C'est un moment fort de la vie politique. Le 1er octobre 2024 à l'Assemblée nationale. Michel Barnier prononçait sa déclaration de politique générale (DPG) à l'Assemblée nationale. Tradition républicaine, ce grand oral permet au Premier ministre nouvellement nommé de présenter les grandes orientations de sa politique et de fixer la ligne de son gouvernement dans un contexte politique inédit, et face à un hémicycle sans majorité claire. Ce baptême du feu s'annonce sous haute tension dans le contexte politique tendu, face à un hémicycle sans majorité claire depuis les élections législatives de juin dernier. Morceaux choisis des réponses des différents groupes parlementaires.
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00:00:00Bonjour à tous. Dans ce numéro, je vous propose de revenir sur l'événement de la rentrée parlementaire.
00:00:15Nous sommes le mardi 1er octobre. Le Premier ministre détaille sa feuille de route devant les députés,
00:00:21sa déclaration de politique générale. C'est à présent aux 11 groupes parlementaires de lui répondre.
00:00:28À l'extrême droite de l'hémicycle, le Rassemblement national fixe ses conditions pour ne pas censurer
00:00:34une nouvelle loi immigration, la proportionnelle et le fait que toute hausse d'impôt chez les plus riches
00:00:39devra être compensée par une hausse de pouvoir d'achat chez les plus modestes.
00:00:43Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues.
00:00:50Nous vivons une période que rien ne pouvait laisser prévoir, ni la logique des institutions solides de la Vème République,
00:00:58ni la hauteur supposée du président de la France, ni la simple intelligence politique.
00:01:03Comme des millions de Français constatant le bourbier politique et même institutionnel dans lequel notre pays se trouve enlisé,
00:01:10j'éprouve en prenant la parole devant vous aujourd'hui des sentiments mêlés.
00:01:15Les dernières élections législatives ont donné à voir le pire de la politique dont nous croyions avoir été débarrassés depuis 1958.
00:01:24Arrangements, désistements, combines, rien ne nous a été épargné au cours de ces trois derniers mois.
00:01:31La classe politicienne, regroupée dans une sorte de parti unique, a réussi à transformer la Vème République en quatrième.
00:01:40Une construction constitutionnelle solide en un régime chancelant et presque grotesque,
00:01:46affaire du président de la République, censément au-dessus des partis et des factions.
00:01:52Le chef vibrillonnant et partisan de la majorité, puis le chef discrédité d'une minorité en déroute.
00:02:00Mais plus grave, le seul objectif de cette coalition du vide et du cynisme ne fut pas de donner à la France un projet commun positif,
00:02:10mais de briser un élan démocratique qui se faisait jour, d'interdire l'alternance.
00:02:16L'alternance qui est pourtant la marque et la mesure de la bonne santé d'un système démocratique.
00:02:23Or, mes chers collègues, pendant ces trois mois de pantalonnades, la terre ne s'est pas arrêtée de tourner.
00:02:30Et la situation de notre pays ne s'est pas améliorée par magie.
00:02:35Immigration et insécurité ont atteint des niveaux records, malgré un niveau de pression fiscale sans équivalent au monde.
00:02:42Nos services publics sont en état d'urgence et après sept ans de quoi qu'il en coûte,
00:02:47qui ressemble de plus en plus à une vaste opération de falsification des comptes de l'Etat, nos finances publiques sont en crise.
00:02:55C'est avec amusement, j'avoue, que nous entendons se multiplier les appels à une bonne gestion des finances publiques.
00:03:02Admettez que nous nous demandions où étaient tous ces responsables lorsque nous déposions au printemps dernier une motion de censure
00:03:09pour dénoncer les mensonges sur l'état des finances publiques et que, de LR à LFI, tous les groupes ont refusé de voter.
00:03:19Nous avions, sous les colibés, souligné l'urgence de faire un audit précis des comptes publics.
00:03:24Manifestement, au vu des derniers chiffres émanant de Bercy, cette demande n'était pas superfétatoire.
00:03:30De tous côtés, le château de cartes édifié par Emmanuel Macron depuis 2017 vacille pour autant.
00:03:36Pour autant, par patriotisme, par égard pour nos compatriotes qui souffrent, par respect de nos institutions
00:03:43et compte tenu de la tâche ingrate qui vous incombe en ces circonstances de ramasser l'action publique que certains ont laissé choir,
00:03:51je vous le dis, monsieur le Premier ministre, le mouvement national n'entend pas entraîner le pays vers le chaos, vers cette politique du pire qui est la pire des politiques.
00:04:02Voilà pourquoi le RN a fait un choix responsable.
00:04:06Refuser de censurer à priori votre gouvernement pour lui donner une chance aussi infime, soit-elle, d'engager enfin les mesures de redressement nécessaires.
00:04:16Nous tiendrons strictement à cette feuille de route, sans excès ni manigance, sans surenchère ni arrogance,
00:04:24mais avec le souci pragmatique du bien commun et une volonté inflexible de préserver notre pays des terribles errements du passé dont il a aujourd'hui à subir les conséquences.
00:04:37J'ai entendu votre timide souhait de tourner la page de cet an de macronisme et du tristement célèbre en même temps devenu au fil du temps la devise de l'impuissance régalienne,
00:04:46de la course à l'abîme des comptes publics et des trahisons sociales.
00:04:50Mais il ne faudra pas pour cela vous contenter, comme aujourd'hui, de déclarations d'intention ou de diagnostics éculés assortis de quelques gadgets consultatifs.
00:05:01L'État de la France ne nous permet plus de tolérer les demi-mesures.
00:05:05Nous n'en avons tout simplement plus le temps.
00:05:08Chaque mois, chaque année d'inaction supplémentaire se payera par un effort plus dur à fournir pour vos successeurs et pour les générations futures.
00:05:17La première force parlementaire que nous formons sera donc à l'égard de votre gouvernement exigeante,
00:05:25c'est-à-dire attentive au respect des orientations politiques qui se sont dégagées du scrutin de juillet dernier, mais aussi soucieuse de la méthode.
00:05:34Certes, les uns et les autres, comme nous-mêmes, avons pu mesurer votre sens de la courtoisie assez naturelle et le respect inné que vous portez aux personnes, y compris à vos adversaires.
00:05:47C'est là une qualité qui vous honore et qui est d'autant plus appréciable qu'elle tente à se raréfier.
00:05:55Or, en vous écoutant, j'entends des constats, mais tout de même bien peu de solutions.
00:06:02Face à la flambée de l'insécurité avec la multiplication des faits divers et la prolifération d'enclaves mafieuses où les forces de l'ordre ne vont plus, qu'allez-vous faire vraiment ?
00:06:12Face à nos déficits commerciaux records, avec une part de l'industrie inférieure à 10% du PIB, un autre de nos points communs avec la Grèce, qu'allez-vous faire vraiment ?
00:06:24Face à l'effondrement des services publics, de santé et d'éducation en particulier, malgré une pression fiscale sans équivalent dans le monde, qu'allez-vous faire vraiment ?
00:06:35Face à l'explosion de l'immigration légale et illégale qui fragilise la cohésion nationale et contribue à la dégradation de nos comptes sociaux,
00:06:42dont vous n'avez encore quasiment rien dit d'autre que votre volonté de confier à l'Union européenne, qui en veut plus, la maîtrise de nos frontières et le soin d'installer les immigrants dans nos campagnes,
00:06:55qu'allez-vous faire de sérieux ? Face à l'affaissement continu du pouvoir d'achat des Français, dont vous, là encore, vous avez dit si peu, conséquence directe du déclassement de la France dans la compétition internationale,
00:07:09qu'allez-vous faire ? Face à la stagnation des salaires et à la smicardisation des travailleurs français pour lesquels nous avions fait des propositions durant la campagne présidentielle, qu'allez-vous faire ?
00:07:21En effet, ce n'est qu'à vos actes que nous vous jugerons et, contrairement à d'autres, jamais sur la base de posture purile.
00:07:31Avec 11 millions d'électeurs aux dernières élections, nous entendons plus que jamais être une force de construction et, le plus tôt possible, d'alternance.
00:07:44Vous le savez, nous avons trois priorités sur lesquelles s'exercera de manière accrue notre vigilance, le pouvoir d'achat, l'immigration et la sécurité.
00:07:54Ce faisant, nous vous rendons service, puisque ces thèmes correspondent aux exigences des Français et sont de nature, peut-être, à vous rendre populaires.
00:08:04La France aussi y a intérêt, puisque ces urgences ont trop longtemps été négligées et qu'elles ne peuvent plus être différées.
00:08:13Permettez-moi donc de vous dire ici avec clarté les lignes rouges sur lesquelles notre groupe pourrait fonder demain une censure.
00:08:22La première d'entre elles, ce sera l'évolution de la pression fiscale, déjà insupportable, qui pèse sur les Français et, en particulier, sur les classes populaires et les classes moyennes.
00:08:35Toute hausse d'impôts sur les plus fortunés, que l'on parle d'entreprises ou de ménages, devrait être compensée par du pouvoir d'achat rendu à nos concitoyens modestes qui travaillent et ont vu leur reste à vivre fondre depuis trois ans.
00:08:50Notre deuxième ligne rouge, ce serait l'absence du sursaut migratoire sécuritaire et pénal qu'attendent des millions de Français.
00:08:58Nous vous demandons, vous qui portiez un discours si ferme sur le sujet il y a quelques années, de remettre à l'agenda dès le premier trimestre 2025 une loi immigration restrictive reprenant à minima les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel en janvier dernier.
00:09:15Et puisqu'encore une fois, une tragique actualité a mis en lumière la question des OQTF et des laissés-passer consulaires, je vous suggère de mettre en place une règle simple, en l'absence de laissés-passer, zéro visa.
00:09:35Enfin, il est urgent de dénoncer les accords préférentiels, notamment totalement injustifiés qui nous lient à certains pays, à commencer par l'Algérie. Il n'y a même pas besoin pour cela de voter une loi.
00:09:53Ces mesures n'auront pas qu'un impact sur les flux migratoires, elles auront également des effets bénéfiques sur nos finances publiques et sur nos finances sociales en particulier.
00:10:04En effet, le nécessaire redressement des comptes ne devra en aucun cas être porté exclusivement par nos entreprises et nos ménages.
00:10:15Par ailleurs, nous vous demandons aussi, vous qui avez choisi en monsieur Retailleau, un ministre de l'Intérieur adepte des envolées lyriques sur le rétablissement de l'ordre, et dont les propositions ne sont pas, sans me rappeler un certain programme présidentiel, d'engager un changement profond de notre doctrine pénale.
00:10:35Lancez la construction des places de prison qui nous manque, en mettant un terme à l'hypocrisie qui permet à l'Etat depuis des années de renvoyer la responsabilité de son inaction aux élus locaux.
00:10:47Le foncier public ne manque pas, et vous le savez.
00:10:50Rétablissez les peines planchers et la double peine pour effacer d'un même geste la culture de l'excuse, le règne de la récidive et les tragédies suscitées chaque semaine par l'impunité dont bénéficient les criminels étrangers.
00:11:05Nous le devons aujourd'hui plus que jamais à Philippines, comme nous le devons aux dizaines de femmes assassinées l'an dernier par des étrangers sous le QTF.
00:11:14Enfin, notre troisième ligne rouge serait le refus de mettre en œuvre au plus tôt une réforme institutionnelle permettant de rendre justice aux nouveaux équilibres politiques du pays.
00:11:29Notre mouvement réclame depuis des années que soit instauré, comme chez tous nos voisins européens, un scrutin proportionnel.
00:11:36Par ces manœuvres peu reluisantes de juin-juillet, la classe politique a retiré au mode de scrutin majoritaire à deux tours actuel le seul argument qui justifie abusivement son maintien, celui de dégager des majorités de gouvernement.
