La séance est ouverte ! - Déclaration de politique générale : la feuille de route de Michel Barnier - 01/10/2024

  • il y a 3 jours
C'est un moment fort de la vie politique. Le 1er octobre 2024 à l'Assemblée nationale. Michel Barnier prononçait sa déclaration de politique générale (DPG) à l'Assemblée nationale. Tradition républicaine, ce grand oral permet au Premier ministre nouvellement nommé de présenter les grandes orientations de sa politique et de fixer la ligne de son gouvernement dans un contexte politique inédit, et face à un hémicycle sans majorité claire. Ce baptême du feu s'annonce sous haute tension dans le contexte politique tendu, face à un hémicycle sans majorité claire depuis les élections législatives de juin dernier. Une séance inédite à voir sur LCP Assemblée nationale.

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Transcription
00:00:00Bonjour et bienvenue sur LCP. C'est l'ambiance des grands jours ici à l'Assemblée Nationale ce mardi 1er octobre.
00:00:14Et pour cause, Michel Barnier fait sa déclaration de politique générale. Il y a beaucoup de monde et beaucoup de bruit.
00:00:20Vous l'entendez pour ce qui est considéré comme l'événement politique de cette rentrée. Tradition républicaine,
00:00:27ce grand oral permet au Premier ministre de dévoiler les priorités de son gouvernement, mais aussi de fixer un cap, une ligne politique.
00:00:36Alors il est 15 heures et quelques minutes ce mardi, premier jour de session ordinaire. La séance est ouverte, l'hémicycle plein.
00:00:44Michel Barnier entre et s'avance vers la tribune pour affronter sa première épreuve du feu et le tumulte d'une assemblée bouillonnante.
00:00:55J'ai conscience de la gravité et de l'importance de ce moment pour notre action commune, au service du pays et pour les Français qui nous regardent et qui nous écoutent.
00:01:09À cet instant, j'ai en mémoire l'ordre de mission que le général de Gaulle, de sa propre main, a adressé en mai 42 à l'un de ses aides de camp depuis Londres, Pierre de Chevigny.
00:01:29Il l'envoyait à Londres pour tenter de créer une antenne de la France libre aux États-Unis.
00:01:36Et le général écrivait « Je vous demande de faire beaucoup avec peu et en partant de presque rien ».
00:01:50Des décennies plus tard, dans un moment heureusement moins dramatique, cette exigence « faire beaucoup avec peu », c'est la vie quotidienne de beaucoup de nos compatriotes.
00:02:09Les policiers, les gendarmes, les pompiers, les militaires qui assurent nos sécurités dans des conditions toujours plus dangereuses, les aides-soignants, les infirmières, les médecins qui ont toujours moins de temps pour soigner toujours plus de patients,
00:02:37les professeurs, les éducateurs qui font tant d'efforts pour transmettre à nos jeunes le goût d'apprendre et l'esprit de citoyenneté, pour les personnes en situation de handicap et toutes les associations qui se battent pour l'accessibilité et contre les discriminations, pour les bénévoles qui donnent leur temps, leur énergie pour les autres,
00:03:00pour les parents aussi qui connaissent des fins de mois difficiles et se sacrifient souvent pour donner le meilleur à leurs enfants, et enfin aussi pour ces enfants des milieux modestes qui, par leur mérite, avec le soutien de l'Ecole de la République, parviennent à s'engager sur des chemins de vie désirés et non subis.
00:03:23Mesdames et Messieurs les députés, comme chacun de celles et de ceux que je viens de citer, et combien d'autres, nous sommes collectivement sur une ligne de crête. Nous devons faire beaucoup. Et si nous n'arrivons pas à faire beaucoup dans tous les domaines, nous devons faire bien. Pour répondre, j'attends des Français et des Français. Et nous devons faire avec peu. Dans une économie de moyens et de ressources, j'y reviendrai.
00:03:50En revanche, contrairement à cet ordre de mission signé par De Gaulle, nous ne partons pas de presque rien. Nous partons, je pars avec le gouvernement, d'un vote populaire qui vous a élus, mesdames et messieurs les députés,
00:04:18et qui traduit des attentes fortes, urgentes, justifiées. Services publics plus efficaces, sécurité au quotidien, mais aussi, j'en suis convaincu, pour que notre pays retrouve le chemin de l'apaisement, de la fraternité, de l'espérance.
00:04:37Nous partons d'une France forte, de la compétence, de la capacité d'innovation de ceux qui travaillent, produisent, entreprennent, ici en métropole, mais aussi outre-mer et à l'étranger.
00:04:51Nous partons d'une France qui, ces dernières années, je le dis comme je le pense, objectivement, a progressé, dans ses domaines et dans quelques autres, sous l'impulsion du chef de l'État et de ses différents gouvernements.
00:05:06Nous partons aussi d'une France riche de son histoire, de son patrimoine, de ses paysages, de sa biodiversité terrestre et maritime. Nous partons d'une France qui était capable de s'unir, il n'y a pas si longtemps, pour encourager nos athlètes olympiques et parolympiques, pour chanter un peu partout la marseillaise avec fierté, et pour, au bout du compte, étonner le monde.
00:05:34Ces atouts, mesdames et messieurs les députés, madame la présidente, je les ai à l'esprit, au moment où, après avoir été nommé Premier ministre pour le président de la République, il y a 26 jours, 26 jours, je viens vous présenter avec le gouvernement notre feuille de route qui tient, si vous voulez bien, en une exigence, que je vais rappeler, une double exigence, en une méthode, qui restera la mienne,
00:06:00et à ce stade aujourd'hui, dans cinq grands chantiers.
00:06:05Une exigence d'abord, la réduction de notre double dette budgétaire et écologique.
00:06:15Les Français attendent que nous regardions la vérité en face et ils attendent aussi que le Premier ministre, le monde du gouvernement, chacune et chacun d'entre vous, disent la vérité.
00:06:25Michel Barnier qui dit être conscient d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
00:06:30Alors c'est premier, trois, deux, un.
00:06:33Michel Barnier qui dit être conscient d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
00:06:38Alors la première de ces épées, c'est la dette.
00:06:42Effectivement, la dette française est astronomique et personne n'a vraiment trouvé le moyen de la réduire et il n'y a pas de recette miracle.
00:06:51Mais Michel Barnier, lui, a peut-être trouvé le remède.
00:06:54Écoutez.
00:06:56J'ai entendu parler, mesdames et messieurs, d'une épée de Damoclès qui pèserait au-dessus de la tête du gouvernement.
00:07:03Mais la véritable épée de Damoclès est là, sur la tête de la France et des Français, dès aujourd'hui.
00:07:11Et faute d'action, faute de courage maintenant, je suis sûr d'une chose, c'est que cette épée de Damoclès pèsera beaucoup plus gravement demain sur nos enfants et nos petits-enfants.
00:07:24La véritable épée de Damoclès, c'est notre dette financière colossale.
00:07:283228 milliards d'euros et si on y prend garde, elle placera notre pays au bord du précipice.
00:07:40Cette année, notre déficit public, celui de toutes les collectivités publiques, devrait dépasser 6% de notre richesse nationale.
00:07:50En 2025, si rien n'est fait, il sera davantage encore or.
00:07:58Pourquoi est-ce grave, mesdames et messieurs les députés ?
00:08:02Pas seulement parce que ces chiffres n'ont rien à voir avec les prévisions de début d'année.
00:08:06Pas seulement parce qu'ils n'ont rien à voir avec la trajectoire promise à nos partenaires.
00:08:12Pas seulement parce que cette situation nous affaiblit autour de nous, en Europe.
00:08:16Mais d'abord parce que la charge de cette dette, 51 milliards d'euros, est aujourd'hui le deuxième poste de dépense de l'Etat derrière l'école.
00:08:26Est-il acceptable que nous dépensions plus pour payer des intérêts à d'autres que nous ne payons pour notre défense et pour notre recherche ?
00:08:38Ma réponse à la place où je me trouve aujourd'hui est non.
00:08:42Face à nos défis, qui sont immenses, nous n'avons pas le choix.
00:08:46Notre responsabilité, c'est d'alléger le fardeau et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires.
00:08:54Ainsi, je veux vous dire, comme premier engagement, que notre volonté est de ramener le déficit de notre pays à 5% en 2025.
00:09:06Notre objectif est de remettre notre pays sur la bonne trajectoire pour revenir sur le plafond de 3% en 2029 dans le respect de nos engagements européens.
00:09:20Comment faire ? Nous ne racontons pas d'histoire, et je ne raconterai pas d'histoire.
00:09:27Nos dépenses publiques atteignent 57% de la richesse nationale contre 49% dans le reste de l'Europe.
