.
21:00En 92, il n'y a pas de tacos.
21:02Il n'y a aucune galette qui existait.
21:04Je le faisais avec la pâte à pizza.
21:06Je passais à la machine.
21:08Et après, je mettais les sauces et tout.
21:10Je faisais cure au four et je fermais avec la viande et les frites maison.
21:12Ce n'était que du frais que je faisais.
21:14Et les sauces, c'était bon.
21:16Il y avait la provençale aussi.
21:18Tomatonion promo, mais cuit. C'était bon.
21:20C'est pour ça, ça n'a rien à voir avec les autres.
21:23C'est moi qui ai créé la sauce gruyère.
21:26Après, il y en a, il a pris une galette, il l'a pliée en quatre.
21:29Mais bon, ils sont toujours venus regarder ce que je faisais moi.
21:31Si je n'avais pas fait moi, ils n'auraient rien fait.
21:33Quand les galettes sont arrivées, j'ai commencé à prendre les galettes.
21:36Et j'ai dit, je vais l'appeler Tacos.
21:38Et après, j'ai dit, dans six mois, je vais changer le nom.
21:40Ils ne m'ont pas laissé le temps.
21:42Ils avaient déjà copié.
21:44Moi, c'est moi, je suis là. Vous ne voyez pas ? J'avais 30 ans.
21:46C'est ici. Ils n'ont rien inventé.
21:48Amenez-les en face de moi et vous dites, toi, t'as inventé.
21:50Allez, vas-y, moi, je prends 100 témoins.
21:52Fais-moi voir des témoins, toi, que t'as inventés.
21:54Il n'y en a pas. Il n'y en a pas.
21:58Et pourtant, à quelques kilomètres de là, on entend un autre son de cloche.
22:02Grenoble, la capitale des Alpes, entend aussi être celle du French Tacos.
22:07La querelle est telle qu'Éric Piolle, le maire de Grenoble,
22:11a défendu sa ville durant sa dernière campagne électorale
22:14en descendant dans l'arène des réseaux sociaux.
22:17Alors évidemment, quand on vient à Grenoble, on montre les montagnes, la neige.
22:21C'est magnifique, c'est éblouissant.
22:23Mais évidemment, on vient montrer le Tacos de Grenoble.
22:26Difficile de s'y retrouver, mais c'est normal.
22:29Les recettes populaires ont souvent des origines qui se perdent dans la légende.
22:33Ce qui est certain, c'est que très vite, le Tacos a offert à des jeunes de banlieue
22:38l'occasion de monter leur première entreprise.
22:43J'ai bossé dans un bâtiment. J'étais dans l'électricité, en fait.
22:47Je n'étais pas électricien, mais j'étais un peu dans l'électricité.
22:50J'étais dans l'électricité.
22:51J'ai bossé dans le bâtiment. J'étais dans l'électricité, en fait.
22:54Je n'étais pas électricien, mais j'étais un peu plus manœuvre.
22:57On appelle ça manœuvre.
22:59J'ai bossé plusieurs mois en station de ski dans le bâtiment.
23:02J'ai été aussi un petit peu commercial, à faire du porte-à-porte,
23:06à essayer de vendre des outils.
23:08Ça m'a permis de mettre un peu d'argent de côté.
23:11Je voulais me mettre à mon compte et bosser, tout simplement.
23:14Je voulais travailler.
23:16Il y avait la solution de continuer les études, mais je ne pouvais pas
23:18parce que je n'avais pas de bonnes notes au bac.
23:22Je n'avais pas été pris en BTS.
23:24Je me suis dit qu'il fallait que je me lance dans la vie active.
23:26Je n'avais pas trop de choix.
23:28Un premier restaurant à Grenoble, puis très vite, un autre à Montpellier,
23:32puis un autre encore.
23:34En quelques années, le tacos a trouvé sa voie.
23:37C'est celle de la franchise, inspirée par les géants américains du fast-food.
23:41Pour vous dire, Burger King n'était pas encore revenu en France en 2007.
23:45Il y a KFC qui venait à peine de s'installer.
23:46C'est quand même assez vieux, mais je me rappelle comme si c'était hier.
23:49KFC venait à peine d'ouvrir en France.
23:51Ça ne faisait même pas quelques mois.
23:53En ce temps-là, c'était vraiment McDo qui était leader en termes de chaîne.
23:56Je ne connaissais pas le métier de la franchise, mais là, j'ai voulu me former.
