• il y a 2 mois
Moussa Yero Bah journaliste et activiste de la société civile parle de l’ex président Alpha condé renversé le 5 septembre 2021
Ils n’avait pas le droit à l’erreur et devrait sortir par la grande porte.

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Transcription
00:00Alpha Condé qui devait sortir par la grande porte, quand moi je disais ça, ou bien quand nous nous disions ça dans les grandes gueules, il n'a pas le droit à l'erreur.
00:10Nous nous disions qu'Alpha Condé n'avait pas le droit à l'erreur.
00:13Pourquoi moi je voyais un grand homme qui allait sortir par la grande porte, qui allait faire comme l'Alpha Omar Konari,
00:22qui allait faire comme le président sénégalais Abdou Diouf,
00:26qui allait faire comme d'autres personnes qui ont dit j'exerce le pouvoir pendant le temps qu'il faut, je m'en vais.
00:33Même si c'est sous l'effet de la pression quelquefois au Sénégal.
00:37Il faudrait qu'à un moment donné que nous ayons des hommes.
00:41Il allait être accueilli partout dans le monde.
00:44Voyez Abdou Diouf, il a été à la tête de la francophonie si je ne m'abuse.
00:49Il y a des institutions internationales qui vont vous accueillir, qui vont vous citer un exemple.
00:55Vous avez vu Mandela ? Dans mon dernier voyage, lors de mon dernier voyage, le mois passé aux Etats-Unis,
01:00il y a une salle à l'USAID, une salle réservée à Mandela.
01:05Vous avez sa photo, vous avez ses citations un peu partout Nelson Mandela.
01:09C'est aux Etats-Unis, ce n'est pas en Afrique du Sud.
01:12Ce n'est pas en Afrique du Sud, c'est aux Etats-Unis.
01:15Il est devenu une icône.
01:17Pourquoi ? Parce qu'il n'a pas dit c'est moi.
01:21Il a fait un mandat, il est parti.
01:24Il a 27 ans passé en prison.
01:27Il s'est dit, l'Afrique du Sud, ce n'est pas moi.
01:30L'Afrique du Sud a d'autres fils qui peuvent aussi exercer le pouvoir.
01:37Il faut qu'on en arrive là.
01:39Tant qu'on ne va pas en arriver là, nous avancerons en reculons, nous commettons les mêmes erreurs.
01:46La facondée aurait pu organiser les élections.
01:49Il y a tellement de jeunes cadres au RPG.
01:52Moi, c'est ce que je me dis.
01:55Je me dis, ne serait-ce qu'au RPG.
01:57Tu te dis, oui, bon, moi je m'en vais, mais je donne au parti.
02:01Ne serait-ce que pour qu'il y ait l'alternance, qu'ils ne disent pas que c'est lui.
02:05Mais il n'y avait personne au RPG.
02:08Ni à l'UFBG, ni à l'UFR, ni au PDN.
02:13Aucune formation politique.
02:15Toutes ces personnes-là n'étaient pas suffisamment grandes pour prendre la relève après Alpha Condé.
02:19Il fallait que lui-même, à son âge, puisse faire un push constitutionnel pour organiser un troisième mandat.
02:27Et nous ramener au 5 septembre 2021.
02:31On est retombés en 2009.
02:34On est retombés en 1984, ce qu'on a vécu.
02:38En fait, c'était un recul.
02:43La Guinée n'en avait pas besoin.
02:45Sur le plan politique, ça a une échelle.
02:47Là, la situation que nous vivons aujourd'hui, nous sommes dans l'incertitude.
02:52La Guinée vit l'incertitude.
02:56Le désespoir des jeunes.
02:59J'ai vu des jeunes aux Etats-Unis, qui avaient de l'avenir ici.
03:05Qui ont payé plus de 150 millions de francs en général.
03:09Pour traverser. Partir.
03:12Parce qu'ils ont peur.
03:14Parce qu'il y en a qui ont perdu leur frère ici.
03:16Pendant les manifestations.
03:18Qui se sont dit qu'ils ne peuvent pas rester parce qu'ils ne veulent pas mourir.
03:21Ils ont choisi de partir.
03:23Avant, je jugeais les gens.
03:25Je disais, mais pourquoi vous partez ?
03:28Mais quand ils ont fermé les médias,
03:32je me suis retrouvée au chômage.
03:36Je dis, mais attend.
03:39Le chômage, la persécution.
03:43Quand vous partez demander de l'emploi, on dit non, c'est eux.