00:09:35Elles ont augmenté de plus de 300 milliards d'euros depuis 2019.
00:09:39Cela représente, mesdames et messieurs les députés, 5 000 euros en moyenne de dépenses publiques de plus chaque année pour chaque Français, quel que soit son âge.
00:09:51Réduire les dépenses pour réduire la dette se martèle Michel Barnier sous les huées d'une partie des bancs de gauche.
00:09:58Le Premier ministre annonce des efforts ciblés sur les très grandes entreprises et sur les Français les plus fortunés.
00:10:04Deux tiers des efforts devront porter sur les dépenses et un tiers sur les impôts, assure Michel Barnier.
00:10:11Nous sommes champions des dépenses publiques, mais pour quels résultats ?
00:10:15Est-il normal que le coût de l'éducation d'un élève français soit supérieur à celui de nos voisins alors que nos professeurs sont souvent moins bien payés ?
00:10:25Est-il acceptable que les services de l'Etat louent à prix d'or des locaux au cœur de Paris
00:10:32dont, quant à déménagement dans des départements limitrophes, permettraient de faire des économies et de participer à la rénovation urbaine,
00:10:39comme d'ailleurs cela a été prouvé en Seine-Saint-Denis avec l'organisation des Jeux olympiques ?
00:10:46Trop souvent, nos concitoyens ont l'impression, mesdames et messieurs les députés, et vous les entendez, de ne pas en avoir pour leurs impôts.
00:10:55Nous ferons donc la chasse aux doublons, aux inefficacités, aux fraudes, aux abus du système et aux rentes injustifiées.
00:11:06Réduction de la dépense publique, efficacité de la dépense publique, le troisième remède est d'ordre fiscal.
00:11:16Nos impôts sont parmi les plus élevés du monde.
00:11:20Les baisses d'impôts décidées depuis sept ans et les mesures prises pendant la crise du Covid ont aidé, c'est la vérité,
00:11:28beaucoup de Français, beaucoup d'entreprises, à redonner de l'oxygène dans une situation inédite et grave.
00:11:37Mais la situation de nos comptes demande aujourd'hui un effort ciblé, limité dans le temps, un effort partagé dans une exigence de justice fiscale.
00:11:49Ce partage de l'effort nous conduiront à demander une participation au redressement collectif aux grandes et aux très grandes entreprises qui réalisent des profits importants.
00:12:02Nous le ferons sans remettre en cause notre compétitivité.
00:12:07Il n'y a en réalité pas de partage et pas de redistribution possible s'il n'y a pas en amont de l'activité et de la production sur notre territoire.
00:12:16Cette exigence nous conduira également à demander une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés
00:12:24afin d'éviter des stratégies de défiscalisation des plus gros contribuables.
00:12:31Et puis enfin, cette fois-ci dans la durée, nous lutterons résolument contre la fraude fiscale et contre la fraude sociale, y compris en sécurisant les cartes vitales pour éviter le versement indû d'allocations.
00:12:55Sur ces questions budgétaires, il y aura donc des choix sérieux et graves à faire et à faire avec vous, mesdames et messieurs les députés, au moment de la discussion du budget.
00:13:10Le projet de loi de finances qui est préparé en extrême urgence, jamais un Premier ministre n'a été contraint par aussi peu de temps pour présenter un budget.
00:13:22Ce projet de loi tient compte de cette nécessité de redresser les comptes et dans ce cadre, je souhaite que le Parlement, comme c'est son rôle, débatte, ajuste, améliore.
00:13:35S'il y a urgence à redresser la barre, je pense aussi qu'une bonne politique budgétaire se conduit dans la durée.
00:13:44Je souhaite donc que dans les ministères et chez les opérateurs publics soit engagé un effort de productivité, contractualisé, en responsabilisant chacun des directeurs d'administration centrale.
00:13:57Mesdames et messieurs les députés, il y a une autre épée de Damoclès, tout aussi redoutable, celle de la dette écologique.
00:14:14Nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
00:14:22Cette priorité m'a accompagné tout au long de ma vie publique, depuis mon tout premier engagement aux côtés du tout premier ministre français de l'Environnement,
00:14:34dans mon pays de Savoie, à l'Assemblée nationale et au Sénat, où j'ai eu l'honneur de siéger, au ministère de l'Environnement, puis au ministère de l'Agriculture et de la Pêche, à la Commission européenne, enfin.
00:14:46Elle sera au coeur de notre action, parce que j'ai en mémoire, mesdames et messieurs les députés, la recommandation d'un homme d'Etat que je respectais et que j'admirais,
00:14:58Pierre Madès France, qui recommandait de ne jamais sacrifier l'avenir au présent.
00:15:05Ne jamais sacrifier l'avenir au présent.
00:15:09J'entends bien ceux qui disent « À quoi bon ? Que faire pour la France seule face à un problème qui concerne l'ensemble de l'humanité ? »
00:15:20Moi, je pense qu'on peut faire beaucoup.
00:15:23Nos émissions de gaz à effet de serre ont à nouveau diminué de 3,6%. Au premier semestre 2024, c'est la preuve que les efforts payent.
00:15:36Nous pouvons et nous devons faire plus pour lutter contre le changement climatique et prévenir tous les risques de plus en plus nombreux et violents qu'il porte en lui.
00:15:48Préserver la biodiversité, encourager l'économie circulaire.
00:15:54Nous devons agir plus concrètement au sein de l'Union européenne et dans le cadre des accords de Paris.
00:15:58Et nous devons valoriser les initiatives des communes, de nos régions, des départements, de tant d'entreprises et de tant d'associations.
00:16:06La transition écologique doit être l'un des moteurs de notre politique industrielle.
00:16:15Décarbonation des usines, encouragements à l'innovation, implantation de nouvelles industries de la transition, renforcement de nos filières de recyclage.
00:16:28Je crois, et depuis longtemps, à une écologie des solutions.
00:16:34Ensemble, nous allons agir aussi sur l'offre énergétique en poursuivant résolument le développement du nucléaire et notamment des nouveaux réacteurs.
00:16:56Mais aussi en poursuivant le développement des énergies renouvelables, en mesurant mieux, dans certains cas, je pense aux éoliennes, tous leurs impacts.
00:17:10En valorisant la biomasse pour décarboner efficacement la production de chaleur et de gaz.
00:17:20En développant la filière française des biocarburants pour l'aviation.
00:17:24Et enfin, j'y reviendrai, dans les Outre-mer, qui sont engagés vers un objectif de 100% d'électricité renouvelable en 2030, seront développés des laboratoires d'innovation pour le solaire et la géothermie.
00:17:40Ensemble, ainsi, nous devons maîtriser, poursuivant les efforts engagés, nos besoins d'énergie en faisant preuve de sobriété et d'efficacité.
00:17:52Nous allons mieux cibler l'accompagnement des particuliers et des entreprises, notamment pour la rénovation thermique des bâtiments.
00:18:04En attendant, le diagnostic de performance énergétique sera simplifié et son calendrier sera adapté.
00:18:13L'Etat, qui, avec ses opérateurs, les plus gros propriétaires immobiliers et fonciers du pays, doit être aussi exemplaire.
00:18:22Et il réduira cette consommation d'énergie en isolant les surfaces qu'il gère.
00:18:28Pour tout cela, les travaux de planification vont reprendre immédiatement la stratégie française énergie-climat.
00:18:38Le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:18:45Voilà les outils dont nous disposons et que nous allons utiliser.
00:18:48Je voudrais dire un dernier mot sur ce sujet de la question de l'eau.
00:18:56Sécheresse ou inondation, conflit des usages, pollution des nappes phréatiques, envolée des prix.
00:19:07Nous sommes 60 ans après la toute première loi sur l'eau de 1963.
00:19:13Et je pense que, en prenant en compte les travaux et les réflexions engagées ces dernières années,
00:19:19le moment est venu de consacrer aux enjeux stratégiques liés à l'eau une grande conférence nationale pour agir.
00:19:27Ces deux réalités budgétaires et climatiques, mesdames et messieurs les députés, certains veulent les nier ou les ignorer.
00:19:41D'autres les subissent ou se contentent de les commenter.
00:19:47Et moi je pense que mettre la tête dans le sable ou se lamenter, ça n'a jamais permis d'avancer.
00:19:53Il n'y a pas de fatalité aussi longtemps qu'il n'y a pas de fatalisme.
00:19:58Et moi je pense que les hommes et les femmes politiques que nous sommes n'ont pas le droit en ce moment d'être fatalistes.
00:20:04Je suis convaincu que nous pouvons trouver un chemin de réalisme et d'action qui passe partout par le contrat plutôt que par la contrainte.