23:58Et là, on a mis en place tous les manuels de savoir-faire.
24:00On a mis en place tous les process.
24:02Aujourd'hui, c'est une vingtaine de restaurants en France et à l'étranger.
24:08Le jour de l'ouverture, effectivement, on a eu énormément de monde
24:13qui ont commencé à faire la queue.
24:14À partir de 9h30, sachant qu'on ouvrait à 11h.
24:18Vraiment, le magasin était noir de monde.
24:21On partait dans tous les sens.
24:23Ça allait jusqu'à près le restaurant là où il y a le chocolatier.
24:26La queue commençait par là-bas jusque là.
24:28Et c'était une queue épaisse.
24:30Ce n'est pas une personne derrière une autre.
24:32À chaque fois, c'était des rangs de 2 ou 3 personnes.
24:34Ils venaient en copains, en potes.
24:36Et c'était quoi l'offre ? Qu'est-ce qu'on leur avait donné ?
24:38Un tacos acheté, un tacos offert pour les 50 premiers clients.
24:42Et il n'y avait vraiment eu que 50 ?
24:45On a débordé, bien entendu.
24:47On a été large pour récompenser les gens qui ont été faire la queue.
24:50Quand même, on n'allait pas leur dire c'est mort, c'est terminé,
24:53vous revenez une autre fois.
24:56Il ne faut pas rater son ouverture.
24:58Mais nous, jusqu'à présent, ça ne s'est pas démenti.
25:02On continue à faire une croissance à deux chiffres depuis l'ouverture.
25:05Chaque année par rapport à l'année d'avant.
25:08Plusieurs enseignes naissent à la même époque.
25:11Otacos, ou Chamas Tacos, également créé en Rhône-Alpes,
25:15déploie des success stories nationales tout en multicliant les codes du fast-food de chêne,
25:20marketés et bien habillés.
25:24Mais les pionniers de Veau-en-Velin, eux, manquent le virage
25:27et restent de modestes artisans du fast-food.
25:30Moi, ça fait boutique du bled.
25:32Je suis dans un quartier populaire, j'ai beaucoup de monde.
25:34Rassemblement, c'est pas un salon de thé, mais voilà.
25:37Vous savez, c'est comme McDonald's.
25:39Celui qui a créé McDonald's, c'est pas lui qui a mis McDonald's dans le monde, voilà.
25:45Quand j'ai vu que des Parisiens me disaient,
25:47il est où le tacos à Lyon ? Il venait manger là.
25:49Ça m'a donné l'envie de vouloir aller en Suisse, Paris.
25:51Mais j'avais que travailler.
25:53Quand tu dois travailler tous les jours, t'as pas le temps de savoir
25:55si tu vas faire un tacos à Paris ou je sais pas où.
26:00Je t'ai pas vu.
26:02Comment ça va ?
26:04Je commence à devenir aveugle.
26:05Oui, alhamdoulilah, ça va.
26:09On était dans notre quartier, on s'enfermait dans notre quartier,
26:12on mangeait que dans notre quartier, c'est tout.
26:14On avait un tacos en bas de chaque quartier, et voilà.
26:16Ça va ?
26:18Nous, on savait faire, mais on avait pas les idées pour se développer dans toute la France.
26:22Y en a, ils ont vu les choses autrement.
26:24Aujourd'hui, vous allez manger dans les franchises, c'est pas terrible.
26:27Le vrai tacos, ils mangent dans la banlieue.
26:30Vous voulez du riz, du frite ou du gratin dedans ?
26:32Bah, si c'est pour le garder, il faut mettre du riz.
26:35Du riz, ouais, allez.
26:37En sauce, vous voulez côté champignon, fromage, piquant ?
26:40C'est la sauce fromage, donc il faut goûter chez nous.
26:42La sauce champignon, c'est de la bombe aussi.
26:44Ouais, les champignons, c'est bien.
26:46Les champignons, c'est de la bombe, avec le bœuf bourguignon.
26:50Voilà.
26:52Ribasmati, vous voyez.
26:55Un bon limousin, là.
26:57C'est une bête qui a 8 mots, c'est le top des tops, ça.
27:00Ils font dans la bouche.
27:03La rose des sandwichs, on va dire.
27:05Un petit peu de poivre.
27:10Deux tranches de fromage fondu.
27:13Voilà.
27:22Bœuf bourguignon, brochette de poulet marinée, steak maison, escalope milanaise, rôti de dinde aussi.
