Immigration : "Attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là", s’agace Laurent Marcangeli
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00:00Bruno Retailleau considère aussi que l'immigration n'est pas une chance pour la France.
00:04Comment vous accueillez ces propos au vitriol ?
00:07– Je m'aperçois que, accessoirement, il a dit qu'il ne pouvait pas envisager l'immigration zéro.
00:13C'est intéressant, parce que c'est la position que je défends à titre personnel.
00:17L'immigration c'est aussi une chance pour la France.
00:23On l'a vu dans notre histoire.
00:26Je crois que les propos…
00:27Il faut faire attention à ce qu'on dit sur ce sujet-là.
00:30– Mais c'est une provocation ou c'est…
00:31– Je ne vais pas faire le commentateur des propos du ministre.
00:34Moi, je suis un acteur politique, je vais vous dire ce que je pense.
00:36Je pense qu'il ne faut pas, aujourd'hui,
00:39nier le fait qu'il y a un problème migratoire dans notre pays.
00:42Il y a un problème d'accueil, il y a un problème d'intégration qui se pose.
00:47Il faut peut-être donner davantage de moyens pour mieux choisir notre immigration.
00:51Ça, je suis totalement d'accord à avoir le débat, sereinement, de manière posée.
00:55Mais il ne faut pas, aujourd'hui, je pense, avoir ce type de punchline
00:59qui, à mon avis, fait de la peine aux gens.
01:01En tout cas, j'ai autour de moi des gens qui sont issus de l'immigration
01:04qui peuvent être parfois peinés et totalement intégrés par les propos de cette nature.
01:08– C'est quand même problématique parce que vous n'avez pas la même vision de l'immigration
01:10que le ministre de l'Intérieur du gouvernement que votre camp soutient.
01:13– Nous avons quelques lignes de partage.
01:15Je vous rappelle que lors du débat sur la loi Asile et Immigration
01:19qui a eu lieu en décembre dernier, j'ai pris mes responsabilités.
01:21J'étais responsable de texte, bien que président de groupe,
01:23en commission des lois à l'Assemblée nationale.
01:25Je n'étais pas d'accord avec M. Retailleau sur l'AME,
01:28mais j'étais d'accord sur l'aide médicale d'État.
01:31J'étais, en revanche, d'accord sur le rétablissement du délit de séjour irrégulier.
01:34J'étais d'accord sur le fait qu'on expulse un étranger délinquant de notre pays.
01:41J'étais d'accord sur un certain nombre de sujets, pas tous, mais sur certains.
01:44– Justement, Patrick Cannaire, Bruno Retailleau est prêt à conditionner l'aide
01:47au développement pour certains pays quand leurs dirigeants acceptent
01:52leurs ressortissants criminels expulsés de France.
01:54Est-ce qu'il faut passer par là une politique du chantage ?
01:57Conditionner cette aide si les dirigeants des pays en question
02:00acceptent leurs ressortissants qui ont commis des crimes.
02:04– Permettez-moi d'abord de revenir sur la notion de chance.
02:08Je ne sais pas si je suis une chance pour la France,
02:11mais je suis un fils d'immigré, comme beaucoup.
02:15Et je sais ce que je dois à la République,
02:17et donc je ne veux pas être insulté, même par le ministre de l'Intérieur,
02:21et je ne veux pas que des enfants qui viennent de l'immigration,
02:24qui essayent de s'intégrer correctement,
02:26même s'il y a parfois des cas qui nous heurtent profondément,
02:31je ne veux pas que ces futurs Français se sentent rejetés par la République.
02:36Je vais faire la parenthèse.