00:20:15Et qui nous permettent pas à pas de reconstruire la confiance.
00:20:19Alors la déclaration de politique générale c'est aussi un exercice de style, d'éloquence.
00:20:24Loin du style d'un Gabriel Attal aux phrases choc et au débit mitraillette.
00:20:30Michel Barnier lui déroule son discours et expose sa méthode sur un ton plus calme.
00:20:36Avec comme ligne d'action ce triptyque écoute, respect, dialogue.
00:20:41Avec pour premier défi de faire entendre sa voix dans le chahut.
00:20:46Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés.
00:20:51Regardons bien avec lucidité, je vous prie de croire que c'est mon cas, à la place où je me trouve, devant vous.
00:21:00Regardons bien avec lucidité le moment politique où nous sommes.
00:21:04Les élections législatives ont abouti début juillet à une assemblée nationale divisée comme jamais elle ne l'a été depuis 1958.
00:21:13Aucun parti politique nia la majorité absolue à lui tout seul, ni avec ses alliés.
00:21:22C'est le choix des français et c'est la réalité de votre assemblée.
00:21:29Pour autant, les français ne nous pardonneraient pas l'immobilisme dans les trois ans qui viennent.
00:21:37Ils nous demandent des réponses urgentes à quelques grandes questions.
00:21:42L'accès rapide aux soins de qualité près de chez soi.
00:21:47Comment vivre de son travail et de sa retraite dignement.
00:21:51Comment améliorer les services publics.
00:21:55Comment assurer la sécurité dans mon quartier ou dans mon village.
00:22:01Pour répondre à ces questions, dans le contexte politique particulier où nous sommes, nous avons besoin d'une nouvelle méthode.
00:22:11D'abord, nous avons besoin d'écoute, de respect et de dialogue.
00:22:21Écoute, respect et dialogue entre le gouvernement et le parlement.
00:22:27Je demanderai à mon gouvernement de s'appuyer davantage sur le travail parlementaire.
00:22:32Proposition de loi, amendement, recommandation des commissions d'enquête ou d'information, évaluation des politiques publiques.
00:22:41Je l'avoue, mesdames et messieurs les députés, évidemment, pour les groupes ici à l'Assemblée nationale ou au Sénat,
00:22:47dont certains membres sont désormais membres du gouvernement et que je remercie pour leur soutien.
00:22:53Je l'avoue aussi pour tous les autres groupes.
00:22:57Je souhaite qu'il y ait moins de textes et qu'il y ait plus de temps pour en débattre.
00:23:04Je suis également prêt à un partage de l'ordre du jour, madame la présidente,
00:23:15plus important que le gouvernement et le parlement, conformément à l'article 48 de la Constitution,
00:23:21pour accueillir des propositions de loi transpartisanes et ambitieuses pour le pays.
00:23:27Cela a été fait dans le passé, notamment pour la loi organique relative aux lois de finances.
00:23:32Cela pourrait être fait à l'avenir sur de grands sujets, je pense, ou handicap.
00:23:37Écoute, respect à l'égard de toutes les forces politiques et de toutes les sensibilités politiques à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:23:47Je l'ai dit dès le premier jour, nous écouterons et nous respecterons chacune et chacun d'entre vous,
00:23:55même si ce respect n'est pas toujours réciproque.
00:24:02Applaudissements
00:24:16Enfin, j'ai bien entendu les appels à davantage de représentativité.
00:24:24Je suis prêt, le gouvernement est prêt à une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel.
00:24:32Applaudissements
00:24:34Il est déjà mis en œuvre au Sénat et dans les collectivités.
00:24:38Il est pratiqué à des degrés différents, d'ailleurs, chez beaucoup de nos voisins.
00:24:43Écoute, respect, confiance dans les partenaires sociaux.
00:24:48J'ai souhaité immédiatement consacrer le temps de l'écoute à tous les partenaires syndicaux et professionnels que j'ai vus cette semaine.
00:24:58Je pense que la situation dans laquelle nous sommes requiert un renouveau du dialogue social et une relation exigeante et constructive avec l'État.
00:25:10Je fais confiance, mesdames et messieurs les députés, aux partenaires sociaux pour s'engager dans cet esprit et négocier, dès les prochaines semaines, sur l'emploi des seniors, sur notre système d'indemnisation du chômage.
00:25:24Ils sont, de mon point de vue, les mieux placés pour apporter des solutions.
00:25:29Sur les retraites aussi, il faudra reprendre le dialogue.
00:25:35Il est impératif de préserver l'équilibre durable de nos systèmes de retraite par répartition.
00:25:42Pour autant, certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées.
00:25:50Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir.
00:26:05Sur ce sujet, nous proposons aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements raisonnables et justes de la loi.
00:26:15Écoute, dialogue, contractualisation aussi avec les collectivités locales et les élus locaux qui font chaque jour la preuve de leur courage et de leur engagement.
00:26:26Je me fais, mesdames et messieurs, depuis très longtemps, une très haute idée du rôle des collectivités locales dans la République.
00:26:3340 ans après les grandes lois de décentralisation, il nous faut bâtir un nouveau contrat de responsabilité entre les collectivités locales et l'Etat.
00:26:44Nous respecterons les compétences de ces collectivités et nous regarderons les possibilités de les augmenter et de les renforcer.
00:26:53C'est dans cet esprit en particulier que le ministre du partenariat avec les territoires et la décentralisation reprendra le dialogue avec les élus et les responsables socio-économiques, notamment de la collectivité de Corse.
00:27:06Écoute, respect et compte à rendre aux Françaises et aux Français qui ont des choses à dire et souvent de bonnes solutions à proposer.
00:27:18Je n'ai jamais pensé que les bonnes idées tombaient toujours d'en haut et qu'il fallait écouter les gens sur le terrain.
00:27:26Voilà pourquoi, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je vais mettre à l'étude une idée, madame la présidente, que vous aviez vous-même soutenue,
00:27:39celle d'organiser régulièrement, une fois par an ou tous les deux ans, une journée nationale de consultation citoyenne.
00:27:47Ce jour-là, dans mon esprit, mais ça mérite un débat, toutes les mairies seraient ouvertes et Internet utilisé.
00:27:58Chaque niveau de collectivité, la commune, l'intercommunalité, le département, la région et l'État auraient la possibilité, la faculté de poser une question aux citoyens et d'ouvrir un débat pour éclairer cette question.
00:28:16Dans son discours de politique générale, Michel Barnier évoque aussi les collectivités locales, la force des territoires dans l'Hexagone mais aussi à 17 000 kilomètres de l'Assemblée nationale,
00:28:27c'est-à-dire en Nouvelle-Calédonie, terre française secouée par des violences depuis plusieurs mois.
00:28:33Il promet de relancer le dialogue pour apaiser le petit territoire ultramarin.
00:28:39Écoute, respect, dialogue, enfin avec 3 millions de français qui vivent dans nos départements et territoires d'outre-mer et qui font vivre la France dans trois océans.
00:28:58Nos 12 départements et territoires sont une partie essentielle de notre pays.
00:29:02Le gouvernement dialoguera avec ces territoires en respectant leur spécificité, leur culture, leur diversité et en entretenant des relations suivies avec leurs élus.
00:29:14Nous reprenons avec le ministre des Outre-mer, placé auprès de moi, le fil de la concertation avec les parlementaires et les élus locaux.
00:29:23Je présiderai dans cet esprit, durant le premier trimestre 2025, un comité interministériel des Outre-mer afin, avec les élus et les organisations professionnelles,
00:29:35de valoriser les ressources propres, agricoles, forestières, maritimes, énergétiques, au bénéfice direct, le plus direct de leurs habitants.
00:29:44Ensemble, je pense que nous devons aussi lutter rapidement contre la vie chère qui frappe nos compatriotes dans ces territoires et ces départements.
00:29:56Si vous me le permettez, je voudrais, mesdames et messieurs les députés, dire un mot particulier à propos de la Nouvelle-Calédonie.
00:30:04Je salue amicalement et cordialement les élus qui sont ici.
00:30:15Depuis maintenant quatre mois et demi, ce territoire connaît une crise d'une gravité exceptionnelle.
00:30:24J'ai conscience des souffrances et de l'angoisse que ressentent les habitants de Nouvelle-Calédonie et je veux leur redire que l'État et mon gouvernement seront à leurs côtés.
00:30:33Je veux saluer aussi toutes celles et tous ceux qui s'engagent pour l'apaisement.
00:30:38En premier lieu, nos forces de l'ordre, les fonctionnaires de l'État, mais aussi les responsables politiques et syndicaux, les acteurs de la société civile, qu'ils soient du monde économique, religieux ou coutumier.
