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Joël Tiéhi est un footballeur international ivoirien, né le 12 juin 1964 à Abidjan. Il évolue au poste d'attaquant du milieu des années 1980
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Transcription
00:00Le centre de Roger Bolli est contré, mais Joël Pille est bien présent et donne la victoire à ses coéquipiers.
00:10Amis sportifs, bonjour. Je suis dans INSAI-SU, l'infodrome.
00:20Nous jouons les championnats interscolaires qu'on appelait Roi-SU à l'époque.
00:25Et c'est dans ce championnat-là que je me suis fait révéler.
00:30Parce que nous avons joué une finale au Stade Fourboigny en 1983, là où j'ai marqué trois buts.
00:36Et c'est comme ça que le sélectionneur d'antan, Cabo Gérard, qui était dans la tribune, m'a sollicité en me disant qu'il était le sélectionneur.
00:45Est-ce que ça m'intéresserait de venir jouer en équipe nationale ? Je lui ai répondu que oui.
00:49En 1977-78, j'avais entre 11 et 12 ans, j'ai commencé mes premières classes à l'Africa Sports d'Abidjan.
00:55A l'époque, on appelait ça les cadets. Il y avait les cadets, les juniors, etc.
01:00Et nous avons gagné la coupe nationale des cadets au parc des sports à l'époque.
01:04Et c'est comme ça qu'après, je me suis retrouvé au Stade Abidjan parce qu'en Africa, il n'y avait pas de place.
01:11Il y avait tellement de bons joueurs que j'ai vu que je ne pouvais pas vraiment exceller dans ce club-là.
01:20Disons, en Côte d'Ivoire, c'est le Stade Abidjan. Pourquoi ? Parce que le Stade Abidjan m'a fait connaître.
01:25Et avec le Stade Abidjan, on a joué jusqu'à deux Coupes d'Afrique. Des vainqueurs des Coupes à l'époque, on l'appelait ainsi.
01:31Et on s'est fait sortir jusqu'en quart de finale.
01:37On a joué une demi-finale entre l'Africa et le Stade Abidjan.
01:42Et puis, au cours du match, mon gaillot m'a fracturé la mâchoire. Bon, sans fait d'esprit.
01:47Et c'est comme ça que je suis sorti du match et j'ai eu une convalescence de 40 à 70 jours.
01:53J'ai repris les entraînements. Et l'entraîneur de l'époque, mon petit papa, qui était en matin, m'a dit
01:59« Bon, dimanche, on joue à Bassam. Viens, tu vas jouer. »
02:02Le dimanche, je ne pouvais pas jouer. Parce que physiquement, je n'étais pas prêt.
02:05Et j'avais trois jours d'entraînement dans les jambes.
02:07Et il m'a dit « Comme ça, viens. On va à Bassam. Je te mets en plaçant. Et puis, si le match est chaud, tu rentres. »
02:12Moi, j'accepte. Je vais. Et on arrive à Bassam. Il donne l'équipe. Il m'intitule.
02:17J'ai fait une seule passe avec mon pied gauche de 30 mètres.
02:20Je donne le ballon à mon coéquipier Derasouba. Et il marque.
02:25Et on finit le match. Le Blanc se rapproche de moi et me dit « Bon, il représente un club français.
02:30En première division en France. Est-ce que ça m'intéresserait d'aller jouer en France ? »
02:33Je lui dis « Pourquoi pas ? » Et c'est comme ça que le contact a été pris.
02:37On a joué dimanche. Lui partait lundi. Il me donne rendez-vous à l'hôtel Ivoire.
02:43J'y vais à l'hôtel Ivoire. Il me demande si j'ai un passeport.
02:44Il fait la copie. Il prend son avion lundi soir. Il part en France.
02:48Et dès qu'il arrive en France, il me fait venir mercredi.
02:52C'est comme ça que le mercredi matin, l'agence m'appelle et me dit « Vous avez un billet. Vous allez en France. »
02:57Je ne croyais pas. Et c'est comme ça que le jeudi matin, je me retrouve en France.
03:01On fait la route entre Paris et Le Havre. Il y a deux heures de trajet en voiture.