00:11:48Cette démonstration par l'exemple ouvre désormais obligatoirement la voie à la réforme du mode de scrutin, et j'ai entendu votre engagement de vous atteler à cette réforme essentielle.
00:12:01Le nouveau mode de scrutin devra allier transparence, représentativité et capacité de dégager une majorité. Je pense évidemment au scrutin proportionnel à un tour, avec une prime majoritaire.
00:12:13Si je prends l'engagement, aujourd'hui, de ne jamais, à un seul instant, céder aux médiocres sirènes de la comédie des menaces de censure,
00:12:23qui serait fondée sur autre chose que l'observation impartiale de vos actes, c'est parce que c'est à vous et à vous seuls qu'il appartient, par la juste prise en compte des mesures que je viens d'évoquer, de faire de cette période un temps de construction et de service, autant que possible, de l'intérêt général.
00:12:43Cet esprit d'ouverture ne doit pas s'interpréter comme un blanc-seing. Notre esprit républicain comme de la faiblesse, de l'irrésolution et encore moins une forme d'allégeance à un gouvernement que nous considérons plus de circonstance que de convenance.
00:13:02A l'issue de ce discours, vous ne solliciterez pas la confiance de la représentation nationale et donc la confiance du peuple français. Je le regrette, mais au fond, je vous comprends, car cette confiance vous aurait été refusée, et je le dis très clairement, je vous l'aurai personnellement refusée, malgré le respect, la considération et, je peux dire, l'amitié que je vous porte.
00:13:31Je ne peux, nous ne pouvons, en effet, accorder notre confiance à un gouvernement qui vient d'annoncer, comme première mesure et quasiment comme seule mesure, l'augmentation à nouveau du fardeau fiscal.
00:13:48La France traverse la pire crise de son histoire depuis 1958. Notre pays se trouve en situation d'urgence absolue. Urgence migratoire, urgence sécuritaire, urgence budgétaire.
00:14:07Tous les feux sont au rouge. Le grand effacement de la France dans le concert des grandes nations de ce monde est en marche. Pour l'enrayer, il faudrait avoir le courage de regarder la réalité en face.
00:14:23Alors que la France aurait besoin de chirurgie lourde sur la voie et sur le chemin des réformes, vous nous proposez de l'homéopathie à base de tisane. Fussent-elles de nos montagnes ?
00:14:38Six crises profondes font de notre pays l'homme malade de l'Europe. La dette et les déficits d'abord. Le Mozart de la finance était en vérité le Beethoven de la dette et des dépenses.
00:14:53Les dépenses publiques ensuite représentent 58% de notre richesse nationale. Troisième plaie, les impôts et les prélèvements obligatoires. Nous détenons le triste record du monde des impôts les plus élevés et des charges.
00:15:16S'il existe des paradis fiscaux, c'est parce qu'il existe des enfers fiscaux. Et la France est incontestablement le coeur du volcan de l'enfer fiscal.
00:15:28L'immigration massive qui menace lourdement la France. 514.000 étrangers sont entrés en situation légale l'année dernière dans notre pays et près d'un million s'y trouvent en situation irrégulière.
00:15:52Un quart des détenus sont étrangers. Un délit sur deux commis à Paris l'est par un étranger. Pendant ce temps, le taux d'exécution des EQTF ne cesse de baisser. 22% en 2012, 6,9% en 2023.
00:16:11L'insécurité, conséquence de cette situation, telle des dominos couleur orange mécanique. Les atteintes aux personnes ont augmenté de 80% depuis 2017. Les homicides et tentatives d'homicides de 50%.
00:16:28Toutes les 20 minutes, un policier subit un refus d'obtempérer et 15 d'entre eux sont blessés chaque jour. Ces constats sont le fruit de 40 ans de dérives et d'échecs, aggravés par le macronisme et son père spirituel, l'hollandisme.
00:16:47Monsieur le Premier ministre, c'est à vous de nous prouver que vous n'êtes pas qu'un Premier ministre sous tutelle éliséenne. Vos premiers pas nous inquiètent. Notre vigilance tire sa source du scandaleux hold-up électoral du second tour des élections législatives.
00:17:05Après vous être allié au macronisme au premier tour, vous vous êtes allié au nouveau front populaire au second. Une faute historique, une tâche indélébile, le nouveau bloc central a été élu grâce au front de la honte, en soutenant et en appelant à voter pour l'extrême-gauche contre l'union des droites.
00:17:36Monsieur le Premier ministre, je vous le dis, nous soutiendrons toutes les mesures qui iront dans le bon sens et serviront à l'intérêt général du pays et le bien commun. Nous combattrons toujours le nouveau front populaire et ses dérives, guidés par l'outrance des insoumis.
00:17:53Mais ne vous trompez pas de partition. Nous sanctionnerons avec la même force l'impuissante poursuite due en même temps. Vous vous apprêtez à franchir notre première ligne rouge, celle de l'augmentation des prélèvements obligatoires, ligne rouge que vous aviez pourtant vous-même fixée, que nous avions ensemble fixée avec Bruno Rotaillot et Laurent Wauquiez.
00:18:18Répondre à tout problème par une hausse des impôts ou par une augmentation des dépenses relève d'une forme de paresse intellectuelle. La seule injustice fiscale provient du caractère confiscatoire des prélèvements.
00:18:34Je vous mets en garde contre tout choc fiscal. Vouloir taxer la réussite des entreprises, c'est prendre le risque d'affaiblir la nation tout entière. Toute hausse d'impôts constituerait une hérésie économique et une faute politique. Comment la droite pourrait-elle se renier autant ? Pas vous, pas ça.
00:18:58Pour nous, ce sera clair, aucune augmentation fiscale, d'aucune sorte.
00:19:05La seconde ligne rouge concerne l'immigration. Nous vous proposons là tout simplement d'assumer votre programme, le programme que vous avez porté lors de la primaire de la droite.
00:19:22Contre le chaos migratoire, osez porter ces convictions. Nous vous proposons de le faire à travers une proposition de loi qui reprend toutes nos propositions communes du passé.
00:19:34Oser par-dessus tout la révision constitutionnelle, approuver par référendum au titre de l'article 89, supprimer l'aide médicale d'Etat pour une aide médicale d'urgence, interdiser le versement de toute aide sociale avant cinq ans de présence sur le territoire pour un étranger, révoquer la convention avec l'Algérie, conditionner l'octroi de tout visa, la délivrance sans limite de l'essai passé consulaire.
00:20:00Ce sont vos propositions, en tout cas celles d'hier. Monsieur le Premier ministre, refusez le consensus mou, le en même temps le diktat moral de la gauche et du macronisme. Nous vous attendons sur le terrain des réformes courageuses. Si elles arrivent, nous les soutiendrons.
00:20:21A l'opposé dans l'hémicycle, les élus du Nouveau Front Populaire haussent le ton. Pour eux, le gouvernement de Michel Barnier n'est pas légitime. Ils menacent de le censurer.
00:20:32Depuis cet hémicycle, je veux dire au président Macron, nous ne vous craignons pas. Nous ne vous craignons pas car vous n'avez aucune légité démocratique pour gouverner.
00:20:42Le président décide d'une dissolution sur demande du Rassemblement National en espérant installer Jordan Bardella à Matignon. 27 sondages donnés, tous, sans aucune exception, l'extrême droite en tête, mais c'est le Nouveau Front Populaire qui l'a emporté, porteur d'un programme clair de rupture avec votre système de violence sociale, écologique et démocratique.
00:21:03Nous avons gagné ces élections en déjouant tous les pièges. Nous devons gouverner. Mais quand le vote du peuple déplait au monarque de l'Elysée, il s'acharne à le nier. C'est donc vous, monsieur Barnier, qui avez été nommé.
00:21:17Vous, issu d'un parti ultra minoritaire, dont le score de forme aussi entre 5 et 6% des suffrages exprimés. Votre nomination est le signe qu'Emmanuel Macron souhaite soumettre à plus minoritaires qu'eux-mêmes. Tout cela pour continuer sa politique et bafouer le suffrage universel alors que pour la troisième fois, la Macronie a été battue dans les urnes, elle qui a perdu depuis 2017 5 millions de voix et 180 députés.
00:21:45Pour continuer à appliquer sa politique, Emmanuel Macron vous a donc nommé Premier ministre. Et pour pouvoir rester, vous vous mettez dans la main du Rassemblement National, bien heureux de vous servir de larbin, eux qui rêvaient d'une alliance des droits racistes et antisociales. Et vous, vous qui avez été défait, vous avez décidé de gouverner par la force. Nous ne vous craignons pas car vous n'avez plus aucune légitimité pour imposer votre politique de malheur contre le peuple.
00:22:12Le peuple vote pour que tout change, mais vous continuez à gouverner comme si de rien n'était. Le peuple vote pour abroger la réforme de la retraite à 64 ans. Vous voici devant nous, monsieur le Premier ministre, le partisan de la retraite à 65 ans.
00:22:25Le peuple vote pour l'investissement massif dans les services publics, pour le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune et la taxation des super-profits. Et vous, vous proposez des retraités à la place des professeurs et préparez la pire cure d'austérité jamais vue dans le pays.
00:22:40Après avoir méthodiquement vidé les caisses de l'Etat à coût de 60 milliards d'euros par an de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux multinationales, vous voilà à dire aux Français qu'ils doivent payer.
00:22:51Où allez-vous trouver cet argent dont vous nous avez privés ? Dans les hôpitaux ? Dans les écoles ? Dans les associations ?
00:22:58Le peuple vote pour l'égalité des droits. Et voilà devant nous le pire gouvernement des réactionnaires. L'année de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution, vous nommez cinq ministres qui n'ont pas voté la protection constitutionnelle de ce droit.
00:23:13La moitié de vos ministres se sont opposés au mariage pour tous, à la PMA ou encore au droit des personnes transgenres.
00:23:20Pas étonnant puisque vous-même, monsieur le Premier ministre, avez voté contre la dépénalisation de l'homosexualité, contre le PAX ou encore contre le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale.
00:23:31Nous ne vous craignons pas car vous n'avez plus aucune légitimité politique alors que vous rampez devant l'extrême droite.
00:23:38L'extrême droite a été repoussée par une mobilisation citoyenne inédite, venue défaire les décités populaires, de la jeunesse consciente pour son pays, des précaires et des têtes dures.
00:23:49Oui, la République a été sauvée par celles et ceux que vous aimez appeler les gens d'en bas, monsieur le Premier ministre.
00:23:55Par millions, nos concitoyens se sont déplacés et ont voté pour dire que la République tenait à son peuple et que son peuple tenait à la devise qu'il a partagée au monde entier, liberté, égalité, fraternité.
00:24:09Et vous voilà, monsieur Barnier, avec votre gouvernement Macrono-Le Penis, dont votre ministre de l'Intérieur est la figure abjecte.
00:24:18Car ça y est, nous y sommes. Un ministre régalien de l'Etat met directement en cause l'Etat de droit, et ce alors que l'une de ses fonctions est d'être le garant du libre exercice et du respect des libertés publiques.
00:24:29Bruno Retailleau se réjouit parfois, je cite, des belles heures de la colonisation.
00:24:36Quand il s'ennuie, il reprend cette expression pétainiste des Français de papier, et lorsqu'il est à son apogée, le voici qui parle de régression aux origines ethniques d'une partie de nos concitoyens, reprenant volontiers les théories racistes qui ont tant prospéré au XXe siècle.
00:24:52Les Républicains, à en entendre cet éminent représentant, ont déserté la République depuis longtemps.
00:24:58Je le dis aux collègues élus du mouvement démocrate de Renaissance ou d'Horizon, si vous ne censurez pas ce gouvernement, vous trahissez le sens du vote du 7 juillet, et vous acceptez que de tels propos racistes, violents et anti-républicains puissent être récompensés par l'attribution de l'un des plus grands ministères du pays.