00:30:54Une nouvelle période doit maintenant s'ouvrir, consacrée à la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie,
00:31:03à la recherche d'un consensus politique sur son avenir institutionnel.
00:31:07Ce travail sera conduit dans le respect des convictions de chacun et du respect de la diversité du peuple calédonien et des principes démocratiques.
00:31:17Je m'y emploierai personnellement et je veux aussi vous remercier Madame la Présidente, remercier le Président du Sénat, puisque vous avez accepté tous les deux de conduire une mission de concertation et de dialogue qui se rendra en Nouvelle-Calédonie prochainement.
00:31:33Afin de garantir une gestion dans la durée de l'ensemble des enjeux calédoniens, les discussions ont été depuis quelques jours et seront soutenues à Paris et en Nouvelle-Calédonie par une délégation interministérielle placée auprès du Premier ministre et du ministre de l'Outre-mer.
00:31:50Je suis en mesure d'annoncer, en accord avec le Président de la République, la décision de reporter les élections provinciales jusqu'à fin 2025. Les assemblées parlementaires auront donc prochainement à se prononcer sur ce report par une loi organique.
00:32:05Le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral, adopté en mai dernier par les assemblées parlementaires, ne sera pas soumis au Congrès, comme le confirmera le Président de la République, dont j'ai lu, de Nouvelle-Calédonie, comme il a l'intention de le faire en les réunissant au mois de novembre.
00:32:27Mesdames et Messieurs les députés, avec l'écoute et le dialogue, nous avons besoin de renforcer l'efficacité de l'action publique. Nous allons reprendre avec vous le chantier ouvert par la loi simplification.
00:32:47Mais tous les progrès ne passent pas par la loi. Bien des améliorations peuvent être mises en place par des mesures de mutualisation, de simplification, de déconcentration.
00:32:59J'étais il y a quelques jours dans mon pays de Savoie pour visiter l'une des maisons France Service. Il y en a près de 3 000 aujourd'hui qui apportent un service près des gens.
00:33:18J'ai vu des citoyens, parfois âgés, souvent en difficulté y trouver l'aide administrative dont ils avaient besoin. Ce qui marche sera poursuivi. Ce qui marche sera consolidé. Nous devons encourager ce type de solution, quitte à expérimenter et en donnant de la flexibilité aux préfets.
00:33:39Je signerai d'ailleurs rapidement une instruction pour leur permettre de déroger davantage au cadre national à chaque fois que cela sera utile. Nous allons développer partout une culture de l'évaluation. Nous ne pourrons pas dépenser plus, nous dépenserons mieux. Nous voulons par exemple continuer de soutenir l'apprentissage mais en évitant les effets d'aubaine.
00:34:05Nous allons mutualiser et regrouper les agences, les opérateurs et les fonds qui ont des objectifs communs, comme Business France et Atout France. Nous devons mieux détecter ensemble, sans doute, les cas de surtransposition des normes européennes qui pénalisent la compétitivité de nos entreprises et de nos explorations agricoles.
00:34:36Pour conserver ou reconstruire une vraie capacité de prospective, et j'ai toujours pensé que les acteurs publics, députés, membres du gouvernement, en ont besoin, nous fusionnerons France Stratégie avec le Haut Commissariat au plan.
00:34:51Il y a dans les services de l'Etat de l'intelligence, de l'expertise qui peuvent être utilisées, mieux utilisées, sans avoir recours à des cabinets de conseils privés.
00:35:06Mais ce qui est vrai au niveau de l'Etat, il est aussi au niveau des collectivités territoriales. Nous allons passer en revue méthodiquement pour les débloquer, les projets ou les actions locales qui sont empêchées en raison de la complexité de la réglementation.
00:35:30Et nous ferons remonter du terrain les propositions concrètes de simplification pour lesquelles nous demanderons au Parlement de lever les obstacles qui relèvent de la réglementation à vigueur.
00:35:42Je demanderai aux membres de mon gouvernement, sous la coordination du ministre chargé de la simplification, de limiter au strict minimum, je dis bien au strict minimum, les nouvelles normes.
00:35:56Enfin, mesdames et messieurs, nous allons faire du dialogue et de la culture du compromis un principe de gouvernement.
00:36:05Le mot de compromis, ce n'est pas un gros mot. On ne se compromet pas quand on fait un compromis, surtout s'il est dynamique.
00:36:16Michel Rocard ne disait d'ailleurs pas autre chose dans sa propre déclaration de politique générale en 88.
00:36:25J'ai le souvenir qu'Edouard Philippe avait lui-même fait référence à cette déclaration de Michel Rocard dans la sienne en 2017.
00:36:32Je le cite, je le cite, nos priorités ne sont pas celles d'une moitié de la France contre l'autre moitié, mais celles de tous les Français.
00:36:42Défaire ce que les autres ont fait, faire ce que les autres déferont, voilà bien le type de politique dont les électeurs, dont vos électeurs, ne veulent plus.
00:36:55Michel Barnier évoque aussi les valeurs de la France, son héritage, ses acquis.
00:37:00Il défend la laïcité au nom d'une certaine idée des institutions, dit-il, en référence à une phrase bien connue du général de Gaulle,
00:37:08qu'il cite d'ailleurs plusieurs fois dans son discours à l'Assemblée.
00:37:11L'impunité, c'est fini, dit en substance le chef du gouvernement.
00:37:17Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme.
00:37:38Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du violence des femmes.
00:37:55Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du communautarisme.
00:38:08Il n'y aura aucun accommodement sur la défense de la laïcité. Aucun.
00:38:25Nous n'accepterons aucune discrimination. Nous n'accepterons aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans.
00:38:49Je pense à la loi portée par Simone Veil sur l'IVG.
00:38:59Cela reste l'un des grands honneurs de ma vie d'avoir siégé dans le même gouvernement que Simone Veil.
00:39:10Il n'y aura aucune remise en cause de cette loi, désormais protégée par la Constitution.
00:39:15Aucune remise en cause de la loi sur le mariage pour tous.
00:39:22Et aucune remise en cause des dispositions législatives sur la PMA.
00:39:33Mesdames et messieurs les députés, depuis le premier jour de mon engagement politique,
00:39:40depuis le début de mon travail parlementaire, ici même à l'Assemblée nationale,
00:39:46quand j'ai eu l'honneur d'en être le Benjamin,
00:39:51depuis cette époque, je me fais une certaine idée de la République et de ses institutions.
00:40:01C'est cette idée qui animera aussi longtemps que vous le déciderez,
00:40:08c'est cette idée qui animera l'action de mon gouvernement.
00:40:14Un gouvernement que j'ai voulu équilibrer, représentatif, pluriel,
00:40:21avec comme seule boussole l'intérêt général de notre pays.
00:40:25Je vous permettrai, peut-être que ce n'est pas habituel, de dire mes remerciements personnels
00:40:31à celles et ceux qui ont accepté de faire partie de cette équipe de France
00:40:35dans une période très difficile, de travailler ensemble,
00:40:38et même s'ils ne viennent pas du même endroit, d'être solidaires au-delà de leur sensibilité.
00:40:46Un gouvernement qui ne fera pas de miracle, je l'ai dit lors de ma toute première visite
00:40:51aux côtés des équipes du SAMU de Paris, à l'hôpital Necker,
00:40:54tant le chemin est escarpé.
00:40:56Mais un gouvernement qui est prêt à gravir un à un les obstacles
00:41:00et à s'efforcer de répondre aux préoccupations des Français.
00:41:03Après cette très longue introduction, Michel Barnier entre dans le vif du sujet.
00:41:07Il défend les grands chantiers, les chantiers prioritaires de son gouvernement
00:41:12dans la deuxième partie de sa déclaration de politique générale, sa DPG.
00:41:17Il promet de se mettre au travail tout de suite,
00:41:19et c'est un peu les douze travaux d'Hercule qui attend son gouvernement,
00:41:22avec un premier chantier, le pouvoir d'achat.
00:41:25Le premier chantier concerne le niveau de vie des Français.
00:41:30Notre objectif est que tous les Français frappés par la vie chère
00:41:36constatent dès l'année prochaine une amélioration de leur niveau de vie.
00:41:42Pour cela, nous avons besoin d'une économie vigoureuse
00:41:45où chacun puisse bien vivre des fruits de son travail.
00:41:49Il y a dans notre pays de nombreuses créations d'emplois
00:41:52et de plus en plus de personnes au travail.
00:41:55Grâce à l'attractivité de la France pour les investissements internationaux,
00:42:00qui depuis sept ans a été une priorité du Président de la République.