03:05J'en arrive le jeudi à 15h-16h. Manteau fatigué. Finissant à 7 comme à l'essence.
03:12J'arrive. Il me dit « Tu entraînes-moi le jeudi ? »
03:16Je suis fatigué. Il me dit « Non, tu entraînes-moi le jeudi. »
03:20Je m'entraîne le jeudi. Je m'entraîne le vendredi. Je m'entraîne le samedi.
03:24Et dimanche, j'ai fait mon premier match.
03:26Le samedi, avant le match à Bassam, il y a eu la finale de la Coupe de France entre Paris Saint-Germain et Monaco.
03:32Je regarde le match en étant ici le samedi.
03:34Je vois Paris Saint-Germain. À l'époque, il y avait Gilles Boukandé. Ils avaient cette grosse équipe.
03:39Le dimanche suivant, j'ai fait mon premier match contre Paris Saint-Germain.
03:44Le Paris Saint-Germain arrive. Dans mon dos, je vois quelqu'un qui m'appelle.
03:48Je me retourne et je vois Gilles Boukandé, qui était le capitaine de l'équipe nationale du Sénégal.
03:56Il me dit « Mais tu fais quoi là ? » Je lui dis « Non, je suis venu à l'essai. »
03:59Et c'est lui qui me motive. Il me dit « Tu es là. Tu ne dois plus retourner en Abidjan. »
04:04Je me dis « Mais comment ça ? » Il me dit « Non, mais c'est un club de première division. Tu es venu faire ton essai. Arrange-toi pour ne pas retourner en Abidjan. »
04:13En fait, il m'a motivé. On a perdu 6-3, mais j'ai marqué les trois buts.
04:16En plus, j'avais encore trois autres matchs à faire. Dans cette fatigue-là, je me suis dit que si je faisais les autres trois matchs, j'allais retourner au stade d'Abidjan.
04:23C'est comme ça que s'est passé le lundi à Télésport, en France.
04:28Jusqu'au fin de l'année, quand il a vu les images, il m'a appelé.
04:31Je lui ai demandé « Il me reste encore trois matchs. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je ne suis pas bien. »
04:36Il m'a dit « Si c'est comme ça, à l'entraînement, il faut simuler une blessure. Comme ça, tu ne joueras pas les autres trois matchs. »
04:42C'est ce que j'ai fait. Les Blancs ont tout fait pour que j'aille jouer les trois matchs. J'ai dit « Je ne peux pas. »
04:47Dieu merci, ils m'ont dit « Le match qu'on a vu contre Paris Saint-Germain, on sait que tu as des qualités, mais il faut travailler physiquement. »
04:53C'est comme ça que j'ai atterri au Havre et j'ai signé mon premier contrat professionnel.
04:58La victoire
05:01Tout footballeur aspire à jouer avec son pays. En 1992, la victoire.
05:06On a fait un match ici au Salvaboye. Il y en a trois. En 1992, en 1994 à Tunis.
05:12Et puis, un match qu'on a fait ici contre le Maroc.
05:15La fameuse talonnade à Blay-Traoré. J'ai marqué le but.
05:19Je pense que ces trois moments-là sont restés dans ma mémoire.
05:22Quand on a gagné la Coupe, on a passé deux jours au Sénégal. On avait la tête sur les épaules.
05:27Quand on a perdu 4-0.
05:30Quand on a perdu 4-0, il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites.
05:35Moi, j'ai dit à quelqu'un qu'on allait revenir sur la scène.
05:38Cette équipe a du talent. Il y a des très, très bons joueurs.
05:41À ce moment-là, il faudrait que l'entraîneur fasse passer son message.
05:45Quand il y a des situations comme ça, il ne faut pas t'affoler.
05:47Et c'est ce qui nous arrivait en 1992 à Rio-Martial et à Banquetier-Martin.
05:50L'équipe
05:53Quand Sébastien Allais joue, le ballon passe sur le côté.
05:58Mais quand Kraso joue, il aime bien les balles au pied.
06:01Ce sont des profils différents.
06:03Sur le côté, on ne peut pas dire que ce sont les mêmes profils.
06:06Adengra, Pépé, Ahmed Diallo, Diakité.
