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Jacqueline Gozlan - qui a quitté l'Algérie avec ses parents en 1961 - retrace avec nostalgie l’histoire de la Ciném | dG1fbmJybC1kY3YxUkU
Transcript
00:00J'ai perdu la mémoire, je ne me souviens de rien, pas même le jour de mon arrivée
00:20à Marseille.
00:21J'ai perdu la mémoire, j'ai tout perdu.
00:25C'était le 25 novembre 1961, des fusillades éclatées de partout.
00:33Dans la hâte de notre départ, j'avais emmené ma poupée.
00:50Après tant d'années d'absence, Alger me prend dans ses bras.
00:58Ce bonheur, cette joie à peine perceptible, semble avoir effacé ces longues années d'attente.
01:06Mes parents m'ont donné comme second prénom Messaouda.
01:17Messaouda, cette autre part de moi-même, cette lumière manquante.
01:23Dans ce voyage, je croise des visages qui me sont familiers, mais parfois si loin de
01:35moi.
01:36Je rentre à la maison, courir après mes fantômes.
01:45J'ai perdu la mémoire, je ne me souviens plus de rien, pas même le jour de mon arrivée.
01:52J'ai perdu la mémoire, j'ai tout perdu.
02:15C'était cette cinémathèque qui a permis à ma génération et la génération juste
02:28après d'avoir une culture cinématographique, d'être un lieu de rencontre, un lieu de
02:37discussion, un lieu d'intelligence et d'échange, de débat, c'était foisonnant.
02:44Il y avait ce besoin, cette soif du public algérien, très longtemps privé de cette
02:55manifestation extraordinaire, a découvert ce lieu qui est devenu magique.
03:02La cinémathèque d'Alger a joué vraiment un rôle essentiel dans ma vie de cinéaste.
03:08Je suis ravi de visiter la cinémathèque, je l'ai connue quand elle avait trois ans,
03:14maintenant elle est adulte, 50 ans, c'est formidable.
03:17Et je trouve que le travail qu'elle sait faire à la cinémathèque est formidable.
03:23Et le rôle qu'elle peut jouer à l'avenir est encore plus important.
03:27Je suis à Alger pour fêter les 50 ans de cette salle aux mille histoires.
03:35Jusqu'à ce retour, je vivais dans la crainte et la peur de retrouver cette mémoire meurtrie
03:41de mon Algérie perdue.
03:47Boudj, tu ne le sais pas, mais c'est grâce à ton invitation que je suis revenue après
03:5325 ans d'absence.
03:58Et moi qui rêve de tourner un film, ici, dans mon pays, avec Renet Loranès, Sultana
04:07Daoud.
04:10Le tout est à savoir, ou bien vous allez au cinéma pour oublier, ou vous allez au cinéma
04:15pour espérer.
04:16Le problème est là.

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