00:25:16Si vous ne censurez pas ce gouvernement, et la seule présence d'un homme qui a tenu ces propos y suffit, vous aurez et la honte et le déshonneur.
00:25:24A l'international, la France est privée de toute voix audible. Où sommes-nous quand ce pays auquel nous sommes tant liés, le Liban, se fait bombarder et que des femmes, des hommes, des enfants y meurent ?
00:25:36Où est la France, amie du Liban, quand ses frontières et sa souveraineté sont à ce point contestées, que un sixième de sa population, soit un million de personnes, sont d'ores et déjà déplacées ?
00:25:49Où est la France, quand deux de nos compatriotes sont tués par les bombes israéliennes, sans que vous ne disiez un mot ? Jusqu'où laisserez-vous aller le criminel Netanyahou ? Combien de morts faut-il de plus ?
00:26:00Arrêter la guerre au Liban, c'est arrêter le génocide toujours en cours à Gaza. Arrêter le génocide en cours à Gaza, c'est arrêter la guerre faite au peuple libanais.
00:26:09Assez de bonnes paroles ! Quand allez-vous décréter un moratoire sur la vente d'armes à Netanyahou ? Décider de sanctions à l'encontre d'Israël ? Reconnaître l'état de Palestine ? Ou encore suspendre le traité d'association entre l'Union européenne et Israël ?
00:26:25La France doit retrouver une voie internationale claire au service de la paix, et cela ne passera pas par votre gouvernement. Oui, puisque vous n'êtes plus légitime, il ne vous reste qu'à partir.
00:26:36Cette prise du pouvoir contre les urnes est inédite dans l'histoire de notre démocratie. Les médias étrangers s'en sont fait l'écho, il n'y a que les macronistes et le journalisme de cour pour ne pas s'en émouvoir.
00:26:45Monsieur Macron, que vous l'entendiez bien depuis cet hémicycle, la République n'aime pas les monarques, et encore moins les monarques absolus.
00:26:52Face au chaos que vous nous laissez, nous avons trois priorités. La première, censurer votre gouvernement. La deuxième, destituer le président. La troisième, le remplacer.
00:27:05Après cela, nous ne pouvons que vous souhaiter, monsieur Barnier, et surtout souhaiter au pays, que vous soyez le premier ministre du gouvernement le plus court de la Vème République.
00:27:14Car après vous, le président n'aura d'autre choix que de nommer Lucie Castex première ministre, ou de s'en aller.
00:27:22Le président de la République avait, nul ne le conteste, le droit constitutionnel de vous désigner. Mais il n'en demeure pas moins que votre nomination est le fruit d'une grave faute politique institutionnelle dont les conséquences seront profondes et durables.
00:27:35On ne tourne pas impunément, en son contraire, le résultat du suffrage universel. Nous ne voyons pas dans vos propos de changement de pas, cap, ni alternance, ni cohabitation.
00:27:46Vous êtes la continuation du macronisme dans sa part la plus à droite, la plus réactionnaire, et à tout dire, la plus exaltée. Que penser, en effet, d'Hérode Monta, d'un ministre de l'Intérieur gouverné par les préjugés de l'extrême droite, entre poncifs éculés et fausses vérités ?
00:28:03L'ordre, l'ordre, l'ordre, dit-il. Mais de quel ordre parle-t-il ? De celui qui règne à Budapest ? De l'ordre qui se décide de la Constitution et remet en cause l'état de droit, égale l'ordre qui cache le désordre et celui qui s'oppose à la justice ?
00:28:16De quel ordre parle-t-il quand il parle d'immigration ? De l'ordre sanglant qui laisse mourir dans la Méditerranée ? De l'ordre qui prend ses pouvoirs dans la haine ?
00:28:26Ou de ce fameux ordre des choses que Léon Blum dénonçait, toujours en contradiction flagrante avec la volonté de justice et d'égalité ? Pour nous, socialistes, ce n'est pas l'ordre qui renforce la justice, c'est la justice qui donne sa certitude à l'ordre.
00:28:40L'école est mère des batailles. Mais de quelle école parle-t-on ? Que dire d'une ministre de l'Éducation nationale qui promet de maintenir le cap quand le cap est mauvais ?
00:28:49Que dire d'un ministre délégué qui n'a jamais caché son attachement à l'école privée quand l'important est l'urgence et l'école publique, et la mixité sociale l'impératif ?
00:28:58Les urgences de l'école sont bien ailleurs que dans la prolongation et le maintien, coûte que coûte, du choc des savoirs.
00:29:05Je vous le dis, M. le Premier ministre, nous ne cesserons jamais de dénoncer le malthusianisme de la politique éducative de la droite, guidée non par l'ambition d'offrir une place à chacun, mais par le souci que chacun reste à sa place.
00:29:16Vous dites que la situation des finances publiques est alarmante et vous promettez un budget de vérité et d'effort. Mais quelle vérité ?
00:29:25Celle que l'on demande depuis des mois ? Celle qui révèle les mensonges coupables de M. Le Maire et de ceux qui, aujourd'hui, dans votre gouvernement, l'ont soutenu ?
00:29:33Allez-vous à votre tour proposer aux Français des trajectoires budgétaires insoutenables et menteuses, et une austérité qui leur coûtera cher ?
00:29:40Quels efforts ? Quelles économies ? Et surtout pour qui ? Pour les Français que nous avons applaudis à 20h et qui, avec la réforme des retraites, paieront un impôt sur la vie ?
00:29:48Ou pour ces passagers clandestins de la solidarité nationale, les multinationales et les hyper-riches ? Mais pour cela, vous ne parlez que d'impôts exceptionnels. La justice fiscale ne s'accamode pas d'arrangements exceptionnels.
00:30:02Le niveau de vie des Français, une priorité. Mais comment vous croire, lorsque vous ne parlez jamais d'augmenter la salaire, et si peu, en vérité, le SMIC ?
00:30:11Nous défendons pour notre part la valeur du travail. Nous voulons parler du travail, des conditions de travail, de santé au travail, du temps de travail, du travail libéré, de l'organisation du travail.
00:30:21Monsieur le Premier ministre, vous avez le pouvoir à quitter l'Elysée, mais il n'est pas désormais à Matignon, il est ici, au Palais-Bourdon. C'est ici le cœur battant de la démocratie.
00:30:31Vous avez, il y a quelques jours, déclaré que vous n'étiez pas en cohabitation avec le Président de la République. Nous en faisons en effet le constat, sans céder à la résignation.
00:30:39J'ignore combien de temps durera votre ministère, mais considérez dès à présent que vous êtes ici, en cohabitation avec le Parlement, avec la représentation nationale, avec la souveraineté nationale.
00:30:51Monsieur le Premier ministre, en dépit des apparences, il y a bien une majorité absolue. C'est celle des vies difficiles. C'est la majorité absolue des Françaises et des Français qui ont dit leur colère, leur refus d'une politique, celle de M. Macron et de M. Attal, qui ne se préoccupent pas de leurs angoisses, de leurs souffrances.
00:31:08La majorité absolue de celles et de ceux qui se désespèrent de leurs conditions de travail, de leurs salaires, de leurs factures, de leur santé, de leur sécurité, de leur retraite, de leurs enfants, de l'avenir de la planète.
00:31:18Vous ne la voyez pas, cette majorité, parce que vous ne voulez pas la voir. Vous ne voulez pas la comprendre et lui proposer un autre chemin. Nous serons donc à son service.
00:31:26C'est ici que nous serons de tous les combats qui amélioreront la vie des Françaises et des Français. Nous sommes à leur service quand vous êtes encore au service du Président de la République. En deux mots, nous légiférerons et vous exécuterez.
00:31:38Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé de respect et nous avez montré tout au long de notre histoire que nous étions des opposants respectueux des institutions, des démocrates adultes capables de construire des compromis à chaque fois que nous en avions mandat pour le faire et que les circonstances le permettaient.
00:31:58Nous, comme socialistes et comme républicains, nous respectons nos adversaires. Nous respectons leurs électeurs, tous les électeurs, sans exception et sans distinction. Nous respectons les Français en bloc. Nous respectons les institutions, les règles, en toutes circonstances, la lettre et l'esprit des lois de la République et d'abord de la Constitution. Nous respectons le débat d'idées, la liberté d'opinion, les convictions qui ne sont pas les nôtres.
00:32:20Et nous avons même la faiblesse de penser que ce respect est la condition même de toute démocratie. Nous qui en avons toujours été des partisans, des partisans de la raison, de la modération, du dialogue, pour autant d'un réformisme radical dont nous serons ici les acteurs. Nous avons toujours choisi l'intérêt supérieur de la nation au détriment de toute autre considération et nous continuerons de le faire ici, envers et contre tout et peut-être contre vous.
00:32:46Vous l'avez compris, nous contestons votre gouvernement comme nous contestons votre projet politique car nous considérons qu'il ne respecte pas la volonté des Françaises et des Français telles qu'ils l'ont exprimé au suffrage universel direct.
00:32:58Et si nous choisissons en conscience et en responsabilité de provoquer dans quelques jours un vote de défiance à votre rencontre, à l'encontre de votre gouvernement, c'est précisément au nom de cette responsabilité oubliée par beaucoup de ceux qui vous soutiennent même si c'est du bout des doigts et dans le silence de leurs applaudissements. C'est au nom de cette responsabilité et parce que c'est notre devoir démocratique le plus élémentaire de le faire que nous vous censurons.
00:33:25Le suffrage universel est notre juge et notre maître à tous. Lorsqu'il a parlé, chacun est tenu de s'incliner. Pourtant la composition de ce gouvernement ne reflète en rien les résultats du 7 juillet dernier car monsieur le Premier ministre, votre nomination et celle de votre gouvernement ne sont pas le fruit du vote. Elles sont le résultant d'une entente opportuniste, d'une alliance tacite entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:33:53En d'autres mots, ni vous, ni mon ministre n'avez aucune légitimité car en France, la seule légitimité, c'est celle du vote.
00:34:02A toutes celles et tous ceux qui se sont engagés, qui ont tracté, qui ont frappé aux portes, qui ont collé, je veux vous dire merci. Grâce à vous, nous sommes 193 députés du Nouveau Front Populaire. Nous sommes la première force politique de cette Assemblée. Nous porterons votre voix, nous défendrons vos combats, parfois jusqu'à la victoire et toujours avec fierté.
00:34:23Naturellement, dans cette Vème République à bout de souffle, où apparaissent toutes les failles d'un système pyramidal construit autour d'un seul homme, un rapport de force doit s'instaurer entre vous, monsieur le Premier ministre, et nous, cette Assemblée nouvellement élue.
00:34:38Par la censure, pour commencer. Le Nouveau Front Populaire déposera, comme annoncé, une motion de censure. En toute logique, si chacun était fidèle à ses électeurs, votre gouvernement devrait tomber. Mais il bénéficiera d'un sursis, puisque finalement, vous bénéficiez du soutien hypocrite du Rassemblement national.
00:34:59Une première depuis 1945, un gouvernement avec un soutien sans participation de l'extrême droite, c'est une tâche indélébile. La réforme des retraites a été passée en force. Elle est maintenue grâce à votre gouvernement. Il revient donc au Parlement de l'abroger. Par la censure, outil le plus efficace pour abroger la réforme des retraites, pour qu'un nouveau gouvernement, un gouvernement légitime, puisse l'abroger.
00:35:26Si la censure échoue, le Nouveau Front Populaire portera cette abrogation à l'Assemblée et au Sénat, pour enfin réparer les injustices.
00:35:36Pour être la garante de notre longue histoire, toujours, le 4 août 1789, la prise de la Bastille, les barricades, la liberté de la presse, la liberté d'association, la déclaration de droit de l'homme et du citoyen, tous étaient des révoltes contre l'arbitraire.