06:11C'est les mêmes profils.
06:13Maintenant, chacun a sa manière de jouer.
06:15Je vois que Diakité est très, très percutant.
06:17Adengra aussi est très, très percutant.
06:18Mais Ahmed Diallo et Pépé, de temps en temps, ils sont percutants.
06:23Mais ils varient un peu leurs jeux.
06:25C'est pour ça que souvent, quand l'un ne joue pas,
06:28quand l'autre joue, l'entraîneur change sa manière de faire jouer l'équipe.
06:32Le choix
06:35C'est mon choix. C'est aussi leur choix.
06:37Maintenant, ça dépend du sélectionnaire.
06:39Je ne vais pas mettre la pression sur qui que ce soit.
06:42Je dis à mes enfants, c'est vrai que vous avez du talent.
06:44Votre temps va arriver aussi.
06:45J'ai déjà discuté avec le dirigeant, avec le sélectionneur.
06:49Il a regard le jeu que Dieu fait grâce.
06:52Mais ils viendront en sélection.
06:54Le club
06:57Je connais le club. C'est ma famille.
06:59Et ça n'a pas été difficile.
07:02Vous savez, le rôle d'un directeur sportif, c'est global.
07:06Ce n'est pas seulement le terrain.
07:08Il faut mettre un projet en place.
07:10Il faut chercher des sponsors, discuter avec les joueurs,
07:12discuter avec les dirigeants.
07:13Et vraiment faire un travail pour que le club soit à un niveau professionnel.
07:19Puisqu'aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, nous voulons faire du professionnalisme.
07:22Donc, moi, mon projet, mon souhait, c'est de faire du Stade d'Abidjan un club professionnel.
07:28Vraiment à tous les niveaux.
07:30Je pense que l'expérience que j'ai acquise à l'Europe,
07:33ça me permet aussi de pouvoir donner mon point de vue.
07:37Le champagne
07:40On s'est réjouis. On a même pété le champagne.
07:43Depuis 1966, c'est la toute première fois que le Stade d'Abidjan
07:47joue la Champions League et passe au deuxième tour.
07:50Donc, pour nous, c'est une fierté, c'est une joie.
07:52Et pour le club, et plus spécialement pour les joueurs.
07:55On a fait un recrutement par rapport à ça.
07:57Je pense que ce n'est même pas que la Ligue des champions et des championnats.
08:01Il y a la Coupe au Feu de Borgne.
08:03On sera sur trois ou quatre fronts.
08:05L'Afrique
08:08L'Afrique a gagné sur le terrain.
08:10Donc, pour moi, il n'y a pas de raison que cette équipe d'Afrique ne soit pas en première division.
08:13Il y a les lois, il y a les textes.
08:15Personnellement, je ne comprends pas pourquoi l'Afrique ne serait pas en première division.
08:20Comme je l'ai dit, c'est notre patron, je dirais,
08:24qui est la fédération qui juge.
08:27Mais si elle a décidé que l'Afrique soit en deuxième division,
08:30on va s'en tenir à ça.
08:32Parce que polémiquer aussi trop, ça ne va pas arranger tout le monde.
08:36Moi, je pense que si ça a perdu ou il y a encore des histoires,
08:40il faut mettre l'Afrique en première division.
08:41Et puis, je ne sais pas quoi, c'est 14 équipes en première division.
08:45Voilà, il faut qu'on mette 16 équipes et puis on va faire le championnat.
08:49Par le passé, il y a eu 20 clubs à notre époque.
08:51Après 18, après 14, après 16.
08:53On peut toujours trouver un terrain d'entente.
08:56Le football
08:59Ce n'est pas parce qu'on a été qualifié que tout est acquis.
09:02Le football, rien n'est acquis.
09:04Il faut toujours travailler.
09:06Et je demande que nos athlètes travaillent davantage
09:08pour qu'on puisse atteindre nos objectifs.
09:10Parce qu'à la fin de la saison, il faut qu'on soit quand même,
09:13pour le championnat, on revienne encore à jouer une Coupe d'Afrique.
09:16Et puis, pendant cette campagne africaine,
09:19que nous puissions arriver aussi très loin.

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