27:27Et en sauce, vous avez fromage, champignons, roquefort italien, mexicain,
27:30chef, zanzibar et boursin.
27:33Et il n'y a nulle part, ça.
27:35Il y en a deux, trois que j'ai formés, qu'ils ont faits, mais bon, c'est jamais pareil.
27:40Je vous le coupe en deux, si vous voulez.
27:43C'est dans ces secteurs qu'on donne leur chance à des gens qui n'ont pas les bons diplômes,
27:50ou la bonne origine, ou le bon nom de famille.
27:52Quelqu'un m'avait dit il y a quelques années que le restaurant, pour les gens qui avaient réussi, c'était la nouvelle Porsche.
27:56C'était vraiment le sommum qui montrait le statut de réussite de quelqu'un, c'était d'avoir son restaurant.
28:04Et ça, c'est très présent chez les grands chefs, dans la gastronomie haut de gamme,
28:08mais c'est le cas aussi dans cette restauration plus populaire du fast food, de la street food.
28:14Moi, je suis Tunisien.
28:16Je suis venu à l'âge de 20 ans en France.
28:18J'ai obtenu mon bac en France et j'ai poursuivi mes études supérieures en France.
28:21Tout naturellement, derrière, ma destinée était de rester sur le territoire.
28:25En tout cas, entamer un début de carrière en France qui, ce début de carrière, dure depuis 25 ans maintenant.
28:33Très bon service, félicitations à tout le monde.
28:36Tout le monde a bien assuré.
28:38Vous avez assuré vraiment à tout l'État, surtout les postes.
28:41Donc, on a un objectif de chiffre d'affaires pour ce midi atteint.
28:45C'est très bien, à peu près 140 commandes, 170.
28:48On n'a pas un pédigré, en tout cas en Tunisie, pour parler de ce que je connais,
28:52où on est restaurateur par définition, où on a eu plus de facilité dans ce domaine-là que dans d'autres.
28:58Mais peut-être l'accès sur le marché du travail est plus facile.
29:02Et petit à petit, on apprend à aimer ce secteur-là.
29:07Et on se dit pourquoi pas, oui, si on arrive à avoir un accès à ce secteur-là.
29:11Et petit à petit, on apprend à aimer ce secteur-là.
29:14Et on se dit pourquoi pas, oui, si on arrive à avoir un petit apport, un peu de financement, les banques qui nous suivent derrière, pourquoi pas.
29:21Et je pense que ça se fait comme ça, petit à petit.
29:24Et aujourd'hui, effectivement, comme vous, je le constate qu'il y a beaucoup de gens originaires d'Afrique du Nord
29:31qui évoluent et grandissent bien dans ces domaines-là.
29:41Je suis algérien d'origine. Je suis algérien.
29:44Je suis arrivé, j'avais 23 ans.
29:48Je suis suivi de mon père.
29:50Mon père est né ici depuis des années.
29:52J'ai décidé de le suivre.
29:54Je suis venu le voir.
29:56Après, je suis resté.
29:58J'aime la cuisine, mais je n'étais pas cuisinier.
30:01Je travaille dans le bâtiment.
30:04J'ai mangé mon premier tacos ici, à Lyon.
30:06Je trouvais que c'est bon, mais c'est un produit qu'on trouve partout pareil.
30:10C'est ça que je trouvais, c'est un peu pas normal.
30:14Tout le monde fait la même chose.
30:16Moi, je parlais il y a 5 ans en arrière, c'est que tout le monde fait la même chose.
30:20Viande, sauce, classique.
30:23Il n'y avait rien d'autre.
30:25Et là, je me suis dit, pourquoi pas se lancer sur un truc nouveau, en différence aux autres.
30:30Et à bout de moment, on a dit, pourquoi pas de mettre le fromage pas à l'intérieur, le gratiner.
30:36Et la viande, elle est marinée.
30:38Marinée à la faite maison.
30:40Et la viande, elle est cuite au barbecue.
30:44Tout le monde fait le gratinage maintenant.
30:46Dans les chiens, tout le monde, tout le monde, tout le monde.
30:48C'est la manière.
30:50On parle au Maroc, en Algérie, partout.
30:53Et toi, tu vas où ?
30:55Je vais au Maroc.
30:56Au Maroc, en Algérie, partout.
30:59Et toi, tu vas où ?
31:01Non, c'est pas dans le but, non.
31:03On cherche la qualité, mais pas la quantité.
31:05Tu n'as pas envie de sortir du fast-food, de faire autre chose ?