00:35:48L'état de droit est notre héritage. Il est le socle sur lequel s'est érigée notre société. Il est la protection des plus faibles contre le bon droit des puissants.
00:35:59Quand votre ministre de l'Intérieur foule aux pieds nos valeurs et notre histoire, il revient à cette Assemblée de les défendre, pour porter l'intérêt général sur tout.
00:36:10Fin de vie, lutte contre les déserts médicaux, transition énergétique, prévention des morts au travail, action contre la crise du logement, taxation des superdividendes, tant de sujets sur lesquels nous pouvons trouver des majorités.
00:36:25Nous ne laissons pas cette Assemblée fragmentée nous freiner. Nous devons démontrer notre capacité à adopter des textes qui, enfin, rendront la vie plus douce.
00:36:33L'intérêt général dicte aujourd'hui de mettre un terme aux cadeaux fiscaux non financés réalisés depuis ces temps.
00:36:40Monsieur le Premier ministre, vous faites aujourd'hui un premier pas en proposant de mettre un tout petit peu à contribution ceux qui ont beaucoup accumulé et beaucoup pollué.
00:36:49C'est loin d'être suffisant, mais toutes les mesures qui iront dans le sens de plus de justice fiscale, le groupe écologiste et social les soutiendra.
00:36:58Sans voir que les richesses sont produites en asséchant les sols, en polluant les eaux et en surexploitant la nature qui n'arrive plus à se reconstituer, rendons-nous compte que nous sommes en train de détruire notre terre.
00:37:10Il faut regarder la réalité en face. La croissance pour la croissance n'a rien de bénéfique.
00:37:15Elle ne permet plus depuis longtemps de créer des emplois ni de réduire la pauvreté ou les inégalités.
00:37:21Tant que l'économie restera principalement orientée vers la maximisation des profits, elle rendra impossible l'élimination de la pauvreté, la résorption des inégalités, la protection de la biodiversité et la préservation du climat.
00:37:37Notre cap est clair. Celui d'une économie non plus fondée sur la recherche du profit, mais sur la réponse aux besoins.
00:37:43Celui de la conférence sociale sur les salaires, de la réforme des héritages dorés pour lutter contre les inégalités de moyens et de destins.
00:37:50Le développement des énergies renouvelables, de la protection des terres et de la biodiversité grâce à l'application du zéro artificiation net, du réinvestissement massif dans la rénovation des logements et dans la construction, dans la défense et le redéploiement de nos services publics.
00:38:06Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement, vous le savez, a une durée de vie limitée.
00:38:11Parce que vos alliés du Rassemblement national finiront par mettre fin à votre collaboration.
00:38:17Non dans l'intérêt des Français, pas par exigence, mais parce qu'à un moment leur ennui judiciaire se finiront d'une manière ou d'une autre.
00:38:27Alors, les députés du groupe écologiste et social, l'ensemble des députés du Nouveau Front Populaire seront là, seront prêts pour qu'enfin, demain, la vie soit plus belle.
00:38:38Le président Macron, recherchant un auteur pour continuer à écrire sa propre histoire, vous a au final désigné, monsieur le Premier ministre, à la tête d'un gouvernement composé principalement d'élus républicains et de la coalition présidentielle.
00:38:55Un gouvernement qui réunit les principaux perdants de l'élection et représente toutes les nuances de la droite, libérale, conservatrice et autoritaire.
00:39:06Trois mois plus tard, vous incarnez avec votre gouvernement la triple clarification version éliséenne.
00:39:14Clarification sur le profond irrespect du président de la République pour la démocratie.
00:39:21Clarification sur les alliés qu'il s'est choisis pour poursuivre son agenda politique.
00:39:27Clarification sur la volonté de l'extrême droite de ne pas entraver cet agenda.
00:39:34Complice de ce hold-up électoral, vous devez composer entre votre promesse de poursuivre une politique néolibérale, conditions sine qua non posées à votre recrutement et votre allégeance à l'extrême droite pour garantir votre survie.
00:39:52C'est la philosophie de ce gouvernement que vous a rappelé la présidente du groupe Rassemblement National.
00:40:00La première des satisfactions, vous la leur offrez en renforçant la politique d'austérité budgétaire dans le prochain projet de loi de finances.
00:40:10Malgré le désastre économique et la détresse sociale auxquelles est confrontée notre pays.
00:40:16Votre remède face à la dette aura des conséquences bien palpables.
00:40:20Une absence de moyens à la hauteur des besoins de l'hôpital public et de l'accès aux soins généralisés.
00:40:27Une pénurie de moyens pour faire face à la crise du logement.
00:40:31Une absence de mesures ambitieuses pour soutenir la réindustrialisation de notre pays.
00:40:37Car notre secteur manufacturier ne représente qu'à peine 10% du PIB, bien loin de la moyenne européenne.
00:40:45Une absence de moyens pour permettre à nos agriculteurs de faire face aux crises qui les mettent à terre.
00:40:52Crise du revenu, crise climatique, crise sanitaire comme la FCO qui ruine des milliers d'élevages.
00:41:00Une pénurie de moyens pour développer le transport ferroviaire et les transports pour tous dans le respect de l'environnement.
00:41:07Un abandon de toute ambition dans la lutte contre les effets du dérèglement climatique dont de nombreux Français subissent déjà les effets.
00:41:17Une diminution drastique des moyens pour nos territoires d'outre-mer qui ne pourra qu'aggraver la crise économique et sociale qui les gangrène.
00:41:28Un manque de moyens pour juguler la vulnérabilité économique et la détresse psychologique auxquelles est exposée la jeunesse.
00:41:38Vous allez également poursuivre l'agenda présidentiel qui a conduit au naufrage de l'école publique.
00:41:44Le navire ne changera pas de cap, dit votre ministre de l'Education nationale,
00:41:49confirmant votre choix de l'immobilisme, du triscolaire et de la reproduction sociale.
00:41:56Face aux personnels qui se sentent délaissés, face aux inégalités qui s'aggravent dans les salles de cours,
00:42:03face à la chute vertigineuse de performance de notre système éducatif au niveau mondial, vous n'avez rien à proposer.
00:42:10Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement sera celui du triomphe des insécurités.
00:42:18D'abord, l'insécurité économique et sociale.
00:42:22Aucune mesure concrète n'en est fait prévue dans votre feuille de route pour sécuriser les conditions de vie
00:42:28et pour répondre à l'angoisse quotidienne de la précarité.
00:42:32Vous continuez à mésestimer une partie grandissante de notre peuple, au premier rang duquel les travailleurs précaires ou pauvres,
00:42:40les jeunes, les étudiants, les retraités, les familles monoparentales, les ménages les plus vulnérables,
00:42:47qui ne peuvent se projeter dans l'avenir, faute de perspectives économiques et financières stables.
00:42:54Vous ne proposez rien, sinon de vieilles recettes inefficaces, pour répondre à la précarité de l'emploi,
00:43:02à la stagnation des revenus, à l'augmentation du coût de la vie, assis en Martinique.
00:43:09En Martinique, vous répondez par le bâton, par l'envoi de la CRS 8, une première depuis 1958.
00:43:18Votre gouvernement sera aussi celui de l'insécurité géopolitique.
00:43:24Alors que des guerres bouleversent l'ordre du monde, que l'urgence est à l'action pour la paix,
00:43:30la France persiste à préférer le bruit des bottes au bruissement des ailes de colombe.
00:43:36Sa complaisance coupable à l'égard du gouvernement d'extrême droite israélien met en danger la sécurité internationale.
00:43:45Après avoir abandonné le peuple palestinien aux bombes, la France, aujourd'hui,
00:43:51abandonne le peuple libanais, malgré l'accord de défense qu'il allie à ce pays, frère.
00:43:57Aucun signe de votre gouvernement pour permettre à notre pays de retrouver son rôle historique dans cette région.
00:44:06La politique humanitaire n'y suffira pas. Il faut des décisions politiques et diplomatiques fermes.
00:44:14Nous avons entendu, monsieur le Premier ministre, sur la solution à deux Etats.
00:44:18Dès lors, quand allez-vous reconnaître l'Etat de Palestine ?
00:44:24Gouvernement, enfin, de l'insécurité institutionnelle qui a confié sa durée de vie à l'extrême droite
00:44:33sans mesurer les effets d'une telle forfaiture démocratique sur les prochains scrutins.
00:44:39Insécurité institutionnelle installée également en Kanaki, Nouvelle-Calédonie,
00:44:45et déclenchant des émeutes sanglantes.
00:44:48Votre décision de ne pas soumettre le dégel du corps électoral au concret est un premier geste d'apaisement.
00:44:56Nous vous attendons désormais pour accompagner son redressement économique et social.
00:45:02Monsieur le Premier ministre, votre potion à base d'injustice, d'insécurité, d'instabilité est vraiment trop amère.
00:45:10Jamais nous ne troquerons notre démocratie contre une démocrature.
00:45:16À l'ordre, l'ordre, l'ordre, nous vous répondrons toujours justice, justice, justice.
00:45:25Au centre, le groupe Liott se veut une opposition constructive,
00:45:29mais demande des gages sur la réforme des retraites et sur la situation budgétaire.
00:45:34Jamais la France n'est apparue aussi divisée à l'heure que les crises se multiplient.
00:45:40Cette assemblée, issue de la dissolution voulue par le président de la République,
00:45:45ressemble pourtant aujourd'hui au peuple français,
00:45:49qui nous a adressé des messages forts lors de ces dernières élections législatives.
00:45:54Ces messages, monsieur le Premier ministre, vous obligent à une véritable rupture,
00:46:00tant sur le fond que sur la forme, avec les politiques menées ces dernières années.
00:46:04Plus d'écoute, plus de dialogue, plus de respect du Parlement,
00:46:08avec la nécessité de dégager des objectifs partagés
00:46:11et d'abandonner un centralisme déconnecté des réalités de nos concitoyens
00:46:16et de nos territoires éloignés des grandes métropoles.
00:46:20L'humilité, la responsabilité et la transparence doivent guider nos pas,
00:46:25doivent guider vos pas, monsieur le Premier ministre, et ceux de votre gouvernement.
00:46:29Fidèle à ce qu'a été la ligne du groupe Lyot,
00:46:33il continuera à se positionner dans un groupe indépendant,
00:46:37d'opposition mais constructif au service de l'intérêt général.
00:46:41Aussi, nous continuerons à nous prononcer, à travailler sur les textes de loi à venir,
00:46:45avec en tête le seul intérêt, celui de nos concitoyens,
00:46:49sans logique de bloc ou partisane, avec comme boussole la réponse à leurs urgences.
00:46:55La première des urgences est d'engager des réformes permettant d'améliorer le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
00:47:00Une conférence sociale nationale sur le partage de la valeur associant les corps intermédiaires doit être organisée.
00:47:08Il est indispensable de réfléchir aux pistes permettant aux entreprises françaises,
00:47:12de toutes tailles, de générer plus de résultats afin de permettre ce partage.
00:47:17Nous sommes aussi convaincus que le travail doit être plus rémunérateur.
00:47:21Mais pour ce faire, il faut desserrer les étaux réglementaires, parfois inefficaces,
00:47:26qui rendent nos entreprises moins compétitives par rapport à la concurrence étrangère.
00:47:32Les entreprises et les ménages, M. le ministre, sont aussi pénalisés par une énergie trop chère.
00:47:38Il y a nécessité aujourd'hui à négocier une refonte du mécanisme européen de fixation des prix de l'électricité.
00:47:46Quant au domaine du logement, premier poste de dépense des Français, vous l'avez rappelé,
00:47:51il est urgent de l'ériger en grande cause nationale, tant il est symptomatique des problèmes français.