00:42:05Grâce à la réussite de nos entrepreneurs, de nos entreprises,
00:42:08où qu'elles soient grandes, petites ou intermédiaires,
00:42:11de nos artisans et de nos commerçants qui travaillent et produisent en France
00:42:15dans beaucoup de secteurs, y compris le numérique et l'intelligence artificielle.
00:42:20Notre pays doit et veut amplifier son ambition industrielle.
00:42:24Le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l'épargne des Français
00:42:28pour soutenir cette dynamique industrielle,
00:42:31par exemple à travers un nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie.
00:42:36Pour autant, nous ne sommes pas encore, nous le savons tous, au plein emploi.
00:42:42Le RSA ne doit pas être uniquement un filet de sécurité.
00:42:46Nous devons en faire un tremplin vers l'insertion.
00:42:49Un nouveau contrat social fait du droit d'être aidé
00:42:52et du devoir de chercher vraiment un travail.
00:42:57Cela passe notamment, mais pas seulement, par l'Action de France Travail
00:43:03qui va désormais accompagner progressivement,
00:43:05en lien avec les départements et l'ensemble des acteurs de l'emploi,
00:43:08tous les allocateurs du RSA et toutes les entreprises qui ont besoin de recruter.
00:43:13Là, mesdames et messieurs les députés, où la réforme du RSA a été engagée,
00:43:17ça marche.
00:43:19Comme à Marseille, où après six mois d'accompagnement,
00:43:22une personne sur trois est sortie du RSA.
00:43:27Enfin, nous avons beaucoup de dispositifs d'insertion auxquels je suis attentif.
00:43:32Par l'activité économique, le travail adapté,
00:43:35notamment pour les personnes en situation de handicap.
00:43:38D'expérimentation aussi, que je connais assez bien,
00:43:41comme territoire zéro chômeur, qui donne des résultats et seront encouragés.
00:43:47Encore faut-il que le travail paye.
00:43:50Nous revalorisons le SMIC de 2% dès le 1er novembre,
00:43:54par anticipation de la date du 1er janvier.
00:43:57Ensuite, il reste dans notre pays des branches professionnelles
00:44:02dans lesquelles les minimas sont inférieurs au SMIC.
00:44:06Ce n'est pas acceptable et ça fera l'objet de négociations rapides.
00:44:11L'État y veillera.
00:44:13En outre, il est désormais démontré que nos dispositifs d'allègement de charges
00:44:17freinent la hausse des salaires au-dessus du SMIC.
00:44:20Nous le reverrons.
00:44:22Enfin, mesdames et messieurs, et n'en soyez pas étonnés,
00:44:25plus d'un demi-siècle après une déclaration prémonitoire du général De Gaulle,
00:44:29nous allons relancer la participation, l'intéressement et l'actionnariat salarié,
00:44:34pas seulement dans les grandes entreprises.
00:44:39Le niveau de vie des Français dépend aussi de leur salaire.
00:44:44Il dépend aussi des prix.
00:44:47La baisse de l'inflation est très nette dans les tableaux économiques.
00:44:50Il faut maintenant la répercuter sur les factures d'électricité
00:44:54et à la caisse du supermarché.
00:44:57Il faut aussi, mesdames et messieurs les députés, agir sur le logement.
00:45:03C'est le premier poste de dépense des Français.
00:45:07La baisse des taux d'intérêt est une bonne nouvelle pour relancer les crédits immobiliers,
00:45:12mais l'État et les collectivités territoriales doivent amplifier ce signal
00:45:16pour créer de la croissance et revitaliser le logement.
00:45:21Pour construire, il faut du foncier.
00:45:25Nous devons faire évoluer de manière pragmatique et différenciée
00:45:29la réglementation zéro artificialisation sur net
00:45:37pour répondre aux besoins essentiels de l'industrie et du logement.
00:45:42Dans un contexte de crise du secteur de la construction,
00:45:48il nous faut des mesures rapides pour l'investissement locatif
00:45:53et l'accession à la propriété,
00:45:56notamment chez les primo-accédants,
00:45:59pour lesquels le gouvernement est favorable à l'extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire.
00:46:09D'autre part, nous allons simplifier au maximum
00:46:12les normes qui pèsent sur la construction de logements neufs
00:46:16ou la réhabilitation des logements anciens.
00:46:20Il ne devrait être normalement qu'une étape.
00:46:23Les bailleurs doivent pouvoir réexaminer régulièrement la situation de leurs locataires
00:46:26afin d'adapter les loyers à leurs ressources.
00:46:29C'est aussi une mesure de justice sociale.
00:46:32Pour faciliter l'accession sociale à la propriété,
00:46:35il y a, j'en suis sûr, des mesures innovantes à trouver avec les offices HLM
00:46:40et nous y sommes prêts.
00:46:42Il faut également donner plus de pouvoir au maire
00:46:45dans l'attribution et la priorisation des logements sociaux sur leur territoire,
00:46:50faisant leur confiance pour permettre une vraie mobilité dans le parc social.
00:46:58Un autre poste essentiel, mesdames et messieurs les députés,
00:47:01des dépenses quotidiennes des Français,
00:47:04c'est évidemment l'alimentation.
00:47:07Une alimentation saine, variée de qualités, traçable aussi,
00:47:11qui doit être à la portée de tous et qui ne l'est pas aujourd'hui.
00:47:16Pour cela, notre agriculture en métropole et outre-mer est l'un de nos grands atouts.
00:47:21Je pense depuis longtemps que nos agriculteurs et nos pêcheurs sont d'abord des producteurs.
00:47:27Leur production est vitale pour notre souveraineté alimentaire
00:47:31et pour la compétitivité de notre pays.
00:47:34Ils ont résolument et depuis longtemps engagé la transformation de leurs filières
00:47:38en investissant, en se modernisant, en s'adaptant aux changements climatiques.
00:47:42J'ai moi-même soutenu cette transformation quand j'étais leur ministre,
00:47:46en particulier avec le tout premier plan Eco-FITO que j'avais lancé.
00:47:51Et nous allons poursuivre ce travail avec eux, pas sans eux, pas contre eux, avec eux.
00:47:58Nous devons également les soutenir lorsqu'ils sont frappés par des crises,
00:48:01qu'elles soient climatiques ou sanitaires.
00:48:03Je pense évidemment à la crise grave actuellement de la fièvre catarale aux vignes.
00:48:10Nous devons enfin leur donner des perspectives à long terme.
00:48:13Il faut renforcer la transparence sur les marges pratiquées dans la grande distribution.
00:48:18Nous allons renforcer cette transparence et encourager les contrats tripartites
00:48:23entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs.
00:48:27Pour relever, au-delà et avec les lois EGalim évidemment,
00:48:31pour relever ces défis, mon gouvernement reprendra sans délai le projet de loi d'orientation
00:48:37pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture.
00:48:41Nous défendrons ainsi nos agriculteurs à Bruxelles
00:48:49pour poursuivre le travail indispensable de simplification des règles
00:48:53et s'assurer que les négociations budgétaires et la négociation des accords de libre-échange
00:48:59ne sont pas gagnées, respectent leurs intérêts et la réciprocité dans les échanges.
00:49:05Autre priorité pour Michel Barnier, les services publics.
00:49:08L'hôpital en désérence ou encore les déserts médicaux,
00:49:12mais aussi l'école dans une situation elle aussi difficile.
00:49:15Et bien Michel Barnier n'annonce pas une énième réforme de l'éducation nationale,
00:49:20mais plutôt des actions concrètes pour valoriser la condition des enseignants
00:49:24et ouvrir des chemins d'avenir aux élèves.
00:49:27Mesdames et Messieurs les députés, le deuxième chantier,
00:49:31c'est celui de l'accès aux services publics de qualité.
00:49:35Nos compatriotes sont attachés à leurs services publics dans tous les territoires.
00:49:40Et je comprends, vous comprenez, vous savez leur colère, leur désarroi
00:49:44quand il faut attendre de longues semaines pour obtenir une pièce d'identité
00:49:48ou quand des professeurs absents ne sont pas remplacés.
00:49:52L'école, l'école, voilà qui restera la priorité.
00:49:58Celle de donner à tous nos enfants une école qui leur permette d'apprendre,
00:50:03de forger leur jugement à force de travail,
00:50:07de prendre leur avenir en main et ainsi de participer à l'avenir du pays.
00:50:12J'ai confiance dans la qualité et l'engagement des enseignantes et des enseignants
00:50:17et de tous les personnels de l'éducation nationale.
00:50:20Ils doivent être partout, ils doivent être partout protégés et respectés.