31:07Non, ça reste un fast-food, parce que comme ça, on a l'avantage de recueillir tout le monde.
31:12Tout le monde peut venir.
31:14Ce n'est pas comme un restaurant gastro, que ça empêche d'autres personnes de venir, peut-être.
31:19Et là, c'est un restaurant qui est ouvert à tout le monde.
31:26Merci.
31:35On a vu ça sur les réseaux.
31:37On a vu un artiste qui s'appelle Zach Nani, qui fait un peu des interviews de personnes connues.
31:41Et donc, à un moment, je crois, sur les réseaux sociaux, il avait parlé de l'adresse.
31:45Donc, on a voulu venir voir et goûter, si c'était bon.
31:48C'est un beau modèle, là.
31:50Oui, là, on a pris le XL.
31:52On est venus là pour tout goûter.
31:54Autant essayer le meilleur modèle.
31:56Oui, c'est ça.
32:27On mange quoi aujourd'hui ?
32:29Il y en a, il y a du tacos.
32:31Et puis, allez, on y va.
32:33En général, quand on y va, on fait plaisir aux commerçants.
32:36Donc, on dit, on y va à plaisir.
32:39Moi, d'ailleurs, pour ma part, le taco, je le prends sans frites.
32:43Et je l'appelle le taco taz.
32:45Ça fait partie un peu de nous.
32:47Comme un kebab au coin de la rue, un kebab en voie de bloc.
32:51Les tacos, ça prit sa place.
32:53Le kebab en voie de bloc.
32:55Les tacos, ça prit cette expansion-là.
32:58C'est pas cher.
32:59Et ça cale bien.
33:00Ça fait l'affaire, quoi.
33:02Moi, je peux manger un tacos à midi et ma journée, elle est refaite jusqu'au lendemain.
33:12Le côté esthétique, à part la finition, il n'y est pas.
33:15C'est un peu du je bourre tout dedans et débrouillez-vous avec.
33:19C'est la liberté.
33:21Il n'y a pas de limite.
33:24Vraiment, c'est pas conditionné.
33:27C'est là, quoi.
33:28C'est à prendre, ou à laisser.
33:33Ce fameux tacos, il est né dans la marge urbaine, la banlieue.
33:37Et il s'est, quelque part, diffusé dans l'ensemble des couches sociales.
33:40De même que le rap, en 2020-2023, n'est pas une musique de banlieue.
33:45C'est une musique qui est devenue la musique mainstream.
33:48Par excellence.
33:49Et le tacos, en tout cas, dans les jeunes générations,
33:52dans l'univers de la restauration populaire rapide,
33:58c'est le produit qui a gagné la bataille culturelle.
34:03Et c'est ainsi que le tacos a échappé, peu à peu, à ses origines communautaires,
34:08pour devenir l'étendard de toute une génération.
34:12Pourquoi il y a des ballons ?
34:14Pour les enfants.
34:16Parce que c'est eux qui ramènent les parents.
34:20C'est vraiment bon.
34:22Merci, au revoir.
34:24Au fond, le tacos nous rejoue un peu l'histoire du kebab, dont il est le jeune rival.
34:30Importé en Europe par des immigrés venus du Moyen-Orient,
34:34le kebab, appelé parfois le grec ou le shawarma,
34:37a ouvert la voie en réussissant, le premier, à échapper à ses origines.
34:41Mes origines sont turques.
34:43Le kebab, je connais.
34:45Mais le tacos se vend autant que le kebab.
34:49Le kebab, ça n'a rien à voir avec un tacos.
34:52Le tacos, c'est dans une galette.
34:54Après, tout le monde a sa manière de faire les tacos.
34:57Le tacos, c'est une base frite et fromage et sauce fromagère.
35:02Le kebab, c'est du pain à kebab.
35:04C'est du pain rond.
35:06Le kebab, c'est dans du pain.
35:08C'est un sandwich.
35:10Comment ça se fait que les gens qui faisaient du kebab se sont mis à faire du tacos aussi ?
35:15La mode.
35:17La mode du tacos, tout le monde en fait.
35:20Ça rapporte.
35:23C'est un petit supplément du kebab.
35:27J'ai une amie qui ne fait que du kebab.
35:29Elle n'en démord pas, elle ne fera jamais de tacos.
35:31Elle ne fait que des kebabs.
35:33Elle n'a pas envie de s'embêter avec des tacos.
35:35Il y en a qui refusent.
35:37Ce n'est même pas ça.