00:47:58Une sur-réglementation, un manque de visibilité, un éparpillement des moyens,
00:48:04et finalement, à l'arrivée, une absence de résultats probants.
00:48:08Lorsque l'on parle de pouvoir d'achat, nous ne pouvons passer sous silence
00:48:12le sort de nos concitoyens d'outre-mer, singulièrement oubliés.
00:48:16Car au premier rang des revendications ultramarides, et qui ont notamment perturbé et animé une tension en Martinique,
00:48:23se trouvent la charité de la vie et la continuité territoriale.
00:48:27Cette dernière se décline à la fois par la continuité territoriale des hommes et des femmes,
00:48:31qui se traduit par la problématique des prix des billets d'avion,
00:48:35et par la continuité territoriale des biens et des marchandises,
00:48:37qui se traduit, elle, par une explosion des prix des matières importées et du coût de la vie.
00:48:41Nos compatriotes ultramarins attendent des réponses précises.
00:48:45Les Françaises et les Français ont également exprimé, lors des dernières élections législatives,
00:48:49des inquiétudes graves en matière de santé.
00:48:52C'est particulièrement vrai pour nos territoires ruraux, mais aussi nos territoires ultramarins.
00:48:57De nombreux Français rencontrent aujourd'hui des difficultés pour une simple consultation chez un médecin généraliste,
00:49:03ou pour bénéficier d'un accès auprès d'un médecin spécialisé.
00:49:06Des services hospitaliers ferment, les personnels soignants ont toujours un mal-être, une souffrance.
00:49:13Tant pour l'accès aux soins que pour la gestion de nos hôpitaux ou la désertification médicale,
00:49:18nos concitoyens attendent aussi des réponses concrètes et rapides.
00:49:23Une profonde réforme de notre système de santé est nécessaire,
00:49:27avec une meilleure prise en compte de la santé mentale.
00:49:30Il est aussi utile de rappeler l'importance de mieux prendre en compte
00:49:34le vieillissement de notre population et ses conséquences graves,
00:49:38à travers un plan grand âge qui a longtemps été évoqué, maintes fois repoussé, et pourtant si nécessaire.
00:49:45Enfin, je ne saurais faire abstraction de la situation de nos EHPAD.
00:49:49Elle est problématique et elle deviendra critique si nous ne faisons rien.
00:49:54S'agissant toujours des questions sociales, vous vous souvenez,
00:49:57durant la précédente mandature, notre groupe s'était opposé à l'adoption de la réforme des retraites,
00:50:03qui a créé de nombreuses crispations, colères et incompréhensions au sein de la population,
00:50:08notamment autour de la mesure sur la mesure d'âge.
00:50:13Une nouvelle discussion de cette réforme avec les partenaires sociaux nous paraît indispensable
00:50:18et la suspension de son application rend du nécessaire le temps de ces négociations
00:50:22qui devront se dérouler dans le cadre d'une grande conférence sociale.
00:50:25La France a besoin de retrouver une démocratie sociale.
00:50:29Et seul un changement radical dans la conduite de la politique de l'État par l'écoute et la concertation
00:50:34pourra permettre de relever les défis qui attendent le pays,
00:50:37notamment avec les corps intermédiaires et les partenaires sociaux,
00:50:40qu'il s'agisse, je l'ai évoqué, de la réforme des retraites ou encore de celle de l'assurance chômage.
00:50:45Les Jeux Olympiques ont mis en évidence aux yeux des Français
00:50:48l'efficacité de la présence des forces de l'ordre sur le terrain.
00:50:52Il est devenu clair ainsi aux yeux de tous qu'il faut plus de personnel actif et visible sur le terrain,
00:50:57mais aussi de nouvelles places de prison pour de réelles exécutions des peines
00:51:01et des dispositifs efficaces de lutte contre la récidive.
00:51:05La question du contrôle et de la limitation effective des flux migratoires
00:51:10est aussi une source d'interrogations et d'inquiétudes fortes chez nos concitoyens.
00:51:14Des mesures concrètes doivent être déployées avec pragmatisme, réalisme, rigueur,
00:51:20mais aussi humanité, comme vous l'avez du reste rappelé lors de vos premières prises de parole publiques.
00:51:26Mais comme son nom l'indique, le groupe Lyott est attaché aux libertés fondamentales.
00:51:30Nous ne pouvons pas accepter de mettre entre parenthèses ce qui constitue les fondamentaux de notre démocratie
00:51:36et en premier lieu l'état de droit.
00:51:39Nous attendons de vous, monsieur le Premier ministre, et de l'ensemble de votre gouvernement,
00:51:43que vous soyez le garant du respect de nos institutions démocratiques,
00:51:47qui ne peuvent souffrir d'aucune contestation.
00:51:50Enfin, comment comprendre que nous ayons parmi les plus hauts niveaux des dépenses publiques
00:51:55et les plus hauts taux de prélèvement obligatoires au monde,
00:51:58et pourtant une grande partie de nos services publics ne fonctionnent pas,
00:52:01la santé, la sécurité, la justice, le logement, l'éducation,
00:52:05et une majorité des Français sont insatisfaits ?
00:52:11L'État central, à vouloir s'occuper de tout, finit par tout faire mal.
00:52:14Nous sommes convaincus au sein du groupe Lyott que la centralisation exacerbée de notre pays
00:52:18est un facteur de tension sociale, de dégradation démocratique
00:52:22et perse lourdement sur les déficits budgétaires.
00:52:25Un grand mouvement de décentralisation politique,
00:52:28avec l'attribution d'un pouvoir réglementaire auprès des élus locaux
00:52:31dans leur domaine de compétences et l'avènement d'une véritable autonomie fiscale,
00:52:36sera l'occasion pour nos concitoyens et notre pays de retrouver une confiance en son avenir
00:52:40et de mieux maîtriser sa trajectoire budgétaire.
00:52:43Nous appelons ardemment de nouveau, monsieur le Premier ministre,
00:52:45ce nouveau processus de décentralisation,
00:52:48afin de se libérer des pesanteurs administratives et tatiques.
00:52:52En conclusion, notre priorité dans cette législature est d'être à la fois
00:52:55dans l'opposition mais force de proposition, dans le dialogue et le respect de tous,
00:52:59pour donner une chance à notre pays et à nos concitoyens
00:53:02d'aborder l'avenir avec plus de sérénité. Je vous remercie.
00:53:06Pour l'ancienne majorité, la confiance est loin d'être acquise.
00:53:09Gabriel Attal, le prédécesseur de Michel Barnier à Matignon, défend avec force son bilan.
00:53:16La France est à la croisée des chemins. Nous sommes dans une configuration inédite.
00:53:22Les Français n'ont donné à aucun bloc, aucun groupe, aucune formation politique,
00:53:28une majorité suffisante pour agir seuls.
00:53:32Pour agir, nous allons donc devoir changer nos habitudes,
00:53:36sortir définitivement des débats stériles, des oppositions factices,
00:53:41du sectarisme et des postures politiciennes qui ne font avancer personne et certainement pas le pays.
00:53:48Je vous ai entendu tout à l'heure réagir lorsque le Premier ministre a dit
00:53:51que son gouvernement était pluriel représentatif en indiquant que vous considériez que ce n'était pas le cas.
00:53:57Mais alors pourquoi ne pas avoir accepté de venir avec vos idées et vos propositions
00:54:01dans le gouvernement pour les appliquer ?
00:54:05Tout n'est pas à jeter. Il y a des succès et je veux voir, M. le Premier ministre,
00:54:09dans votre intervention, une forme de reconnaissance aussi d'une partie du travail qui a été engagée.
00:54:15Lorsque vous avez évoqué la question de l'insertion, vous avez renvoyé vers la réforme du RSA dont nous avons engagé la généralisation.
00:54:24Lorsque vous avez évoqué l'accès au logement, vous avez renvoyé vers le projet de loi logement
00:54:29et la primo-attribution des logements sociaux donnés aux maires que nous avions fait adopter en commission au Sénat.
00:54:35Lorsque vous avez évoqué l'agriculture, vous avez renvoyé vers le projet de loi d'orientation agricole
00:54:40adopté par l'Assemblée nationale et aujourd'hui en Avet.
00:54:44Lorsque vous avez évoqué la famille, vous avez renvoyé vers le service public de la petite enfance
00:54:49que nous avons inscrit dans la loi et que nous cherchons depuis à décliner.
00:54:53Lorsque vous avez évoqué la jeunesse, vous avez renvoyé à la réforme du lycée professionnel dont nous sommes fiers et qu'il faut effectivement concrétiser.
00:55:00Lorsque vous avez évoqué la lutte contre la fraude, vous avez parlé du chantier de la sécurisation de la carte vitale
00:55:05que nous avions engagé avec Gérald Darmanin, un chantier difficile mais pour lequel nous vous accompagnerons évidemment.
00:55:11Lorsque vous avez évoqué le pouvoir d'achat, vous avez renvoyé vers le travail que nous avons mené sur la désmicardisation
00:55:17qui est essentielle aujourd'hui, j'y reviendrai.
00:55:20Vous avez évoqué le plan sur les soins palliatifs qui a été engagé, la loi fin de vie, le travail sur les familles monoparentales,
00:55:26la lutte contre la délinquance des mineurs et les mesures que nous avions rédigées pour réformer l'excuse de minorité.
00:55:33Quand je vois tout cela, et après avoir entendu votre discours, évidemment qu'il y a une satisfaction.
00:55:39Pas pour nous, mais pour le pays.
00:55:41Parce que sur tous ces sujets, qui sont des sujets profondément ancrés dans le quotidien des Français, sur lesquels les Français nous attendent,
00:55:47on ne peut pas accepter les zigzags.
00:55:49Et ce qui compte sur toutes ces questions, c'est la concrétisation.
00:55:53Ce n'est pas l'attribution à une étiquette ou à une personnalité en particulier.
00:55:58Et donc nous nous réjouissons que vous ayez repris l'ensemble de ces chantiers dans la feuille de route de votre gouvernement.
00:56:05Monsieur le Premier ministre, je connais la difficulté de la tâche qui est désormais la vôtre,
00:56:10et donc je ne serai jamais celui qui cherchera à la compliquer encore davantage.
00:56:14C'est aussi l'état d'esprit de mon groupe.
00:56:17Notre état d'esprit est clair.
00:56:19Tout ce qui permettra de rendre le pays plus fort, plus prospère, plus juste et plus sûr, nous le soutiendrons.
00:56:29Des majorités peuvent se faire depuis ces bancs.
00:56:31Des textes peuvent naître depuis ces bancs.
00:56:34La vie des Français peut changer depuis ces bancs.
00:56:37Notre groupe a compris une chose, c'est le moment ou jamais pour agir vraiment depuis le Parlement.
00:56:43Alors nous le ferons avec un objectif, un seul.
00:56:46Agir vite, agir fort, agir vraiment, en respectant les Français et en respectant nos valeurs.
00:56:52Au sommet de nos valeurs, et je le dis ici très solennellement, il y a l'état de droit.
00:56:58Et je vous remercie, Monsieur le Premier ministre, pour la clarification que vous venez d'apporter.
00:57:03Parce que l'état de droit, c'est le rempart contre la folie des hommes.
00:57:07Et donc je le dis, évidemment on peut avoir une parole forte, mais sans hystériser tout le temps.
00:57:14On peut être plus ferme, beaucoup plus ferme probablement, sur l'insécurité,
00:57:18pour faire respecter nos frontières, pour protéger nos concitoyens.
00:57:21Oui, on peut changer le droit, c'est la raison d'être même de cette Assemblée.
00:57:26Mais pour ça, il faut agir. Agir plutôt que parler, pour reprendre vos propos.
00:57:31Agir plutôt qu'hystériser, agir plutôt que semer la division.
00:57:34Oui, l'attente des Français est forte.
