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Hasni Bekheira fondateur de l’association « Street coiff » s’engage auprès des personnes sans-abri à Grenoble en leur offrant des coupes de cheveux. Une initiative simple, solidaire et chargée de sens.

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Transcription
00:00Tu veux que je t'apprenne un truc ? Ils ont dit dans ce monde, il n'y a plus de confiance, plus personne.
00:05Ils ont dit les deux seules personnes qui se font confiance, tu sais c'est qui ?
00:10C'est le coiffeur, et celui qui est assis sur son siège.
00:19Aujourd'hui on est dans l'hypercentre ville de Grenoble, près de la gare, et nous allons faire une maraude coiffure.
00:31J'ai trois garçons, donc j'ai pris le congé parental en 2011, jusqu'en 2020.
00:35Donc le congé parental dit rupture sociale et professionnelle, et quand mes garçons commencent à grandir,
00:42il a fallu que je recrée un peu de liens, réactive un peu le réseau, et j'ai pensé à faire des maraudes.
00:50Lors d'une maraude, je suis intervenu avec une tondeuse, et j'ai coiffé un sans-abri, puis deux.
00:58J'ai vu la plus-value de cette démarche en direction de ce public,
01:02et j'ai décidé de la maintenir et d'en faire une vraie association depuis 2017.
01:10Aujourd'hui je suis habillé comme ça, donc je suis muni d'un gilet pare-balles.
01:13Ça c'est le résultat de l'expertise d'usage que j'ai acquise sur le terrain.
01:18En fait c'était pour m'éviter déjà d'une, de me baisser, pour récupérer mes instruments par terre,
01:23et en même temps c'était pour avoir tous les outils dangereux sur moi.
01:28J'apporte mes enfants en maraudes depuis qu'ils sont petits,
01:30c'est pour leur apprendre d'aller vers l'autre, et c'est pour leur apprendre que toute personne a une histoire.
01:36Je veux qu'ils soient solidaires, et de ne pas détourner le regard devant une personne en difficulté.
01:43À partir de la troisième générale, je voulais me faire un CAP,
01:46mais en ce temps-là ça n'existait pas les coiffeurs, comme on voit là, d'influence urbaine.
01:52C'était que des chaînes, et pour trouver un patron, j'ai jamais pu.
01:56Donc voilà, moi c'était un rêve, un destin contrarié, que je n'ai pas pu arriver au bout.
02:01À partir de là, il fallait que je rebondisse, et j'ai fini d'arriver là.
02:04C'était un rêve, un destin contrarié, que je n'ai pas pu arriver au bout.
02:08En prenant de la bouteille, en ayant des enfants,
02:10c'était à ce moment-là que j'ai choisi de faire un pas en avant dans le centre-ville de Grenoble.
02:15Montrer la solidarité que nous, on avait dans les quartiers,
02:18tout cet écosystème, le mettre au service des plus démunis,
02:22et surtout de leur rendre la paix, et de leur montrer que c'est possible,
02:26que c'est possible, que c'est possible, que c'est possible,
02:29que c'est possible, que c'est possible, que c'est possible,
02:32que c'est possible, que c'est possible, que c'est possible,
02:36et surtout de leur rendre leur dignité.
02:44Chaque personne a une histoire.
02:45Moi, je cherche le bon côté de la personne.
02:47Des fois, on peut se tromper sur le premier regard,
02:50et c'est ça aussi qui m'a emmené à aller vers ces personnes,
02:54c'est découvrir leur histoire, échanger nos histoires, nos parcours.
02:57Ça m'apporte une satisfaction d'avoir aidé comme je peux,
03:02et de pouvoir transmettre à mes enfants
03:04et transmettre à toutes les associations au niveau national
03:07qui m'ont soutenu, que je soutiens,
03:09et montrer que la générosité et la solidarité, elles sont universelles.
03:20J'ai influencé beaucoup d'associations.
03:22Je suis fier de ça, ça me fait plaisir, ça me touche,
03:25parce qu'on est une grande famille.
03:27Je recroise beaucoup de sans-abri qui ont rebondi.
03:30Quand je les croise dans la rue,
03:31j'essaye de ne pas aller à leurs rencontres
03:35pour les aider à oublier cette période,
03:38à mettre cette période de côté.
03:40Moi, je regarde de loin comme un ange gardien.

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