35:39C'est beaucoup plus de travail.
35:41Un kebab, c'est facile à faire.
35:43En 30 secondes, vous avez produit un kebab.
35:44Un tacos, c'est beaucoup plus long à faire.
35:46D'où pourquoi le monsieur a eu son tacos en dernier.
35:51Parce que tacos, il y a les cuissons avant.
35:53Après, il faut le replier, il faut le remettre dans la machine.
35:55C'est plus de travail.
35:57C'est vrai qu'au début, je n'aimais pas faire les tacos.
35:59Je n'arrivais pas à les plier.
36:01Ma fille, elle raffolait des tacos au début.
36:03Mais moi, je n'en ai jamais mangé.
36:05Ce n'est pas ma nourriture.
36:07C'est plus les jeunes.
36:09Et quand ils vont prendre un tacos, ils ne vont pas forcément mettre du kebab.
36:10Ils vont mettre soit des tenders, soit des cordons.
36:12Du cordon dans le tacos.
36:14Mais pas forcément de la viande de kebab.
36:16Sinon, ils prendraient un kebab.
36:20Le tacos, c'est un produit que vous pouvez décliner à toutes vos envies.
36:25Il est possible de faire plus de 40 000 combinaisons différentes.
36:30Entre les sauces, les viandes, les galettes, la cuisson, le gratiné, pas gratiné.
36:36Vous pouvez tous les jours manger un tacos, mais chaque jour, il va être différent.
36:40Ce qui est complètement différent du kebab.
36:42Vous mangez le lundi un, le mardi, il va être le même.
36:45Le mercredi, pareil.
36:47C'est une mono-viande.
36:49Nous, on peut proposer des combinaisons à l'infini.
36:52Tant que vous avez de l'imagination, vous avez un tacos différent en face de vous.
36:57Si le tacos l'emporte aujourd'hui sur le kebab, c'est aussi parce qu'il a une dimension pentagryllique.
37:04Décliné en version géante ou super-géante,
37:07il porte en lui une des mesures qui tient du chamboul tout, voire du grand carnaval.
37:15Ça, c'est le méga.
37:17C'est un tacos quatre viandes.
37:19Il y a encore le giga, qui est cinq viandes, et qui doit faire à peu près 2,8 kg et 3 kg.
37:24Vous avez déjà eu quelqu'un à demander, s'il vous plaît ?
37:26Oui, bien sûr.
37:28Des fois, il y a même des clients, vous vous dites, il ne va pas le terminer.
37:30Mais en fait, ils y arrivent quand même.
37:33Tout seul ?
37:34Oui, il est fin, il est gringalé.
37:36Vous vous dites, non, il ne pourra jamais le terminer.
37:38Eh bien, il y en a qui ont un bel appétit.
37:42Là, trois viandes, je suis calé.
37:44Je ne me vois pas en manger plus.
37:47Généralement, après ça, on rentre et puis on se couche.
37:50Quand on prend des gros tacos, on se dit, tiens, est-ce qu'on va pouvoir le finir ?
37:54Tiens, lui, il l'a fini.
37:56Moi, je ne l'ai pas fini.
37:58Ce sont des petits défis, des fois.
38:00Bon, ce n'est peut-être pas forcément une bonne idée, finalement.
38:02Il n'y a rien à utiliser.
38:04Il n'existe pas le light.
38:06Ici, on est là pour se mettre vraiment cher.
38:09Il y en a qui se mettent une race en buvant.
38:11Il y en a qui se mettent une race en noir.
38:13Dans les deux cas, on repart mal.
38:16C'est sûr que ce n'est pas…
38:18C'est un peu plus gras, plus sucré, plus salé
38:20que ce qu'on nous propose pour être en bonne santé.
38:22Mais après, être en bonne santé, c'est le mental,
38:26ce n'est pas que le physique.
38:29On fait pas mal de sport.
38:31Du coup, on a besoin en conséquence.
38:33On va le faire.
38:36Manger trop, manger à s'en éclater le ventre
38:39ou simplement manger à sa faim,
38:41le tacos est taillé pour combler l'appétit des adolescents,
38:45un appétit mi-réel, mi-provoque.
38:52Moi, je suis carnivore, je ne mange que la viande.
38:55Je n'aime pas les crudités, tout ça.
38:57Et je peux choisir de mettre juste de la viande dans mon tacos.
38:59Et c'est ça que je trouve bien.
39:00On peut mettre ce qu'on veut dedans, on choisit.