00:57:36Mais cette attente mérite plutôt des actes, des engagements, du changement,
00:57:40que des paroles pour faire parler dans les médias.
00:57:42Je le dis ici, notre position est claire.
00:57:44Nous ferons le choix des économies plutôt que le choix des impôts.
00:57:50Oui, mesdames et messieurs, nous ne garderons la maîtrise de nos comptes qu'en réduisant nos dépenses.
00:57:54Car nous avons une conviction, avant de demander des efforts aux Français,
00:57:58l'état doit toujours balayer devant sa porte et se serrer davantage la ceinture.
00:58:03Des économies sont possibles.
00:58:05Au sein de la puissance publique, qui doit revoir ses priorités,
00:58:08nous ferons des propositions autour de trois grandes priorités.
00:58:12La première, c'est notre modèle social.
00:58:15La majorité de nos dépenses.
00:58:17Des économies sont possibles.
00:58:19En régulant mieux les indemnités journalières face à une dépense devenue hors de contrôle.
00:58:24Sur les transports sanitaires également, sur les dépenses de chômage,
00:58:27en accompagnant et en incitant mieux à la reprise d'emploi.
00:58:31La deuxième priorité, ce sont les économies au sein de la sphère de l'Etat.
00:58:35Je pense notamment à tout ce que nous dépensons en matière de travail.
00:58:39Le chômage est au plus bas.
00:58:41Il paraît naturel de diminuer les financements que nous octroyons aux politiques liées au travail ou à l'apprentissage.
00:58:47Je pense aussi aux opérateurs de l'Etat.
00:58:50Enfin, troisième priorité, continuer à réformer pour simplifier, déburocratiser
00:58:55et faire ainsi des économies substantielles sur nos modes de fonctionnement.
00:58:59Je pense au très bon rapport remis par Eric Wörth sur la décentralisation
00:59:03et au très bon rapport remis par monsieur Boris Ravignon sur le coût du millefeuille administratif.
00:59:09Au fond, nous semble-t-il, la stratégie doit être la suivante.
00:59:13Créer de la richesse par le travail, réduire nos dépenses, lutter contre la fraude,
00:59:18ajuster notre fiscalité et dans cet ordre-là.
00:59:22Mesdames et messieurs, parmi nos valeurs, il y a justement le travail.
00:59:26Le travail qui doit toujours être valorisé, encouragé, récompensé.
00:59:30Le travail est la condition de notre prospérité.
00:59:33Pour redistribuer des richesses, il faut d'abord les produire.
00:59:36Pour nous, l'objectif de la politique économique de notre pays, ça doit être tout pour le travail,
00:59:41tout pour ceux qui travaillent.
00:59:43Notre modèle social a beaucoup de qualités et d'atouts, mais il a un défaut principal,
00:59:47il n'encourage pas suffisamment au travail.
00:59:51Nous avions préparé une réforme de l'assurance chômage.
00:59:54Elle n'est sans doute pas parfaite, mais elle existe.
00:59:57Elle envoyait un signal clair, quand on peut travailler, on doit travailler.
01:00:02Parmi nos valeurs, il y a le respect des droits de toutes et surtout de toutes.
01:00:10J'ai dit il y a huit mois à cette même tribune combien je crois profondément que la France a changé en la matière
01:00:15et qu'il faut y voir le signe que notre pays bouge, que la France avance,
01:00:20que les Français sont un peuple de progrès et d'égalité.
01:00:24Alors continuons à faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:00:28Car s'il est un sujet qui peut nous réunir toutes et tous, ici, c'est bien celui-là.
01:00:33Et alors qu'à Avignon, un procès choque tout le pays et encourage celui de Gisèle Pellicot,
01:00:40force notre admiration, nous devons nous saisir de cette nouvelle forme de domination des femmes.
01:00:46Nous y tenons, monsieur le Premier ministre, relancer la mission gouvernementale sur la soumission chimique
01:00:52que mon gouvernement avait confiée à la députée Sandrine Jossot et la sénatrice Véronique Guillotin,
01:00:57un sujet ô combien essentiel.
01:01:00Parmi nos valeurs, il y a la justice. La justice, c'est prendre soin de ceux qui souffrent.
01:01:05Oui, mesdames et messieurs, ceux qui ont besoin de l'Etat, c'est avant tout ceux qui souffrent,
01:01:10ceux qui posent un genou à terre, ceux qui ont des vies plus difficiles que les autres.
01:01:14Je pense notamment aux mères célibataires, mais vous l'avez évoqué également.
01:01:18C'est un sujet là aussi de consensus possible entre nous.
01:01:21C'est ce travail qui a été mené sous la précédente législature par la députée Fanta Béreté,
01:01:26par le député Philippe Brun, qui siège au groupe socialiste, qui avait beaucoup travaillé sur cette question.
01:01:31Avançons ensemble par-delà l'éclivage sur ce sujet ô combien essentiel.
01:01:35Je pense à la question du handicap.
01:01:38Nous célébrerons l'an prochain les 20 ans de la loi de 2005.
01:01:43Tous ensemble, soyons à la hauteur des valeurs de notre pays, de l'engagement de Jacques Chirac
01:01:48et construisons l'acte 2 de la loi de 2005.
01:01:54Parmi nos valeurs, il y a l'ordre.
01:01:57L'ordre, c'est d'abord le respect des règles et de ceux qui les incarnent.
01:02:01Il y a chez les Français une aspiration claire que tout le monde respecte les règles communes.
01:02:06Cela vaut pour les délinquants, les fraudeurs, les jeunes.
01:02:09Cela vaut pour l'école, les entreprises. Cela vaut aussi, évidemment, pour les responsables politiques.
01:02:13Cela vaut partout et pour tous.
01:02:16Et je le dis, et c'est toujours important de le rappeler puisque, manifestement,
01:02:20cela ne va plus de soi sur l'échiquier politique.
01:02:23Nos forces de l'ordre sont des héros.
01:02:26Nos militaires sont des héros.
01:02:29Nos pompiers sont des héros.
01:02:32J'assume de dire que nous devons aussi faire une part d'autocritique.
01:02:35Nous n'avons pas toujours réussi à convaincre les Français.
01:02:39Et pourtant, nous avons agi pour plus de fermeté avec de premiers résultats.
01:02:44Notre position est claire.
01:02:47Accueillir moins pour accueillir mieux.
01:02:50C'est cet équilibre qui a motivé ce que nous avons fait.
01:02:53Je pense à la loi de Gérard Collomb en 2018,
01:02:56à la loi portée par Gérald Darmanin et Elisabeth Borne en 2023.
01:02:59Certains annoncent vouloir des places supplémentaires en centres de rétention administrative.
01:03:03Cela tombe bien. Cette loi le prévoit.
01:03:06Certains veulent plus de mesures d'éloignement.
01:03:09Cela tombe bien. Cette loi le prévoit.
01:03:12Certains veulent permettre à ceux qui travaillent dur de s'intégrer.
01:03:15Cette loi le prévoit aussi.
01:03:18L'immigration est un sujet sérieux.
01:03:21Cette loi a été votée il y a moins d'un an.
01:03:24Commençons, je crois, par l'appliquer pleinement.
01:03:27Évaluons ces résultats. Décidons ensuite s'il faut aller plus loin.
01:03:30Et d'ici là, rien n'interdit à ceux qui ont des idées sur le sujet
01:03:33d'y travailler et de faire des propositions.
01:03:36Je pense à l'exécution des OQTF.
01:03:39C'est un défi majeur que nous n'arrivons pas à relever.
01:03:42Monsieur le Premier ministre, chers collègues,
01:03:45nous avons le destin de notre nation en partage.
01:03:48Nous sommes co-responsables de l'avenir de notre pays.
01:03:51Alors, avec vous-même, avec votre gouvernement,
01:03:54nous aurons à coeur de bâtir une relation de confiance solide.
01:03:57Le genre de confiance qui ne se décrète pas,
01:04:00mais se construit mutuellement.
01:04:03Aucun soutien ne peut se tenir pour acquis,
01:04:06et chaque majorité se forge pas à pas en rassemblant largement.
01:04:09Avec une méthode qui associe et qui n'exclut pas
01:04:12les partenaires de bonne volonté.
01:04:15Il s'agit de la seule vérité de ces élections.
01:04:18Personne n'a gagné.
01:04:21Et aucune force politique ici ne peut par conséquent prétendre
01:04:24à elle seule détenir de légitimité à gouverner
01:04:27et que son idéologie puisse dominer seule.
01:04:30Le message des urnes est clair,
01:04:33puisque personne n'est en situation de décider seul.
01:04:36Il vous appartient, il nous appartient
01:04:39de dialoguer, de dépasser nos différences
01:04:42et d'apprendre, peut-être enfin,
01:04:45à nous rassembler sur l'essentiel.
01:04:48Ainsi en ont décidé les Françaises et les Français
01:04:51le 7 juillet dernier et le 30 juin dernier.
01:04:54Et cela nous engage, nous lie,
01:04:57nous oblige et vous oblige, monsieur le Premier ministre.
01:05:00Vous aviez la lourde responsabilité de former un gouvernement
01:05:03à l'image de ce vote, la lourde responsabilité
01:05:06de construire un gouvernement dont les équilibres correspondent
01:05:09à une logique de rassemblement large et cohérent
01:05:12autour des forces démocrates et républicaines.
01:05:15Qu'attendaient les Français et que nous appelions avec force
01:05:18de nos voeux au groupe Les Démocrates ?
01:05:21La vérité m'oblige à dire que nous n'y sommes pas
01:05:24et que nous aurions souhaité pouvoir définir
01:05:27également un véritable contrat d'action gouvernementale.
01:05:30Mais la vérité m'oblige à dire de la même manière
01:05:33que vous n'êtes pas, vous seuls et loin s'en faut,
01:05:36responsable de cette situation que notre groupe regrette.
01:05:39Car ce gouvernement déséquilibré procède avant tout
01:05:42du refouille du nouveau front populaire,
01:05:45en tout cas de ceux qui se sont exprimés en son nom
01:05:48et qui le dominent, d'engager le dialogue voulu
01:05:51par les Français, de son opposition pavlovienne
01:05:54et dogmatique à tout ce qui n'appartient pas
01:05:57à son cartel électoral.
01:06:00Alors même que la crise profonde que traverse le pays
01:06:03exigeait que tous, nous prenions nos responsabilités.
01:06:06Au groupe Les Démocrates, nous serons les dépositaires,
01:06:09en tout cas nous essaierons de le faire,
01:06:12exigeants, vigilants et ardents du message
01:06:15adressé par les Français.
01:06:18Nous serons celles et ceux qui respectent et traduisent
01:06:21les nuances qu'ils ont exprimées,
01:06:24qui ne sauraient, je crois, être réduites à la triple répétition
01:06:27d'une idée simple, voire simpliste.
01:06:30Car si les Français veulent, j'en suis certain,
01:06:33de l'ordre, ils sont tout autant attachés au respect
01:06:36de nos libertés publiques et plus généralement
01:06:39au principe de l'Etat de droit.
01:06:42Et ils n'attendent plus de discours martiaux
01:06:45qui quelque part ne font qu'alimenter le sentiment
01:06:48de l'impuissance politique.
01:06:51Parce que cela laisse penser à tort qu'il serait possible
01:06:54de passer soudainement de l'ombre à la lumière,
01:06:57que ce serait finalement facile.
01:07:00Parce que cela ne rend pas non plus justice à un travail engagé,
01:07:03en particulier depuis sept ans,
01:07:06ni nous permet de dire la vérité sur le chemin
01:07:09qu'il reste encore à accomplir dans le combat quotidien
01:07:12pour obtenir des résultats concrets.
01:07:15Au groupe Les Démocrates, nous voulons aussi être
01:07:18celles et ceux qui défendront cette indispensable humilité.
