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Après les "raids terrestres localisés" de l'armée israélienne dans le sud du Liban, près de 200 missiles ont été tirés par l'Iran vers Israël. En parallèle, une fusillade a fait au moins six morts à Tel-Aviv. L'État hébreu promet de riposter et va poursuivre ses frappes dans la région cette nuit.

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Transcription
00:00Emmanuel Lechypre, la courroie de transmission entre la géopolitique et l'économie, c'est évidemment le pétrole.
00:05Oui, absolument, c'est de loin la plus importante et donc dès qu'un conflit a potentiellement un impact sur l'approvisionnement en brut,
00:13les cours s'affolent. Rappelez-vous, plus 25% après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, ça avait duré à peu près six mois,
00:22plus 5% après l'attaque du Hamas sur Israël début octobre 2023, mais là ça n'avait duré que quelques jours,
00:28parce que ce qu'on redoutait à l'époque ne s'était pas produit, à savoir l'entrée de l'Iran dans le conflit,
00:35l'Iran gros producteur de pétrole bien évidemment, mais voilà, c'est ce qui arrive maintenant et ce matin, les cours du brut ont pris 6%
00:43et il est possible que les inquiétudes perdurent parce qu'il y a trois questions en suspens, la première c'est quel impact aura le conflit
00:53sur la production iranienne si Israël devait riposter en détruisant des capacités de production de Téhéran ?
01:00Est-ce que les États-Unis rétabliront les sanctions pétrolières sur les exportations iraniennes ?
01:06Et puis la troisième inconnue, c'est qu'est-ce qui risque de se passer en mer rouge si les outils soutenus par l'Iran se mettaient à paralyser
01:16le trafic des supertankers ?
01:18Est-ce que l'Iran est un acteur si important dans le marché mondial du pétrole ?
01:23Alors oui parce que c'est le 9e producteur mondial de brut avec 4% de la production mondiale, ça fait à peu près 4 millions de barils par jour,
01:31mais ce sont les 3e plus grosses réserves du monde, sur sa production de 4 millions de barils par jour, 2 sont vendus sur les marchés mondiaux,
01:40donc ça représente 2% des marchés mondiaux, ça peut être effectivement un facteur important sur l'évolution des prix bien évidemment.
01:51Mais est-ce que le prix du brut pourrait augmenter du coup ?
01:54Alors la bonne nouvelle c'est qu'on a quand même une configuration de marché du pétrole qui est extrêmement favorable,
02:01d'abord parce que le monde est plutôt aujourd'hui dans une situation de surabondance de pétrole que dans une situation de pénurie,
02:10et ça devrait perdurer l'an prochain puisque les analystes revoient à la hausse leurs prévisions de production pour 2025,
02:18parce qu'aux Etats-Unis on produit toujours beaucoup de pétrole de schiste,
02:21parce que l'Arabie Saoudite pour faire face à des prix plus bas risque de vouloir compenser en vendant plus,
02:27parce que tous les pays non OPEP sont eux aussi sur des niveaux de production élevés,
02:32et puis de l'autre côté les prévisions de demande sont elles révisées à la baisse, notamment du côté de la Chine qui n'est pas dans une situation économique florissante.
02:41Il y a même des analystes, c'est le cas de ceux de Citi, la banque américaine,
02:46qui disent que si les pays de l'OPEP élargis ne réduisent pas leur production dans les prochains mois,
02:50on pourrait avoir des prix du baril qui descendent jusqu'à 60 dollars.
02:54Donc même si vous incluez un paramètre iranien là-dedans,
02:58vous voyez qu'on est sur des niveaux de prix qui seraient nettement moins élevés pour les mois qui viennent qu'au cours des deux dernières années.
03:07– Merci Emmanuel Lechiffre.

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