39:03Moi, je mets de la sauce algérienne souvent dans mon tacos
39:05parce que j'aime bien, c'est piquant.
39:07Et puis, ça relève un peu tout le goût du reste.
39:10Et en plus, je mets une sauce fromagère parce que c'est meilleur.
39:12Ça tient plus le ventre.
39:15C'est ça, d'être ensemble.
39:17Adolescence, c'est pouvoir appartenir à un groupe de pères
39:20mais garder quand même son identité.
39:22C'est simple, on ne se casse pas la tête.
39:24On n'a peut-être pas forcément envie de se faire à manger non plus.
39:26Et puis du coup, si on n'a pas loin, on y va.
39:28Et puis, tout le monde est content
39:30parce qu'en général, tout le monde aime.
39:32C'est rare qu'il y en a qui n'aiment pas le tacos.
39:34À l'adolescence, on est aussi le rejet
39:36de tout ce qui est recommandations nutritionnelles,
39:38tout ce qui est maternage, tout ce qu'il faut faire,
39:41que les parents disent ce qu'il faut faire, etc.
39:43Donc, c'est aussi une façon de se démarquer
39:45pour après, vers 20, 21 ans, reprendre un petit peu
39:48le chemin finalement du healthy et de la santé.
39:51Mais à cet âge-là, la santé, ils s'en foutent.
39:53Je suis énervée, j'ai faim.
39:55Je suis triste, j'ai faim.
39:56Et vu que je suis soit énervée, soit triste,
39:58j'ai tout le temps faim.
40:00Moi, je disais que tous les jours, je mange trop.
40:03Et à chaque jour, je mange plus.
40:05Je n'ai jamais pas faim.
40:07Je m'arrête quand ça ne rend plus.
40:11Les adolescents, ce qu'on dit, c'est qu'il vaut mieux
40:13les avoir en photo qu'en pension.
40:15Ça mange beaucoup.
40:17Et les garçons, ça peut aller jusqu'à 3 000, 3 500 calories par jour.
40:19Et d'ailleurs, cette faim fait peur.
40:21C'est énorme.
40:23T'as acheté quoi ?
40:24Des pommes bleues et des frites.
40:27Avec la petite sauce.
40:35Il y a des frites dedans.
40:37Il y a la sauce tarpan.
40:39Ça a l'air appétissant.
40:43La petite sauce tarpan.
40:54On voit bien que les adolescents se mettent en grappe.
40:56Donc, ils se reconnaissent par ce qu'ils mangent,
40:58par comment ils sont habillés,
41:00par ce qu'ils écoutent comme musique, etc.
41:02Donc, c'est pour se regrouper,
41:04pour aller du radeau de l'enfance au radeau de l'adulte,
41:06eh bien, on doit avoir des modes
41:10qui nous permettent d'être ensemble pour se construire.
41:14C'est comme ça qu'on peut se séparer
41:16et partir de ses parents,
41:18ce qui est important d'ailleurs.
41:20Gardons-nous donc de mépriser cette junk food
41:22qui a si souvent comblé nos appétits d'adolescents.
41:25Le gras, le fromage, les frites,
41:28et pourquoi pas les tacos,
41:30seront demain nos madeleines de Proust.
41:43Quand on était plus jeunes au lycée,
41:45c'était un peu le bastion.
41:47On se retrouvait toujours là, les midis, presque.
41:49C'est forcément pas une bonne chose, peut-être pour notre santé,
41:50mais au final, c'était très bien.
41:53Et puis là, forcément, on a tous un peu grandi,
41:55on est partis un peu ailleurs,
41:57donc on revient là un peu, des fois, entre copains,
41:59mais c'est vrai qu'on vient moins souvent maintenant.
42:01On était à Carnot, nous.
42:03Et puis on allait ici, on avait un bon rythme.
42:05Des fois, c'était trois tacos par semaine.
42:08Ça enchaînait pas mal, quand même.
42:12On faisait un bon chiffre d'affaires, je pense.
42:14On connaît un peu aussi le chef.
42:16On a les contacts.
42:18Des fois, il nous faisait des petits tacos en plus.
42:20Forcément, c'était sympa.
42:22On regrettait pas d'être venus.
42:24Oui, le lycée, quand on avait deux heures le midi,
42:26souvent, on passait là.
42:28Par rapport au kebab, qui est plus cher,
42:30et au McDo ou autre, qui nourrit moins,
42:32c'était sûrement le bon truc pour payer pas trop cher
42:34et pourtant pour bien manger le midi
42:36et bien avoir plus faim.