01:07:21Car les Français nous y invitent, et y ont invité l'ancienne majorité
01:07:24pour laquelle, il faut le reconnaître,
01:07:27ces élections législatives ont été une défaite.
01:07:30Si nous avions pleinement réussi, nous aurions probablement gagné.
01:07:33Mais je voudrais saluer
01:07:36ce que vous avez dit, monsieur le Premier ministre,
01:07:39d'une forme de bilan,
01:07:42positif de ces sept dernières années.
01:07:45Réformes des retraites, accès aux services publics
01:07:48avec les maisons France Service,
01:07:51sur la transition écologique, sur les grandes causes nationales,
01:07:54sur le RSA, j'étais heureux de vous entendre.
01:07:57Je ne sais pas si c'est soutenir,
01:08:00mais en tout cas, saluer en partie les politiques que vos amis n'ont pas
01:08:03toujours soutenues ces dernières années,
01:08:06c'est peut-être les premières vertus de l'Union nationale.
01:08:09Je suis heureux de vous entendre,
01:08:12mais je suis heureux de vous entendre en soutien d'un gouvernement
01:08:15qui a entendu s'atteler aux attentes des Français.
01:08:18Cela passe par la nécessité
01:08:21de trouver un équilibre entre l'impératif
01:08:24de doter la France d'un budget afin de financer nos politiques publiques
01:08:27et la forte attente de justice fiscale et sociale.
01:08:30J'ai la conviction que ces deux impératifs peuvent être conjugués.
01:08:33Cela passe aussi par les réponses que nous apporterons
01:08:36Il y en a sur la question de l'accès aux services publics,
01:08:39à la santé, sur le sujet fondamental de l'éducation.
01:08:42Il y a un sentiment lancinant que malgré les moyens déployés
01:08:45depuis des décennies, des inégalités perdurent
01:08:48et que des dysfonctionnements persistent ou s'accentuent.
01:08:51Et il y a le sentiment sur la question de l'immigration,
01:08:54de la justice et de la sécurité du quotidien
01:08:57que l'efficacité de l'Etat reste insuffisante
01:09:00et que son autorité est trop souvent bafouée.
01:09:03Chaque jour, et malgré les nombreuses lois votées depuis 2007,
01:09:06le sujet ici, comme dans bien d'autres domaines,
01:09:09n'est pas de faire à chaque fois plus de lois,
01:09:12mais de les faire appliquer.
01:09:15Et c'est d'ailleurs ce que vous avez dit.
01:09:18Oui, notre groupe sera en soutien pour répondre à ces attentes,
01:09:21dans leur globalité et dans leur complexité.
01:09:24Nous le faisons par sens du devoir avant tout,
01:09:27mais nous le faisons, je vous l'ai dit, sans arrière-pensée
01:09:31Tel est le sens de la participation du ministre ici, de nos rangs,
01:09:34à votre gouvernement et tel est le sens de l'esprit de responsabilité
01:09:37avec lequel nous nous prononcerons à chaque fois.
01:09:40Pour autant, je vous l'ai dit,
01:09:43il me semble que si nous avions été d'accord sur tout,
01:09:46nous n'aurions pas mis 7 ans à nous asseoir autour de la même table
01:09:49et à tenter de former un gouvernement.
01:09:52Et en humanisme, nous nous opposerons,
01:09:55et donc nous avons des différences,
01:09:58nous nous opposerons à tout choix politique
01:10:01qui nourrirait la recherche de boucs émissaires,
01:10:04les ferments de la division,
01:10:07et les ferments de la division par la caricature.
01:10:10Parce qu'en définitive, dresser l'étranger ou l'immigré
01:10:13contre celui qui ne l'est pas,
01:10:16le laïc contre le religieux,
01:10:19le pauvre contre le riche, le rural contre l'urbain,
01:10:22la croissance contre l'écologie ou la solidarité,
01:10:25c'est notre échec collectif.
01:10:28Il y a aussi, monsieur le Premier ministre,
01:10:31un chemin utile à emprunter en permettant que le travail engagé
01:10:34sur des sujets qui pourraient faire consensus se poursuive,
01:10:37et vous l'avez rappelé pour un certain nombre d'entre eux,
01:10:40je pense au projet de loi d'orientation agricole,
01:10:43tant attendu et espéré par les agriculteurs pour leur redonner
01:10:46espoir, et je suis heureux d'avoir entendu votre pragmatisme
01:10:49sur le sujet, les agriculteurs l'attendent,
01:10:52mais il faut avoir l'humilité de dire que tout n'a pas été achevé
01:10:55depuis février 2024 et que le travail doit être continué.
01:10:58Sur la simplification, éternel sujet français,
01:11:01si nécessaire pour libérer et donner envie de faire,
01:11:04envie d'essayer, d'innover,
01:11:07mais aussi sur le sujet éminemment important de la fin de vie
01:11:10qui peut trouver son équilibre entre les deux assemblées.
01:11:13J'ai bien entendu ce que vous avez dit, monsieur le Premier ministre,
01:11:16je ne suis pas certain que nous ayons besoin de plus réfléchir
01:11:19et d'inscrire à l'ordre du jour une nouvelle fois ce texte.
01:11:22Dans le prolongement de ce que je viens de dire, monsieur le Premier ministre,
01:11:25je n'oublie pas que les Français, à travers leur vote, ont exprimé
01:11:28une défiance envers nos institutions. Ils ont fabriqué d'une certaine façon
01:11:31la proportionnelle par les urnes, mais faux d'une loi électorale
01:11:34préalable, les effets bénéfiques de celle-ci ne peuvent s'appliquer.
01:11:37J'ai entendu ce que vous avez dit, nous continuerons à y travailler
01:11:40et nous aurions besoin d'un calendrier. Monsieur le Premier ministre,
01:11:43vous l'aurez compris, dès lors que votre action et celle de votre gouvernement
01:11:46sera fidèle, et de ce que j'ai entendu, je le crois, à ce que les Français
01:11:49ont exprimé, nous serons à vos côtés, déterminés dans un souci
01:11:52d'efficacité, conscients de la gravité du moment.
01:11:55J'ai entendu dans votre discours une immense majorité d'orientations
01:11:58qui nous conviennent, qui vont dans le bon sens, avec pragmatisme.
01:12:01Nous le verrons dans la suite des débats législatifs.
01:12:04Cela va dans le sens de l'engagement du groupe, en responsabilité,
01:12:07car nous voulons la réussite de la France, en liberté aussi,
01:12:10car nous serons toujours les dépositaires du message des Français.
01:12:13Vous avez raison, monsieur le Premier ministre, en montagnards que vous êtes,
01:12:16de vouloir avancer pas à pas. C'est plus sage et plus sûr
01:12:19quand on voit ce que nous avons à gravir ensemble.
01:12:22Et comme élu des plaines de Beauce que je suis, je vous dis qu'en femmes et hommes
01:12:25de bonne volonté que nous sommes, nous sommes prêts à vous accompagner
01:12:28avec l'engagement et la lucidité nécessaires. Je vous remercie.
01:12:31Faute de culture du compromis politique, nous n'avons pas réussi
01:12:34à nous mettre d'accord pour aboutir à un pacte de gouvernement
01:12:37le plus large qui soit. Pendant cette période,
01:12:40les problèmes du pays, eux, n'ont pas été mis entre parenthèses.
01:12:43Les Français, qui se sont massivement déplacés
01:12:46aux urnes lors des dernières élections législatives,
01:12:49attendent des réponses, des résultats,
01:12:52de l'efficacité sur des sujets urgents,
01:12:55leur pouvoir d'archa, la sécurité,
01:12:58la santé, l'éducation, la transition écologique
01:13:01pour ne citer que cela. Il est urgent d'en finir
01:13:04avec le sentiment trop répandu d'impuissance publique.
01:13:08Il est difficile d'avoir une lecture claire des résultats
01:13:11des dernières élections législatives, puisque, contrairement à ce que j'entends
01:13:14ici ou là, personne ne les a gagnés.
01:13:17Pour autant, s'il y a une certitude, c'est bien celle-ci.
01:13:20Par leur suffrage, les Français ont choisi
01:13:23de confier la stabilité politique et institutionnelle
01:13:26de ce pays aux parlementaires.
01:13:29Il en résulte que la place de l'Assemblée nationale n'a jamais été
01:13:32aussi importante depuis le commencement de la Vème République.
01:13:37Parce que notre pays ne pourra pas affronter les défis à venir sans rebâtir
01:13:40un système de santé fiable et fonctionnel.
01:13:43Nous faisons de l'accès aux soins pour tous une priorité.
01:13:46C'est une conviction partagée par l'ensemble des bandes de cet hémicycle.
01:13:49Par une proposition de loi, nous avons tenté d'apporter une réponse réaliste
01:13:52en confiant aux acteurs locaux l'organisation de l'offre de soins.
01:13:55C'est la première marche d'un grand escalier.
01:13:58Le nouveau gouvernement devra poursuivre ce travail,
01:14:01de la même façon qu'il devra se pencher sur la question des déficits récurrents
01:14:04dans les EHPAD, source d'inquiétude pour nos aînés et leur famille.
01:14:07Monsieur le Premier ministre, vous avez récemment annoncé
01:14:10votre souhait de faire de la santé mentale une grande cause nationale.
01:14:13Je veux vous dire que c'est une cause que mon groupe soutient pleinement.
01:14:16Au cours de mes travaux, notamment sur la loi visant à instaurer
01:14:19une majorité numérique pour accéder aux réseaux sociaux,
01:14:22j'ai naturellement cherché à faire un état de la recherche
01:14:25sur l'usage excessif des réseaux sociaux à un jeune âge.
01:14:28J'ai été saisi par l'ampleur de ce problème,
01:14:31bien plus grave que ce que l'on imagine chez les préadolescents,
01:14:34voire chez nos écoliers.
01:14:37Plus largement, je le pense,
01:14:40moraliser la vie numérique de notre pays
01:14:43sera aussi un sujet primordial.
01:14:46Certes, en connexion avec les politiques européennes
01:14:49qui ont été décidées il y a peu,
01:14:52mais de mon point de vue et du point de vue de beaucoup,
01:14:55il faudra aller plus loin.
01:14:58Cette politique scolaire est au coeur de la promesse républicaine.
01:15:01Nous devons lui donner, lui redonner sa juste place.
01:15:04Elle doit préparer au mieux les citoyens de demain
01:15:07en garantissant la progression de chacun et l'excellence du plus grand nombre.
01:15:10L'école, lieu d'apprentissage des règles républicaines,
01:15:13doit cesser d'être une machine de reproduction sociale
01:15:16en privilégiant la liberté et la responsabilité des établissements scolaires.
01:15:19Cette politique scolaire doit enfin s'appliquer de façon homogène
01:15:22sur tout notre territoire pour tous les enfants
01:15:25qu'ils grandissent en milieu rural ou en milieu urbain.
01:15:28Je veux dire à ces enfants que les opportunités
01:15:31ne sont pas réservées aux seuls habitants des grandes métropoles.
01:15:34À leurs parents, affirmer notre volonté systématique
01:15:37de lutter contre le sentiment de relégation et d'exclusion géographique.
01:15:40Le premier danger qui nous guette,
01:15:43c'est bien entendu l'examen éminent des budgets de l'Etat
01:15:46et de la sécurité sociale par les deux chambres parlementaires.
01:15:49Ces textes ne sont pas optionnels.
01:15:52Nous avons le droit de voter dans les délais imposés par notre constitution.
01:15:55Vous venez de le dire, monsieur le Premier ministre,
01:15:58notre marge de manoeuvre est réduite.
01:16:01Le risque est à terme de ne plus avoir les mains libres
01:16:04sur notre destin financier.