00:50:27Et ils ont moins, me semble-t-il, aujourd'hui besoin de grandes réformes
00:50:32et d'une énième refonte des programmes que du bon fonctionnement de leurs établissements.
00:50:38Ensemble, nous voulons renforcer l'attractivité de la mission d'enseigner.
00:50:42Ensemble, nous devons trouver des réponses aux défis posés par le remplacement des professeurs absents
00:50:47Au-delà des améliorations en termes d'organisation et de formation,
00:50:50ne pourrait-on pas, par exemple, faire plus et mieux appel à des professeurs retraités volontaires,
00:50:55y compris pour accompagner leurs plus jeunes collègues ?
00:50:59Ensemble, nous devons travailler pour que toute notre jeunesse ait accès à la culture et au sport.
00:51:06C'est la trace durable que doivent laisser les Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:51:10Ensemble, avec les parents, nous pouvons trouver des solutions
00:51:14pour mieux soutenir les élèves en difficulté,
00:51:17consolider les savoirs fondamentaux, améliorer l'accessibilité des élèves en situation de handicap
00:51:23et l'inclusion scolaire, continuer la lutte sans merci
00:51:27contre le harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux.
00:51:31Ensemble, nous devons investir dans les équipes et les dispositifs d'orientation
00:51:35pour mieux accompagner nos élèves dans leur choix d'avenir
00:51:38et nous continuerons à valoriser les filières professionnelles.
00:51:43Ensemble, nous devons aussi développer le service public de la petite enfance.
00:51:50C'est le lieu des premiers apprentissages et des premières protections,
00:51:57en particulier contre le danger des écrans.
00:52:01Avec l'école, la santé est au cœur des préoccupations des Français.
00:52:07Là aussi, nous devons trouver des solutions de terrain qui fonctionnent pour les patients
00:52:12et avec tous les professionnels de santé pour deux immenses défis
00:52:16que sont le fonctionnement de l'hôpital et la lutte contre les déserts médicaux.
00:52:22La lutte contre les déserts médicaux et contre la pénurie de soignants
00:52:25sera l'une des priorités du gouvernement.
00:52:28Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins.
00:52:34Nous allons amplifier l'effort engagé.
00:52:36Je sais, mesdames et messieurs les députés, votre incompréhension
00:52:40à propos de la diminution des postes d'internes cette année.
00:52:43En 2025, la dynamique va reprendre fortement puisqu'il y aura 11 000 internes
00:52:50contre 8 500 cette année.
00:52:53Nous allons travailler avec tous ceux qui le voudront
00:52:56à ce que j'appellerai un programme nouveau, un programme hypocrate
00:53:01pour lequel les internes français et étrangers s'engageraient volontairement
00:53:06pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat
00:53:09et des collectivités à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins.
00:53:14Nous allons nous inspirer de ce qui marche.
00:53:17Nous allons déployer plus rapidement les assistants médicaux,
00:53:20les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé.
00:53:24Nous allons nous appuyer sur les nouvelles technologies,
00:53:27la télémédecine, la télésurveillance, le recours à l'intelligence artificielle
00:53:31lorsque c'est utile.
00:53:33Et puisque rien ne remplace le contact humain,
00:53:35pourquoi là aussi, là encore, ne pas s'appuyer davantage
00:53:39sur des médecins retraités en leur permettant de reprendre du service
00:53:43avec un cumul favorable entre rémunération et retraite.
00:53:49Je connais l'engagement des soignants et en particulier des médecins
00:53:54qui font l'objet d'une revalorisation légitime
00:53:57et je sais qu'ils répondront présents aux services des Français
00:54:00tant il y a urgence.
00:54:03Mon gouvernement proposera d'accélérer l'accès aux soins
00:54:06grâce à une loi infirmière-infirmier
00:54:10qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise
00:54:13et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi
00:54:16dans la prise en charge des patients.
00:54:18Nous pourrions dans cette même logique aller d'ailleurs plus loin aussi
00:54:22avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes.
00:54:25La situation de notre hôpital mérite elle aussi toute notre attention.
00:54:29Afin de soulager les urgences, nous devons mieux orienter les patients
00:54:32grâce à la généralisation du service d'accès aux soins d'ici la fin de l'année.
00:54:38Nous devons aussi améliorer l'organisation et la complémentarité des soins
00:54:41au sein de nos territoires, entre la ville et l'hôpital,
00:54:44entre le public et le privé.
00:54:46Mesdames et Messieurs, notre système de santé est aussi sérieusement malade
00:54:51de sa complexité et de sa bureaucratie.
00:54:53J'ai rencontré récemment des médecins qui savent de quoi ils parlent,
00:54:57il y en a parmi vous,
00:54:59qui me disaient que réduire les formalités auxquelles ils sont astreints
00:55:03permettrait d'augmenter d'environ 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations.
00:55:09Nous allons nous attaquer à la simplification et à la suppression de ces formalités
00:55:14pour retrouver du temps médical, utile, mais aussi pour redonner du sens aux métiers des soignants.
00:55:21Enfin, à l'heure de l'intelligence artificielle,
00:55:24comment expliquer que l'hôpital, comme l'école et tant d'autres services,
00:55:27soit encombré par tant de paperasses qui minent le moral des agents comme des usagers ?
00:55:34Je voudrais dire un mot d'un autre sujet qui me tient à cœur depuis très longtemps
00:55:40et aussi pour des raisons familiales et qui préoccupe, je le sais, beaucoup d'entre vous.
00:55:46Les crises successives, notamment celles du Covid, pas si lointaines,
00:55:52ont eu un effet important et aggravant sur la santé mentale de beaucoup de Français et de Françaises.
00:56:00Les problèmes de santé mentale touchent un Français sur cinq,
00:56:05un Français sur cinq, et particulièrement des jeunes.
00:56:09L'impact sur les familles et sur les proches est immense.
00:56:13Les maladies psychiques sont le premier poste des dépenses de l'assurance maladie.
00:56:19Ces maladies se soignent et la prévention est essentielle.
00:56:23Des progrès sont réalisés dans la recherche et dans les traitements.
00:56:27Mais il y a encore tellement à faire dans les modes d'accompagnement des malades et des aidants.
00:56:33Je n'oublie pas d'ailleurs le trouble du neurodéveloppement et du comportement cognitif.
00:56:40Et la priorité de l'accès aux soins, à l'éducation, à l'emploi des personnes concernées
00:56:46restera aussi une partie de ces enjeux.
00:56:49Ça, c'est un enjeu qui me tient à cœur, je le redis.
00:56:52Et voilà pourquoi je pense que la santé mentale, qui touche tant de gens et l'affaire de tous,
00:56:58États, collectivités, entreprises, associations,
00:57:01nous ferons, si vous voulez bien, de la santé mentale la grande cause nationale de l'année 2025.
00:57:08Enfin, dans tous les domaines de la santé, la politique de prévention guidera notre action.
00:57:16Prévention des comportements à risque, intensification des dépistages,
00:57:21développement du sport santé, nous investirons et nous mènerons ces chantiers avec énergie
00:57:26car ils sont la seule manière d'améliorer durablement notre espérance de vie en bonne santé.
00:57:32Sur le plan de la sécurité maintenant, Michel Barnier promet une politique volontariste et ferme.
00:57:37Il crie haro sur le narcotrafic.
00:57:39Et il insiste aussi sur la nécessité de mieux faire fonctionner la justice des mineurs.
00:57:44Il souhaite aussi plus de places de prison.
00:57:46Et au cours de ce passage, il a cette phrase,
00:57:49la politique de fermeté est indissociable de l'état de droit.
00:57:53Retour en séance.
00:57:55Mes frères, je vous remercie d'être venus.
00:57:59Les Français nous demandent d'assurer la sécurité dans chaque territoire.
00:58:03Sur ce point, nous allons généraliser la méthode expérimentée pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:58:11Partout, sous l'autorité des préfets et des procureurs,
00:58:16un plan d'action sera déployé dans chaque département par la police et la gendarmerie nationale
00:58:21en liaison avec les autres acteurs locaux de la sécurité
00:58:24en liaison avec les autres acteurs locaux de la sécurité
00:58:27à commencer par les polices municipales.
00:58:30Les résultats doivent être rapides et concrets,
00:58:34visibles, avec des points de situation réguliers.
00:58:38Les Français, tous les Français, ont besoin d'être rassurés par la présence de nos forces.
00:58:44Elles seront encore plus visibles et présentes sur la voie publique,
00:58:47ainsi que dans les villes et les villages de France.
00:58:50C'est l'objectif poursuivi par la création de nouvelles brigades de gendarmerie
00:58:55qui sera confirmée et continuée.
00:58:58Il y a dans les commissariats et dans les gendarmeries, là encore,
00:59:02trop de procédures administratives.