42:38Du coup, nous, on a foncé dessus.
42:40Parce que c'est bon.
42:42On a essayé et puis on a accroché.
42:50C'est bon.
43:13Ça me semble hyper reconfortant.
43:15Tout ensemble, avec cette sauce fromagère
43:17qui, de toute façon, j'ai l'impression
43:18prend le pas sur tout le reste,
43:21ça donne un truc, une espèce de boule
43:24réconfortante,
43:28de chaleur.
43:30Je trouve ça hyper bon.
43:32Moi, j'en mange que très rarement.
43:34Justement quand il fait pas très beau.
43:37Et surtout pas trop avec des gens autour de moi.
43:39C'est un exercice un peu solitaire.
43:42Pourquoi ?
43:44Parce que c'est très gras.
43:48Je pense que c'est pas très bon pour la santé.
43:51Et surtout parce que j'imagine
43:53que c'est une viande qui doit pas être élevée
43:55dans de très bonnes conditions.
43:57Et qu'à l'heure où il faut faire attention
43:59et que toutes ces questions-là sont ultra importantes,
44:01ça joue.
44:03Et je pense que c'est une des raisons
44:05pour lesquelles
44:07je vais jamais proposer à mes amis
44:09en tout cas dire
44:11venez, on va manger un tacos.
44:13Ça me paraît pas possible du tout.
44:15Sur le moment, c'est hyper agréable.
44:16C'est trop bon, mais pas trop.
44:18À la rigueur, un hamburger,
44:20il y a une espèce de volonté
44:22de mettre un peu de la salade, des tomates.
44:24Là, vraiment, c'est assumé
44:26que c'est juste
44:28des frites, de la viande.
44:30Moi, j'ai pris cordon bleu en plus.
44:32Il y a du fromage encore en plus dans ma viande.
44:35Et cette sauce fromagère
44:37plus une autre sauce,
44:39plus du gratin,
44:41ça fait beaucoup.
44:43Donc oui, c'est très agressif, vraiment.
44:47Né en banlieue,
44:49grandi au cœur des villes,
44:51adopté depuis peu par la capitale,
44:53le tacos poursuit
44:55son large mouvement de conquête.
45:01Et le voici qui arrive dans nos campagnes
45:03par des chemins de traverse
45:05fringants concurrents
45:07du bon vieux camion pizza.
45:13La recette de ce mois-ci,
45:14c'est le tacos provençal.
45:16Mayonnaise, chorizo,
45:18légumes du soleil,
45:20tomates, courgettes, poivrons avec du thym,
45:22au soyer râti du fromage,
45:24produit des Pyrénées, frites, sauce fromagère.
45:32J'étais dans la métallurgie,
45:34je fabriquais des ressorts.
45:36C'est une reconversion totale.
45:39Il y en a beaucoup qui ne connaissent pas.
45:42Les jeunes y connaissent,
45:44mais il y en a des anciens qui ne connaissent pas.
45:46Ils viennent par curiosité.
45:49C'est du fromage ?
45:51C'est une sauce fromagère faite maison.
45:53Avec du fromage de l'Hermitage de Bunyéville.
45:55Il y a de la viande ?
45:58C'est une crêpe de farine de blé.
46:00Vous avez une sauce, la viande,
46:02frites, sauce fromagère à l'intérieur.
46:03D'accord.
46:13Vous faites des salades ?
46:15Je faisais des salades avant.
46:17Le problème, c'était que ça ne marchait pas.
46:19J'ai enlevé de la carte.
46:21Elle est dans le tacos.
46:24Elle est dans le tacos, la sauce fromagère.
46:26Ça tient, ça ?
46:28Oui.
46:30Il ne faut pas que ça tombe.
46:31Pas de souci, madame.
46:33Bonne soirée, bon appétit.
46:35Au revoir.
46:38Bonsoir.
46:40Pardonnez-nous,
46:42mais on n'est pas au courant
46:44qu'il y a des gens comme vous
46:46qui s'installent sur Paris.
46:48Vous avez fait une information ?
46:50J'avais fait une information au tout début.
46:53Ça fait combien de temps ?
46:55Ça fait trois ans déjà que je suis là.
46:57Non, parce que c'est...
46:59C'est un peu cocasse.
47:01Nous, on vient au distributeur de pizza.
47:03Mais il n'y a pas de souci, monsieur.