01:16:07Un budget 2025 plus dépensé qu'auparavant
01:16:10ou l'absence de budget adopté amputerait notre crédibilité à l'international,
01:16:13ce qui entraînerait inexorablement une hausse des taux d'intérêt de notre dette.
01:16:16Les chiffres parlent d'eux-mêmes, nul besoin de les rappeler
01:16:19et il serait illusoire de penser que la réalité ne finira pas un jour
01:16:22pour nous rattraper.
01:16:25Si ce n'est pas vous et moi, mes chers collègues,
01:16:28elle rattrapera nos enfants et nos petits-enfants.
01:16:31Nous ne pouvons pas céder encore à ce vieux réflexe
01:16:34d'augmenter les impôts de façon indifférenciée,
01:16:37alors que nous sommes déjà les champions des taux de prélèvement obligatoires
01:16:40dans l'Union européenne.
01:16:43Les classes moyennes, trop riches pour percevoir les bénéfices de notre système
01:16:46et pour ne pas regarder leurs dépenses,
01:16:49n'ont pas apporté la majorité de cet effort fiscal.
01:16:52Pour les entreprises, rappelons que la stabilité fiscale
01:16:55a été un élément majeur pour attirer des investissements,
01:16:58notamment industriels, vers notre pays depuis 2017.
01:17:01Les retraites, enfin, nous pouvons bien sûr réaliser
01:17:04des ajustements de la réforme de 2023, par exemple en faveur
01:17:07de certaines catégories de métiers particulièrement pénibles.
01:17:10Nous sommes prêts à en discuter, mais nous ne souhaitons pas
01:17:13porter atteinte à sa philosophie générale qui améliore
01:17:16la robustesse de notre système de retraite par répartition.
01:17:19Là encore, ce n'est pas à nos enfants de porter le poids de cette dette.
01:17:22Nous le pensons. La réduction de nos déficits est un combat
01:17:25sur le temps long, difficile, car le péril, parfois,
01:17:28semble si distant qu'il finit par paraître invisible.
01:17:31Lointain, mais réel.
01:17:34C'est le même défi que nous devons relever avec la transition écologique,
01:17:37Monsieur le Premier ministre. Je pense que vous avez raison
01:17:40sur la question de la transition écologique,
01:17:43qui est d'aide publique et d'aide écologique.
01:17:46Pragmatique, fondée sur les notions de progrès,
01:17:49de sobriété, de durabilité, de bon sens,
01:17:52la transition écologique doit irriguer l'ensemble de nos politiques
01:17:55publiques tout en veillant à ne pas prendre nos concitoyens
01:17:58dans l'étau. Je pense notamment à la récente crise agricole,
01:18:01qui a été une parfaite illustration du mal que représente
01:18:04l'excès de normes, qui sont parfois des injonctions
01:18:08Enfin, le Premier ministre convainc sans trop de mal
01:18:11les membres de sa famille politique, la droite.
01:18:37Et nos services publics, l'école comme la santé,
01:18:40n'ont jamais aussi mal fonctionné.
01:18:45Notre pays danse au-dessus du volcan.
01:18:48Et pendant qu'il danse, nous risquons
01:18:51le blocage politique.
01:18:54La dissolution nous a plongés dans un chaos institutionnel.
01:18:57Aucune majorité n'est sortie des élections,
01:19:01aucune, ni la gauche,
01:19:04sous la coupe de LFI,
01:19:07ni le RN, ni la majorité sortante.
01:19:10Et le risque est de bloquer le pays
01:19:13au moment où il a besoin plus que jamais
01:19:16de politiques courageuses.
01:19:22Alors oui, pour empêcher les semeurs de chaos
01:19:25d'abîmer notre pays,
01:19:28la droite républicaine s'est engagée
01:19:31pour que la France sorte de l'impasse.
01:19:34Nous avons pris nos responsabilités
01:19:37pour que la France ait un Premier ministre
01:19:40alors qu'il eût été si confortable
01:19:43de rester de côté comme certains.
01:19:46Nous avons pris et nous prendrons nos responsabilités
01:19:49en vous soutenant, monsieur le Premier ministre,
01:19:52pour mener la politique de changement
01:19:55dont notre pays a besoin.
01:20:01J'ai bien dit une politique de changement,
01:20:04car cela suppose de rompre avec la politique
01:20:07menée depuis sept ans.
01:20:10Nos 178 parlementaires ont fait des propositions
01:20:13et je suis fier de leur travail
01:20:16avec un pacte législatif autour de priorités simples.
01:20:19Revaloriser le travail
01:20:22et rétablir l'ordre.
01:20:25D'abord, mettre la récompense du travail,
01:20:28monsieur le Premier ministre,
01:20:31au coeur de notre contrat social.
01:20:34La plus grande injustice de notre pays,
01:20:37aujourd'hui, c'est que le travail n'est pas récompensé.
01:20:40Le plus grand scandale de notre système social,
01:20:43ce sont les travailleurs pauvres.
01:20:46Travailler et être pauvre,
01:20:49travailler pour survivre
01:20:52et non pas travailler pour vivre.
01:20:55Je pense à tous ceux qui, dans le monde rural,
01:20:58font parfois des kilomètres pour aller travailler
01:21:01et constatent à la fin du mois
01:21:04le faible salaire qu'il leur reste.
01:21:07Je pense à toutes ces classes moyennes
01:21:10dont les efforts sont récompensés par des impôts et des charges.
01:21:13Je pense à toutes les absurdités
01:21:16de notre système social
01:21:19dans lequel, dans l'accès au logement social,
01:21:22le travail n'est même pas parti
01:21:25de la dizaine de critères de priorité.
01:21:28Nous nous battrons pour revenir à des principes simples.
01:21:31Celui qui travaille doit être récompensé.
01:21:34Celui qui reprend un travail doit être encouragé.
01:21:37Celui qui a travaillé toute sa vie doit être reconnu.
01:21:40Celui qui abuse de la solidarité doit être sanctionné,
01:21:43valoriser le travail, garder le social,
01:21:46arrêter l'assistanat.
01:21:49Il est urgent ensuite de mettre fin au laxisme.
01:21:52Le laxisme tue quand 4 condamnés à de la prison ferme sur 10
01:21:55n'y mettent jamais les pieds
01:21:58et que plus de 9 décisions d'expulsion sur 10
01:22:01sont inappliquées.
01:22:04Oui, il faut réarmer notre droit
01:22:07avec en face d'une infraction une sanction
01:22:10et ce ne sont pas les juges qui sont en cause,
01:22:13ce sont nos lois qui ont perdu le bon sens
01:22:16et nous avons perdu l'autorité.
01:22:19Cela veut tout dire.
01:22:22Parce que cela fait trop longtemps
01:22:25que nous avons oublié que dans la justice,
01:22:28il y a la balance et le glaive.
01:22:31Cela fait trop longtemps que nous avons perdu l'autorité.
01:22:34L'autorité dans la République n'opprime pas,
01:22:37elle protège et je le dis ici,
01:22:40le ministre de l'Intérieur aura la totalité de notre soutien.
01:22:43L'autorité, c'est l'incompréhension de l'Etat.
01:22:46C'est l'incompréhension de l'Etat.
01:22:49Les gens ne sont pas adeptes de l'autocritique.
01:22:52Mais il est assez cocasse,
01:22:55quelle que soit l'estime que j'ai pour eux,
01:22:58de voir ceux qui ont laissé filer la dette et les déficits
01:23:01s'étonner des conséquences de leur légèreté budgétaire.
01:23:04Il faut faire des économies, ce qui n'a pas été fait.
01:23:07Si on veut éviter les hausses d'impôt,
01:23:10si on veut éviter les hausses d'impôt,
01:23:13il faut mettre un terme au gazpillage,
01:23:16car qui peut croire que dans un pays
01:23:19où il y a tant d'agences administratives et de lourdeur,
01:23:22il ne soit pas possible de faire des économies?
01:23:25Dès cette semaine, nous ferons des propositions
01:23:28qui permettront à chacun de se positionner
01:23:31avec le même esprit qui est toujours le nôtre,
01:23:34des solutions et des engagements.
01:23:38C'est ce à quoi nous allons nous atteler
01:23:41autour de Michel Barnier pour mener cette politique de changement.
01:23:44Je vous remercie.
01:23:47Le tirage au sort m'a désigné comme député non inscrit
01:23:50pour m'exprimer aujourd'hui.
01:23:53Parfois, l'indépendance a du bon.
01:23:56Avons-nous confiance?
01:23:59C'est la question qui, ce soir, est posée aux représentants du peuple
01:24:02que sont les députés.
01:24:05L'indépendance européenne n'a rien oublié des valeurs humaines
01:24:08et politiques qui furent celles de Michel Barnier hier.
01:24:11Alors oui, à titre personnel, j'ai confiance.
01:24:14Si et seulement si, le Premier ministre d'aujourd'hui
01:24:17n'a rien perdu de sa liberté et de sa conscience d'hier.
01:24:20Mais une confiance a priori ne saurait suffire.
01:24:23L'intervention d'un député à cette tribune
01:24:26dans la suite du discours de politique générale du Premier ministre
01:24:29exige d'abord de la lucidité.
01:24:32Cette même volonté de ne pas raconter d'histoire,
01:24:35comme vous l'avez dit dans votre discours,
01:24:38je veux me l'appliquer.
01:24:41Par respect pour votre fonction,
01:24:44par respect pour mon mandat et par respect pour les Français.
01:24:47De grands dangers guettent notre pays
01:24:50et si vous n'y prenez pas garde,
01:24:53ces mêmes dangers guetteront aussi l'existence politique
01:24:56de votre gouvernement.
01:24:59Ces dangers, c'est l'illusion.
01:25:02D'abord, l'illusion démocratique.
01:25:05Pour la première fois sous la Ve République,
01:25:08le gouvernement n'est pas fondé sur une légitimité électorale.
01:25:11Personne n'a gagné les élections.
01:25:14Ni ceux qui ont bruyamment fait entendre
01:25:17leur légitimité hypothétique durant des semaines,
01:25:20ni ceux qui aujourd'hui forment le gouvernement de la République.
01:25:23Par confort partisan, par choix tactique
01:25:26ou par stratégie individuelle,
01:25:29je pourrais faire comme si de rien n'était.
01:25:32Mais la lucidité, le respect des électeurs
01:25:35impliquent de dire clairement les choses.
01:25:38Vous nous avez invité, M. le Premier ministre,
01:25:41à prendre soin de la République parce qu'elle est fragile.
01:25:44Vous avez raison.
01:25:47A mon tour de nous inviter collectivement
01:25:50à prendre soin de la démocratie.
01:25:53La démocratie devient fragile.
01:25:56M. le Premier ministre, vous et vos ministres
01:25:59êtes ici devant cette Assemblée comme un immeuble sans fondation.
01:26:02Cette situation inédite peut être
01:26:05autant source d'échec
01:26:08que naissance d'un espoir et d'une méthode nouvelle.
01:26:11Je le dis comme une ardente conviction.
01:26:14La seule voie possible sera le rassemblement
01:26:17de tous les bâtisseurs et patriotes
01:26:20allant de la droite républicaine
01:26:23jusqu'à la gauche républicaine.
01:26:26Toutes les autres configurations partielles
01:26:29seront fragiles, décevantes et sûrement passagères.
01:26:32M. le Premier ministre, la seule route possible
01:26:35est de sortir des illusions.
01:26:38Rien n'assure de réussir.
01:26:41Mais l'amour que vous avez, je crois,
01:26:44et que nous avons en commun pour notre pays
01:26:47Le Premier ministre répond à chacun des groupes
01:26:50sur un ton parfois léger, parfois cassant.
01:26:53Il renouvelle sa volonté de faire des compromis
01:26:56dans cette Assemblée plus divisée que jamais.
01:26:59C'est la fin de la séance est ouverte.
01:27:02A bientôt pour un nouveau numéro sur LCP.