00:59:04Nous allons les réduire méthodiquement pour augmenter le temps de présence des forces de l'ordre sur la voie publique.
00:59:10La lutte, la lutte implacable contre le trafic de drogue,
00:59:16la criminalité organisée et l'économie souterraine
00:59:20qui gangrène beaucoup de territoires urbains et ruraux,
00:59:23sera aussi une priorité du gouvernement.
00:59:27Les Français, si nous les avons bien entendus,
00:59:31s'attendent à ce que des sanctions interviennent rapidement quand elles sont justifiées.
00:59:37Nous devons nous attaquer de manière volontariste à la réduction des délais de jugement,
00:59:41particulièrement pour les mineurs.
00:59:43Nous reprendrons la discussion sur la création d'une procédure de comparaison immédiate
00:59:48pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans,
00:59:51déjà connue de la justice et poursuivie pour des actes graves d'atteinte à l'intégrité physique des personnes.
01:00:00Nous poursuivrons la réflexion sur les éténuations de l'excuse de minorité.
01:00:06Il faut stopper la montée continue de la violence des mineurs
01:00:09qui rend impossible la vie dans beaucoup de quartiers.
01:00:14Les Français demandent enfin à ce que les peines soient réellement exécutées.
01:00:19Il est nécessaire que les jugements soient respectés,
01:00:22que les peines soient exécutées sans être transformées
01:00:25au risque de faire perdre toute crédibilité à la réponse pénale.
01:00:30C'est pourquoi nous proposons des peines de prison courtes
01:00:36et immédiatement exécutées pour certains délits.
01:00:39Je pense qu'il nous faut également réviser les conditions d'octroi du sursis
01:00:47et limiter les possibilités de réduction ou d'aménagement de peine.
01:00:51Nous prévoirons enfin un recours plus important aux travaux d'intérêt général,
01:00:57aux amendes administratives et aux amendes forfaitaires délictuelles.
01:01:01Pour que ces amendes soient effectivement payées,
01:01:04nous recouvrons de manière effective les retenues sur salaire
01:01:07et sur les prestations sociales.
01:01:09Enfin, pour réaffirmer le rôle dissuadif de la sanction,
01:01:17nous devons construire réellement des places de prison.
01:01:21La France compte actuellement 80 000 détenus pour environ 62 000 places.
01:01:30Ce nombre de places est très insuffisant.
01:01:33Et j'ajoute, parce que c'est un sujet qui m'intéresse,
01:01:37qu'il nuit à la dignité des conditions de détention.
01:01:42Il est donc urgent de construire de nouvelles places de prison,
01:01:45déjà engagées par les gouvernements précédents.
01:01:49Mais devant l'ampleur du chantier, il faut aussi diversifier les solutions
01:01:53d'enfermement ou de surveillance effective en fonction du profil
01:01:58de la personne détenue et de la peine prononcée,
01:02:01notamment pour les mineurs délinquants.
01:02:04Je suis à ce titre favorable à la création d'établissements nouveaux
01:02:08pour les courtes peines.
01:02:11Enfin, ou d'abord, d'une manière générale,
01:02:17la fermeté de la politique pénale que les Français demandent
01:02:21est indissociable du respect de l'état de droit
01:02:27et des principes d'indépendance et d'impartialité de la justice
01:02:39auxquels je suis personnellement, profondément et définitivement attaché.
01:02:50Autre sujet de préoccupation du gouvernement, l'immigration.
01:02:53Michel Barnier souhaite notamment faciliter la prolongation exceptionnelle
01:02:59de la rétention des étrangers sous OQTF.
01:03:03L'immigration est une question que nous devons regarder avec lucidité
01:03:07et que nous devons affronter avec pragmatisme.
01:03:10L'an dernier, 2,5 millions de visas ont été accordés à des ressortissants étrangers.
01:03:16Chaque année, plus de 150.000 demandes d'asile sont enregistrées,
01:03:22dont les deux tiers en moyenne sont rejetés.
01:03:25Chaque année, plus de 100.000 obligations de quitter le territoire sont prononcées,
01:03:30mais des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière
01:03:34se maintiennent indûment sur notre territoire.
01:03:37Le résultat, mesdames et messieurs les députés,
01:03:41c'est que nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante notre politique migratoire
01:03:45et la conséquence, c'est que nous n'atteignons plus de manière satisfaisante
01:03:50notre objectif, et je dirais notre devoir républicain, d'intégration.
01:03:56Le gouvernement travaillera un traitement plus efficace et en proximité des demandes d'asile
01:04:00pour que les demandeurs obtiennent rapidement une décision.
01:04:04Nous proposerons de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers
01:04:08en situation irrégulière pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français.
01:04:14Et nous voulons aussi mieux contrôler nos frontières.
01:04:19Le récent pacte européen de la migration et l'asile,
01:04:24qui a été utilement adopté après de longs débats au Parlement et au Conseil des ministres,
01:04:29je veux remercier monsieur Darmanin de son engagement sur ce sujet.
01:04:34Ce pacte européen sur la migration et l'asile prévoit de maîtriser les flux
01:04:42en opérant les contrôles aux frontières extérieures de l'Union européenne.
01:04:47C'est à ces frontières-là que l'on décidera qui est en droit d'entrée sur le territoire de l'Union européenne
01:04:53au nom du droit d'asile et qui ne l'est pas.
01:04:56Ce pacte doit être mis en place sans délai.
01:05:00Il doit être aussi complété en redonnant à Frontex sa mission première de garde-frontière de l'Union européenne.
01:05:11Nous devons dans cet esprit être impitoyables avec des passeurs, des trafiquants
01:05:18qui exploitent la misère et le désespoir au prix de la vie de milliers de migrants en Méditerranée ou dans la Manche.
01:05:27Enfin, la France continuera aussi longtemps que nécessaire à rétablir des contrôles à ses propres frontières,
01:05:35comme le permettent les règles européennes et comme l'Allemagne vient de le faire.
01:05:42Les Français nous demandent aussi de trouver des solutions avec les pays d'origine et les pays de transit.
01:05:50Le gouvernement ne s'interdira pas de conditionner davantage l'octroi de visa à l'obtention de laissés-passés consulaires
01:05:57nécessaires aux reconduites à la frontière.
01:06:00Et nous allons poursuivre les discussions déjà engagées avec les pays concernés par certains accords bilatéraux
01:06:07conclus de longue date, parfois de très longue date, lorsqu'ils ne correspondent plus aux réalités d'aujourd'hui.
01:06:14Voilà, c'est en mettant en oeuvre ces mesures strictes de maîtrise de l'immigration
01:06:19que nous serons, mesdames et messieurs, parce que c'est aussi l'objectif,
01:06:22mieux en mesure d'intégrer correctement, dignement celles et ceux que nous choisissons d'accueillir chez nous
01:06:29en leur ouvrant plus rapidement l'accès à un titre de séjour, à l'apprentissage du français et à un logement et un emploi.
01:06:36Je voudrais enfin parler d'un dernier chantier.
01:06:41Je pense que nous avons besoin dans notre pays, j'ai parlé d'apaisement, nous avons besoin dans notre pays de plus de fraternité.
01:06:51La formidable réussite des Jeux Olympiques de Paris et Paralympique a encouragé la pratique sportive
01:07:01qui est l'une des clés pour soutenir le moral individuel et collectif des Français,
01:07:05l'apprentissage de ce qu'on appelle les règles du jeu, l'acceptation de l'autre, pour améliorer la santé aussi.
01:07:12Au-delà de belles cérémonies et des médailles françaises, la plus grande réussite de ces Jeux a été aussi de changer notre regard sur le handicap.
01:07:23Tous ces athlètes paralympiques nous ont rendus fiers et l'une des priorités du gouvernement sera de maintenir cet élan
01:07:38pour résoudre les inégalités qui demeurent, pour renforcer la scolarisation, l'accessibilité des transports de l'espace public et combattre la discrimination à l'embauche.
01:07:48La fraternité, c'est de renouer avec une politique familiale, c'est de soutenir toutes les familles, en particulier les familles monoparentales.
01:08:00C'est combattre aux côtés de tant d'associations avec la plus grande énergie la pauvreté qui progresse à nouveau dans nos villes et dans nos campagnes.
01:08:11La fraternité, c'est encourager le bénévolat et la vie associative qui font réculer l'isolement et la solitude et apportent à notre pays tant de générosité sur le terrain.
01:08:25Tous les ministres, à commencer par le ministre en charge du sport et de la vie associative, mais aussi ceux de la ruralité, de l'environnement, de l'éducation, de l'intérieur, pour n'en citer que quelques-uns,
01:08:35s'attacheront à valoriser un volet bénévolat dans leurs actions.