47:05C'est mexicain, mais moi, c'est les tacos à la française.
47:08Tout est à l'intérieur.
47:10C'est vous qui choisissez la composition de votre tacos.
47:12D'accord.
47:14Voilà.
47:16Avec un petit rosé, ça va être bien.
47:18J'ai fait le tacos rougien.
47:20Pour rappeler un peu le terroir.
47:22Donc de la crème, du lard,
47:24fumée par une boucherie,
47:26de la sauce fromagère.
47:28Il y a aussi le tacos francontois,
47:30pour rappeler un peu la franche-comté,
47:32donc avec de la canne-coyote,
47:34de la saucisse façon mortaux,
47:36des oignons caramélisés, des glaces au vin jaune,
47:38frites sauce fromagère,
47:40pour vraiment rappeler le côté francontois.
47:42Et on avait tenté, au mois de décembre,
47:44pour essayer de rapporter, côté des fêtes,
47:46donc un tacos forestier
47:48avec du chevreuil et des cèpes.
47:52À la base, le taco, c'est pas comme ça.
47:54C'est des chaînes, à peu près, des produits congelés.
47:56On a voulu tenter les choses
47:58à partir de la bonne cuisine des tacos.
48:03Poulet fermier, j'en comprends pas.
48:05C'est du poulet français, fermier.
48:09Si on décide de travailler du produit frais,
48:11du produit loco, il faut aller jusqu'au bout.
48:14Il y a moyen de faire des bonnes choses.
48:21Ce qui est intéressant avec ce qu'on mange,
48:23c'est que souvent, on y est très attaché sentimentalement.
48:25Et ce qu'on a mangé jeune,
48:27on continue à le manger plus âgé.
48:29Et on a vu le hamburger suivre cette trajectoire
48:33de respectabilisation
48:35avec le vieillissement des générations
48:37qui l'avaient découvert.
48:39Aujourd'hui, le burger,
48:41il se consomme dans les brasseries,
48:43voire dans les restaurants chics.
48:45On peut le manger à la carte à 15 ou 18 euros.
48:47Quelque part, le taco est, aux jeunes générations,
48:49ce que le kebab ou le hamburger a été pour d'autres.
48:51La question, c'est est-ce qu'il suivra
48:52la même trajectoire ?
48:54Il suivra des tacos gastronomiques ?
48:56Voilà, exactement.
48:58Je pense que c'est déjà le cas.
49:04Ça se passe comme ça au Maroc.
49:06À Casablanca,
49:08de l'autre côté de la Méditerranée,
49:10le taco s'affiche dans les galeries marchandes
49:12les plus élégantes
49:14et il ne cesse de monter en gamme
49:16porté par de jeunes entrepreneurs
49:18souvent venus de France.
49:20C'est le combien tient ?
49:23Il y a cinq ouvertures à venir
49:25dans les quatre mois.
49:27Donc à Dubaï...
49:29À Dubaï, on a le Sénégal aussi.
49:31J'ai été contacté par le chef de Sofitel.
49:35Ils voulaient introduire le taco dans leur menu.
49:40Je lui ai donné quelques conseils.
49:45Vraiment, ils demandent des jeunes Marocains.
49:47Le taco s'est vraiment rentré
49:49dans les us et les coutumes de la jeunesse marocaine.
49:51C'est vraiment devenu, entre guillemets,
49:53une drogue,
49:55une référence gustative.
49:58Même moi, ça me manque.
50:01J'ai besoin de du sogoût.
50:03C'est une recette qui est ancrée
50:05dans la mémoire des Marocains maintenant.
50:07C'est devenu...
50:09On est un pilier de la street food marocaine.
50:21C'est fromage de chèvre,
50:23mais producteur marocain.
50:26On ne met pas de sauce gruyère,
50:28on met du fromage direct.
50:30Ça préserve le goût de chaque ingrédient.
50:33Si c'est fait par des mauvaises mains,
50:35c'est de la malgoute.
50:37Si c'est fait par des bonnes mains,
50:39passionnés,
50:41ça peut être quelque chose
50:43d'incroyable au niveau du goût.
50:45Ce sera peut-être
50:47le paradoxe de notre French tacos.
50:50Imaginé par des immigrés nord-africains,
50:53il est allé conquérir
50:55ses lettres de noblesse au Maghreb.
50:57Au terme de cet ultime aller-retour,
50:59entrera-t-il au panthéon
51:01de la cuisine française ?
51:04En tout cas,
51:06il est à Yépour.