03:47Non, c'est eux.
03:49On te stigmatise dans ton propre pays.
03:54Si tu as l'opportunité de partir, vas-tu le faire ou pas ?
04:01Ils ont fermé les médias.
04:04Mais nos journalistes sont en train d'être reconnus un peu partout dans le monde.
04:09Aucune main ne peut cacher le soleil.
04:12C'est Dieu qui a fait ça.
04:15Jouez votre partition.
04:17Il ne faut pas faire de l'animosité.
04:19Moi, je ne déteste personne.
04:21La preuve est que la semaine de l'indépendance,
04:24avant-hier, on m'a invité, on m'a dit,
04:26nous avons un panel, nous voudrions que vous le moderniez.
04:29Ça veut dire qu'on reconnaît ce que je peux faire pour la Guinée.
04:33Je suis partie.
04:34Avec les pionniers, j'ai moderé le panel.
04:36Je n'en veux à personne.
04:38J'ai rencontré des personnes qui sont des actrices de la fermeture des médias.
04:43Je les ai saluées.
04:45On a sympathisé et c'est fini.
04:47Mais ils ne peuvent pas barrer la route à ce que Dieu veut.
04:50Ça va s'exécuter.
04:52Faites juste votre rôle pour la Guinée.
04:55Et l'histoire le retiendra.
04:57J'aime le dire, chacun a le droit d'écrire une page dans l'histoire de la Guinée.
05:03Vous êtes jeunes.
05:04Vous pouvez écrire une belle page de l'histoire.
05:07Il y a plusieurs façons de rentrer dans l'histoire.
05:09Vous avez le choix de rentrer de la plus belle des manières
05:12ou de la plus mauvaise des manières.
05:15Malgré toutes ces richesses que nous avons aujourd'hui,
05:18qu'on n'a pas réussi à valoriser,
05:21il a dit, nous avons le courant aujourd'hui,
05:24parce qu'il y a un bateau.
05:27Alors qu'on est le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest.
05:32On n'a pas pu valoriser l'hydraulique.
05:36Et on n'a pas que de l'eau.
05:38On a du soleil.
05:40On a le vent.
05:42On peut développer l'eau solaire.
05:43On peut développer l'éolienne.
05:45La nature nous a dotés de tout.
05:48Mais au lieu de valoriser notre pays,
05:52nous partons beaucoup plus vers la destruction.
05:54La destruction, c'est quoi, par exemple ?
05:56Aujourd'hui, on est en train de détruire l'environnement.
05:58Parce que quand vous exploitez les mines,
06:00vous ne faites pas, par exemple,
06:02ce qu'il faut pour ne pas détruire l'environnement.
06:04Vous ne reboisez pas.
06:07Vous tuez, par exemple, les agents, les paysans
06:09qui sont là, qui veulent évoluer dans le domaine de l'agriculture.
06:14Vous venez, vous infiltrez les cours d'eau,
06:16ce qui fait que les gens vont fuir,
06:18parce qu'ils n'auront plus d'eau à boire.
06:22Je pense qu'il faut qu'on permette à la jeunesse
06:24d'avoir le choix dans ce pays-là.
06:30Parfois, je réfléchis, je me dis,
06:32partir ou rester ?
06:35Mais la situation dans laquelle nous vivons
06:38ne donne pas espoir.
06:40Faut-il pour autant abandonner ?
06:42Non.
06:44Non.
06:45Nous ne devons pas abandonner.
06:47Si tout le monde s'en va,
06:49notre pays ne grandira jamais.
06:52Ça veut dire qu'on reviendra à la case départ.
06:55L'élite qui fuyait,
06:57tout le monde va fuir.
06:59La fuite des cerveaux, tout le monde va partir.
07:01Qui va développer la vie ?
07:02Qui va être le contre-pouvoir ?
07:03C'est difficile aujourd'hui
07:05qu'il y ait persécution, qu'on arrête des personnes,
07:07que des personnes disparaissent.
07:09Tout le monde a peur.
07:10Elle l'a dit tout à l'heure.
07:11Elle-même, elle a peur.
07:12Tout le monde a peur.
07:13Mais il faut pourtant rester.
07:15Il faut pourtant parler.
07:17Il faut pourtant dénoncer ce qui se passe,
07:19même s'il n'y a pas un endroit où dénoncer.
07:23Mais même ce genre de plateau,
07:25c'est une façon de s'exprimer.
07:27Il faut continuer à le faire.
07:29C'est pour cela que je félicite cette organisation.

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