01:08:41La fraternité, c'est aussi de développer une politique culturelle accessible à tous, et notamment aux jeunes, sur tout le territoire.
01:08:49Je pense depuis longtemps que l'accès à la culture est à la fois un facteur essentiel d'ouverture personnelle, une condition pour faire progresser l'égalité des chances et l'indéciment de notre lien social.
01:09:01Il y a aussi un autre formidable chantier culturel dans tous les villages, dans toutes les plus grandes villes, celui de la sauvegarde, de l'entretien, de la valorisation de notre patrimoine.
01:09:14La fraternité, c'est aussi de tisser davantage de liens entre les générations. La cohabitation intergénérationnelle, qui aide beaucoup de jeunes à se loger tout en aidant les plus âgés à vivre chez eux le plus longtemps possible, doit être développée.
01:09:32Enfin, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, être fraternel, c'est savoir accompagner les personnes en fin de vie. Je sais l'engagement et le travail de beaucoup d'entre vous sur ce dossier grave, où d'ailleurs les opinions étaient partagées.
01:09:54Nous allons reprendre le dialogue avec vous, avec le Sénat, avec les soignants et les associations au début de l'année prochaine sur le projet de loi dont l'examen a été interrompu par la dissolution. Et sans attendre, nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025.
01:10:17Mesdames et Messieurs les députés, une double exigence, la dette financière, la dette écologique, qui doivent diminuer. Une méthode, le dialogue et le respect. Cinq chantiers, et je sais qu'il y en a d'autres. Cette feuille de route doit nous permettre de répondre sincèrement, sérieusement à une partie des défis de notre pays.
01:10:47Il me reste, si vous me le permettez, à mentionner un impératif conforme à notre histoire, à notre géographie, à notre culture, à notre langue, une belle et grande langue, à nos intérêts aussi.
01:11:16Celui de tenir compte du monde qui nous entoure, qui est un monde de plus en plus dangereux, instable, fragile, et d'être influent dans ce monde.
01:11:27Je pense, avec l'expérience qu'on donne des responsabilités à Bruxelles, pas seulement sur le Brexit, mais aussi au Commissaire européen, que l'influence française, elle ne tombe pas du ciel. Elle ne se décrète pas. Elle se cultive, elle se construit, pas à pas, jour après jour.
01:11:47Et je pense, en parlant de l'influence française, à trois millions de nos compatriotes qui portent cette influence dans tous les pays du monde, à l'étranger, et que je salue. Cette influence se construit patiemment en défendant nos intérêts, sans arrogance, et en prêtant de l'attention à tous nos partenaires, quels qu'ils soient.
01:12:08Tous les pays européens, la 27, grands ou petits, ont une valeur ajoutée et doivent être respectés. Depuis 1950, la France et l'Europe vont ensemble. Et la France a un rôle majeur à jouer pour continuer à faire changer l'Europe.
01:12:23Ces dernières années, l'Union européenne a progressé, enfin, sur une politique industrielle, ce n'est plus un gros mot, sur la souveraineté technologique, sur la sécurité économique, sur la défense et la lutte, et encore des progrès, contre la concurrence déloyale.
01:12:39Il reste bien des choses à faire bouger en Europe, pour accélérer la transition écologique ensemble, en veillant à l'acceptabilité sociale et économique, à la réciprocité environnementale de nos échanges commerciaux, pour investir de façon innovante et massive dans les secteurs du numérique, de la santé, de l'espace, de la défense.
01:13:00Ce n'est pas rien que, sous l'impulsion du chef de l'État et de la chancelière allemande, pour la première fois, les pays européens aient décidé d'emprunter massivement ensemble 750 milliards d'euros pour investir ensemble. Ce n'est pas rien.
01:13:15Notre influence en Europe, elle dépend aussi de vous, députés de la nation. Il faut que vous soyez précisément, objectivement informés de ce qui se fait à Bruxelles, et je demanderai, d'ailleurs, aux côtés des députés européens, aux ministres de mon gouvernement, de venir régulièrement vous rendre compte des négociations qu'ils mènent au plan européen, mais aussi de vous aider, si vous le souhaitez, à organiser chez vous, dans vos circonscriptions, un plan européen.
01:13:44C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il faut faire.
01:14:14Nous continuerons à agir au service de la paix, au service de l'influence française, au service de la sécurité en Europe et dans le monde. Mesdames et messieurs les députés, la France restera aux côtés du peuple ukrainien.
01:14:44Ce peuple, deux ans et demi après l'agression russe, continue avec courage de se battre et beaucoup de mourir pour défendre sa souveraineté, sa liberté, pour faire respecter son intégrité territoriale, mais aussi, nous devons bien le savoir et le dire, pour défendre des valeurs qui sont les nôtres et que nous avons en partage.
01:15:09La France restera également active au Proche et au Moyen-Orient. Quelques jours avant le triste anniversaire du 7 octobre, nous pensons à toutes les victimes des attaques terroristes du Hamas. Nous pensons à tous les otages dont nous exigeons la libération et, parmi eux, nos compatriotes.
01:15:39Nous pensons aussi à toutes les victimes civiles palestiniennes.
01:15:59Cette violence n'a que trop duré. Voilà pourquoi la France continue d'appeler à un cessez-le-feu à Gaza.
01:16:30Au-delà de cette stratégie, nous savons que la clé de la paix et de la stabilité durable dans cette région, pour tous ceux qui sont là, repose sur une solution à deux Etats.
01:16:42L'aggravation de la situation au Liban, un pays si proche et si cher à la France et que je connais bien, exige, là aussi, notre pleine mobilisation, avec nos partenaires de la région, les Etats-Unis et Européens, pour faire cesser au plus vite les hostilités qui menacent gravement la situation.
01:17:13Je rappelle que 20.000 de nos compatriotes vivent au Liban et que nos soldats y sont déployés au sein de la Finu.
01:17:24Face à ces conflits, face à l'instabilité persistante et grave tout autour de nous, face à toutes les menaces hybrides, l'effort de défense est évidemment nécessaire et doit être poursuivi.
01:17:37C'est le sens de la loi de programmation militaire pour les années 2024-2030 que nous mettrons en oeuvre.
01:17:45Poursuivre cet effort de défense et de solidarité, c'est aussi exprimer la reconnaissance de la nation aux militaires, en pensant aux 26.000 hommes et femmes déployés sur tous les théâtres d'opération.
01:18:03Et nous n'oublions, mesdames et messieurs, je n'oublie aucun des militaires morts ou blessés en opération.
01:18:18Et puisque j'ai évoqué le Liban il y a un instant, j'ai une pensée particulière pour les 58 parachutistes français qui, il y a 41 ans, aberrent.
01:18:32J'en termine enfin.
01:19:03Voilà la feuille de route que je vous propose pour les deux années et demie qui sont devant nous.
01:19:11J'ai conscience des difficultés, j'ai conscience des épines, M. Sassègne, mais j'ai confiance en notre capacité collective à franchir des obstacles.
01:19:26Et si vous le souhaitez, puisque c'est vous qui avez la clé dans vos mains, avancez, pas à pas, pour apaiser les tensions et redonner de l'espoir aux Françaises et aux Français.
01:19:42J'en appelle à toutes les formations politiques qui composent cette Assemblée, à chacune et chacun d'entre vous qui représentez le peuple français.
01:19:55Devant l'urgence de la situation et pour l'avenir, recherchons des chemins communs, dégageons des compromis, relevons la ligne d'horizon.
01:20:07Un dernier mot. Prenons soin de la République. Elle est fragile.
01:20:23Prenons soin de l'Europe. Elle est nécessaire.
01:20:27Prenons soin ensemble de la France et des Français. Ils nous demandent, je l'entends tous les jours sur le terrain, ils nous demandent de dépasser nos divisions, de dépasser nos querelles, d'agir pour l'intérêt supérieur du pays.
01:20:49Et moi, je pense que les Français méritent notre engagement. Je vous remercie.
01:20:58Merci beaucoup M. le Premier ministre.
01:21:04Prenons soin de la République. Elle est fragile. Les Français méritent notre engagement.
01:21:09Ainsi se termine le discours de Michel Barnier qui a prononcé sa déclaration de politique générale à l'Assemblée ce mardi 1er octobre sous les applaudissements mais aussi sous les huées d'une partie des bandes de l'hémicycle.
01:21:21Le Premier ministre qui n'a pas demandé la confiance, il n'a pas engagé sa responsabilité devant les députés.
01:21:27A très bientôt pour une nouvelle immersion au cœur de l'hémicycle.

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