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00:00Retrouvez Mathieu Mabin en direct de Washington.
00:02Mathieu, cette riposte, elle se prépare, dit-on en ce moment, en étroite liaison avec les Américains.
00:09Stéphane parlait d'un soutien plein et entier des Américains, une unanimité entre Républicains et Démocrates.
00:16C'est vrai que là, cette fois, ils apparaissent en première ligne ?
00:23Oui, même si c'est très difficile de répondre à cette question,
00:26quel va être réellement le rôle des Américains dans ce dossier post-7 octobre,
00:31puisque c'est de cela qu'on parle, dans le fond, même si on a vu s'installer une distance
00:36entre les opérations à Gaza et cette riposte face à ce qui apparaît ici,
00:41ce qui est décrit ici comme une agression iranienne au premier degré.
00:45Il faut distinguer la stratégie américaine de la stratégie de Joe Biden.
00:50Comprenez-moi bien, le président des Etats-Unis agit en commandant en chef d'une nation
00:55qui porte dans son ADN le serment de ne jamais laisser tomber Israël
01:00et offrira donc à son allié tous les moyens militaires dont il dispose pour garantir sa sécurité.
01:06Ils sont énormes, ces moyens militaires, vous le savez.
01:09A lui tout seul, le groupe aéronaval Lincoln qui croise au large des côtes libanaises,
01:14ce groupe aéronaval de la marine des Etats-Unis peut anéantir l'essentiel des moyens militaires iraniens, rien que ça.
01:21Mais Joe Biden, lui, le président en campagne, même si ce n'est plus directement pour lui qu'il fait campagne,
01:27l'homme politique rusé n'a pas cessé depuis le 7 octobre de composer avec ce lien quasi charnel
01:34qui unit les Etats-Unis et Israël puisque ce lien est, et c'est une réalité,
01:40de moins en moins ressenti comme un héritage légitime par toute l'aile gauche de l'échiquier politique américain.
01:48C'est ce paradoxe qui a parfois donné de la diplomatie américaine l'image d'une administration cherchant à résoudre une équation impossible en réalité.
01:57Voici les bombes pour frapper, mais ne frappez pas.
02:01Signez le cessez-le-feu, mais voici suffisamment de fonds pour pilonner Gaza pour encore un an.
02:07C'est cette posture que toute une frange de l'électorat démocrate ne supporte plus et notamment parmi les plus jeunes électeurs
02:14qui, dans quelques Etats, et on pense évidemment aux Etats-clés comme la Géorgie ou la Pennsylvanie ou le Michigan,
02:21là-bas, à un peu plus d'un mois du scrutin, ces guerres du Moyen-Orient pourraient bien faire le jeu de Donald Trump en réalité.
02:30Et justement, ce contexte électoral joue en plein en ce moment, Mathieu, 35 jours qui nous séparent de la présidentielle.
02:42Jusqu'où Biden est-il prêt à aller dans la riposte ?
02:49Alors, on s'est vraiment posé la question avec une certaine forme d'inquiétude.
02:54On peut le dire jusqu'à ce qu'il soit établi que cette nouvelle attaque iranienne était en réalité une nouvelle démonstration de l'arsenal iranien,
03:03mais probablement sans réelle volonté de commettre l'irréparable puisqu'on est toujours sur ce fil du rasoir.
03:11Et je pense que personne ne me contredira sur votre plateau, l'Iran n'a pas encore commis l'irréparable.
03:16L'irréparable, ce seraient des infrastructures militaires israéliennes atteintes par des missiles iraniens,
03:21ce seraient des institutions à Jérusalem ou à Tel Aviv, des casernes, des ministères, et surtout, ce seraient des morts israéliens.
03:29Ce n'est pas ce qui est arrivé, effectivement, mais on en prend le chemin, c'est relativement indéniable.
03:36Ce qui est certain, c'est qu'ici à Washington, dans le camp républicain notamment, mais également en marge dans le camp démocrate,
03:42il y a une vieille rengaine qui dit que, tôt ou tard, il faudra empêcher physiquement l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire.
03:50Cela veut dire, le cas échéant, saisir au vol une bonne raison de frapper l'Iran et ses infrastructures nucléaires, justement.
03:58Cette petite rengaine n'a jamais quitté les couloirs du Congrès depuis feu John McCain, pour le plus récent, mais c'est même antérieur à McCain.
04:08Alors, vous imaginez bien qu'en ce moment, à un mois de la présidentielle, la question de savoir si une guerre de l'Amérique contre l'Iran serait bonne pour l'avenir politique de Kamala Harris
04:18a forcément été posée par les équipes de campagne, mais désolé de vous décevoir, Julien, le mémo n'est pas arrivé jusqu'à moi.
04:25Bon, ben, on vous retrouvera...