L’acteur et réalisateur Michel Blanc, inoubliable Jean-Claude Dusse dans «Les Bronzés, membre de la troupe du Splendid, est décédé ce vendredi à l’âge de 72 ans. Le producteur Norbert Saada, qui a mangé avec l’acteur la semaine dernière, n’en revient pas. «Il avait l’air en pleine forme», a-t-il déclaré.
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00:00Par hasard de la vie, on s'est retrouvés côte-à-côte chez Lippe.
00:04Je devinais justement avec Caroline Mangès de Paris Match.
00:08D'ailleurs, elle l'a félicité pour le reportage.
00:11Je ne l'avais pas vu depuis des années.
00:13Je lui avais proposé un projet il y a six mois ou huit mois, mais je ne lui avais pas parlé.
00:17Et on a parlé très longuement de sa carrière, de sa vie, de tout ce qu'il faisait, de plein de choses.
00:23Et vraiment, je n'en reviens pas parce qu'il avait l'air en pleine forme.
00:28On avait parlé de son quartier.
00:30Il habitait maintenant rue Thurayne et il me dit qu'il préférait habiter à Saint-Germain.
00:36Et on a parlé de plein de choses.
00:39Il déjeunait avec son meilleur ami qui arrivait du Canada, qu'il m'a présenté.
00:43Et je ne sais pas, je ne me paraissais pas malade, rien, je ne comprends pas du tout, franchement.
00:49Alors, on ne sait pas, j'ai dit, les circonstances de son décès.
00:54Donc je n'en dirais pas davantage, puisqu'il faut évidemment vérifier tout ce qu'on a pu entendre ces dernières heures.
01:00Mais je vous confirme qu'il n'était pas malade.
01:02A priori, c'est quelque chose de soudain.
01:06Moi qui suis intime de l'envain, de clavier et compagnie, j'étais moins proche de Blanc, que je connaissais très très bien.
01:14Mais franchement, on a eu un déjeuner tellement sympathique parce qu'il était très lucide sur sa carrière.
01:20C'est ce qu'il avait fait de bien, pas bien, ce qu'il aimait, ce qu'il n'aimait pas.
01:24On a parlé très longuement du film qu'il a fait avec Loan l'année dernière, que j'avais vu au Festival d'Aix-les-Bains.
01:29Il m'a dit qu'il avait été étonné par la qualité de cette actrice avec qui il a tourné.
01:34Et puis, il m'a dit, je me suis arrêté longtemps, puis j'avais trop fait.
01:39Et puis j'ai un film à faire là, et puis ça traîne sur la vie de, je ne me rappelle plus qui d'ailleurs,
01:45quelqu'un de l'histoire de France, qui n'arrivait pas à se monter.
01:50Alors là, les bras me sont tombés, franchement, parce que je ne sais pas de quoi vous dire, je suis tellement surpris.
01:57Je croyais que c'était un gag ce matin, quand on m'a dit Michel Blanc est mort, je croyais que c'était un gag.
02:01Et en fait, je vais vous dire une chose, moi qui ai fait beaucoup de films avec beaucoup de gens importants,
02:06les gens ne se rendent pas compte en France, mais Michel Blanc fera partie de l'histoire du cinéma français,
02:10parce que c'est un personnage rare, il a fait des films qui ont marqué le public.
02:16D'ailleurs, je lui ai raconté que quand il avait fait « Le panneau est une ordure »,
02:21à l'époque, je préparais un film avec Michel Audiard, et Audiard m'a dit,
02:24« Le Splendide, ils sont formidables, ils ont un humour décalé qui n'est pas le mien, mais surtout, ils sont très, très forts.
02:29C'est les premiers qui font tellement rire, sans jamais m'avoir fait les poches. »
02:35Et je trouve ça formidable, parce que c'est vrai que le Splendide, il avait une qualité,
02:44c'est qu'il était un souffle nouveau dans le cinéma français.
02:47D'ailleurs, je me disais à la table une chose, il n'avait pas bien réalisé dans l'appareil longuement,
02:51je lui ai dit, écoute, il y a eu plusieurs vagues, il y a eu la Nouvelle Vague, on va pas parler de tout ça,
02:54parce qu'on était d'accord tous les deux sur un certain côté néfaste de la Nouvelle Vague,
02:59mais la bande du Splendide, ça a été une époque du cinéma français,
03:04et ça a été un vrai passage dans l'histoire de la comédie française.